La fraternité de Ségolène Royal a des limites
Ségolène Royal articule avec application quelques syllabes mais désormais, ce ne sont plus les mêmes. Tri-bu-nal a remplacé son fameux Fra-ter-nité. Signe visible du raidissement, au visage avenant de Najat Belkacem, le camp Royal a préféré le regard noir et les propos assassins de Manuel Valls. La stratégie est claire, jouer l’opinion publique contre le parti en occupant au maximum les médias. Selon les premiers sondages il ne semble pas pourtant que ce choix soit payant.
Quelle violence ! Le camp Royal se trouve dans la situation de l’arroseur arrosé. Il n’avait pas fait la fine bouche pour verrouiller les votes des fédérations des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault et d’outre-mer mais peu importe. Aujourd’hui il accuse et jette allégrement l’opprobre sur l’ensemble des socialistes. Après moi le déluge. Faute de sacre à Reims les royalistes font preuve d’une avidité pour le pouvoir qu’on ne leur connaissait pas et qui surprend défavorablement. La gazelle s’est transformée en tigresse et cultive une stratégie de tension aux effets dévastateurs.
Ségolène Royal réfute l’idée selon laquelle pour gagner demain il faut d’abord savoir perdre aujourd’hui. Le vote ne saurait lui être défavorable. Un nouveau scrutin doit être organisé. Un battage médiatique sans précédent est organisé pour s’en assurer. La mise en oeuvre paraît pourtant très délicate. Rien ne saurait garantir qu’un nouveau scrutin sera plus propre tant les passions sont exacerbées. Le divorce semble consommé entre ceux qui jouent le parti et ceux qui ne visent qu’à offrir un marchepied pour l’Elysée à Ségolène Royal.
La majorité des militants réclame elle un cessez-le-feu et que la page soit tournée une fois pour toute. Benoît Hamon seul gagnant du Congrès de Reims résume bien le sentiment dominant « Je suis d’accord pour que l’on recompte et que l’on vérifie ce que l’on veut. Mais il existe des procédures, qu’il faut respecter ». Le député européen dénonce « l’instrumentalisation des médias à des fins politiques » dont se rendrait selon lui coupable Ségolène Royal, jugeant qu’”on n’a pas le droit de casser le principal parti de France pour une ambition individuelle”.
Selon un sondage OpinionWay pour Le Figaro et LCI, 67 % des Français et 63 % des sympathisants ne veulent pas que soit remis en cause le vote pour la direction du Parti socialiste.
Invitée de France Inter hier matin, la présidente de Région Poitou-Charentes sentant le vent tourner a soufflé le chaud et le froid. Le chaud en faisant part de sa confiance en la commission de recollement et à son président Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Intérieur habitué des scrutins. Le froid en décochant de nouvelles flèches contre Martine Aubry accusée de manque de maîtrise et de déclarations intempestives et précipitées de victoire.
Le chaud toujours, en reconnaissant que le vote s’est bien passé dans 95% des cas. Le froid encore, en avançant que les élections ne sont pas clairement organisées au PS que des règles fantaisistes existent telle la présentation des nouveaux adhérents aux sections. Ségolène Royal estime qu’on doit voter au PS comme on vote aux élections municipales, avec les règles républicaines. Ségolène Royal maintien sa demande d’un troisième tour car les résultats sont trop serrés et entachés de nombreuses irrégularités. Un nouveau vote qui serait pour elle l’acte 1 de la rénovation et qu’elle demandera même si elle est déclarée en tête.
Un avis auquel ne se range pas Pierre Moscovici, invité au même moment de JM Apathie sur RTL (cf vidéo 2) qui a appelé à la sagesse, au sursaut collectif en souhaitant le réglement de la question par le Conseil National faute d’un choix clair des militants.
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