La fraternité humaine : Un antidote au terrorisme
Il y avait de bonnes nouvelles au sujet de l’institutionnalisation des efforts en vue de promouvoir la coexistence et la tolérance et de faire progresser, à l’échelle mondiale, les vraies valeurs des religions, en dehors des idées extrémistes, violentes et terroristes.
En février à Abou Dhabi, le Grand Imam d’Al-Azhar, le Dr Ahmed Al-Tayeb, et Sa Sainteté le Pape Francis Pope, ont signé le Document sur la fraternité humaine sous le patronage de Son Altesse Sheikh Mohammed bin Zayed Al Nahyan, Prince héritier d’Abu Dhabi et commandant suprême adjoint des forces armées des EAU.
Le document prévoit l’établissement de valeurs et de principes clairs tels que la liberté de croyance, le pluralisme et la reconnaissance des différences de religion, de couleur, de sexe, de race et de langue créées par volonté divine et les formes abominables du terrorisme ne sont pas le produit de la religion même si les terroristes portent son drapeau.
Le terrorisme est le résultat d’une accumulation d’idées fausses sur les textes religieux et les politiques qui contribuent à la faim, la pauvreté, l’injustice, l’oppression et l’arrogance.
Ce document historique, qui fait l’objet d’une attention mondiale croissante, a été décrit par le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres comme un témoignage de respect mutuel.
Le document présente un grand intérêt tant pour le pape de l’Eglise catholique que pour le cheikh d’Al-Azhar. Lors d’une récente réunion bilatérale, ils ont discuté des plans de coopération entre Al-Azhar et le Vatican pour la fraternisation humaine.
« Les grandes institutions religieuses ont une grande responsabilité dans la diffusion des principes du bien et des valeurs d’amour et de paix, » a dit le Pape François.
Il a ajouté que « le document de la fraternité humaine historique portait en lui un guide qui conduit l’humanité vers la paix et la coexistence mondiales, une référence universelle pour tous ceux qui croient en l’humanité, et un appel aux hommes de conscience à renoncer à la violence et à l’extrémisme, » a-t-il dit. « Le document de la fraternité humaine était un rêve lointain. Mais avec la volonté de Dieu, c’est devenu une réalité. »
Pour sa part, Cheikh Al-Azhar, Ahmed Al-Tayeb, a déclaré que « cette rencontre est une traduction concrète et un véritable appel aux adeptes des religions du monde entier à adhérer à la fraternité humaine et à rejeter les sentiments de haine. » La rencontre « frappe toutes les portes pour amener l’opinion publique mondiale à diffuser les valeurs de fraternité et de coexistence. »
Ce dont l’humanité a besoin maintenant, c’est que cet intérêt des deux plus grandes institutions du monde musulman et chrétien à promouvoir la coexistence et la modération se traduise par une législation, des lois et des initiatives qui reflètent les valeurs et principes de ce document historique.
De fait, la fraternité humaine exige une action institutionnelle qui encadre cette démarche et protège les sociétés de tout excès ou déviation. Aux Émirats arabes unis, nous avons une loi contre la discrimination et la haine qui est un exemple des principes législatifs qui assurent la coexistence et la tolérance sociales.
Certes, les efforts en matière de sécurité ont toujours joué un rôle de premier plan dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme et le radicalisme. De même, le discours religieux joue un rôle clé dans le renforcement des bonnes mentalités et la réduction des tendances extrêmes.
Toutefois, il est essentiel à long terme de traduire les valeurs et les principes de la société en lois strictes et dissuasives qui limitent les abus et répondent à toute action préjudiciable pour la stabilité sociale. De telles lois immuniseront les sociétés contre toute idéologie radicale qui conduit au terrorisme.
L’imam Ahmed al-Tayyib, chef du Conseil musulman des anciens, et le pape François du Vatican sont prêts à établir une coopération religieuse pour lutter contre l’extrémisme et la violence. C’est une excellente occasion de donner un fort élan à la coopération mondiale en vue d’introduire les principes du texte de la fraternité humanitaire et de le traduire en lois et règlements nationaux qui immunisent les communautés contre le terrorisme.
Il n’y a aucun moyen d’assurer la sécurité et la stabilité mondiales si ce n’est par instaurer la coexistence et la tolérance entre les composantes de la mosaïque communautaire dans tout pays, quelque soit leurs particularismes ethniques, religieux et sectaires.
En se tournant vers le Moyen-Orient, on constate que l’une des plus sérieuses causes de conflits et de crises dans cette région vitale du monde est la faible culture de coexistence et d’acceptation de l’autre, même parmi les composantes de la même société. Il y a des lacunes que les organisations terroristes exploitent et des tensions sectaires et ethniques dont des États se servent aussi.
Le monde a besoin d’un système intégré de solutions, d’alternatives et de remèdes pour réduire le risque de violence et de terrorisme et pour éviter les conflits mondiaux de nature religieuse ou sectaire dans le futur. Nous devons faire échouer les projets des partisans du conflit des civilisations, cultures et religions, qui veulent mener le monde à la misère.
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