La galère d’un chômeur mis à la rue à Argenteuil. Les carences des services sociaux !
Avec ce froid intense, des femmes et des hommes risquent de mourir !
Des personnes essayent en vain de contacter le 115, le téléphone est souvent saturé.
Pourquoi les maraudes ne conduisent-elles pas les personnes en hébergement en lien avec le 115 ?
Pourquoi la police quand elle fait ses "tournées" ne fait-elle pas la même chose ?
Le risque de mort d'un être humain est un trouble à l'humanité !
En Seine et Marne, quand il y a une urgence, il est toujours possible d'appeler le 115, voire même la Direction départementale de l'Emploi, du Travail et des Solidarités. Il y a même un Préfet qui réagit très vite en cas d'extrême urgence.
Très souvent, il arrive aux colibris solidaires et à SOS Hébergement d'obtenir le concours de Municipalités notamment pour les communes.rurales.
Naïvement peut être, j'ai cru que l'urgence était traitée avec autant d'empathie dans les autres départements d''Île de France.
Bien mal m'en a pris.
Il y a quelques jours j'ai lu sur facebook un appel au secours de Patrick du Val d'Oise.
Ce n'est pas mon département d'intervention mais je n'ai pas pu m'empêcher de prendre contact avec lui tant je le sentais stressé.
Homme de 50 ans, chômeur depuis peu, en recherche d'emploi dans la restauration il a perdu son logement.
Il allait se retrouver à la rue avec ce froid intense qui s'annonçait et s'installait.
Nous sommes restés en communication téléphonique tous les deux régulièrement, j'essayais de le rassurer et de lui donner des conseils.
J'ai contacté en vain le 115 du 95 en appelant leur 01, numéro dit traduit permettant de les contacter hors département.
En effet quand on fait le 115 on obtient le service du département où nous sommes et non le département.d'à côté.
J'ai insisté et insisté encore....Rien n'est venu.
J'ai contacté par mail la DDETS 95 et même le Préfet du Val d'Oise sans obtenir de réponse !
En cherchant sur le net je suis tombé sur une petite association active du 95 ; « une main tendue » qui a essayé d'agir.
Le 13 décembre, très tard, à la gare d'Argenteuil, Patrick a reçu la visite d'une maraude qui l'a conduit à l'hôpital où il est resté toute la nui au chaud, mais sur une chaise.
Mercredi matin, je lui ai conseillé de contacter le CCAS d'Argenteuil, d'autant plus qu'une réceptionniste m'a répondu au téléphone qu'il serait reçu par une assistante sociale et envoyé vers un accueil de jour.
Enfin me suis-je dit ?
Patrick est allé au CCAS immédiatement.
« Monsieur, on ne peut rien faire pour vous » lui a t-on dit ?
Quand il m'a rapporté ces propos les bras m'en sont tombés.
C'est la fonction du CCAS que de prendre en charge une personne en grande difficulté qui le sollicite !
C'est scandaleux !
Le CCAS aurait dû, à minima, l'adresser aux services du Conseil Départemental à une assistante sociale.
J'ai recontacté l'association « une main tendue » qui va faire son possible, je lance un appel sur les réseaux sociaux.
Encore une fois se pose le problème du 115.
Pourquoi ne peut-on pas l'avoir au bout du fil .
En Seine et Marne, 209 places nouvelles ont été ouvertes pour le grand froid, 25 seulement ont été ouvertes dans le Val d'Oise où le 115 ne répond pas !
Il y a là des carences, celles des services préfectoraux : le 115 étant sous leur responsabilité !
Quant au CCAS d'Argenteuil, on passe de la carence à la démission !
Voici là une histoire qui n'est pas terminée.
J'espère que ce texte sera lu et qu'enfin Patrick sera mis à l'abri, écouté et orienté !
J'ai honte pour ma France, pays des Droits de l'Homme !
Jean-François Chalot
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