La gauche la plus « Bécile » du monde
"Bécile"
C’était le gimmick de la marionnette de François Mitterrand aux Guignols de l’Info de Canal+.
"Bécile" pour imbécile, bien sûr.
Ca valait surtout pour les probables successeurs socialistes de "Tonton".
Successeurs que l’on attend toujours d’ailleurs, que l’on risque d’attendre encore très (très très) longtemps quand nous observons, atterrés, le spectacle grotesque que nous offrent actuellement les leaders socialistes.
Et, celui qui se marre, qui va ramasser le mise maximale aux législatives (c’est là, son but), c’est Nicolas Sarkozy.
Après avoir dynamité le FN au premier tour de la présidentielle, puis dispersé façon puzzle l’UDF entre les deux tours, voilà que, pour le troisième tour, notre homme s’est mis en tête d’exploser le PS en l’archaïsant plus que de nature.
Et ça marche !
Décidément, le Sarkozy est rusé comme trois renards.
Il procède simplement, méthodiquement, par étapes progressives.
1re étape : Eric Besson.
2e étape : Claude Allègre.
3e et ultime étape : Bernard Kouchner.
Cette dernière étape (dans laquelle figura, un temps, le talentueux Hubert Védrine) c’est le coup de grâce maquillé d’un prétexte qualifié d’ouverture.
Elle consiste à proposer à un socialiste de participer à un gouvernement de droite.
Mais pas à n’importe lequel des socialistes !
A celui qui a toujours bénéficié d’une belle côte de popularité auprès du public mais qui, dans le même temps, et très curieusement, n’a jamais été considéré comme digne d’intérêt politique dans son propre parti.
Le seul qui correspondait à ce profil (hormis Ségolène Royal) c’était Bernard Kouchner.
Kouchner, c’est le mec cool, sympa, l’homme au sac de riz, celui à qui on aurait bien proposé une circonscription, mais bien pourrie de préfèrence, celui à qui l’on proposera un ministère, mais sans lui apporter tous les crédits nécessaires, bref, tout populaire, cool, sympa qu’il pût être, il n’entrait pas, jamais, dans les plans du parti !
Inutile de préciser qu’il en a souffert.
Et souffrir au sein de son propre parti, Sarkozy, il sait mieux que quiconque ce que cela signifie.
En faisant appel à Kouchner, il jouait donc sur du velours.
On ne sait pas encore si Kouchner entrera au gouvernement, mais peu importe, puisque les socialistes sont tombés dans le piège tendu par Nicolas Sarkozy : ils s’offusquent qu’un des leurs (que pourtant ils ne reconnurent vraiment jamais comme tel, on vient de le voir) puisse participer à un gouvernement présidé par celui qu’ils combattirent lors de l’élection présidentielle.
Ainsi François Hollande qui proclame que - je le cite - celui qui irait dans ce gouvernement serait avec la Droite et deviendrait un ministre de Droite.
Ainsi Bertrand Delanoë qui précise qu’on ne peut pas être de Gauche et de ce gouvernement.
Ils n’auront donc pas entendu Laurent Fabius qui, lundi sur France Inter, avait dénoncé le spectacle désolant qu’offrait le Parti Socialiste.
Certes, c’était pour tout autre chose, mais la collusion est amusante, je trouve.
Quoi qu’il en soit, le fait est que les réactions (et dans réactions, il y a "réac" ...) du premier secrétaire et du maire de Paris sont aussi désolantes qu’affligeantes.
Elles le sont car elles supposent que le PS (je dis le PS car le premier secrétaire en est la "voix") est réfractaire à l’ouverture.
Et ne peuvent être réfractaires à l’ouverture que des partisans du "bloc contre bloc" que dénonçait ... Ségolène Royal.
N’est réfractaire à l’ouverture que l’homme fermé, obtu, hostile au progrès, bref, que l’homme archaïque.
Et c’est très précisément ce que Nicolas Sarkozy voulait démontrer.
Alors qu’il aurait fallu se taire, manifester une indifférence "royale", et se concentrer plutôt sur la prochaine bataille, celle des législatives, en réunissant, vissant, soudant même jusqu’au chalumeau (de la paix ?) les troupes autour de cet unique objectif, voilà que ça s’offusque, que ça monte sur ses petits ergots, que ça se ringardise en direct au yeux de l’opinion.
Voilà que tout devient possible jusqu’à l’impossible :
Les socialistes, hommes dits de progrès, passent pour des archaïques de première, et Sarkozy, néoconservateur présumé, pour un homme d’ouverture.
C’est de la vraie belle ouvrage.
Il ne reste plus aux Guignols de l’Info qu’à exhumer la marionnette de François Mitterrand pour qu’elle nous assène à nouveau son gimmick assassin :
"Béciles, les socialistes ! Béciles !"
Ils ne l’auront pas volé ...
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