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Accueil du site > Tribune Libre > La gauche ? Un avenir pas si rose

La gauche ? Un avenir pas si rose

Que la Gauche ne se réjouisse pas trop vite ! Elle a gagné, certes, mais faute de combattants. Car, conduites par un clown, les troupes de la droite auraient été défaites par un âne. Et croire que, par son génie, elle aurait terrassé l’adversaire peut s’avérer une illusion mortelle.
 
C’est le sarkozime qui a été abattu à l’issu du premier tour de ces élections régionales. La droite, écœurée par l’agitation bouffonne, les pitreries du couple Sarkozy et l’incompétence du pouvoir a fait grève en partant à la pêche ou en allant protester dans le Front National. Cette droite là ne reviendra plus au sarkozisme, c’est pourquoi je réitère la thèse de sa défaite définitive. Echec et mat. Encore une semaine et la page sera tournée. D’ailleurs avez-vous entendu prononcer son nom hier soir ?
 
Mais la droite n’est pas morte et continuera à veiller à ses intérêts : Préparons-nous à de prochaines surprises !
Et la gauche ? S’est-elle réunie autour d’un chef charismatique ? A-t-elle une véritable cohérence ?
 
Non. Preuve en est de cette alliance de la carpe et du lapin qui est celle de ses accords avec les écologistes.
Car, et je sais qu’il est incorrect de le dire, l’écologie est fondamentalement de droite : Nostalgie de la terre, idéalisation du passé, des traditions. Détestation de l’industrialisation. Soumission à un ordre naturel et théorie de la décroissance. Or on sait que la limitation de la production et le contrôle des ressources, sauf régulation internationale qui est de l’ordre de l’impossible, favoriseraient les plus privilégiés et réduiraient les pauvres et les pays du Tiers-Monde à toujours plus de misère. Le masque "gauchiste" de l’écologie n’existe que parce que celle-ci est apparue dans le sillage de 68
 
Pourtant, si le socialisme doit composer avec l’écologie c’est dans ce débat difficile parce que peu séducteur pour les consommateurs obèses que nous sommes devenus : Il faut lutter contre la consommation effrénée et ce combat est d’abord culturel. Il remet en cause les codes de « séduction », qui modèlent les individus : le cinéma, la publicité, l’idéal "people" véhiculé par tant de médias, de radios, de télévision - en particulier en prenant pour cible les plus jeunes.
 
Il ne s’agit donc pas de "décroissance" mais de penser une croissance raisonnée sur un certain type de consommation et d’interdire, par le biais de taxes extrêmement dissuasives, les véhicules de luxe, tous les loisirs polluants, les yachts, les avions privés… Imaginons les prix multipliés par 10 ! Idem pour tout un tas de gadgets inutiles.
Je pense à ces extraits de « la Transparence du Mal » de Jean Baudrillard quand il écrivait : « Nous ne sommes plus dans la croissance, nous sommes dans l’excroissance. Nous sommes dans une société de la prolifération, de ce qui continue de croître sans pouvoir être mesuré à ses propres fins. » Et plus loin, cette évidence : « Tant de choses sont produites et accumulées qu’elles n’auront plus jamais le temps de servir. »

La Gauche est donc face à ce défi : Quelle consommation pour demain ? Quel sens faut-il donner à la propriété et au partage ? Faut-il plus de protectionnisme ou de libre échange ?
Que s’offriront mutuellement socialistes et écologistes ? Etrangement ces questions ne sont jamais posées.
 
J’attends avec impatience que socialistes et écologistes trouvent un socle commun à ce questionnement. C’est un débat nécessaire mais je doute que nos politiques aient jamais le courage de l’ouvrir. Et sans ce débat, la gauche, fût-elle au pouvoir, ne serait qu’une droite adoucie...
Lire aussi :
http://nouvelhermes.blogspot.com/2010/03/le-president-kleenex.html
 

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11 réactions à cet article    


  • cathy30 cathy30 16 mars 2010 15:05

    bonjour Hermès
    et qui vous dit que la gauche n’est pas de droite ? Votre article soulève les bonnes questions. Malheureusement l’heure n’est plus au partage


    • anny paule 16 mars 2010 18:06

      Précisez !... De grâce !
      Le PS et l’UMP ont les mêmes objectifs de croissance, le même mépris du Peuple qui travaille (ou ne peut travailler, à cause des grandes braderies et délocalisations , des privatisations de grands services publics aussi !) et se sont coupés à jamais des idéaux républicains (pourtant inscrits dans notre V° République (« Liberté, égalité, fraternité »)... au profit d’un individualisme forcené, de la haine de l’Autre (celui qui ne pense pas comme lui).
      Que le PS n’ait pas un « avenir si rose »... cela ne surprendra personne ! Il n’est de gauche que dans un imaginaire lointain ! Il a participé, avec l’UMP au mépris du vote citoyen du Référendum de 2005, lors de Congrès de Versailles ! Peut-on encore le considérer comme un parti de gauche ?
      Par contre, que la perte de nos repères et de nos valeurs (à laquelle il a participé et participe encore) fasse le lit du FN et nous conduise tout droit vers un fascisme à la française d’ici peu, j’en serais navrée... mais j’en ai bien peur ! 
      De graves questions philosophiques et idéologiques se posent à nous, à ce moment précis de notre histoire. Avons-nous le droit de laisser le monde aller dans ce sens, du toujours plus pour une minorité et toujours moins pour la grande majorité, ou devons-nous restaurer les principes républicains (la République, c’est la chose publique,« la chose de tous, par tous et pour tous » Renouvier) afin de retrouver la cohésion sociale, le goût du vivre ensemble, la fierté d’être membre d’un pays qui initia, en d’autres temps, aux Droits de l’Homme et du Citoyen ?
      C’est toute la question qui est posée à notre « classe » politique (le choix du terme « classe » n’est pas neutre) qui semble s’être définitivement coupée de la réalité quotidienne de 90% des Français !


    • Gabriel Gabriel 16 mars 2010 16:38

      Gauche, quelle gauche ? le PS ? Il y a longtemps qu’ils ont craché sur les idéaux de Jaures pour s’agenouiller devant le palais Brongniart ! 


      • PUCK 16 mars 2010 17:12

        La chose la plus étonnante ,la plus extraordinaire qui caractérise ce pays si paradoxal qu’est la France ,c’est qu’on peut dire absolument N’IMPORTE QUOI sur le chef de l’Etat sans risquer l’ombre d’un ennui ,alors que si l’on effleure la réputation d’un .......censure ou le physique d’une ....re:censure ...,on peut se retrouver cloué au pilori de la Halde ,de la Cram (dites moi si je me trompe d’initiales ) ou même ,comble de l’horreur ,pilonné par tout ce que le pays compte de journalistes ou faiseurs d’opinion ,tous d’une haute moralité ,comme chacun sait ,blancs comme neige (je ne sais même pas si je peux dire ça ?C’est pas de la discrimination ,non ?C’est bien simple ,j’ai un dogue allemand que j’avais l’habitude d’appeler le Grand Black ,depuis que j’ai des voisins ....... ,je n’ose plus l’appeler dans la rue !!

        Moralité :c’est vraiment pas drole d’être Président de la République .Vous dites bye ,bye ,mais moi ,à sa place ,il y a longtemps que j’aurais laissé les français se démerder tout seuls ,et c’est pas du tout sùr qu’ils y arrivent !


        • Fergus Fergus 17 mars 2010 13:28

          Bonjour, Puck.

          Vous n’oubliez que 2 choses :
          1) Sarkozy aime disposer des attributs du pouvoir, fût-il de façade ;
          2) Sarkozy est au service des grands groupes industriels et financiers, et ceux-là n’ont qu’une idée en tête : maintenir l’un de leurs affidés au pouvoir pour continuer à tirer les ficelles !


        • Dudule 17 mars 2010 15:00

          Je pense qu’on se débrouillerait bien mieux sans lui... Et je trouve très bien que l’on ait encore le droit de dire ou écrire ce qu’on pense du « Chef de l’Etat »...

          Et je trouve très bien qu’il y ait des gens pour défendre certaines catégories de la population (qui elles n’ont rigoureusement aucuns pouvoirs) lorsqu’elles sont attaquées par des gens qui ne respectent aucune des valeurs de notre république...

          C’est comme ça, et j’espère que ça va le rester, malgré les hurlements convenus contre la « bien-pensance » et le « politiquement correct » de ces pseudos-héros de l’anticonformisme en chambre, qui se font gloire d’être des originaux parce qu’ils sont des fascistes dans une démocratie, ce qui n’a pas valeur d’argument, il me semble.


        • voxagora voxagora 16 mars 2010 20:29

          « Nous sommes dans une société de prolifération.. »
          Oui, mais c’est d’abord la population qui a proliféré :
          l’agriculture, l’industrie, des services .. ça va pour 30 millions d’habitants.

          Dans un pays de plus de 60 millions d’habitants, il faut bien créer
          du travail. Si la consommation s’emballe, c’est autant à cause de l’offre
          qui suscite la demande, que par nécessité. Combien de métiers et
          d’emplois sont ainsi crées !
          Interdire les yachts, pourquoi pas ? mais combien d’emplois sur le carreau ?

          Pour ma part, je ne vois pas de solution.


          • DEEVIN 17 mars 2010 09:59

            « l ne s’agit donc pas de »décroissance" mais de penser une croissance raisonnée sur un certain type de consommation et d’interdire, par le biais de taxes extrêmement dissuasives, les véhicules de luxe, tous les loisirs polluants, les yachts, les avions privés… Imaginons les prix multipliés par 10 ! Idem pour tout un tas de gadgets inutiles."

            Gadgets inutiles, hum voyons voir... Téléviseur ? toutes les voitures, pourquoi seulement de luxe ?
            les motos aussi ? les appartements de plus de 20 m2 ? les animaux domestiques ? Les Nike, le champagne, les vacances ? Ah le fascisme de gauche, nostalgie,nostalgie .


            • Fergus Fergus 17 mars 2010 11:20

              L’écologie, « fondamentalement de droite » ? J’ai dû me pincer en lisant cela. Car la plupart des gens de droite que je connais n’ont qu’une idée en tête : faire du profit et au diable les questions environnementales !

              Quant à mes parents et amis de gauche, ils sont viscéralement convaincus de la nécessité de préserver cet environnement. Seuls les ouvriers sont réticents à l’égard de l’écologie car, pensent-ils, elle met en péril leur emploi. Ce qui n’est pas toujours faux, mais faut-il défendre bec et ongles des emplois gravement polluants ?

              Enfin les paysans sont majoritairement de droite et très peu écologistes (tendance FNSEA). Les seuls qui le soient (Confédération paysanne) affichent clairement leur appartenance à la gauche.


              • drlapiano 17 mars 2010 14:55

                « Il ne s’agit donc pas de « décroissance » mais de penser une croissance raisonnée sur un certain type de consommation et d’interdire, par le biais de taxes extrêmement dissuasives » délicieuse et touchante naïveté du « Nouvel Hermès » qui s’imagine comme le potier pétrissant l’humanité selon ses rêves.

                Ah les bon potiers ! Qui ne rêve d’être une bonne pâte façonnée par leurs doigts de fée ?

                Bien sûr la pâte n’est pas toujours assez souple, et derrière la taxe extrêmement dissuasive, il y a le flic, et si ça ne suffit pas (la pâte est si rétive) le goulag, et si ça ne suffit encore pas ... on balancera cette pâte, décidément pourrie, au tas !

                Idéal socialiste ! C’est beau non ?


                • antonio 17 mars 2010 16:25

                  D’accord avec vous Nouvel Hermès Vous me manquiez !
                  L’écologie me fait peur et je n’ai aucune illusion sur le PS.
                  A bientôt de vos nouvelles.
                  Cordialement.

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