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Accueil du site > Tribune Libre > La « génération Dolto » au bureau !

La « génération Dolto » au bureau !

« Génération Dolto », « génération Y » ou encore « génération palabre », que d’articles consacrés à l’arrivée dans les entreprises des enfants de la génération du baby boom. Nous avons voulu savoir quels rapports ils entretenaient avec l’espace et leur bureau ?

Les collaborateurs d’Ubisoft France se sont installés dans leurs locaux en septembre 2006. Répartis sur 740 m², 49 personnes, d’un âge moyen de 31 ans (commerce, marketing, relations presse, distribution, finance et RH) évoluent dans un espace entièrement ouvert. Viennent de s’ajouter récemment 230 m² affectés aux réunions et à la détente avec une cuisine/cafétéria, une salle de repos où les collaborateurs sont invités à jouer au jeu vidéo et une salle de sport.

Sur le lieu de travail, à la différence de leurs prédécesseurs, ils sont plus « grégaires », moins sensibles aux hiérarchies, plus libres dans leur comportement et leur expression. Comment cela se traduit dans l’organisation et le « vécu » de l’espace ?

« Nous avons le besoin permanent de communiquer et de nous voir », nous exprime Emmanuel Carré, responsable des relations presse et qui nous sert de guide pour cette visite. Il est étonnant de voir une direction financière avec son directeur et ses collaborateurs partager de cette manière l’espace. Aucune hiérarchie n’est visible, tout se confond. Seul le directeur général dispose d’un espace fermé et encore il est entièrement vitré. « Pourtant lors de l’implantation nous avions le choix », précise Virginie Montessuy responsable des Ressources humaines. « Je ne pouvais me résoudre à m’isoler derrière une cloison. Nous avons le besoin de nous voir et de partager ensemble nos émotions. Nous partageons tous une passion pour les jeux vidéo et le plaisir que nous éprouvons pour certains de nos produits est très contagieux. » Chaque collaborateur dispose uniquement d’une table et l’agrémente à sa manière. Le spectacle qui est offert au visiteur est saisissant : « Aucune consigne, ni interdiction ne leur est imposée concernant l’ornement de leur bureau », précise Virginie Montessuy. Alors le bureau devient un territoire d’expression où chaque objet témoigne de ses préférences, de ses souvenirs, de son histoire dans l’entreprise. Pour Emmanuel Carré il serait impossible d’avoir un bureau à partager avec quelqu’un d’autre, où encore de travailler à la maison.

On les dit locataires de leur emploi, mais propriétaires de leur carrière. Quels rapports entretiennent-ils avec l’espace qu’ils occupent ?

Et c’est là le paradoxe de notre visite. Evoluant dans l’univers virtuel du jeu vidéo et travaillant dans un espace ouvert, chaque individu se replie sur le bureau qu’il lui est attitré. Est-ce une vitrine de sa personnalité ? de son style ? Sans doute le secteur de « l’entertainment » expose fortement l’individu au rapport avec les autres, plus qu’à l’objet de son travail. Alors se construit au travers du vécu des individus une mémoire collective de l’activité, faisant référence à son métier, et qui se traduit par les objets exposés sur son bureau. Ces objets qui ornent leurs bureaux témoignent de leurs carrières. Emmanuel Carré ajoute : « Pas question de travailler un jour de façon virtuelle comme certains le prétendent avec Second Life. Le virtuel est un jeu. Le travail est une activité concrète qui fait sens dans un espace réel, occupé d’individus que l’on voit et dont on perçoit les joies comme les craintes. »

Multi-facettes, adepte du dialogue, direct, assez « zappeur », le jeune cadre ne se contente pas d’être un « ego centré communicant ». Tactique, il sait mettre son « moi » en veilleuse quand le « nous » est concerné. Comment s’inscrit-il dans la stratégie immobilière ?

« J’ai vécu 3 déménagements en 11 ans » témoigne Emmanuel Carré. « Notre façon de travailler n’a jamais été remise en cause, alors ces déménagements ne nous ont pas affectés. Quand on doit changer de place pour des remaniements internes on appelle ça, chez nous, des "sauts de puce". Fréquents au début et liés à la croissance rapide du groupe, ils se sont faits plus rares. » Et à Virginie Montessuy de conclure : « Nous sommes constamment à l’écoute de leurs besoins. Nous attachons beaucoup d’importance à leur qualité de vie. D’ici la fin de l’année un cabinet conseil en ergonomie préconisera à chacun les conseils d’une bonne position assise. D’autres prestations sont à l’étude : relaxologie, sophrologie, massage... »

En partant, une question nous retient : est-ce une image de l’avenir ou un monde enchanté que nous venons de visiter ? Un détail encore, il n’y a pas de plantes vertes ! Peut-être ont-ils autre chose à vivre que de s’en occuper...

Article paru sur www.planetefacility.com / oct 2007


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2 réactions à cet article    


  • ddacoudre ddacoudre 1er novembre 2007 21:17

    bonjour kostrubala.

    il y a à boire et a manger chez Dolto, l’enfant roi c’est le petit sauvage est il n’existe pas car tout groupe à des règles.

    faire à mesure que je lisais l’article je me disais qu’il aurait du figurer dans une revue de management, et en même temps me venait des réminiscences.

    c’est une méthode de travail agréable pour de petits groupes très liés, il y a des sociétés qui en sont revenus, mais quand cela fonctionne c’est superbe.

    cela ne peut être une méthode de travail imposable.

    Dans l’existence même professionnelle nous avons des hauts et des bas et des moments ou l’on aime se soustraire au regard des autres. C’est une option biologique essentielle, car l’homme n’est pas un être transparent et il faut lui laisser l’arbitraire de montrer ce qu’il veut.

    c’est quelque chose à notre époque difficile à comprendre.

    Mais s’il en était autrement, sans nous demander notre avis l’évolution l’aurait retenu, or c’est l’inverse qu’elle a conservé.

    Comme quoi la génération Dolto n’est peut-être pas dans l’essence de la vie, et peut-être même pas Dolto elle-même.


    • DAUMINAU 2 novembre 2007 09:01

      ET tout le monde, il fait caca ensemble, en discutant des mérites du faf-à-train parfumé à la fraise Tagada ou à la vanille ?

      Dedieu, l’horrible bonheur que nous présente cette sociètè !

      Moi, je vois là surtout un super-mangement, à la limite du fonctionnement de la secte : celui qui ne supportera pas le bohneur imposé (souriez, les collègues vous surveillent) s’écartera de lui-même, laissant quelques crétins grégaires s’extasier sur le pied que c’est de bosser pour un patron « si cool ».

      Mwouais...

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