La COP 24 vient de s'achever en Pologne laborieusement, les questions environnementales deviennent secondaires : l'abandon des taxes sur le carburant pour 2019 est emblématique. Les quelque 48 000 morts en France par an de maladies respiratoires ne comptent pas, encore ce week-end, Lille connaissait sa 60e journée d'alerte pollution à l'ozone et aux particules fines de l'année. Tant que le réchauffement climatique sera traité comme une question de renouveau économique avec des dépenses sans voir les bénéfices humains, Donald Trump, court-termiste, gagnera.
Il aura fallu que des milliers de "gilets jaunes" non seulement manifestent, mais qu'il y ait surtout des heurts, des dégradations de lieux publics, de la casse de vitrines, bref des commerces en danger, quelques rares morts, pour que le gouvernement et le président de la république réagissent. Une revendication, au-delà des doléances sur le pouvoir d'achat, semble sortir du lot : le référendum d'initiative citoyenne (RIC). Comment cela pourra-t-il se mettre en place ? Quelles questions (sur quels sujets) pourront-elles être posées ? Le mouvement des "gilets jaunes" va-t-il se politiser et donc se présenter aux élections européennes ? "Nuit debout" s'est résorbé, "Nouvelle Donne" n'a pas fait long feu... et l'UE est gouvernée quasiment de la même façon. Entre temps, des coalitons avec des partis populistes et/ou nationalistes, anti-européistes, ont été élues, désavouant une certaine orthodoxie économique libérale (trop comptable) et si peu sociale (pas assez humaine).
Pour répondre à ce mouvement populaire, le gouvernement va lancer prochainement une grande consultation délocalisée sur quatre grands thèmes : fiscalité, démocratie, écologie et services publics, jusqu'au 1er mars 2019 (2 mois et une semaine). Cette consultation est celle de la dernière chance avant un nouveau dégagisme espéré par les populo-nationalistes. En fait, assiste-ton à un renversement de rapport (type révolution) entre le pouvoir et les citoyens ? S'agit-il plus vraisemblablement d'un dialogue de sourds entre des citoyens toujours demandeurs d'un Etat providence plus juste et un pouvoir qui n'assume pas totalement sa philosophie de responsabiliser le citoyen ?
Il y a déjà cinq ans, je prônais dans mon essai le retour du citoyen actif, en appliquant le principe énoncé par JF. Kennedy, il y a plus de cinquante ans : " ne vous demandez pas ce que le pays peut faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour le pays ". La grande consultation est sa mise en pratique : les citoyens vont-ils le comprendre, l'accepter ? l'Etat va-t-il les écouter sans condescendance, lui qui a dédaigné les élus locaux de tous bords (maires, conseillers départementaux et régionaux), l'opposition parlementaire et aussi les députés de sa propre majorité ?
En attendant la synthèse de cette consultation, j'invite tous mes concitoyens à lire mon essai * où figurent de nombreuses mesures, hélas non lues par les politiques, en premier lieu les présidents de la république F. Hollande puis E. Macron malgré mes courriers. Excepté le quotidien régional "le Bien Public" **, aucun autre media n'a voulu relayé mes solutions, ne me prenant certainement pas au sérieux, ne m'écoutant pas, ne me reconnaissant pas, comme un quelconque "gilet jaune" isolé...
* "Le Plan C" ou "A la recherche des équilibres perdus", chez Mon Petit Editeur (Publibook)
article du Bien Public du 09/07/2015, au plus fort de la crise grecque
Philippe POINSOT de Dijon