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Accueil du site > Tribune Libre > La grande Faucheuse emporte aussi nos regrets

La grande Faucheuse emporte aussi nos regrets

Dans son livre qu'on pourrait appeler testament pour les vivants, Bronnie Ware une infirmière australienne raconte les confidences de gens sur leur lit de mort. Plus exactement les regrets les plus souvent exprimés par des mourants, lorsqu'il est trop tard pour changer les choses. L'idée semble intéressante car elle peut nous permettre de comprendre où sont les vraies valeurs de la vie, et surtout tenter d'éviter peut-être vainement, les mêmes erreurs.

Le moment venu de partir vers ailleurs ou nul part, combien d'entre nous pourrons dire je ne regrette rien, et si je pouvais recommencer ma vie elle serait menée à l'identique. Très peu sans doute. D'ailleurs à l'approche du terminus le premier regret est celui-ci :

"J'aurais aimé avoir le courage de vivre comme je voulais, et pas vivre la vie qu'on attendait de moi. "

Le deuxième ne figurera en aucun cas dans la campagne électorale de Nicolas Sarkozy. Enfin on ne fait plus de politique lorsque l'urne qui nous attend est seulement funéraire. Mais le travail n'est pas tout dans la vie et il ne doit pas faire oublier l'essentiel, se donner du temps pour prouver son affection à sa famille et ses proches.

"Je regrette d'avoir travaillé si dur"

Le troisième est d'une certaine façon lié au précédent, mais il peut aussi être interprété comme l'aveux de gens qui vivent dans une société où laisser parler son coeur est considéré comme une faiblesse.

"J'aurais voulu avoir le courage d'exprimer mes sentiments"

Le quatrième nous parle de l'amitié, de la vraie, la sincère et rare que nous avons si peu l'occasion de rencontrer et que pour diverses raisons nous laissons échapper définitivement, car nous comprenons souvent trop tard la chance que nous avions de posséder un tel trésor.

"Je regrette de ne pas être resté en contact avec mes amis"

Et enfin le cinquième, peut-être le plus important car il effacera les autres regrets si finalement vous ne l'exprimez pas les jours qui précéderont votre mort.

"J'aurais aimé m'autoriser à être plus heureux"

Comment expliquer que des êtres humains qui ont le bonheur à portée de main ne s'en saisissent pas à bras le corps, le laisse échapper, le croise sans le regarder. Mais c'est quoi le bonheur, un rêve, une présence, un espoir ? Où est-il, dans la tête ou le coeur ? Nous le cherchons tous et désespérons de le trouver un jour, et pourtant souvent nous l'avons déjà mais nous le voyons pas.

Source Le Guardian


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14 réactions à cet article    


  • Gabriel Gabriel 9 février 2012 08:04

    Bonjour Gruni,

    Peut-être être simplement soi même, sans faux semblant, vivre pleinement l’instant présent en ayant toujours conscience de l’importance des autres. Encenser la vie et ne jamais se prendre au sérieux, pratiquer l’humour et surtout l’auto dérision. S’aimer et se pardonner sans s’idolâtrer. Profiter de tout sans tomber dans l’excès. J’ai tendance à penser que la vie est un jeu ou il n’y a ni gagnant, ni perdant mais qu’une seule règle : « Jouer la partie jusqu’au bout et du mieux que l’on peut … » Et surtout, jouissez de la vie car il est bien plus tard que vous ne le pensez !


    • Fergus Fergus 9 février 2012 18:27

      Bonjour, Gabriel.

      Entièrement d’accord avec cette vision de ce que doit être la vie, ou du moins de ce qu’elle devrait être si les aléas n’y apportaient de terribles contraintes pour un nombre trop élevé de nos concitoyens.


    • gruni gruni 9 février 2012 19:15

      Bonjour Gabriel

      J’ai trouvé interréssant de réfléchir sur nos derniers instants. Bien sûr il faut vivre sa vie pleinement, mais ce n’est pas si facile car le destin est si capricieux. Contrairement à vous je crois qu’il y a des perdants, des malchanceux, des gens qui n’ont pas de chance. Mais sur le fond votre philosophie est la bonne, il faut essayer de jouir de la vie jusqu’au bout.


    • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 9 février 2012 10:56

      Le problème est que « vivre l’instant présent » est une formule que tout le monde répète sans vraiment pourvoir l’incarner.

      Il me semble intéressant sur le plan pratique d’envisager de manière constante la réalité de sa propre mortalité, et de se dire souvent :« Je serai peut-être mort demain, ou même dans une heure ». Car finalement, cela est possible. Et cela sera inéluctablement vrai à un moment. 

      Contrairement à ce que supposent ceux qui ne vivent que pour se distraire, s’étourdir, se divertir et donc se fuir en consommant, une telle pensée n’est pas morbide. Elle remet simplement les choses à leur juste place. 

      Quand c’est la mort qui donne la mesure, nous pesons mieux la valeur des choses et peut-être aussi la valeur des hommes. 

      • Sarah29 9 février 2012 13:03

        Clichéééé... Finalement c’est quoi le message ? Le texte est d’une niaiserie !... du genre à vendre sa camelote philosophique et manipulative au premier paumé qui passe. Style secte quoi.


        • Gabriel Gabriel 9 février 2012 13:21

          Bonjour Sarah29,

          Je ne vois pas en quoi des êtres sur le départ exprimant leurs regrets est cliché, où alors tout est cliché. Le texte n’est certes point du Shakespeare ou du Molière mais ce n’est pas le but. De plus, je ne vois pas le côté secte de l’article ni même du livre en question qui a priori ne cherche absolument pas à vous imposer une façon de penser. Je vous encourage à lire sur le sujet des auteurs et femmes exceptionnelles du style : « Elisabeth Kluber Ross ou Marie de Hennezel » pour vous faire une idée plus précise du propos dont il est question et ainsi avoir une critique plus posée.


        • easy easy 9 février 2012 14:53


          Il se pourrait que les mourants aient exprimé des regrets plus précis. Du genre de Papet dans Manon des sources.

          Mais Brownnie Ware a choisi de s’autoriser par le nombre plutôot que par l’authenticité d’un cas et elle aura fait ce que font les instituts de sondage pour nous proposer de ne plus retenir que 5 formules passe-partout extraits de gaussiennes.

          Ce compilage a autant d’intérêt et de pertinence que les prédictions horoscopiques

          (A moins que ce soit Gruni qui ait lui-même procédé à ces schématisations)

          Ecoutons plutôt ce qu’en disent précisément nos propres mourants.


          • gruni gruni 9 février 2012 19:26

            Non easy, je me suis contenté de reprendre ses dernières paroles sur Slate.fr car la traduction est meilleure qu’avec Google.
            Pour ma part je ne parlerai pas de schématisation, ce sont les propos qui reviennent le plus souvent chez des gens en fin de vie d’après l’infirmière. Il y a certainement bien d’autres regrets, et puis ce qu’on ne dit pas.


          • Guyver Guyver 9 février 2012 18:00

            Les bouddhistes décrivent cet état d’esprit en disant d’élargir le présent : quand on est trop préoccupé par les regrets du passé et l’angoisse de l’avenir, le présent devient aussi mince que du papier à cigarette. En ne vivant pas pleinement l’instant présent on n’est pas vraiment là. Un dicton américain dit « life is what goes on when you are making other plans ».


            • lsga lsga 9 février 2012 20:25

              « Comment expliquer que des êtres humains qui ont le bonheur à portée de main ne s’en saisissent pas à bras le corps, le laisse échapper, le croise sans le regarder.  »


              Parce que l’on vit dans un monde qui a une Histoire et que les conditions d’existence matérielles. Le salariat est exploitée pour le bonheur de l’Oligarchie. 

              Pour changer ça, il faudra un peu plus que simplement de l’espoir et des bonnes idées.

              • fatizo fatizo 9 février 2012 21:23

                Bonjour Gruni , 

                Merci pour cet article , qui doit tous nous faire réfléchir sur nos vais priorités .
                Ne passons pas à coté des choses essentielles , ce qu’ils nous arrivent trop souvent de faire .
                Bonne soirée à toi .

                • Sat is Fay 9 février 2012 22:18

                  C’est vrai, les gens passent leur vie à bosser pour essayer d’avoir des weekends agréables, enfin j’ai bien essayent, parce qu’avec c’ que nous laissent les parvenus on arrive même pas à bouffer tout ça pour quoi au final, une retraite de misère en guise de récompense.
                  Et ben moi j’me casse plus l’ cul, si c’est pour n’être que l’esclave d’une bande cons, qui puent d’ la gueule en plus !! mdr
                  « Travaillez plus pour gagner moins », ouais ouais compte là d’ssus et bois d’ l’ eau fraîche !


                  • senior meteo senior meteo 9 février 2012 22:38

                    Entièrement d’accord avec vous !
                    Un exemple concret : je quitte mon boulot tous les jours pile après avoir fait mes 8 heures pour passer le plus de temps possible avec ma femme et mes enfants, plutôt que faire des heures sup’ pour me faire bien voir de ma direction. Je ne serais jamais chef, mais je pense m’éviter ainsi bien des regrets sur mon lit de mort !


                  • senior meteo senior meteo 9 février 2012 22:41

                    Par ailleurs, je constate que c’est toujours ceux qui sont payés le plus cher à rien foutre (dernier superbe exemple : Dassault il y a deux jours) qui exhortent les grouillots que nous sommes à travailler toujours plus. Qu’ils aillent se faire foutre !

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