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Accueil du site > Tribune Libre > La grande illusion de la science et l’idéologie modernes

La grande illusion de la science et l’idéologie modernes

Comprendre le monde, la nature, le cosmos, les hommes. C’était l’objectif que s’était fixé Platon. Au final, il s’est avéré que le monde sensible était un théâtre d’ombres, une sorte de voile agité par les vents mauvais de la matière aurait dit Plotin. Pour accéder au vrai monde, l’âme doit sortir de la caverne afin d’accéder au monde intelligible. Cette allégorie est devenue célèbre grâce aux enseignements de philosophie en classes terminales. Elle n’est plus prise au sérieux depuis quelques siècles. Les scientifiques ont offert à la compréhension un monde exact qui a été présenté comme monde vrai par d’imprudents philosophes de comptoir, mais avec les réserves et la fausse humilité du progressisme car les théories scientifiques ne sont jamais définitives. La science moderne est prise comme un discours de vérité provisoire dont la durée de validité est indéterminée. Mais ce qui suscite une adhésion sans faille à la science, c’est son efficacité à produire des systèmes artificiels, machines, computers, communications numériques ainsi que des applications dans la médecine.

L’autre intérêt de la science, c’est qu’elle livre une compréhension de la nature. Gonseth avait suggéré que la science moderne nous place face deux horizons de connaissance, l’un apparent, l’autre profond. Bien évidemment, ces horizons ne sont pas fixes et se déplacent avec l’accumulation des savoirs. Mais ce qu’il faut retenir du propos de Gonseth, c’est que l’horizon profond se dévoile par un approfondissement de l’horizon apparent. Ou pour le dire autrement, l’horizon profond n’est pas directement accessible mais ses éléments laissent quelques traces dans l’horizon apparent sous forme d’expériences (matérialisées). Si la nature est ainsi faite, la profondeur et l’explication des choses se présente comme une énigme dont les indices multiples se trouvent dans les données expérimentales et les modèles ou formalisme qui les ordonnent en établissant quelques règles auxquelles obéissent les phénomènes.

Des tonnes de manuels pour étudiants ou de livres pour public instruit nous enseignent de quoi est fait le monde et comment il fonctionne. Hélas, ces récits et descriptions ne sont pas en accord avec l’horizon profond. Les recensions naturalistes sont toutes des fictions formelles. Il y a une différence ontologique entre les deux horizons et la science moderne ignore cette différence. Du coup, tout ces savoirs exposés dans les livres s’effondrent comme si le sol assuré de la modernité se dérobait alors qu’un facétieux savant sur les épaules des géants nous susurrait « accroche-toi au pinceau, j’enlève l’échelle ». Que sont ces fictions scientifiques ? Elles sont nombreuses et dans toutes les disciplines. La géométrie relativiste de la gravité est une fiction et n’a pas de sens physique. Les interprétations de thermodynamique sont incomplètes et passent à côté du réel. J’avais quelque confiance dans la mécanique quantique et je me suis aperçu qu’il fallait tout revoir et que les physiciens du 20ème siècle ont contourné le message profond livré par la dynamique quantique. L’évolution conçue avec les principes de Darwin passe à côté de l’essence du vivant. Les modèles matérialistes de la conscience sont dans une impasse. Des milliards vont être dépensés en vain par les Etats-Unis et l’Europe pour une conquête qui sera un échec, celle du cerveau. Si l’ère industrielle et scientiste des machines s’est achevée par la conquête de la lune en 1969, l’ère des computers et de l’information échouera vers 2020 face à la question de la conscience.

Drôle d’histoire que celle de la science qui a construit une caverne de fiction qui s’est effritée et nous laisse sans voie autre que la voie gnostique pour conquérir l’universel et l’essence de la nature. Je me sens en lévitation gnostique, les bases anciennes étant effondrées et les bases nouvelles loin d’être construites. Il ne me reste plus qu’à inventer la nouvelle science pour obtenir le salut.

Et du côté des sciences sociales et de la politique, même sentiment. Les idéologies n’ont plus cours et je suis consterné de voir comment les âmes instruites se vautrent dans les lubies politiciennes d’un autre âge et les fantasmes durables pour un âge fébrile et sans saveur qui s’annonce. La politique telle qu’elle est construite, toutes formations confondues, ne peut pas fonctionner car elle est entachée des mêmes failles que la médecine moderne qui traite la maladie et non pas le patient. La politique veut résoudre des tas de problèmes en oubliant la vision globale de la société. C’est d’ailleurs le principe de l’idéologie réformiste louée naguère par Rocard et maintenant par Emmanuel Macron. Réformisme, libéralisme, écologisme, communisme, socialisme, nationalisme, aucune de ces idéologies ne convient à notre époque. Il faut inventer quelque chose de nouveau.

Le tableau final n’a rien de surprenant. Au sens de Platon, nous vivons dans une fiction artificielle avec les illusions produites par les artifices du numérique. C’est aussi le stade ultime de la société du spectacle héritée de Guy Debord. Le spectacle plus le numérique donne l’hyper-spectacle. Les âmes ont le cerveau bouffé par les prédateurs médiatiques du système qui en tirent profit alors que la déshérence idéologique gagne du terrain et que l’espace public est occupé par le désert culturel. Il n’est plus possible d’espérer dans la politique. On ne peut juste qu’attendre quelques corrections sociétales. On attend d’un politicien qu’il soit un bon réparateur, à l’instar du propriétaire d’un véhicule qui attend de trouver un bon garagiste.

Ce contexte d’ensemble, science, philosophie et société, conduit mon âme dans un état de lévitation transcendantale accompagné d’une docte perplexité. Même en flottant, mon esprit qui plane avec les effluves d’orgue sait s’y retrouver et se manifester dans la recherche et qui sait, bientôt un livre transversal assez exotique.

Dans le progressisme, je ne reconnais qu’une chose de vraie et authentique, le rock progressif !


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18 réactions à cet article    


  • Pentcho Valev 19 septembre 2016 10:15

    Le problème vient du fait qu’il y a des principes fondamentaux qui sont faux - par exemple le principe de la constance de la vitesse de la lumière :


    http://www.amazon.fr/Plus-vite-lumi%C3%A8re-Joao-Magueijo/dp/2100072471 
     Joao Magueijo, PLUS VITE QUE LA LUMIERE, pp. 298-299 : « Pendant plusieurs mois, à partir de janvier 2001, Lee [Smolin] et moi avons discuté longuement de ces paradoxes. [...] La racine du mal était clairement la relativité restreinte. Tous ces paradoxes résultaient d’effets bien connus comme la contraction des longueurs, la dilatation du temps, ou E=mc^2, tous des prédictions directes de la relativité restreinte. [...] La conséquence en était inévitable : pour édifier une théorie cohérente de la gravité quantique, quelle qu’elle soit, nous devions commencer par abandonner la relativité restreinte. Nous avons alors compris que beaucoup des incohérences connues, affligeant les théories de gravité quantique proposées jusqu’alors, résultaient sans doute égualement d’avoir religieusement supposé comme vraie la relativité restreinte. »

    Pentcho Valev

    • foufouille foufouille 19 septembre 2016 10:28

      @Pentcho Valev
      http://thomas.lepeltier.free.fr/cr/magueijo-plus-vite-que-la-lumiere.html
       Attention, titre trompeur : l’auteur de ce livre ne prétend pas qu’il existe des objets allant plus vite que la lumière, mais que la vitesse de la lumière était peut-être, aux premiers temps de l’Univers, nettement plus rapide qu’elle ne l’est aujourd’hui. Moins iconoclaste que le titre pourrait donc le laisser penser, cette revendication a toutefois de quoi bousculer le monde de la physique où, depuis Einstein, la constance de la vitesse de la lumière est un postulat fondamental. Mais cette idée de faire varier la vitesse de la lumière s’est imposée à Joao Magueijo, professeur de physique théorique à l’Imperial College de Londres, pour résoudre les problèmes de l’homogénéité et de la platitude de l’Univers dans la théorie du big bang.


    • Pentcho Valev 19 septembre 2016 11:15

      @foufouille

      Tu n’as pas lu le texte que j’ai cité ? Arrêtducrime ? 

      http://www.librairal.org/wiki/George_Orwell:1984_-_Deuxi%C3%A8me_Partie_-_Chapitre_IX 
       « L’arrêtducrime, c’est la faculté de s’arrêter net, comme par instinct, au seuil d’une pensée dangereuse. Il inclut le pouvoir de ne pas saisir les analogies, de ne pas percevoir les erreurs de logique, de ne pas comprendre les arguments les plus simples, s’ils sont contre l’Angsoc. Il comprend aussi le pouvoir d’éprouver de l’ennui ou du dégoût pour toute suite d’idées capable de mener dans une direction hérétique. Arrêtducrime, en résumé, signifie stupidité protectrice. » 

      Pentcho Valev

    • Tzecoatl Gandalf 19 septembre 2016 18:29

      @Pentcho Valev


      J’ai entendu dire que 4 centrale nucléaires françaises avaient effectivement réussi à porter le photon au-delà de la constante de vitesse de lumière.

    • Francis, agnotologue JL 19 septembre 2016 10:16

       ’’Je me sens en lévitation gnostique, les bases anciennes étant effondrées et les bases nouvelles loin d’être construites. Il ne me reste plus qu’à inventer la nouvelle science pour obtenir le salut.’’

       
      Pfiou !
       
      Bon, ben moi, en attendant, je vais lire cet article de Sébastien Junca : la somme de tous les mondes possibles.
       
       Un auteur préfacé par Gérard Mordillat ne peut pas décevoir.

      • fred.foyn 19 septembre 2016 12:59
        (Comprendre le monde, la nature, le cosmos, les hommes)
        On dirait les travaux d’Hercule..un conte mythologique distrayant, mais qu en se reg’une belle histoire...
        Les humains ne se reconnaissent déjà pas en se regardant dans un miroir, juste une image déformée loin de la réalité...alors pour le reste, faudra attendre encore longtemps il me semble ?

        • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 19 septembre 2016 15:44

          Chantes Dugué chantes ! 


          «  »Comprendre le monde, la nature, le cosmos, les hommes.«  »

          C’est fait et c’est expliqué dans :

          «  »RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET ÉPISTÉMOLOGIE«  » de 2001.

          Il y a des questions, Missieu Dugué qui ne comprend rien ?

          «  »Ce contexte d’ensemble, science, philosophie et société, conduit mon âme dans un état de lévitation transcendantale accompagné d’une docte perplexité.«  »

          Oh !!!! Missieu Dugué, j’ai le vertige à votre place !

          • epicure 19 septembre 2016 19:05

            @Mohammed MADJOUR

            vous devriez vous épouser et faire des enfants.

            Vous êtes faits l’un pour l’autre.


          • Neymare Neymare 19 septembre 2016 15:48

            « Elle n’est plus prise au sérieux depuis quelques siècles » (en parlant de l’allégorie de la caverne de Platon)

            Je ne vois pas pourquoi. Platon se situe sur un tout autre sujet que la connaissance scientifique dans cette allégorie, plutôt sur la Connaissance ou gnose. La science ne peut accéder à cette gnose puisque celle ci relève du domaine de l’esprit.

            La vision que l’homme a du monde (la vision commune ou paradygme des scientifiques) est le théatre d’ombre de la caverne. L’homme qui se retourne (qui va chercher les réponses dans son esprit) accède à une toute autre vérité sur ce monde. Ce n’est pas qu’il voit avec les yeux un monde différent, c’est que son interprétation du monde et de ses phénomènes est radicalement différente, ce que les bouddhistes appellent la « claire vision »


            • Tzecoatl Gandalf 19 septembre 2016 18:24

              Le rock progressif. 


              Autant écouter Anderson et son groupe Yes (désolé, je ne veux souviens plus du titre) pour se faire une idée du chewing-gum gravifique. Sinon, il y a le rock progressif breton (je suis à l’écriture et au clavier) :


              • epicure 19 septembre 2016 19:45


                « L’évolution conçue avec les principes de Darwin passe à côté de l’essence du vivant. »

                voilà une affirmation peu scientifique.
                Vu que tu reproches à l’Évolution de ne rien dire quelque chose qui est hors de son domaine d’étude.
                Au fond ce n’est pas si différent de reprocher à la mécanique quantique de ne pas pouvoir prévoir le temps qu’il fera demain.

                L’essence du vivant n’est pas du domaine de l’Évolution.
                Par contre les principes évolutionnistes permettent de pouvoir déterminer au mieux l’essence du vivant, en permettant de lier à tout ce qui peut être classé comme vivant.

                Par exemple sans l’Évolution :
                le mimivirus serait considéré juste comme un virus de plus , plus gros, avec plus d’ADN, point barre, circulez..
                Vachement enrichissant comme approche n’est ce pas ?
                Qu’est ce que cela apporte à la connaissance de l’essence du vivant ? rien.

                Maintenant en tenant compte de l’Évolution :
                Le mimivirus avec ses caractéristiques originales qui le différencient des virus connus jusque là et le rapprochent du vivant de part sa richesse en ADN, pose de nombreuses questions : sur les liens entre virus classiques, mégavirus, ce qui est reconnu comme vivant actuellement (eucaryote, procaryotes ).

                Cela pose donc la question de où commence la vie, à quel moment on peut parler de vivant et de non vivant, etc...
                Et donc questionne sur l’essence du vivant.

                Donc on ne peut pas dire que l’Évolution passe à côté de l’essence du vivant, vu que elle n’y pose pas de regard dessus, mais en plus elle permet au contraire d’approfondir la question.

                Quelque chose me dit que pour beaucoup de points on pourrait arriver à critiquer l’approche péremptoire de l’article, qui se veut scientifique tout en rejetant toutes les bases de la science, par des gens qui ont les connaissances nécessaires.

                D’un autre côté, je ne sais pas ce que tu a pris pour rédiger cet article, mais c’est de la bonne !

                "
                Ce contexte d’ensemble, science, philosophie et société, conduit mon âme dans un état de lévitation transcendantale accompagné d’une docte perplexité. Même en flottant, mon esprit qui plane avec les effluves d’orgue sait s’y retrouver et se manifester dans la recherche et qui sait, bientôt un livre transversal assez exotique.

                "

                des effluves exotiques, sensation de lévitation, je pense que beaucoup de monde voudrait savoir ce que c’est.


                • JC_Lavau JC_Lavau 19 septembre 2016 20:45

                  "conduit mon âme dans un état de lévitation transcendantale accompagné d’une docte perplexité. Même en flottant, mon esprit qui plane avec les effluves d’orgue sait s’y retrouver et se manifester dans la recherche et qui sait, bientôt un livre transversal assez exotique".
                  Son hallucinogène persiste à produire des bouses.


                  • Christian Labrune Christian Labrune 20 septembre 2016 14:08

                    état de lévitation transcendantale

                    @JC_Lavau
                    Est-ce que vous comprenez quelque chose à ce concept de « lévitation transcendentale », vous ?
                    Le transcendental, depuis Kant, c’est bien, si je ne m’abuse, le rationnel qui s’attache à définir l’approche a priori de tout ce qui s’offre à la connaissance.
                    Je suppose que si on s’adonne longuement à des méditations de cette sorte, l’encéphale se trouve parcouru par des courants électriques certes infimes, comme toujours, mais peut-être plus intenses (cela resterait à prouver !) que lorsqu’on est simplement en train de percevoir les choses du monde sans les « thématiser », pour parler comme Husserl.
                    Des lors, si on disposait de très puissants aimants supra-conducteurs installés sous la tête pensante, et d’une analyse en temps réel des courants cérébraux, le champ magnétique intense modulé par le dispositif pourrait peut-être soulever tout l’encéphale et produire un pareil effet de lévitation. Les Israéliens, dans ce domaine de la lévitation, sont déjà parvenus à de très beaux résultats, mais sur des objets moins complexes qu’un encéphale. Il y aurait quand même, probablement, quelques risques : ce ne serait plus le crâne qui déplacerait le cerveau, mais l’inverse : très fort risque de commotion cérébrale si le précieux organe se mettait en branle trop rapidement, à cause d’un bug dans le programme, venant soudainement s’aplatir sur les os de la boîte crânienne. C’est ce qui a dû arriver, sans même le secours de la supra-conductivité, à Mme Clinton, et on voit déjà très bien le résultat !
                    En bon bricoleur, j’essaie de comprendre mais je dois avouer, m’étant un peu relu, que mon hypothèse ressemble fort quand même aux élucubrations de M. Homais.
                    J’espère qu’il se trouvera d’authentiques scientifiques pour nous éclairer sur toutes ces questions qui, je dois l’avouer, dépassent largement mes capacités actuelles - mais j’aime apprendre !


                  • Tzecoatl Gandalf 21 septembre 2016 18:49

                    @JC_Lavau

                    Pour insulte, tu vas bosser en retraite. Et tu vas cogiter le propulseur luminique. Sinon, c’est la règle sur les doigts, foi de breton.

                  • JC_Lavau JC_Lavau 7 octobre 2016 17:47

                    @Gandalf. On attache nue Claire, qui est une bombe anatomique, à l’arrière du vaisseau cosmique, en figure de poupe. Aussitôt, les faux-thons de tout l’Univers se précipitent pour la mater, affriolés, ils poussent, ils poussent, se bousculent. C’est la propulsion faux-thonique.

                    Voilà ! Il suffit de demander !


                  • Christian Labrune Christian Labrune 19 septembre 2016 23:18

                    La « gnose de Princeton », de Raymond Ruyer, qui était un aimable canular, si on la compare à ça, on pourrait presque être tenté de la prendre au sérieux.


                    • quartiersauvage 21 septembre 2016 09:07

                      La preuve qu’on a compris quelque chose c’est que ça marche. 




                      • quartiersauvage 21 septembre 2016 18:39

                        la preuve que la gravité existe c’est qu’on peut prendre une tuile sur la tête.

                        La preuve que la légèreté existe aussi c’est qu’on peut chanter « la vie ne m’apprend rien » et bailler aux corneilles contre le radiateur.

                        La question qui se pose est : quelle est la finalité du scepticisme absolu ?
                        En considérant la chose sous l’angle des sciences humaines, il serait indifférent de rétablir la royauté et le servage, puis l’esclavage, et retourner dans la nuit des temps.
                        Bonne nuit Dugué.

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