La Grèce épicentre d’une pandémie de peur, après le virus H1N1 de 2009
Les mois d’avril et de mai sont étranges dans le sens où par on ne sait quelle mystérieuse contingence ils voient arriver des phénomènes déclencheurs de peur. Rappelez-vous il y a un an, le Mexique, un mystérieux virus, amené à se propager, et faisant des dégâts dans la population de Mexico, avec à la clé des commentaires d’experts épidémiologistes et des images prises dans les hôpitaux tandis que la vision de populations masquées faisait office de signal déclenchant un désagréable sentiment d’apocalypse.
Ne pourrait-on établir une similitude avec la situation en Grèce dont les images passées en boucle livrent aux populations européennes le pressentiment de quelque apocalypse à venir. D’ailleurs le vocabulaire est le même. L’analyse sémantique livre son cortège de révélations sur le subconscient des commentateurs et leurs craintes autant que leurs intentions. La dette de la Grèce pourrait être contagieuse et se propager. Voilà une réalité économique décrite avec une terminologie propre aux sciences épidémiologiques. Cette fois, ce ne sont pas les experts de l’OMS mais le docteur es-dettes du FMI, Dominique Strauss-Kahn en personne, qui, contrairement à Margaret Chan il y a un an, cherche à rassurer les différents acteurs de l’économie, s’adressant autant aux citoyens épris de panique qu’aux dirigeants européens et aux marchés financiers. Les autorités expertes en la matière financière ont tout intérêt à ne pas affoler les opérateurs et les populations.
N’empêche, le doute s’est insinué et la crainte d’une contagion se propage dans les médias. Question. Un économiste en mai 2010 en sait-il plus sur la dangerosité de la situation financière européenne et globale qu’un épidémiologiste de 2009 sur la virulence de la grippe H1N1 ? A vrai dire, nous n’en savons rien. Sans doute, dans les cartons d’un ministère, trouvera-t-on un plan d’exception, le même que celui conçue pour gérer une situation de pandémie virale, mais que les autorités doivent adapter à une improbable insurrection, comme en Grèce, étant entendu que des solutés hydro-alcooliques, des masques et du tamiflu ne sont pas efficaces pour calmer la colère d’un peuple.
Les médias soufflent donc le chaud et le froid, ne savant pas quelle est la situation, qui il faut écouter et surtout à qui faire confiance. Dans cette ambiance de fin d’un monde, quelque dévissage de bourse ou quelque chiffre de dette et de déficit, sont de nature à susciter une pandémie de peur. On nous a déjà fait le coup en 2009 avec la grippe. La situation économique est-elle si catastrophique ? La réponse est claire et nette. Je n’en sais rien et même que je ne sais pas qui sait vraiment et qui il faut écouter. Le sourire sibyllin de François Fillon émoustillé par une Laurence Ferrari aussi énigmatique qu’une Joconde enfermée dans un aquarium exotique ne m’a pas franchement convaincu. Nous voilà donc en saison deux de la série télévisée la pandémie de la peur. Saison 1 : H1N1, saison 2 : Dette et dominos. Ou alors, saison 1, la grippe mexicaine, saison 2, la dette athénienne.
Au final, on se demande s’il faut écouter les médias. Mieux vaut observer le peu de réalité accessible. L’impact de la grippe était à peu près connu. Observons les cours de la bourse. Ces gens de la finance, même s’ils sont parfois fébriles au point d’en devenir irrationnels, sont plus au fait des comptes et même que certains passent pour des initiés, à un point tel qu’il existe un délit d’initié réglementant la profession.
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