La grosse casserole de Chuck Hagel
Ah, Obama a sorti du chapeau un nouvel homme fort : un républicain, qui plus est, aux déclarations sulfureuses, qui provoque déjà bien des débats, ici comme ailleurs, notamment à propos d'Israël. En fait, au lieu de se focaliser sur ses idées de la guerre, et de la façon dont il va devoir appliquer les coupes drastiques du budget du Pentagone (il ne tuera pas hélas le budget F-35 Lighning II, devenu la énième danseuse du système, pire que le V-22 Osprey !) on aurait dû, en tant que journaliste, allez vérifier qui il était et ce qu'il avait déjà fait. Or dans le genre, la crédibilité de Hagel est entâchée, lourdement entâchée, par une manipulation qui le plombe depuis toujours. Ce n'est pas avec ses hauts faits d'armes durant la guerre du Viet-Nam qu'il est devenu bonimenteur. Non, ce que tout le monde a oublié, sauf les historiens, c'est que l'homme qui va dans les années à venir diriger les armées américaines au bout d'une longue, très longue carrière politique n'aurait jamais dû l'effectuer, cette carrière, si on s'était penché sur comment il l'avait débutée... car à ce propos, on a de quoi se poser quelques questions sur le nouvel homme fort des USA.
Retour en 1996, lors de la toute première élection de l'homme dont on parle. A l'époque, son adversaire, plutôt coriace, s'appelle Ben Nelson, il est démocrate. Et à l'époque aussi, tous les institituts de sondage le donnent largement gagnant. La campagne avait été une des pires du pays mais au final Hagel avait été le premier républicain élu au Nebraska depuis 1974. Or étrangement, lors des deux confrontations, l'élection de Hagel avait été une surprise : au premier tour lors des nominations républicaines il s'était retrouvé dominé par l'Attorney General Don Stenberg, mais avait emporté l'élection de peu, et s'était retrouvé pareil loin derrière dans les sondages derrière Ben Nelson. Un Ben Nelson qui avait aussi reçu le support de du très conservateur "Nebraska Right to Life Political Action Committee", ce qui est plutôt pour surprendre, alors que la campagne de son rival devenait de plus en plus conservatrice, Hagel en avait rajouté une couche, en prônant notamment l'abolition pure et simple des départements tels que ceux du Housing and Urban Development ou même celui de l'Education ! Lors des votes des années précédentes, Stenberg avait pourtant écrasé ses rivaux : en 1994 avec 67% des votes (il récidivera en 1998 avec 68%). D'où le sérieux doute quand aux facultés de Chuck Hagel a remporter des élections où on le présentait invariablement comme battu, faute de charisme ou de personnalité capable de supplanter ses adversaires.
Hagel n'avait en effet rien de particulier, et son parcours rien d'original jusque 1987 : né dans une petite ville du Nebraska, Hagel avait successivement travaillé au sein du gouvernement et d'entreprises avant de se présenter au Sénat américain. Il a été animateur radio, membre du personnel de l'ancien membre du Congrès du Nebraska John McCollister, le numéro deux du ministère des Anciens combattants, puis chef de l'USO mondiale (un organisme chargé de divertir les soldats partis en mission à l'extérieur, dont me meilleur représentant aura été Bob Hope) mais encore un lobbyiste travaillant pour Firestone, ou encore le directeur adjoint des années 1990 au sommet du G-7. Mais son initiative la plus réussie a été dans l'industrie du téléphone cellulaire, qui l'a fait devenir riche à partir des 5000 dollars investis au départ pour démarrer les téléphones cellulaires Vanguard (ici le modèle Dynatac de Motorola), une firme qu'il fonde en 1987 (racheté en 1999 par AT&T Wireless, plus tard Cingular Wireless, et redevenu depuis AT&T) : Hagel avait en effet eu du nez en fondant la toute première entreprise US de téléphonie mobile, s'occupant du Maine, de l'état de New York, de la Pennsylvanie, de la Virginie Ouest et de la Caroline du Sud plus de Floride. Lors du rachat, Hagel avait surtout touché le jackpot : la firme avait été vendue 900 millions de dollars cash alors qu'elle dissimulait réeellement 600 millions de dettes... comme en France LePen avait vu sa carrière boostée avec la captation de l'héritage Lambert, l'arrivée d'une masse d'argent conséquente avait donné des ailes à Hagel.
Grisé par l'argent gagné rapidement avec les téléphones, et bien avant de toucher le jackpot, Hagel s'était rapidement mué en investisseur, notamment chez AIS Investors Inc, un groupe de gens ayant décidé d'investir dans l'industrie des machines à voter, annoncée comme fort prometteuse. le 3 septembre 2009, un article dénonçait le fait qu'il n'y avait aux Etats-Unis aucune législation générale sur les machines à voter : tout le monde avait en effet le droit d'en fabriquer. "Il n'existe pas de normes ou de restrictions gouvernementales sur les personnes qui peuvent vendre et entretenir les machines et les systèmes de vote. Les étrangers, les criminels condamnés, les titulaires d'une charge, les candidats politiques et les nouvelles organisations de médias peuvent en propres détenir ces sociétés. Il apparaît que ces sociétés sont dominées par des membres du Parti républicain et les investisseurs étrangers. Jack Kemp, un ancien candidat du GOP pour la vice-présidence en 1996 et un candidat possible pour le gouverneur de Californie cette année, fait partie du conseil d'administration de Election.com, tandis que le sénateur Chuck Hagel (R-NE) est l'ancien président de la société (AIS) qui a compté les votes lors de sa première élection et un investisseur dans l'entreprise (ES & S) qui a compté les votes lors de sa deuxième élection. Au moins quatre sociétés sont sous contrôle étranger : Sequoia (Royaume-Uni), Accenture / Election.com (Royaume-Uni Bermudes), EVS (Japon), et NV Nederlandsche Apparatenfabriek (Pays-Bas). Election.com appartenait auparavant à Osan, Ltd, une entreprise saoudienne. De nombreuses entreprises de machines de vote semblent partager les gestionnaires, les investisseurs et les équipements ce qui soulève des questions de conflits d'intérêt et les pratiques monopolistiques" expliquait l'article, en revenant sur les deux élections gagnée par le sénateur : la première alors qu'il fabriquait les machines chez AIS, la seconde alors qu'il construisait les machines ES&S, les deux ayant servi lors de ses deux élections gagnées de façon fort surprenante. Le soupçon provenant d'un fait fort étonnant : "selon Bev Harris de www.blackboxvoting.org, Hagel a remporté pratiquement tous les groupes démographiques, dont de nombreuses communautés en grande partie noires qui n'avaient jamais voté républicain". La seconde, c'est que Hagel avait remis ça en 2006 semble-t-il : "six ans plus tard Hagel s'est présenté de nouveau, cette fois contre le démocrate Charlie Matulka en 2002, et a remporté une victoire écrasante. Comme son site hagel.senate.gov l'indique, Hagel "a été réélu pour un second mandat au Sénat des États-Unis le 5 Novembre 2002 avec 83% des voix. Cela représente la plus grande victoire politique dans l'histoire du Nebraska." Ce qu'ouble de dire le site d'Hagel, c'est qu'environ 80 pour cent de ces votes ont été comptés par des machines de vote contrôlés par l'ordinateur mis en place par la société affiliée à Hagel. Construites par cette société. Programmées par cette société". Vous allez me dire, on a bien du faire une enquête, sur les trois élections gagnées par Hagel. Détrompez-vous : "lorsque Bev Harris et The Hill d'Alexander Bolton ont visé le conseiller en chef et le directeur du Comité sénatorial en éthique, l'homme chargé de veiller à ce que les divulgations FEC soient complets, ils lui ont demandé pourquoi il n'avait pas interrogé Hagel en 1995, 1996 et 2001 pour ses défaillances de divulguer les détails de sa participation dans la compagnie propriétaire de l'entreprise de machine à voter quand il a couru pour le poste au Sénat, le directeur aurait rencontré bureau Hagel le vendredi, 25 janvier 2003 et le lundi Janvier 27 juillet 2003. Après la deuxième réunion, l'après-midi du 27 janvier le directeur du Comité sénatorial d'éthique a démissionné de son poste."
Chuck Hagel, je vous en avais parlé ici même le 9 janvier 2008 déjà, lors de la très étrange élection de Georgie, où Mikheil Saakachvili l'avait emporté.... sur le fil, après que la télévision française ait inversé des résultats en quelques minutes : "en Georgie, ce soir 6 janvier, on a eu à peu près le même scénario : des différences entre les sondages de sortie d’urnes et les résultats réels. Tout d’abord vers le milieu de l’après-midi, la divulgation d’"exit polls" annonçant une victoire indiscutable du favori, avec au moins 3% de plus que la moyenne nécessaire pour passer le second tour. On annonce même déjà le chiffre précis de 53,8%, plutôt étonnant pour un sondage qui tourne à 2-4 % d’erreur maxi. Puis, vers 17h30, des chiffres inverses, pour Mikhaïl Saakachvili, crédité de 48,55% alors, et seulement sur 20% de bulletins dépouillés. Lors du 20 heures, sur TF1, la grande prêtresse dominicale Claire Chazal nous sort de son chapeau une dépêche d’agence indiquant que Saakachvili a été élu avec un peu plus de 52% des voix... chiffre qui date de plus de 3 heures déjà... et qui ne correspond alors à aucune réalité, car on est loin encore des 100% de dépouillements. Qu’est-ce qui a bien pu se passer de 17h à 20h15 en Georgie, mystère et boule de gomme ? Des chiffres qui changent, avec un écart de plus de 4% entre les résultats réels et les sondages au sortir des urnes... exactement l’écart séparant Kerry de Bush, cela rappelle des choses... beaucoup de choses. Mais autant le dire tout de suite, la situation n’est pas du tout la même. S’il y a eu manipulation, elle ne provient pas des urnes proprement dites mais de la collecte des résultats de ces urnes. Le soir venu, l’annonce est officielle : c’est 53,8% qui ressort, le même chiffre qu’à 17h, qui n’était alors qu’une projection de sondages de sorties de bureaux de vote. Etonnante coïncidence. Et étrange similitude." La raison des écarts constatés ? Le recours massif aux machines à voter !
A examiner l'affaire j'avais alors cité... le Nebraska, où la même méthode était apparue quelques années auparavant : "et surtout le Nebraska, d’où sortent les machines ES&S, aujourd’hui en très grande difficulté car assignées en justice par Schwarzenegger, qui réclame pas moins de 15 milions de dollars de dommages et intérêts, via sa secrétaire Debra Bowen, pour préjudices causés par les dysfonctionnements récurrents des machines à voter ESS utilisées. Le Nebraska est l’exemple type de l’Etat noyé dans les problèmes électoraux, car c’est de Chuck Hagel, son sénateur phare, que tout le mouvement des machines à voter électronique est parti. Son élection surprise de 1996 est restée célèbre dans l’histoire : c’est la première entièrement trafiquée. Chez Electronic Systems & Software (ES&S) on ne s’embarrasse pas trop d’étiquettes : le grand patron de l’entreprise est Howard F.Ahmanson, de la fondation... "Ahmanson Foundation", très proche de Christian Reconstruction, une faction radicale de Religious Right qui souhaite remplacer la démocratie par une théocratie basée sur la Bible et la domination des chrétiens... il n’y a pas à dire, dans les bagages de Bush invité en Géorgie, il y a du beau linge. Pas trop démocrate, le linge. Pas blanc comme neige". J'avais donc déjà cité Hagel, ici-même, il y plus de quatre ans, comme ayant très certainement volé sa toute première élection, ce que d'autres continuent à penser aussi. Le gag étant qu'à l'élection de 2012, une vidéo avait fait le tour du net : celle d'une machine ES&S qui s'obstinait à voter Romney quand on appuyait sur Obama... en 2012, les machines étaient toujours aussi peu fiables qu'en 1996... on pouvait toujours les faire voter comme on le souhaitait, avait indiqué un rapport de 2008 ! !! 97 000 machines présentes dans 20 états différents étaient incalibrables !
(*) ça ne sera pas le seul jamais terminé, de contrat :
Despite the bleak views of U.S. military and civilians in Afghanistan, the list of new contracts for that country spews on.
Friday, September 21, 2012
Eiden Systems Corp., Charlottesville, Va., was awarded an $8,494,620 cost-plus-fixed-fee contract. The award will provide for the necessary services in support of the U.S. Army Intelligence and Security Command. Work will be performed in Charlottesville and Afghanistan.
Thursday, September 27, 2012
–ECC International L.L.C., Burlington, Calif., was awarded a $13,734,629 firm-fixed-price contract. The award will provide for the construction of three buildings for the Afghanistan National Army.
Thursday, September 27, 2012
-Serco Inc., Reston, Va., was awarded an $11,396,739 cost-plus-fixed-fee contract. The award will provide for the services in support of the Logistics Civil Augmentation Program. Work will be performed in Afghanistan, Kuwait and Iraq.
Then there’s Iraq :
-American Science and Engineering Inc., Billerica, Mass., was awarded a $20,799,851 firm-fixed-price contract. The award will provide for the contractor logistic support services to the Government of Iraq.
In fact, the U.S. may be winding down in Iraq, but they’ve sure been winding up in neighboring Kuwait. September 27th must have seemed like Christmas for defense contractors involved with that oil-rich.
Thursday, September 27, 2012
–Exelis Systems Corp., Colorado Springs, Colo., was awarded a $434,442,522 cost-plus-award-fee contract. The award will provide for the operations and security support services in Kuwait.
Thursday, September 27, 2012
–ManTech Telecommunications and Information Systems Corp. was awarded a $61,077,332 cost-plus-fixed-fee contract to procure contractor logistics sustainment support services for Route Clearance Vehicles, Special Operations Command and Mine Resistant Ambush Protected Family of Vehicles.
Thursday, September 27, 2012
–September Science Applications International Corp., McLean, Va., was awarded an $82,142,479 cost-plus-fixed-fee contract for the necessary logistics support across all configurations of the Mine Resistant Ambush Protected Family of Vehicles.
Thursday, September 27, 2012
–VSE Corp Awarded $13.2m for Kuwait MRAP Maintenance and Repair Services
VSE Corp., Alexandria, Va., was awarded a $13,210,858 firm-fixed-price and level-of-effort contract. The award will provide for the maintenance and repair services in support of the Mine Resistant Ambush Protected Family of Vehicles in Kuwait.
Thursday, September 27, 2012
–Honeywell Technology Solutions Inc is being awarded a not-to-exceed $6,900,718 cost-plus-fixed-fee task order to provide contingency equipment support on various military vehicles. Work will be performed within Kuwait.
But, with more than 1,000 American bases spanning the globe, according to Nick Turse who follows the phenomenon, job opportunities are by no means limited to old standbys like Iraq, Kuwait and Afghanistan. Check out the action in Djibouti, in the Horn of Africa.
Wednesday, September 26, 2012
KBR’s wholly-owned subsidiary KBR Federal Services was awarded the U.S. Naval Facilities (NAVFAC) Engineering Command construction contract for the aircraft logistics apron, taxiway enhancement and parking pads upgrade at Camp Lemonnier, Djibouti…
Question : How many millions ? Doesn’t say.
Thursday, September 27, 2012
Tetra Tech EC Inc., Lakewood, Colo., is being awarded a $59,030,099 firm-fixed-price construction contract for the design and construction of Bachelor Enlisted Quarters and containerized living units for expeditionary lodging at Camp Lemoniier, Djibouti, Africa.
Hold it ! Airfields and bachelor enlisted quarters. Sounds like they’re settling in for a long stay. But you’re not really sure where Djibouti is ? And you’ve never heard of Camp Lemoniier ? You don’t know what CJTF-HOA stands for ? [Would Romney or Obama ?]
It’s the Combined Joint Task Force Horn of Africa (HOA). It was set upin 2002 to help rout out possible terrorists in the area—think Somalia, Yemen, the Sudan–and, obviously, it’s flourishing.
Sunday, September 16, 2012
Rome Research has been awarded $14.2m for IT Telecommunication Services in support of the Combined Joint Task Force-Horn of Africa (CJTF-HOA) and other tenants at Camp Lemonnier, Djibouti.
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