La Guerre c’est la paix ?
Il y a 8 ans, en mars 2014 j’écrivais un billet intitulé « Cette guerre que (presque) tout le monde attend » , en finissant ainsi : « Et puis quand tout le monde sera prêt, les festivités pourront alors commencer ; quand un des « gros » ne pourra plus tenir sa bourse, ou sa population, ou son armée… Nous aurons beau dire que nous ne la voulions pas cette satanée guerre, mais nous l’attendions quand même… »
Aujourd’hui je crois que ce moment est venu. Toute cette colère, toute cette haine accumulée ces dernières années devait bien un jour ou l’autre exploser. Toute cette haine longtemps contenue est montée en pression, comme celle de l’Homme qui s’en croit maître : il l’emmagasine au fond de lui en essayant de l’étouffer pour persuader les autres (ou lui-même ?) qu’elle a disparu alors qu’elle couve et s’alimente de la frustration même de ne la pouvoir laisser exploser librement. Et plus la colère est contenue longtemps, plus elle explosera puissamment bientôt. Elle finit toujours par ressortir.
Cette colère, voire cette haine parfois, est le fruit d’une peur provoquée sciemment par un gouvernement dont on pourrait finir par croire que le seul objectif est de faire les poches des citoyens, tout en leur faisant grâce à cette peur -entretenue par la complicité d’une médiatisation sensationaliste et anxiogène continue- rechercher les causes de leurs malheur chez un ennemi désigné à cet effet : quand il y a eu les attentats on nous a dit qu’il fallait « être Charlie » alors on a été Charlie. On nous a fait peur avec les musulmans et les gens ont détesté les musulmans. Et puis on nous a dit que les Gilets Jaunes étaient des « nazis » et les nazis ça fait peur aussi. Alors on a détesté les Gilets Jaunes. Après il y a eu le Covid et on nous a dit qu’on devait être « pro-vax », alors on a affiché notre soutien à la « Vraie Science ». Tous avaient peur de mourir à cause des non-vaccinés alors on a détesté les « antivax ». Certains voulaient même qu’ils meurent. Aujourd’hui ce sont les Russes : on nous a dit qu’ils étaient des monstres alors on refuse de boire de la vodka ou de lire Dostoïevski. Et bien sûr tous les gens bien détestent donc les Russes.
En réalité les gens suivent les injonctions qui leur sont faites sans jamais broncher car ils n’ont aucun répit ni pour penser ni pour souffler, ni pour s’informer ni pour se défouler. Loin d’être rassurés par le fait d’être à la fois les plus nombreux et du « bon côté », ils ne peuvent à la fin que laisser la peur et la haine les submerger. Ils ont désormais besoin de violence et de sang, comme pour purger toute leur colère et leur frustration. Et c’est à ce point là que nous en sommes. Les gens ont besoin que ça pète parce qu’ils n’en peuvent plus d’être frustrés de tout, interdits de tout, et d’avoir peur de tout.
Pendant qu’ils regardaient ailleurs il n’ont pas vu que les attentats ont été le prétexte à la surveillance et au fichage de la population. Que la répression des Gilets jaunes a conduit à des lois liberticides sur l’usage de la violence et des drones par la police, ou qu’ils voulaient interdire de filmer la police. Que le Covid a permis d’initier le contrôle social permanent avec le PassVaccinal (qui n’est pas supprimé mais suspendu je le rappelle), et que la guerre en Ukraine est l’occasion pour le gouvernement d’instaurer la censure directe de la presse en débranchant tout simplement un média sans préavis ni jugement d’aucune sorte. Nous en sommes arrivés tellement loin qu’aujourd’hui le président peut même dire sans que personne ne bouge qu’avant d’avoir des droits, nous avons des devoirs !!!!!!!!
Le fait que cette guerre corresponde avec la fin (?) de l’épidémie mondiale de Covid n’est pas innocent mais logique : l’état réel du monde après 2 ans de création de dettes, de divisions, de mensonges et de suppression de droits, de morts et autres joyeusetés, est tout simplement catastrophique. Et les citoyens occidentaux, une fois libérés des contraintes, viendraient bientôt demander des comptes de la gestion sanitaire et démocratique de la crise Covid, alors même que les gouvernants s’apprêtent à leur présenter la note (inflation, retraites, services publics…). Cette situation est si inextricable qu’à vrai dire il semble que la guerre semble être la seule solution qui puisse arranger tout ce petit monde en même temps : les populations trinqueront, comme à chaque fois d’ailleurs. C’est juste que cette fois-ci c’est notre tour, voilà tout !
Gouverner c’est prévoir mais ça peut aussi être profiter : c’est soit du complotisme soit du cynisme. Je ne trancherai pas ici car ni l’un ni l’autre ne sont jamais très éloignés !
Car pour la plupart des pays dits occidentaux, cette guerre a en effet plusieurs avantages, dont le mieux partagé est celui de permettre à toute la haine accumulée de s’évacuer sans se retourner contre les puissants, qui auraient sans cela été rapidement confrontés aux demandes d’explications sur leur gestion de la pandémie : les retours d’expérience vont commencer et m’est avis que ça ne va pas être joli. Mais comme la guerre c’est pire…
Maintenant pour les Etats-Unis c’est tout de même le Jackpot : en plus de l’avantage précédent, les Américains font un « bon coup » : ils parviennent en une seule opération à vendre leur Gaz de Schiste, et cher. A supprimer Nordstream2. A affaiblir politiquement et financièrement à la fois la Russie et l’Europe toute entière et pour longtemps. A montrer à l’Europe qu’elle ne peut rien sans eux. A vendre du matériel militaire. A s’approcher encore un peu plus à l’est. Et tout ça sans perdre un seul soldat.
Emmanuel Macron profite lui aussi de ce conflit : d’une part on sent déjà venir la disparition du bilan économique derrière non plus l’excuse du Covid mais de celle des Russes, et d’une autre son survol de la campagne électorale au motif de son statut de chef de guerre : moins il fait face à son bilan , mieux il se porte !
Les milieux médiatiques et intellectuels eux-aussi se régalent, à grands coups de concerts de soutiens et de « pin’s » virtuels bien en évidence pour montrer qu’ils sont toujours du bon côté, comme avec le vaccin, Charlie, et tout le reste… Les Journalistes nomment donc « propagande » les mensonges des Russes tandis qu’ils nomment « communication de guerre » ceux des Ukrainiens. Si les Russes coupent un média c’est de la censure, et quand ce sont les Français c’est de la lutte contre les fake-news. Les noirs qui fuient la guerre sont des migrants qu’on traite moins bien que des chiens et les Ukrainiens blancs sont des réfugiés accueillis à bras ouverts. Ils se gargarisent d’images chocs, les experts militaires ont remplacé les experts sanitaires, et tous sont très excités à l’idée de vivre un moment historique, ils croient sauver la liberté et le monde, alors qu’ils ne sont que les jouets d’intérêts et de forces bien plus grandes qu’eux. Les gens qui décident de la vie et de la mort des autres se moquent autant de l’Ukraine et de ses habitants que les joueurs qui parient au « Squid Game » : leurs vies n’a pas d’intérêt.
Il faut se rendre compte qu’en réalité l’effondrement a déjà commencé. Voulu ou pas, le « grand Reset » est lancé : tout l’édifice financier bancal, qui ne tenait que par illusion boursière, va s’écrouler comme un château de cartes. Avec tout le cortège de conflits et de malheurs qui vont avec. Comme d’habitude. Et les riches resteront riches, comme d’habitude. On demandera aux gens de faire des efforts pour la patrie, et aussi un peu pour l’environnement (ça commence déjà avec l’énergie, z’allez voir que bientôt faudra les remercier de leur politique d’incitation à la sobriété heureuse que leur aura vendu McKinsey !)
Et comme de toutes les manières ce château allait s’écrouler un jour prochain, que ce soit par le réchauffement climatique ou l’effondrement financier, à cause d’un virus ou d’une météorite, autant pour les responsables tenter de se planquer derrière les Russes pendant qu’on aura jeté les êtres humains les uns contre les autres, en espérant que les citoyens les oublient un peu.
Le seul espoir d’y échapper -et qui personnellement est le seul qui me tient encore- réside dans ce tout petit « trou de souris », qui s’ouvre pour les élections présidentielles françaises. Macron dans un mois sera certainement une fois de plus humilié publiquement, tandis que toutes les analyses faites par Mélenchon s’avéreront sans doute les plus justes. On verra alors si vraiment tout le monde veut la guerre. Si oui et bien on fera comme d’habitude. Et on reconstruira. En espérant que les suivants seront moins cons que les précédents.
Caleb Irri
http://calebirri.unblog.fr
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