La Guerre du Rif n’a pas eu lieu
Dans la déferlante médiatique dont nous avons été gratifiés à l’occasion des tragiques événements de Barcelone et de Cambrils, il est curieux qu’une information ait à peine été évoquée, ou qu'elle ait été ignorée, voire occultée par la nuée d’experts, de spécialistes, de personnes autorisées, « d’informés » et d’exégètes qui ont commenté les attentats. Il s’agit de l’origine de leurs auteurs, qualifiés sans plus de précisions d’Islamistes ou de Djihadistes espagnols ou marocains.
Or il apparaît que nombre d’entre eux sont (ou étaient), de par leur famille, originaires du Rif, en d’autres termes de l’Atlas marocain, haut lieu de la berbérité, et région qui connut voici pratiquement un siècle, (1921-1926) lors de la révolte conduite par Abd el Krim, deux guerres sanglantes, l’une menée initialement par l’Espagne, l'autre par une France venue au secours d’un Sultan "sous protection" dont le trône était menacé.
L’insurrection dirigée par Abdelkrim s’est traduite dans un premier temps par de lourdes défaites espagnoles, par l’instauration d’une "République" rifaine sous l’égide de ce même Abdelkrim, puis par l’écrasement des Rifains grâce aux efforts conjugués de l'Espagne et de la France, à la fois puissances coloniales rivales et alliées circonstancielles.
Deux illustres maréchaux français, Lyautey et Pétain, chacun à sa manière, se sont d’ailleurs distingués au cours des opérations de rétablissement de l’ordre, le premier tentant une pacification négociée, le second n’hésitant pas à mener une guerre totale, caractérisée par une répression impitoyable et l’utilisation d’armes chimiques.
Si, pour les commentateurs actuels des événements de Catalogne, qui en matière de considérations historiques, se complaisent à rappeler les visées folles de djihadistes rêvant de rétablir dans la péninsule ibérique les "charmes" d’Al Andalous, les guerres du Rif n’ont pas eu lieu, il y a de fortes chances pour que cela ne soit pas le cas s'agissant des petits- enfants et des arrières petits-enfants des Rifains de l'insurrection, chez lesquels les séquelles mémorielles de l’Histoire s’ajoutent vraisemblablement aux préconisations coraniques radicales prêchées par le premier imam venu inspiré par le salafisme ou inféodé à l’E.I.
Rappelons-le au passage :
1. Rippol en Catalogne et Molenbeek en Belgique comportent des communautés marocaines originaires du RIF.
2. Des mouvements de révolte contre le pouvoir central, et à tout le moins des troubles graves secouent le RIF depuis quelques mois.
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