La journée de la glande
La secrétaire d’Etat à la politique de la Ville Fadela Amara nous a pondu un plan gouvernemental pour les banlieues, qu’elle nomme, parce qu’elle a le sens de la formule, le plan « anti-glandouille ».
Ce plan, ciblé sur l’emploi des jeunes des cités sensibles, a déjà
donné lieu à une concertation par l’intermédiaire d’un blog sur
internet qui a permis de recueillir plus de 10 000 contributions. (Mais
qui a participé à ça ?)
Forte de cette popularité, notre Fadela s’emballe et déclare :
"Il y a une mesure qui est résumée par un concept, c’est tout simplement tolérance zéro pour la glandouille".
Et là, je m’interroge.
Que risque-t-on, demain, concrètement , si on est pris en flagrant délit de glandouille ?
Imaginons pour voir :
C’est lundi matin, et parce que vous avez compris que travailler plus
pour gagner plus c’est des conneries tout ça, vous appelez le bureau
pour dire que vous ne viendrez pas aujourd’hui.
Vous vous organisez une bonne journée de glande au lit, toutes lumières
allumées (tant qu’on y est vous êtes contre les économies d’énergies)
tout en fumant des clopes (parce que fumer tue).
Soudain, votre voisine, alertée par la lumière qui filtre sous votre porte appelle la police :
« Allo, le commissariat ? Venez vite, j’en peux plus, y’a quelqu’un qui glande dans l’appartement d’à côté ! »
Les flics débarquent. Vous n’avez pas eu le temps d’éteindre la téloche, vous ouvrez la porte en chaussons, c’est le drame.
« Bonjour Madame, on nous a signalé de la glandouille dans l’immeuble.
Vous avez un certificat médical ? On peut savoir ce que vous foutez en
chaussons ? Vous avez regardé Les Feux de l’amour ces deux dernières
heures ? Veuillez nous suivre au commissariat »
L’histoire
ne dit pas si vous finirez en taule, si vous perdrez votre emploi, si
vous écoperez seulement de 50 heures de loisirs forcés...
Le militantisme pour le droit à la paresse n’est pas tout jeune (Paul
Lafargue, 1880), mais n’a jamais été autant d’actualité.
16 réactions à cet article
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Fadela Amara a bien réussi son plan antiglandouille perso. Elle l’a d’ailleurs dit à un jeune à Lyon (lors de l’opération « algéco » du Ministère Boutin).
« Si tu travailles, toi aussi, tu peux finir comme moi ; au sommet. »
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Superbe la comparaison entre le mec qui prend une journée de vacances et les jeunes des cités dont le chômage atteint 40%.
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C’est sordide. Entre celle-là et RamaYade qui n’arrivent pas à parler le français sans argot, le gouvernement traîne dans les caniveaux.
Leur sélection au gouvernement a été basée uniquement par racisme, en fonction de leur couleur de peau. On voit le résultat.
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Au passage, je pense que leur participation a ce que gouvernement a été calculé, mais ne retirons pas a Rama Yade son brillant parcours scolaire.
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Ce qu’attendent les jeunes en difficulté ,c’est d’avoir une chance de trouver un job et non de trainer dans la rue ou les cages d’escalier.
La secrétaire d’Etat à la politique de la Ville Fadela Amara,a le mérite de savoir d’ou elle vient car elle n’a pas connu les appartements dorés des politiciens de « goche » qui tiennent des discours mais qui oublient de les mettre en application une fois au pouvoir.
Oui,elle a raison,c’est une femme qui se bat tout les jours pour permettre aux jeunes des banlieues d’avoir du boulot
Bravo Fadela
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Entre Sarkozy qui avance avec son Kärcher, droit vers la Rupture, qui va chercher la croissance, et Fadela qui lutte contre la glandouille (tout en étant contre les trucs dégueulasses), on touche au fond de la politique spectacle. Des mots, encore des mots, des polémiques autour des mots, et des mots à propos des mots. C’est la Politique du Vocabulaire.
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A quand un plan anti-glandouille à l’assemblée nationale ? Quand on voit les temps de présence des députés...
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Peut-être que les députés seraient motivés pour participer à la journée de la glande
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C’est un vrai gag.
Voila un ministre d’un gouvernement UMP qui explique que le problème des cités c’est la « glande », c’est à dire le chômage, et qu’il faudrait donc du préventif, du social et de l’économique, alors que l’UMP nous répète depuis 6 ans qu’il faut avant tout de la répression. Entre ça, l’ADN « dégueulasse », et les réserves systématiques de Hirsch, il faut vraiment de l’imagination pour trouver une ligne directrice gouvernementale.
Enfin, normalement, « l’ouverture » s’arrête après les municipales. Après, on devrait se retrouver entre karchérisateurs.
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vives réactions des syndicats dans la fonction publique qui réponde : « je glande donc je suis »
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Drole en tout cas....eh oui que faire de toutes ces glandes
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Le mot est mal trouvé c’est vrai. Glander n’a rien de négatif si c’est un moment passager. Je trouve bizarre en fait qu’elle n’ait pas plutôt choisi le terme de « zoner ». Zoner, c’est bien trainer ici et là sans avoir rien à faire et ça colle parfaitement à la situation de ces jeunes. Et ce mot est leur invention il me semble (la glandouille, c’est plus ancien) Donc, je propose de rebaptiser le plan « anti-zonage » !
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Quel est le meilleur moyen de museler une opposition ?
La créer de toutes pièces et l’intégrer à son système.
Ainsi, on a l’impression que tous les points de vue s’expriment, mais le chef aura toujours le dernier mot.
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« Ce qu’attendent les jeunes en difficulté ,c’est d’avoir une chance de trouver un job et non de trainer dans la rue ou les cages d’escalier. »
En effet, un bon job bien chiant, payé au smic à 1:30 de trajet de chez soi aux heures de pointes, permettant juste de survivre en vivant dans une cage à lapin, ça fait rêver !
Le malaise n’est pas que le chômage ou les discriminations, c’est aussi et bien plus, le manque d’avenir, avec un job ou sans.
Enfin, il y a tout de même de bon jobs, de bonnes opportunités de progresser, mais hélas de moins en moins, maintenant que le travail (surtout les tâches les moins qualifiées) est de plus en plus flexibilisé, précarisé et où la productivité prime sur le reste ? N’avez vous jamais entendu ceux qui déplorent que la nouvelle génération est la première à voir son niveau et sa qualité de vie baisser par rapport à la précédente ?
Si on vote pour une société ainsi, faut pas s’étonner de l’existence d’une marginalité, c’est tout à fait logique. Après reste plus qu’à orienter les politiques pour que ces marginaux ne fasse pas exploser le pays en leur donnant quelques miettes. Mais ce n’est pas en tapant dessus continuellement que l’on arrangera les choses.
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..Eh ! oui c’est le chef...et c’est dans son role de « museler » l’opposition comme il est dans le role des contre pouvoirs de « museler » le pouvoir. Que tout les points de vu s’expriment a l’intérieur ou à l’extérieur de la majorité ou de l’opposition est un fait. Ca n’est que le bruit de la rumeur qui monte de la lutte des classe qui fait rage dans l’indifférenciation généralisée
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j’aimerais que quelqu’un me précise de quelle glande il s’agit ?
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