La journée des femmes, c’est bien, mais après ?
La journée des femmes s'est tenue le 8 mars dernier suscitant, à l'envie, satisfaction ou agacement. Souvent les deux. Entre la joie de voir enfin les regards portés sur la condition du "deuxième sexe" et la conscience du caractère ridiculement vain d'une entreprise si isolée, on ne savait pas trop quoi choisir.
Ce qui dérange, sans doute, dans cette manifestation, c'est l'idée que ce qui devrait être pris comme une amorce à la prise de conscience générale du sort des femmes soit en fait perçu comme une fin en soi. Les femmes ont leur journée, bien, qu'on la leur laisse à titre de récompense pour les efforts consentis depuis le début du XXe siècle dans la revendication de leurs droits. Voilà en gros l'arrière goût que laisse cette journée du 8 mars.
Aussi, pour ne pas cantonner la reconnaissance du combat des femmes à 24h dans l'année, d'autres initiatives ont vu le jour. Dans la même veine que la journée des femmes, mais possédant un caractère plus précis, la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes est célébrée chaque 25 novembre depuis 2000.
La date en a été choisie en hommage aux trois soeurs Mirabal, militantes politiques dominicaines assassinées un 25 novembre. Alors que la journée des femmes attire surtout l'attention sur les discriminations à l'embauche et les inégalités de toutes sortes qui frappent les femmes de par le monde, la journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, comme son nom l'indique, met en lumière les violences dont elles sont les victimes.
Evoquons, aussi, le Forum mondial des femmes francophones, qui se tiendra le 20 mars prochain, en marge de la journée internationale de la francophonie. A l'initiative de Yamina Benguigui, cet évènement rassemblera 400 femmes venues des 77 pays que compte l'espace francophone. Il part du "constat de la régression du droit des femmes dans le monde", dénonce notamment le sort catastrophique qui est le leur dans des pays en guerre comme le Mali ou le Congo.
On le voit, des initiatives existent. Pourtant, nombre d'entre elles passent inaperçues, éclipsées par une journée des femmes certes nécessaire, mais loin d'être suffisante. Si la cause des femmes doit avancer, ce n'est qu'au prix d'une multiplication d'actions de sensibilisation médiatisées. Pour déloger définitivement ce combat d'envergure des limbes de notre cerveau et en faire une priorité.
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