La justice américaine

L'affaire DSK est un révélateur des comportements des responsables de la planètes, des gens, des peuples, enfin de tout le monde.

1/ On a dit que la justice américaine est démocratique et exemplaire en ce sens que le traitement du présumé innocent est égal pour tous.

2/ On a dit également que les jurés populaires représentaient un gage démocratique incomparable.

3/ On a dit que la presse américaine "dit tout" et que c'est un gage de transparence et de vérité.

4/ On a dit que l'alternative offerte de plaider coupable OU non coupable, est utilisable à volonté sans que d'éventuels changements puissent être considérés comme s'apparentant au mensonge. Ce dernier, avec le concept de moralité qui l'accompagne, étant considéré lui, comme très grave. 

5/ On sait maintenant que le protocole de liberté surveillée appliqué à DSK est une première. Il a été le plus dur possible. Du jamais vu.

6/ On a dit que le procureur n'est pas là pour chercher la vérité mais pour accuser le plus possible.

REPONSES

Je voudrais démonter ici, ce système que je trouve tout simplement, barbare. Attention, je ne dis pas que le nôtre soit parfait.

1/ L'égalité pour tous est un concept un peu plus subtil que ce que nous décrivent les tabloïds américains. Déjà il faudrait raisonner, à richesse égale. Car le pauvre type (présumé innocent) est jeté au fond d'une prison, alors que le riche, sort son carnet de chèque et obtient illico une prison dorée. Ensuite l'aspect relatif de la descente aux enfers. Si tu es très connu, les tabloïds te condamnent à l'avance. Il pratiquent allègrement la présomption de culpabilité en toute illégalité. Le patriot act ! Quelle merveille ! 

2/ On sait que le juré populaire est très influencé par la presse dont on sait que la pédagogie consiste à favoriser la présomption de culpabilité. (voir 12 hommes en colère, çà fait peur). 

3/ On sait que le "dit tout" est un faux semblant quand on propage l'idée de présomption de culpabilité. Le "montre tout" s'apparente, quant à lui, à du voyeurisme morbide. A contrario, personne n'est choqué par le plus grand mystère, voire secret, qui entoure la présumée victime. Tout est fait pour que le mot "présumé" soit rayé du (pauvre) vocabulaire de l'américain moyen.

4/ Le concept voulu du choix stratégique coupable/non coupable, s'apparente à une stratégie de Poker. Toujours le dollar roi ! Bonjour la philosophie.

5/ En tant que français, pour ou contre DSK, ne devons-nous pas nous insurger du fait qu'un de nos comptriotes soit la cible d'un traitement spécialement humiliant ? Retour de bâton de l'IRAK ? N'est-ce pas là un affront fait à la France ? Ce pays autrefois merveilleux, plein de rêves, est en train de mal tourner. 

6/ La popularité du procureur auprès de la presse (qui vend et exploite à fond du fantasme mytho) dépend de la violence de ses accusations. Sa carrière en dépend. Quelle indépendance ! Quel recul ! 

Et maintenant, je me livre à mon jeu favori (merci de sortir de la seule affaire DSK) :

- "Et la victime, vous y pensez ?

- Vous voulez-dire la victime présumée ?

- Heu...oui

- Vous comprenez que si elle est qualifiée de présumée, cela revient à dire qu'elle pourrait ne pas être victime ?

- Heu....oui

- Si elle ne l'est pas c'est donc qu'elle est coupable avéré, d'avoir menti. Dans ce cas vous comprenez que le présumé coupable devient un innocent même pas présumé ?

- .. ?...

- les aspros sont là, sur la table."

Bien entendu, si DSK s'avère à l'avenir être coupable alors il devra être sévèrement condamné et la victime (avérée dans ce cas) devra alors centraliser toute notre compassion. Si en revanche, il s'avère que l'employée de l'hotel a menti alors le système judiciaire américain ne pourra éviter de se remettre en cause, non pas sur le fond, mais sur sa stratégie de type poker.