La justice anglaise agit en stalker contre Julian Assange
Ce lundi 21 octobre Julian Assange est apparu, pour sa première apparition en public depuis six mois, devant la justice anglaise au tribunal de Westminster affaibli, désorienté mais digne. Le fondateur de WikiLeaks est accusé d’espionnage par Washington et est menacé d'extradition vers les Etats-Unis. La justice britannique agit dans ce dossier en suivant les directives politiques des Etats-Unis car l'étude du contradictoire n'est pas accordé à Julian Assange. Tout est mis en place, dont la subtile application de la torture psychologique, par la justice anglaise pour empêcher le journaliste d'investigation, qui a dénoncé les violations des droits fondamentaux et des crimes de guerre américains, de pouvoir organiser sa défense. Julian Assange est détenu dans l'une des prisons les plus dures de Grande-Bretagne à Belmarsh et vit au quotidien avec des détenus atteints de maladies mentales lourdes.
Aucun pays n’a accepté d’enquêter sur les tortures psychologiques subies par Assange, malgré leur « obligation ». Nils Melzer, le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture , a déclaré le 15 octobre 2019 à New York aux Nations Unies devant une salle pratiquement vide : « Je lui ai rendu visite avec deux médecins experts qui sont arrivés à la conclusion qu'il (Julian Assange) était exposé à des tortures psychologiques sur une longue période. Nous avons demandé de lever cette pression et de lui accorder ses droits afin qu'il puisse organiser sa défense, des droits qui ont été systématiquement violés dans toutes ces juridictions » https://www.unmultimedia.org/tv/unifeed/asset/2474/2474050/. Le Rapporteur spécial a poursuivi : « Malheureusement, aucun des États concernés n'a accepté de mener une enquête, bien que ce soit son obligation en vertu de la Convention contre la torture ». Nils Melzer n'a curieusement pas commenté le jugement de ce lundi sur son compte Twitter. En mai 2019 Nils Melzer avait déclaré : « Mon inquiétude la plus urgente est qu'aux Etats-Unis, M. Assange soit exposé à un risque réel de violations graves de ses droits de l'homme, y compris sa liberté d'expression, son droit à un procès équitable et l'interdiction de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Christine Assange, la mère de Julian Assange, a publié le jours du procès sur son compte Twitter : « Quand les média sont silencieux ou salissent un journaliste plusieurs fois récompensé qui est brutalement persécuté politiquement par la superpuissance mondiale pour avoir exposé de très graves crimes de guerre et corruption politique que cachent-ils ? » Le traitement affligé à Julian Assange montre la disparition des droits fondamentaux dans les vieilles démocraties et fait poser des questions sur la situation des lanceurs d'alerte les moins connus. L'application d'une loi américaine hors des Etats-Unis pour un citoyen non américain apporte un témoignage éloquent à la disparition de la démocratie et du droit à l'information. L'avocat australien, Greg Barnes, de Julian Assange a déclaré que c'était la première fois que les États-Unis cherchaient à utiliser leurs lois pour poursuivre une personne qui n'avait pas commis un acte dans une juridiction américaine ou qui n'avait aucun lien avec les États-Unis. « Il s'agit d'une mesure dangereuse qui signifie que tout journaliste ou toute personne qui publie du matériel jugé classifié en vertu des lois américaines sur l'espionnage pourrait faire l'objet de poursuites, indépendamment de tout lien avec les États-Unis ». L'avocat australien Greg Barnes a déclaré que « l'utilisation par l'accusation d'une portée extraterritoriale est unique et représente une menace pour l'indépendance des journalistes ».
Julian Assange s'était réfugié en 2012 dans l'ambassade d'Equateur à Londres. En avril dernier la police britannique rentrait dans l'ambassade pour arrêter le journaliste sur un territoire non britannique. Le 1er mai Julian Assange avait été condamné à 11,5 mois de prison pour violations des conditions de sa liberté provisoire. En prison à Londres, Julian Assange, dont sa libération lui fut refusé en septembre dernier alors qu'elle devait avoir lieu, attend une audience prévue en février 2020 en vue d'une extradition aux Etats-Unis où le journaliste est menacé d'une sentence allant jusqu'à 175 ans de prison. Fin mai, la justice américaine avait ajouté plusieurs chefs d’accusation à son acte d'inculpation, dont la plupart portent sur des violations des lois anti-espionnage. L'avocat australien de Julian Assange, Greg Barnes, a déclaré que « les gens sont naïfs et ne comprennent pas ce qui se passe », « si les États-Unis obtiennent ce qu'ils veulent, il sera probablement jugé en secret, dans un « tribunal kangourou » (kangourou court) et condamné à la prison à vie » https://www.pressreader.com/australia/the-sunday-times-9029/20191019/284554474772870
Source : http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&action=view&id=1190
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