La kermesse des vautours

Voilà enfin, la France de Sarkozy qui jubile, le pays des droits de l’Homme a fini grâce au courage et à la ténacité de son président, par faire détaler le fantasque dictateur libyen, l’orgueilleux colonel Kadhafi ; Une kermesse de vautours s’imposait pour fêter la victoire inéluctable, intitulée hypocritement ‘’conférence des amis de la Libye’’, ou une dance macabre devait précéder le festin des rapaces charognards.

Le farouche colonel qui, a ne pas en douter était un fieffé calculateur, il déstructura son pays pour mieux le gouverner, se désignant comme un simple guide de la nation, tout en réfutant les titres de président d’état, ou de secrétaire général de parti ; En désignant la ‘’Jamahiriya’’ ( république des peuples), il se débarrassa de toutes les structures institutionnelles d’un état moderne, gérant son pays à la manière d’un cheikh bédouin, comme aux temps anciens, a qui on devait respect et obéissance. La destitution du roi Senoussi, lui valu l’étoffe d’un révolutionnaire, à l’exemple d’un Jamel Abdel Nacer d’Egypte, ce qui lui servira longtemps, il passa pour le héros de la jeune nation, adoubé par tout un peuple ; Jusqu’au jour ou, le poids des années aidant, collé à son divan, il devint cet homme de cirque, bien connu par ses extravagances, ne pouvant plus se séparer de son chapiteau.

 Le guide se croyait indétrônable, il prêta le flanc pourtant à des islamistes djihadistes, qu’il combattit inlassablement, ceux-là même qui étaient taxés de terroristes par les occidentaux, Etats-Unis en tête ; Le cheval de Troie étant trouvé, l’Otan profita de cette inespérée aubaine, elle désigna le trublion Sarkozy pour s’allier à son pire cauchemar, les islamistes d’Al-Qaïda, dans un deal gagnant-gagnant ; Ces derniers, à travers le président du CNT Mustapha Abdeljalil, ont adressé une lettre confidentielle en date du 03 avril 2011, a certains émirs du golf, les informant de l’attribution de 35% du pétrole libyen à la France, en gage de son engagement au coté des rebelles libyens.

Le président français, en bon humaniste ne pouvait pas laisser faire le massacre d’une frange d’un peuple, qui plus est désarmé, par un dictateur fêlé qui ne voit que son nombril, en bon narcissique ; Que tout le monde puisse crever, qu’importe ! Son fameux ‘’zingua, zingua’’ restera dans l’histoire. Heureusement que la cavalerie volante était là, si prompte à porter secours ( sur un fond de musique Wagnérienne) aux faibles contre le grand méchant loup, celui-là même qui lui servi de tremplin par son aide financière lors de son investiture de 2007, ce qui lui valu le tapis rouge lors de sa visite en France, malgré les commérages des plus acerbes.

Sarkozy, tout zélé qu’il est, a vite fait de s’engager pour une autre aventure africaine ( après celle en cote d’Ivoire), venant à la rescousse d’un peuple en danger ( ce qui n’a pas été le cas pour les Bahreinis ou les yéménites) ; L’homme étant connu pour sa générosité, celui qui voulait servir au Karcher ses concitoyens banlieusards, enrichissant d’avantage les riches et appauvrissant les pauvres plus encore (son bilan économique et social, publié par l’Insee le 30 Aout 2011/ n° 1365, dresse un constat accablant : les riches de plus en plus riches, les pauvres de plus en plus pauvres)

En définitif, Sarkozy agit en parfait mercenaire, tout à l’image de ces soldats sahéliens pro Kadhafi tant décriés, non pas comme le montre les médias, un vaillant et preux chevalier ; Sa démarche cynique de marchandage, le décrédibilise, elle porte atteinte à l’honneur de la France, pays des droits de l’Homme. Son aventure libyenne est d’autant flagrante, qu’elle met en balance la vie de tant de personnes pour une seule et unique raison, la ‘’ convoitise de l’or noir ’’ libyen.

Sarkozy, le philanthrope s’est servi, tout compte fait, de tout le monde ; Se faisant, il risque de recevoir un revers de médaille, par un effet boomerang qui finira par lui faire payer ses extravagances guerrières.