La laïcité, rempart à un nouveau visage du fascisme !
Cette année a été marquée par un niveau sans précédent d’attaques contre la laïcité, qui apporte indirectement une clarification. Nous avons vu de façon de plus en plus évidente converger des forces qui, peu ou prou, participent de la ruiner, via son remplacement par le multiculturalisme. Cela s’est affirmé à la faveur d’un mouvement venu de personnalités publiques, d’institutions à un titre ou à un autre complices, et de forces obscures à l'agressivité sans limite.
Pour l’Observatoire de la laïcité, la laïcité n’est pas menacée. Un aveuglement à haut risque.
Une quinzaine de jours avant les voeux du Président de la République aux cultes (4/01/2018), l'Observatoire de la laïcité qui est en charge de veiller au respect de la laïcité et à sa protection, a rejoué le "Circulez, il n'y a rien à voir !", par la voix de son président Jean-Louis Bianco. Dans La Dépêche du midi, le 13 décembre dernier, il affirme : « à nos yeux, la laïcité n'est pas menacée, contrairement à ce que croient nos concitoyens". Il estime, en s'appuyant sur l'argument que « la très grande majorité de nos compatriotes musulmans vivent leur religion pacifiquement », qu'aller dans le sens de " l'extension de la neutralité" serait un danger pour les libertés, sous-entendu en ayant recours à la loi. Si nombre de nos concitoyens de confession musulmane pratiquent leur religion dans le respect de la République, comment passer sous silence la montée du communautarisme islamique, dont la manifestation la plus évidente est celle du développement du port du voile, imposé à de plus en plus de fillettes ainsi prédestinées à l'inégalité sexuelle. On assiste dans tous les domaines, à la montée de revendications communautaires à caractère religieux, de l’entreprise à l’hôpital, comme en témoignent toutes les enquêtes en référence.
Une énième fois, rappelons l'étude que l'institut Montaigne a consacré à la question de l'islam en France, selon laquelle près d'un tiers des musulmans considère la charia comme au-dessus des lois de la République et l’islam comme un instrument de révolte contre notre société et ses mœurs, ses valeurs. L’existence de plus de vingt mille radicalisés, dont le nombre ne cesse d'augmenter à chaque étude, qui rejettent le modèle républicain au point de vouloir lui faire la guerre, en est le reflet. Le dernier rapport du Sénat sur la radicalisation faisait le constat que le communautarisme était le terreau principal de celle-ci.
C'est à ce déni coupable du lien entre islam, communautarisme et radicalisation, que l’on doit de ne pas rechercher les réponses appropriées, que l'on tremble à l’idée de réaffirmer haut et fort le cadre de notre laïcité française, jusque si nécessaire en faisant appel à la loi. Mais, comme on l'a vu dans l'affaire du burkini, le Conseil d'Etat lui-même rejette tout questionnement dans ce domaine, refusant d’admettre qu’il y a derrière ces agissements des groupes de pression religieux qui, par tous les moyens, cherchent à déstabiliser notre pays. Un climat d’attaques contre la laïcité fort d'un salafisme qui a pignon sur rue, qui donne l’exemple dans les quartiers, alors qu'il devrait être interdit depuis longtemps, à professer un mode de vie moyenâgeux en totale opposition avec nos lois, notre société et son mode de vie. Sans compter avec les reculs, petits arrangements et compromissions de nombreux élus, pratiquant le laisser-faire contre une paix sociale illusoire voire l'espoir d'une réélection. Ces derniers, il est vrai, ne sont pas aidés par cet Observatoire qui ne voit rien et la confusion entretenue par nos élites.
La racialisation de la question politique, étape dans la guerre à la République.
Nous avons vu cette année une nouvelle étape de franchie, après le développement de camps dits "dé-coloniaux", le développement de réunions dites « non-mixtes » à l’Université, à l'initiative de militants du Parti des indigènes de la république (PIR). Des initiatives autrement dit interdites aux blancs, sous prétexte qu'ils seraient par essence des racistes, des privilégiés reproduisant une domination coloniale. L'immigré ou l'enfant d'immigré, nécessairement musulman, est présenté sous cette lecture comme la victime de ce système. Une essentialisation, ici du blanc qui n'a rien à envier à celle du noir, à l'origine de tous les racismes.
Pour justifier cette démarche, on rabat systématiquement les problèmes économiques et sociaux sur la question des discriminations. On induit par-là l'idée que les inégalités viendraient de cette supposée domination des blancs vis-à-vis des autres, jusqu'à porter l'accusation "d'Etat raciste". On détourne ainsi la lecture des problèmes vers une racialisation et une confessionnalisation de la question politique. Tous les ressentiments sont mobilisés pour faire gonfler une haine de la France mise au service de la manipulation de populations fragilisées, en crise de repères.
Mme Obono, députée de la France insoumise, clame son soutien comme représentante de la République, à la porte-parole du Parti des indigènes de la République (PIR), une certaine Houria Bouteldja, qui professe l’organisation de réunions « non-blanches », et qui ne renie pas d’être homophobe et antisémite.
Mme Rokhaya Diallo qui soutient cette nouvelle tendance des réunions « non-mixtes », est proposé au Conseil national du numérique, après être allée à la tribune des Nations unies pour dire à propos de la France : « C’est un racisme d’État que je dénonce comme tel", en forme de véritable déclaration de guerre contre son propre pays accusé de racisme généralisé sans aucun fondement. Rappelons encore ici que la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a souligné dans son dernier rapport, que la France n'avait jamais été aussi tolérante et si peu touchée par le racisme et ce, malgré la vague d'attentats dont elle a été l'objet. Elle a heureusement été évincée finalement de ce Haut conseil, mais en entrainant par solidarité avec elle une série de démissions, mouvement révélant l'état de délabrement de la pensée dans les « hautes sphères ».
Sud-Education 93 organise un stage syndical avec des ateliers en « non-mixité raciale », mettant ensemble d'un côté les personnels non-blancs, "les dominés", et de l'autre, les personnels blancs, incités à faire leur mea culpa "des privilèges" dont ils disposeraient dans l'Education nationale vis-à-vis des autres à la faveur d'un « racisme d'Etat »... Le ministre de l'Education nationale, M. Jean-Michel Blanquer, en a même été amené à porter plainte contre cette mise en accusation inique !
Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), organisation islamiste s’il en est, parade dans ces initiatives où la « non-mixité » est de mise. Il a trouvé des soutiens tels Le Monde qui lui a ouvert ses pages, ou encore relayé par Libération, au nom de servir la lutte contre le racisme. Mais qu’a donc à voir la lutte universelle contre le racisme avec l’accusation d’islamophobie qui vise à interdire toute critique d’une unique religion, l’islam ? Une organisation qui traine systématiquement devant les tribunaux des intellectuels qui osent publiquement critiquer les dangers d’un islamisme qui a partie liée avec le communautarisme (1).
Tout va très bien, comme nous le voyons, sur le front de la laïcité !
Le multiculturalisme est profondément réactionnaire !
Dans ce contexte, on soulignera qu'Edgar Morin, homme identifié à gauche, a cosigné récemment un livre d'échanges avec Tariq Ramadan... Une attitude révélatrice d'une collusion de plus en plus flagrante entre une gauche victimaire ayant perdu tous ses repères et l'islamisme, confondant la lutte contre le racisme avec une défense inconditionnelle de « l'immigré » qui va jusqu'au communautarisme. Dans l'ouvrage "le chemin de l'espérance", qu'il avait écrit avec Stéphane Hessel (2011), il faisait déjà l’apologie du multiculturalisme comme revendication légitime des « minorités » en France, et assimilait ceux qui s'y opposaient à de la xénophobie…
Parallèlement, c'est le fameux Jean Baubérot, historien de la laïcité, militant de toujours pour une laïcité dite "ouverte", c'est-à-dire perdant son âme dans des accommodements déraisonnables, coqueluche des médias victimaires et de l’Observatoire de la laïcité, qui prend la défense de Rokhaya Diallo suite à son éviction du Conseil du numérique. Il explique qu’avec cette éviction, « c’est à la République que l’on fait du mal. », parce qu’elle aurait « déjà une reconnaissance internationale, dont sa récente intervention à l’ONU constitue un des indices. » Il évite soigneusement avec cette affirmation de rappeler la teneur de ses propos à l’ONU, mettant en procès la France pour racisme (citée plus haut), mais cela lui convient sans doute. Il avait déjà cosigné un livre avec elle, ce qui n’a rien du hasard : "Comment parler de laïcité aux enfants" (2015)...
Invitée de l'émission Direct 5 (14/01/2018) R. Diallo explique qu'elle est pour ce qu'elle appelle "la cohabitation" des populations, tout un programme. Elle exprime que rien n'est fait spécifiquement pour les noirs dans ce pays, comme un reproche pointant le racisme de la France, alors que c'est précisément parce que ce pays est fondé sur le principe d'égalité des droits que faire des choses spécialement pour les noirs ou d'autres catégories identitaires, serait de la stigmatisation, de la discrimination, du racisme. Comment croire rendre service ainsi à qui que ce soit, en mimant un modèle américain de division du peuple en communautés identitaires séparées, en factions et en tribus, anéantissant sa capacité de transformation sociale et assurant ainsi la domination des plus riches ? Voilà pourquoi l'égalité est révolutionnaire et le multiculturalisme profondément réactionnaire !
Face au risque d’un nouveau fascisme, la laïcité sauvegarde de notre liberté
Derrière ces renoncements, ces collusions, ces confusions, ces agressions, avec en toile de fond le retour de la haine raciale à travers la désignation du blanc comme l’ennemi, comme ressort de la manipulation des foules, on pourrait bien voir se dessiner, rien de moins ici, qu’un nouveau visage du fascisme. Derrière cette violence symbolique qui se banalise sur le fond d'un nouvel antagonisme des races, c'est le risque de guerre civile qui nous pend au nez. L'extrême droite a de beaux jours devant elle à l'aune de cette nouvelle tendance, pour justifier les excès xénophobes du nationalisme.
Gérard Collomb, ministre de l'intérieur, a annoncé installer auprès de lui « une instance dite « informelle » « de dialogue et de concorde entre les autorités des principaux cultes » dans le contexte de l'organisation du culte musulman dans notre pays. Ce mélange entre l’Etat et les religions, qui fait entorse à nos institutions, ne peut qu'inquiéter. Les voeux aux autorités religieuses du Président en sont allés d'un discours propre à satisfaire toutes les sensibilités, disant à chacun ce qu'il avait envie d'entendre. Mais qu'en sera-t-il réellement de la laïcité au vu de ces attaques ?
La protection de notre liberté tient dans cette laïcité républicaine au bras ferme, à la conscience haute, qui ne voit que des égaux, des citoyens, et favorise l’union, le rassemblement de tous autour de l’intérêt général, le mélange au lieu de diviser, de séparer. La réponse aujourd’hui comme hier est dans cet humanisme républicain qui voit la chose publique comme un bien commun au-dessus des différences, rejetant toute prédestination de condition sociale, de couleur, de religion, d’origine, de sexe, pour savoir toujours pourquoi ensemble, nous faisons société. Ce qui n’implique nullement de nier les différences, mais d’interdire qu’une autorité quelconque puisse les figer en les sacralisant, pour remplacer l’individu libre de ses choix par des assignations à des groupes identitaires mortifères. Rien de mieux décidément que "Liberté, Egalité, Fraternité" et indissociablement, "laïcité " !
1-Jeannette Bougrab, Pascal Bruckner, ou encore Georges Bensoussan. Ils ont heureusement gagné face à cette offensive liberticide du CCIF.
Guylain Chevrier
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