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Accueil du site > Tribune Libre > La Libération (4) : les précieux morceaux de V-2 de la résistance (...)

La Libération (4) : les précieux morceaux de V-2 de la résistance polonaise

La guerre bat son plein en 1943, et nul n’est capable d’en entrevoir l’issue. Hitler, qui vient de subir de sérieux revers, vient tardivement de choisir le recours aux armes nouvelles, celles des fusées. Le centre de Peenemünde complètement détruit par le bombardement du 18 août 1943, les techniciens allemands sous les ordres de Von Braun se replient à l’Est avec leur matériel : il leur faut encore mettre au point le dispositif de guidage de leur V-2 et la rendre plus fiable. Aux abords d’un village polonais vont retentir d’étranges et impressionnantes explosions : celles de l’écrasement des missiles testés, dont les débris seront soigneusement collectés par des soldats allemands. La résistance polonaise va jouer-là une de ses plus belles cartes, en faisant de même et en informant Londres sur les caractéristiques précises de l’engin, en envoyant photos et schémas.... qui ne pourront en rien empêcher les salves de V-2 sur Londres, mais qui auraient été cruciales en cas de continuation du conflit. Les 1150 V-2  tirés sur Londres ont tué 2 742 civils et blessés 6 467 personnes, le premier étant tombé le 18 septembre 1944.

La connaissance des projets allemands de V-1 date de longtemps : dès 1939, le professeur Reginald Victor Jones, du service de contre espionnage anglais, avait reçu un étrange paquet, arrivé via l’ambassade anglaise à Oslo. Dedans, la description de deux radars, mais aussi celle d’une sorte de "torpille magnétique volante" : en fait le V-1. La description est si précise que les autorirés anglaises vont croire à un faux intentionnel. Ce sont les travaux de Paul Schmid, qui travaille depuis 1932 sur le pulsoréacteur, une idée française remontant à ...1890. Nous en reparlerons un peu plus loin dans ces épisodes.
 
Dès le 3 octobre 1942, les allemands sont passés au stade supérieur avec le projet Agregat IV : un engin de 12 m de haut, de 1,50 m de diamètre et de 12 tonnes  : la V-2. Des rapports de résistants parlent des travaux de Peenemünde. la RAF décide d’envoyer un de ses bizarres Spitire rose : un avion de reconnaissance, qui ramène le 20 avril 1943 des clichés qu’un hyperdoué de l’interprétation, Duncan Sandys (le propre beau fils de Churchill, qui deviendra plus tard ministre britannique de la défense), décrypte comme étant une base de lancement de fusées, une chose alors totalement inconnue. La réaction de Churchill ne tarde pas...
 
Le 18 août 1943, les 598 (!) lourds bombardiers (uniquement anglais, Churchill n’a rien dit aux américains !) Avro Lancaster, Halifax et Stirling de l’opération Hydra avaient complètement rasé Peenemünde : on considère que ce bombardement massif a en quelque sorte sauvé Londres, en obligeant les nazis à disposer ailleurs leur dispositif de lancement de fusées et leur centre de recherches. Même si la troisième vague de bombardiers s’était vue attaquer par une vive réaction allemande mettant en ligne 30 Focke-Wulf 190 de la chasse de nuit Wilde Sau de la Jagdgeschwader 300 (JG 300) , équipés de radars, qui descendirent 29 appareils (sur 40), et l’entrée en service de deux Me-110 Schräge Musik, équipés de canons inclinés dans le fuselage pour tirer sous les vagues de bombardiers allliés. Les allemands ont très vite réagi en décidant d’aller s’installer en Pologne, à l’abri de tous les regards : les anglais pensaient en avoir fini avec les V-2... les sites de V-1 bombardés dans le Nord de la France se déplacent dans les environs d’Anvers. Les bombardements reprennent. Si le V-1 a besoin d’une rampe fixe, en raison de sa catapulte à vapeur, détectable par les avions de reconnaissance, le V-2 en revanche peut être lancé d’un affût mobile remorqué : il en est que plus dangereux, en dehors de sa charge utile bien plus imposante et de sa portée. C’est l’arme ultime du moment, contre laquelle on ne peut rien.
 
A l’été 1943, tout est prêt pourtant côté allemand pour produire en série les V-2 : d’énormes blockhaus comme celui d’Eperlecques ou celui de Wizernes ont été construits pour fabriquer projectiles et carburants à l’abri d’une épaisse couche de béton. Pour les détruire, les américains vont avoir recours à des bombardiers bourrés de dynamite téléguidés envoyés en piqué sur ces objectifs, une fois les pilotes provisoires éjectés en parachute : mais le procédé n’est pas au point, et tue même le lieutenant Joseph Kennedy, frère du futur président, lors d"une explosion prématurée. C’est alors que Barnes Wallis proposera ses bombes de 6 tonnes perforantes lâchées de 4000 m de haut, qui ébranleront et écorcherons celui d’Eperlecques, notamment. Tous les villages alentour, tel Watten, vibrent, lors de l’attaque qui tue des centaines de prisonniers polonais et russes laissés intentionnellement par les allemands en dehors du bunker. Le biockhaus touché faisait la bagatelle de 120 000 m3 de béton... on ne peut le détruire totalement, c’est pourquoi il est de nos jours visitable, d’ailleurs.
 
Ceci pour les centres de production, mais les missiles nécessitent encore des mises au point. Comme le Fürher piaffe d’impatience, après la destruction de Peenemünde, les recherches sur les V-2 ont été confiées désormais aux SS : c’est pourquoi on les retrouve au Heidelager, un terrain d’entraînement des SS, à proximité du village de Debica et de celui de Blizna, au Sud de la Pologne. Les deux villages ont été subitement vidés de tous leurs occupants. Une région boisée au delà de la portée des bombardiers alliés : le terrain d’essais idéal pour essayer les rêves de Von Braun et d’ Ernst Stuhlinger. On y crée dare-dare une voie ferrée venant de Cracovie-Lemberg, une route et une piste d’atterrissage, d’importants travaux qui éveillent des questions dans les réseaux de résistance locaux. Ceux-ci envoient à Londres des fax étonnants : dans les champs les allemands ont disposé de fausses vaches en bois, des mannequins devant les maisons, des chiens en plâtre devant leur niche et des vêtements à sécher sur des fils.... des affuts de DCA (Flak) entourent une clairière défrichée. Et sur le tout nouvel aéroport, des avions déversent du matériel nuit et jour. Un des membres d’un des réseaux photographie un étrange objet dans un wagon : une sorte de long cylindre fuselé. L’accident de voitures de trois civils survenu un soir voit débouler dans la région une muyriade de SS : or les trois venaient de Blizna... la résistance polonaise, inquiète, se mobilise pour savoir ce qui s’y trame.
 
Un des résistants s’infiltre dans la maison du garde-barrière du camp et observe régulièrement le même rituel : d’abord un décollage d’avion de type Storch, qui fait des cercles, disparaît au loin, puis on entend un énorme grondement, et un projectile sort à la verticale de la forêt.. et disparaît lui aussi... On prévient Londres, en envoyant même une photo, mais on ne sait toujours pas exactement ce que c’est...le premier V-1 s’écrase en Angleterre, le 13 juin 1944. Le V-2 explose au loin, disait-on, à Blizna, enfin pas toujours : parfois il retombe à plusieurs km de là sans le faire : son procédé d’autodestruction n’a pas fonctionné. C’est l’occasion rêvée qu’attend la résistance polonaise. "Le 20 mai 1944, une fusée V-2 s’écrase dans le marais de Sarnaki sur la rivière Bug, à 50 km de Siedlc dans l’est de la Pologne mais elle n’a pas explosé. Selon Josef Garlinski, le 22e régiment d’infanterie de l’AK (l’Armia Krajowaa collectés ses éléments sur des chariots après les avoir cachés dans les marais, puis à nouveau cachés les morceaux de V-2 dans une grange à Holowczyce-Kolonia à 5 km de là.." l’engin a dévié et est tombé dans une zone spongieuse où les maquisards polonais sont les premiers arrivés : il arrivent à récupérer un arrière quasi intact avec toute la tuyère et même des morceaux de l’avant avec des panneaux électriques ; sans le savoir ils ont réussi à repêcher l’essentiel : le moteur et le cerveau de guidage de l’engin.
 
Les résistants polonais envoient deux spécialistes sur place. "Jerzy Chmielewski (nom de code Raphaël) avec Antoni Kocjan (nom de code Korona) a été envoyé avec une équipe d’ingénieurs et de scientifiques de Varsovie pour démonter et enregistrer toutes les pièces - environ 25 000. Il comprenait également un nouveau type de système de guidage qui n’avait jamais été vu avant. Un rapport d’analyse a été réalisée avec des diagrammes, des photos et des analyses chimiques de la poudre propulsive. Le rapport a également préconisé la construction d’un station de radio à l’intérieur de la Pologne pour faire dévier les tirs de roquettes loin de leurs cibles" (selon Garlinski, 1968, 1978). Le 13 juin 1944, le premier V-1 s’écrase en Angleterre. Le 30 juin 1944, un second V-2 non explosé est découvert à Bäckebo en Suéde (pays resté neutre, enfin, non belligérante, car autorisant les transports nazis), au fond de son cratère d’impact. Le 22 juin 1944, les suédois envoient à Londres un rapport sur les trois V1 crashés à Karlskrona, Ystad et Brösarp. Le plan du pulsoréacteur est décrypté , le pilote automatique inertiel décrit. A la mi-44, es engins commencent à livrer leur secret.
 
Les anglais décident alors d’aller chercher les pièces récupérées par la résistance polonaise. C’est l’opération Wildhorn IIILe 25 juillet 1944, un avion DC-3 du 267 Squadron, escorté par un Lieberator, et parti de Brindisi en Italie, atterrit de nuit entre les villages de Jadowniki Mokre et Wał-Ruda. Aux commandes un néo-zélandais, Stanley George Culliford, et un polonais, Kazimierz Szrajer... l’avion, embourbé, peine à redécoller alors que les patrouilles allemandes se dont proches. A bord, il récupère les plans complets du V-2 et des pièces fondamentales, 80 photos et 25 éclatés, mais aussi des fioles analysées révélant les carburants utlisés. On y découvre des tracs d’alcool méthylique (méthanol, il y en a 3810 kg à bord), et les résistants ont remarqué que des wagons citernes en gare polonaise dégagent des fumées blanches constamment : c’est de l’oxygène liquide (pour 4910 kg dans le V-2). Les alliés savent à quoi il marche : à défaut de pouvoir le détruire en vol, on peut chercher à détruire ses usines à carburant. Les plans, et deux espions polonais, Tomasz Arciszewski, et Jerzy Chmielewski (devenu le grand spécialiste des V-1 et V-2). Les anglais, le lendemain savent tout du V-2 : mais constatent amers qu’ils ne peuvent rien faire une fois l’engin de mort décollé. On ne connait en effet qu’un seul cas de V-2 descendu par la présence d’esprit et l’adresse de tir d’un mitrailleur de B-24 Liberator qui en fit exploser un juste après l’avoir vu décoller !!! Le bon avion, le bon mitrailleur, au bon moment, un pur hasard avecses rampes mobiles ! Il est quasi inatteignable, par avion, ou par la DCA, alors que le V-1 peut être déboussolé par une technique ou de véritables héros trouveront la mort : en glissant l’aile d’un Spitire sous celle du V-1, et en le faisant brusquement basculer, rendant fou son gyroscope : une technique élaborée grâce aux fuites des agents polonais !
 
Mais une technique suicidaire, ou de vrais héros laisseront la vie."Certains pilotes de chasse de la R.A.F., comme Jean Maridor, utilisent une méthode quelque peu originale pour détruire les V1 sans utiliser leurs canons. Ils s’approchent de l’engin et placent l’aile de leur avion sous l’aile de la bombe puis, d’un geste progressif sur le manche en agissant sur les ailerons, la font vaciller, sans la moindre secousse en la précipitant dans la mer ou sur terre, loin de toute habitation et de toute vie. Cette méthode est mise au point par le Pilot Officer Johnny FAULKNER (Jacques ANDRIEUX le nomme dans son livre "Ciel et Enfer" alors que Peter HALL dans son livre "N°91 Nigeria Squadron" parle de Kenneth COLLIER), affecté dans le même Squadron que Jean, le 91ème Squadron. Celui-ci poursuit un V1 et fait feu sur lui de ses 2 canons qui subitement s’enrayent. Ne voulant pas que cette bombe s’écrase sur Londres, il se rapproche de l’engin et, malgré les turbulences et la quantité d’explosif contenue dans le V1 qui pouvait exploser au moindre choc, glisse son aile sous l’aile de l’engin". Maridor en est à son onzième V-1 abattu de cette manière, lorsque le 3 août 1944, voyant l’un d’entre eux foncer vers un hôpital, il décide de l’abattre et meurt dans son explosion, à 24 ans seulement, et en se sacrifiant sans hésiter...
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13 réactions à cet article    



    • templar 17 août 2010 11:57

      super reportage, bravo


      • morice morice 17 août 2010 13:00

        Eh merde, le revoilà.... dites Pascal Vincent, on comprendra mieux : votre site préféré est toujours en vacances ???? vous avez perdu votre novlangue ? et réconcilié avec Marsupilami ?? et votre viande de boucherie, comment qu’elle va ????


      • Tall 17 août 2010 13:25

        alors Demian, on se fait moucher comme ça ?

        keskitamila dis donc ! smiley

      • Tall 17 août 2010 14:20

        tu crois ça ?

        la 1ère fois chose à faire quand on prépare un brevet, c’est de ne rien publier sur le sujet
        le reste est anecdotique, on ne peut plus virtuel

      • Pyrathome pyralene 17 août 2010 20:41

        Demian à l’ouest vient toujours après déjeuner faire son rot....


      • marcel et yvette marcel et yvette 17 août 2010 13:52

        ça doit être atavique ..

        dans mon village,le préposé au feu d’artifice se nomme Ahmed Von Braun . smiley smiley


        • marcel et yvette marcel et yvette 17 août 2010 13:54

          ça nous fait plaisir de revoir Demian ......

          enfin un peu plus de vie sur AV !


          • joletaxi 17 août 2010 18:30

            Je ne suis pas souvent d’accord avec l’auteur,oh euphémisme, mais j’ai apprécié cet article,et je reste preneur d’autres que l’auteur aurait sous le coude, dans la même veine.


            • vilistia 17 août 2010 20:44

              Pasou
              Les fusées russes encore aujourd’hui sont issues des V2 car leurs lanceurs sont conçus comme la réunion de multiples V2, bien sur modernifiés, afin de faire de gros lanceurs (sur ce dernier point je suis incapable de retrouver mes sources)

              Vous parlez de quoi exactement ?

              Prototypes.com/Les avions-fusée Russes/II. Les moteurs-fusée russes 


              • Croa Croa 17 août 2010 23:19

                Pasou a raison pourtant !  Il simplifie pas mal l’histoire et surtout les vérités technologiques mais les A4 (V2) sont bien les premiers missiles balistiques réellement au point. Russes et américains se sont d’ailleurs empressés de débaucher les ingénieurs allemands pour leur compte dès leurs victoire (et même un poil avant).

                Les propulseurs présents au bout du lien montrent des réalisations Russes d’avant guerre d’un niveau très inférieur. Les ergols étaient injectés après pressurisation sans la pompe que seul les allemands surent faire plus tard et aucun pilotage du jet n’était possible.

                Ce document est cependant très intéressant, Merci smiley


              • Halman Halman 17 août 2010 22:03

                Les spitfire reccos étaient bleu.

                Celui de la photo est le résultat d’une vieille tradition dans la chasse : à la Saint Eloi il est de tradition de peindre un avion de chasse en rose.

                On a même vu des Mirage III roses se balader au dessus de la France.

                Mais oui Vilistia les moteurs fusées des R7 sont des améliorations des V2 montés en fuseaux.


                • morice morice 18 août 2010 00:26

                  « Les spitfire reccos étaient bleu. »

                  ah ah ah ... il y avait les roses, banane ! décidément, les avions ce n’est pas votre fort !


                  No. 1 Photographic Reconnaissance Unit used pink Spitfires from St Eval, Cornwell flying « dicing » missions as part of the continuous daily watch on the German battle cruisers in Brest harbor.
                  Source : « Wings of Fame » volume 5


                  According to Matusiak Merlin PR Spitfires (Classic Warbirds) : Amazon.co.uk : Wojtek Matusiak : Books
                  « At least until July 1941 specialised low flying versions (of the PR Spitfires) were painted in a uniform scheme of either Green Camoutint, white or pink. The latter colour (in fact off-white with a pinkish tinge) proved to merge better against low clouds. The effectiveness of the scheme was confirmed by Alastair Taylor’s sortie in R7059 over Cherbourg on 4 May 1941. When coming out of the clouds at 3,300 ft he encountered a pair of Bf 109s which passed some 50 yards away from him. Fortunately the Germans failed to notice him ! » (pages 12-13.)
                  A pale colour such as Camoutint green, or white or pink can also have the effect of reducing the apparent size of an aircraft in cloudy or hazy conditions. This was one of the reasons Coastal Command and the USN adopted white as the main colour for the undersurfaces of their A/S aircraft - it reduced the distance at which an approaching aircraft could be spotted by U-Boat crews.

                  Another unit which used pink as a base colour was the Long Range Desert Group (LRDG) LRDG Uniforms and EquipmentAgain, concealment, especially at dawn or dusk was one of the objectives.



                  The origin of PRU Pink is obscure but it thought to date from 1940 when first used on Spitfire PR Mk IGs which were optimised for the low-altitude photography role. As they were expected to meet Luftwaffe fighters armament was retained. The three camera installation the rear fuselage comprised one obliquely mounted camera with 8 inch or 14 inch focal length lens facing to port and two cameras mounted vertically, the forward one with a 5 inch or 8 inch focal length lens and the rear with an 8 inch or 14 inch focal length lens. The G was intended to photograph targets from just below the cloud-base wherever that happened to be. Below 2,000 feet the oblique camera was used, between 2,000 feet and 10,000 feet the vertical camera with the shorter focal length lens was used, and above 10,000 feet the vertical camera with the longer focal length lens was used. 

                  The pink disguised the aircraft against the cloud base but if there was insufficient cloud cover the mission had to be abandoned as the colour made the aircraft highly visible when viewed from above. 

                  In early 1941 the German warships Gneisenau, Scharnhorst and Admiral Hipper put into harbour at Brest. No 1 PRU was given the top priority task of photographing the port three times a day. To accomplish this, whatever the weather, pairs of Spitfires took off from St. Eval, Cornwall, and flew to Brest independently. A blue painted type C or F would photograph the port from high altitude if the skies were sufficiently clear ; a pale pink Spitfire took photographs if there was cloud cover. Six-tenths’ cloud was termed ‘no-man’s land’ figure. Too much for high altitude photography to be successful and too little to conceal a Spitfire at low altitude. Fighter units and flak batteries defending Brest soon became aware that regular flights were being made to photograph the harbour and losses mounted. Gordon Green. “During the early missions to cover Brest we lost about five pilots fairly quickly. After the first couple had failed to return, the Flight Commander, Flight Lieutenant Keith Arnold, asked Benson to send some reserve pilots. They duly arrived. Both took off for Brest that evening and neither came back. That was a very sobering incident.” These missions where called ‘dicing’ from ‘dicing with death’. 

                  The PRU obtained its paints directly from the manufacturers, in particular Titanine. PRU Pink was never included in the RAF Vocabulary of Stores section 33B or any of the wartime MAP colour standards booklets. Any post war colour bearing that name may have been developed separately by the RAE and so may be similar but the not the same as that used by the PRU during the war. 

                  Green Camotint was named Sky by the RAE when it was adopted by the Air Ministry



                  Pink Spitfires ! 
                  Whilst undertaking very low-level reconnaissance some Spitfires were painted pink to blend in with the sun as it either was rising or setting, however when looking at the plane from above it was clearly visable.


                  faites des maquettes, vous le saurez au moins...

                  maintenant, admirez : ça s’est continué la tradition, car ça marche comme couleur !! 



                  desert pink ça s’appelle là... ignorant.

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