La libération : (43) l’Opération Lusty, les ballons et les crash-tests de Roswell
On s'éloigne un peu de Lusty, mais pas tant que ça puisse qu'on reste dans les alentours de White Sands, pour découvrir le pot aux roses de l'affaire des martiens, qui a longtemps reposé sur les ragots de "corps" ayant été trouvés à proximité de "l'engin extra-terrestre" tombé dans le jardin du fermier William « Mac » Brazel. Or, à tout bien examiner, et après les chutes possibles de morceaux de V2 où la vision fugace d'un avion qui n'avait jamais volé à cet endroit ni ailleurs dans le monde, on retombe comme explication plausible vers d'autres essais, restés eux aussi très secrets. L'Air Force, comme la Navy, n'avaient aucun intérêt à laisser filtrer une chose au tout début de la guerre froide : l'une comme l'autre préparaient l'expédition de cosmonautes dans l'espace dans un délai d'une dizaine d'années, et pour se faire, exploraient par tous les moyens possibles les confins de cette limite terrestre tant porteuse d'avenir. Celui qui allait conquérir l'espace serait celui qui détiendrait une deuxième suprématie, après celle de l'air et de l'aviation : voilà qui complétait de fait les préoccupations du général Arnold, au moment même où une très forte concurrence russe pointait déjà le bout du nez (de fusée).
Ce qu'on va retrouver des années 70, c'est la trace d'expérimentations ultra-secrètes menées dans les années de l'immédiate après guerre, sur les ballons de haute altitude, seul moyen à l'époque d'envoyer des hommes dans la stratosphère. Les fusées ne sont pas encore assez puissantes pour envoyer un être humain dans l'espace , mais Von Braun ne fait pas mystère de son ambition. Toute une série d'expériences avaient déjà eu lieu dans les années 30 dans le domaine, avec de véritables fêlés bombardés expérimentateurs. Auguste Piccard avait montré la voie en montant à 51 000 pieds en 1931 (15 545 m) et à 53 000 pieds (16 154 m) en 1933. Il avait ramené des clichés étonnants du haut de son ascension, et cela avait fasciné tout le monde. Deux américains, Thomas G.W. Settle, de l'US Navy et le major Chester I. Fordney de l'USMC avaient pris la relève le 20 novembre 1933, en tentant eux-même de battre un vol de 8 heures et 19 minutes, fait par trois russes Georgi Prokofiev, Konstantin Gudenoff et Ernest Birnbaum, qui avaient atteint 62 230 pieds (18 967 m) le 30 septembre 1933. En réponse, les américains atteindront eux 61 237 pieds (18 865 m). Un "jeu" dangereux, les matériels et les combinaisons du moment n'étant pas d'une fiabilité exemplaire.
En 1927, le capitaine Hawthorne Gray avait déjà atteint 42 470 pieds, (12 944 m) mais y avait laissé la vie faute d'avoir une cabine pressurisée ou une tenue qui l'était. Les russes, en 1934, avec leur cabine "Osoaviakhim" avec à bord Fedossejenko, Vassenko, et Ous grimpèrent à 72 182 pieds le 30 janvier 1934 (dépassant 20 000 m), mais eux aussi perdront la vie dans la descente. Les américains Kepner, Stevens et Anderson, dans le ballon del' US Army Air Corps et du National Geographic Society, Explorer, atteindront près de 60 000 pieds (18 288 m) le 26 juillet 1934, Anderson et Stevens atteignant le record russe non homologué avec 72 395 pieds (22 065 m) le 11 novembre 1935. Ce record aura la vie dure, il tiendra en effet 18 ans.
Mon magazine préféré s'était fait le porte parole de ces folles tentatives, mais ce n'était pas avant ...1956 : cela semble aujourd'hui assez incroyable, mais un an encore avant le premier Spoutnik, et quatre seulement avant le premier cosmonaute, le seul moyen d'aller aussi haut,pour les humains, c'était toujours le ballon ! En 1957, année du premier sattelite ; le Major David Simons, montera ainsi à 102 100 pieds (31 110 mètres), et y restera 32 heures pour atterrir à 652 kilomètres de son point de départ. Il battra ainsi (enfin) le record établi par Stevens et Anderson en 1935. Sa capsule avait des airs de vaisseau extraterrestre, couverte de revêtement d'aluminium. Il aura les honneurs de Life, mais disparaîtra pourtant dans l'indifférence générale le 5 avril 2010. Ce record sera battu le 27 août 1960 par Kittinger dans sa capsule Excelsior III. C'est de là également qu'il se jettera en parachute, tombant pendant 4 longues minutes et 36 secondes...un projet fou dont j'ai déjà parlé ici-même. Entre temps, les ballons automatiques sont arrivés. En 1951, la Marine avait révélé qu'elle avait arrêté un programme appelé Project Skyhook de ballon inhabité et télécommandé, commencé depuis plusieurs années, mais un fervent partisan des ascensions, Malcolm D. Ross, lui proposa à la place de reprendre les vols habités. Cela devint le Project Strato-Lab en 1954 : il passera plus de 100 heures cumulées en vol, ainsi, dans la stratosphère à en étudier les effets. Ou a étudier Venus à l'aide d'un télescope, l'armée en profitant pour mettre au point les tenues du futur avion U2... au retour sur terre, les deux aéronautes auront visiblement besoin d'oxygène...
Le 4 mai 1961, Ross et le Lieutenant Victor Prather franchiront 113 740 feet (34 668 mètres ) tout en ayant décollé de façon curieuse d'un porte-avions, l'Antietam. La photo où ils posent devant leur boule pressurisée est impressionnante, et pendant les préparatifs de leur capsule... il font pas mal... extraterrestres. De 1935 à 1947, les expérimentations de ballons n'avaient donc pas pour autant cessé. Prather mourra bêtement : repêché de sa capsule posée en mer, après son record, par un hélicoptère de la Navy, il tombera à l'eau et on n'arrivera pas à le réanimer. On peut aussi voir que la Navy, dès 1961, possédait déjà les méthodes pour aller rechercher par hélicoptère les cosmonautes des futures capsules Mercury, qui pour l'instant en étaient encore à des sauts de puce.
Le projet Skyhook avait été conçu pat Otto C. Winzen et la société General Mills, Inc (une entreprise qui fournissait du grain et de la nourriture, comme son nom l'indique), dont le premier exemplaire a été officiellement lancé le 25 septembre 1947.Winzen était certes allemand, mais aucunement nazi : il avait au contraire quitté volontairement l'allemagne en 1937 pour venir s'installer aux USA : comme récompense, il avait été interné dans un camp, au titre d'espion potentiel ! Les ballons de Mills, qui devenaient géants en montant dans l'atmosphère raréfiée (ils étaient en polyéthylène, faisaient 30 m de diamètre et étaient recouverts de feuille d'aluminium) ont souvent été cités dans des observations d'OVNI, dont celui, célèbre également du pilote Mantell, mort à bord de son P-51, le 7 janvier 1948, lancé "à la poursuite d'un OVNI". L'engin était au delà des 7600 m où l'oxygène se fait très rare, et où l'asphyxie arrive très vite en cas de défaillance technique de l'arrivée d'oxygène. Son P-51 se crashera à plat, après une longue descente en spirale, indiquant plutôt une perte de conscience qu'une défaillance technique.
; On retrouvera le P-51 couché sur le côté, les deux ailes coupées après un crash en pieine forêt : son pilote était visiblement mort bien avant de s'y crasher. La machine à racontars se mettra vite en marche, on ira même jusqu'à écrire qu'on avait retrouvé Mantell empalé sur son manche à balai !!!... Ce jour-là, plusieurs ballons de ce type avaient effectivement été lâchés à in Clinton County dans l'Ohio, à environ 240 km du point de décollage de Mantell. Bref, l'accident de 1948 pourrait aussi avoir son explication tout ce qu'il y a de plus classique, en dehors de toute soucoupe volante présente ce jour là... Mais revenons à un an auparavant, avec notre fameuse affaire de Roswell, ou des "êtres d'apparence humaine" auraient été découverts, paraît-il près d'un "vaisseau spatial" de forme "cylindrique " qui va vite devenir sous la plume de journalistes une "soucoupe volante"...
Or, pendant que la Navy expérimente les vols de haute altitude, l'US Air Force a une autre préoccupation : celle de détecter les essais nucléaires russes. Dont les effluves circulent dans l'atmosphère : c'est pourquoi elle lance un programme ultra-secret de ballons-sondes, appelé projet Mogull, des ballons munis de détecteurs de composés résultant d'une explosion nucléaire. Des ballons traînant derrière eux des réflecteurs radars ML-307BIAP. Ils seront prêts bien avant la première explosion russe, qui aura lieue le 29 août 1949 seulement, et qui sera aussitôt ignorée par ce type de ballons, mettant fin à l'expérimentation. Le projet abandonné pratiquement à la première explosion, on passera à un autre, le projet Gopher, celui d'un lâcher de ballons espions au dessus de l'URSS, et plus tard le projet Moby Dick qui reprenait une idée venue d'ailleurs dont je vous parlerai bientôt également. Le premier décollera le 19 février 1953, et les USA en lâcheront 640 avant d'arrêter le programme l'année suivante. Les ballons faisaient entre 15 et 25 mètres de diamètre. Un projet de ballon armé, le Flying Cloud aurait même été préparé, avant de devenir le projet GrandSon, un ballon d'usage photographique, désigné "Weapons System 119L (WS-119L)" dans le jargon de l'armée... ces projets étaient à base de ballons de 20 et 39 mètres de diamètre. Deux autres projets, Genetrix et White Cloud furent aussi proposés. Pour le projet Flying Cloud, la récupération des films insolés se faisait par captage en vol via un Fairchild C-119 "Flying Boxcar", une technique qui sera utilisée après pour la récupération des films de satellites de type Samos et Corona.
Ces ballons furent lancés de Norvège, Ecosse, Allemagne, ou Turquie. 448 ballons espions seront ainsi lancés, pour une réception de 40 nacelles photos seulement. Du gâchis ! Un dernier programme, le Melting Pot fut proposé, avec des ballons évoluant cette fois à très haute altitude, à 30 500 mètres (100 000 pieds) et munis d'une bien meilleure caméra ( le modèle HYAC-1 à haute résolution). Le programme démarra en 1958 à partir des côtes du Japon, mais les russes les capturèrent vite (avec leurs caméras haute-résolution, au grand dam d'Eisenhower qui n'avait pas apprécié le lancement du projet !) et il fut arrêté en 1961, considéré lui aussi comme un échec. Mon magazine, c'est un hasard, dans le même numéro dédié aux envols à haute altitude, sorti je vous rappelle en fin d'année 1955 aux Etats-Unis , et en avril1956 en France, expliquera sur un ton extrêmement badin le lâchage des ballons en Allemagne, destinés selon lui à déverser de tracts de propagande. Je ne résiste pas bien sûr à vous scanner la page visible ici en supplément en bas de cet article. Vous noterez que les deux ingénieurs cités, Paul Yost et John Mac Gowan, travaillaient bien chez General Mills. En réalité, pour larguer leur propagande, ils n'avaient rien inventé, mais ça je vous l'expliquerait plus tard si vous le voulez bien !
Les ballons sont donc toujours à l'honneur en 1947, car ils permettent soit de faire grimper très haut des pilotes, comme ces derniers devront obligatoirement le faire avec la prochaine génération d'avions qui s'annonce, soit de surveiller l'URSS. Ces voyages en ballons-là étaient, on l'a vu, fort éprouvants pour les candidats à l'altitude. Comment tester leur matériel ou leur tenue avant qu'ils n'y aillent, comment mettre au point les nouvelles tenues et les nouveaux casques, voilà tout le problème du moment. Parmi toutes les expérimentations menées, certaines intriguent plus que d'autres. Notamment une description, qui semble correspondre, justement, au fameux projet abandonné de la Navy. Les chercheurs, c'est désormais clair et net, grâce à ses clichés exhumés, utilisaient bel et bien des mannequins dans leurs expérimentations. Des mannequins à apparence fort humaine, mais bardés de capteurs... des mannequins à l'allure bien connue aujourd'hui, mais à l'époque totalement inconnus du grand public, et encore moins dans un trou perdu du désert du Nouveau-Mexique.
"En 1952, un contrat pour des mannequins anthropomorphiques fut passé avec les Laboratoires de Recherche Alderson, Inc., de New York City. Les mannequins construits par les deux compagnies possédaient les mêmes caractéristiques de base : un squelette d'aluminium ou d'acier, une peau de latex ou de plastique, un crâne d'aluminium, et une cavité pour les instruments dans le torse et la tête pour l'installation de jauges de tension, d'accéléromètres, de transducteurs et gyros de vitesse. Les modèles utilisés par l'Air Force furent principalement des versions pour lâché de parachutes et sièges éjectables avec des tolérances de centre de gravité d'un quart de pouce. Les années suivantes les deux compagnies améliorèrent et conçurent les structures internes et l'instrumentation, mais l'apparence externe de base des mannequins resta relativement constante entre le milieu des années 1950s et la fin des années 1960s," nous révèle une source. Le contrat passé en 1952 avait-il été précédé de tentatives similaires 5 années auparavant ? On peut l'imaginer, les programmes étant secrets, les dates officielles d'utilisation ne doivent pas nécessairement correspondre aux dates réelles. A noter que la société de Samuel Alderson était bien l'inventrice des fameux "crash-tests dummies" ces mannequins utilisés par les entreprises de voitures pour tester leurs intérieurs. Leur origine provenait bien aussi des tests de l'armée sur les sièges éjectables, mais ils ne deviendront pas habituels dans l'industrie automobile avant 1968. Pour ce qui est des ballons Skyhook, jusque 1976, on en lâcha plus de 3000 au dessus des Etats-Unis... combien ont été équipés de mannequin reste une interrogation à ce jour. A noter qu'autant les allemands étaient avancés sur les sièges éjectables, autant les américains avaient du retard ; expérimentant toujours les leurs en 1946 à partir de Northrop Black Widows... (le zero-zero venant bien plus tard avec les anglais).
Or ces expériences, si elles avaient été révélées, n'auraient-elles pas indiqué aux russes que les américains visaient bel et bien l'envoi d'un être humain en altitude ? Des russes qui eux aussi avaient fait dans le record d'altitude en ballon, comme on a pu le voir dans les années 30 ? Plus intriguant encore : certains témoins de Roswell avaient indiqué avoir vu des créatures dotés de moins de doigts qu'un être humain : or il arrivait fréquemment que ces fameux mannequins, justement, ballotés de toutes parts lors du vol ou de l'atterrissage, souvent rugueux, des capsules les contenant, présentaient des doigts en moins, arrachés lors des chutes d'altitude. Simons, à son retour sur terre, avait eu les avant-bras en sang. Pour ce qui est de la taille des mannequins, on peut aussi songer à ceux jetés des Dakota lors de l'invasion de la Normandie.
Destinés à leurrer les nazis, pendant leur descente seulement, ils n'avaient pas la taille normale, mais celles d'enfants de 6 ans. Des leurres, tout simplement, faits de tissus et de son, pour le plus simples, mais "Oscar" semblait nettement plus petit encore : il semble bien que plusieurs tailles aient été utilisées ! Dont un à base de caoutchouc ! On peut raisonnablement penser que ce sont des mannequins de même taille, grandement améliorés, qui avaient servi à White Sands : les sociétés privées américaines ont toujours eu une faculté innée à ré-proposer des stocks inutilisés pour d'autres usages, ou de modifier les modèles existants, afin d'éponger leur surproduction, provoquée par l'arrêt des hostilités.
Autre point à signaler, sur la taille des mannequins : lors du premier vol balistique de la Atlas-Mercury, le passager n'était pas si grand que ça : c'était Ham, le petit chimpanzé envoyé dans l'espace, dont il a bien fallu tester les équipements auparavant (voir ici la vidéo à la fin de l'article !). "Les Etats-Unis ont lancé des primates de 148 à 1961", peut-on lire ici. Dès le 11 juin 1948, un petit singe Rhésus nommé Albert avait été expédié à 63 km de haut. Il s'étouffa. Sa tenue "d'extraterrestre" était assez peu seyante....
De petite taille ou de taille humaine normale, on en avait même filmé, de ces mannequins tombant de leur ballon au dessus du désert de Mexico, comme le montre la photo révélatrice ci-dessous. Rapellons qu'ils étaient en aluminium recouverts de plastique. Le saut entièrement automatisé préfigure celui de Kittinger, celui du projet Excelsior, mais fait par un mannequin. En prime, on s'aperçoit que le mannequin largué, passablement abîmé, n'en était pas à son premier largage...
On aurait également vu à Roswell des corps emportés dans les célèbrs bodybags noirs de l'armée. or il faut savoir que les mannequins étaient un programme tout ce quil y a de plus secret, que personne d'autre à l'époque n'en utilisait, et que le meilleur moyen de les amener sur place ou des les ramener à la base était de les enfermer dans des sacs mortuaires. L'armée US ne semble pas avoir fait comme l'industrie automobile, qui a fini par utiliser des cadavres à une époque (pour se l'interdire dès que ça s'est su) : ils n'auraient que fort peu renseigné sur le comportement du corps en altitude, à vrai dire.
Qu'avait-on donc à cacher à Roswell ? Oh, plein de choses, et pas des plus ragoûtantes. Des gens plutôt, pas plus ragoûtants. L'adjoint direct de Von Braun à Peenemünde s'appelle Kurt Heinrich Debus. il a été successivement membre des SA, puis des SS. Et avait hérité d'une Croix de Fer.
Ceux qui font de Von Braun un angelot que le démon nazi n'aurait pas atteint n'ont qu'à regarder autour de lui, ils tomberont obligatoirement sur ce nazi-là ; présent sur tous les lancements. Avant de partir aux USA avec le lot des Paperclip, il essaya devant les anglais des modèles de V2, à Cuxhaven, en octobre 1945, lors de l'opération Operation Backfire. Sur le site de la NASA, littéralement infâmant, sa biographie commence en 1945, année "où il est venu pour participer au développement des programmes de l'US Army à Fort Bliss, au Texas". Venu en quelque sorte de son plein gré, cela me rappelle un post ici-même d'un identitaire venu me raconter que "des mauvais il y en a partout" (*), et qui me reprochait d'avoir écrit que la présence de nazis en qualité de chercheurs me gênait (pas lui, visiblement !). A peine une allusion à sa présence à Peenemûnde, en ce qui concerne Debus, dans sa bio officielle, mais rien, strictement rien sur son passé de membre des SS. Il a pourtant posé entre deux présidents, lors d'une visite de Houston pour démontrer le programme Apollo... dont il fut le responsable principal, avec Von Braun.
D'autres choses encore. Les ballons montaient haut, et pour tester la résistance de leurs occupants, l'armée allait aussi loin que d'autres n'avaient pu le faire durant la seconde guerre mondiale. Enfin d'autres : les mêmes, oui, plutôt. "L'armée états-unienne lance un programme destiné à améliorer la connaissance de la santé des pilotes et des soins à leur proférer en cas d'accident ou de circonstances extrêmes, tel que le parachutage en très haute altitude. Ces recherches sont centralisées à l'École de médecine aérienne de Randolph Field, au Texas, sous la direction du général Harry Armstrong. Plusieurs scientifiques nazis y travaillent à ses côtés. Le plus éminent d'entre eux est Hubertus Strughold. Responsable de l'Institut de la Luftwaffe pour la médecine aérienne à Berlin. Un centre de sinistre mémoire : des scientifiques y ont mené des expérimentations particulièrement atroces sur des détenus de camps de concentration afin de vérifier la durée de résistance au gel, à l'absorption d'eau salée et au manque d'oxygène. Officiellement, Strughold n'aurait pas eu connaissance de ces expériences. Elles ont pourtant été menées par ses proches collaborateurs : Siegfried Ruff, responsable des expériences de simulation de haute altitude (qui rendaient les détenus complètement fous par manque d'oxygène)."
Difficile d'avouer ça au grand public, à peine deux ans après la découverte des camps de concentration et des expériences que les nazis y ont menées, notamment à Dachau, ou sévissait Strughold. Les USA hébergent sur leur sol des criminels de guerre, c'est bien pire qu'une invasion d'extraterrestres ! Strughold ; reconnu pourtant comme assassin, devint en le responsable de l'Aerospace Medical Division en 1961. Il posa aussi avec Le président Johnson
On comprend mieux, à lire cela, certaines scènes du film "L'étoffe des héros", où les cosmonautes sont davantage torturés qu'examinés. On donna même en 1977 son nom à une bibliothèque de la base de Brooks AFB, avant de se raviser après la pression d'historiens ayant révélé qui il était exactement. En mai 2006, par un vote mémorable, son nom fut effacé des tablettes des héros de l'espace au muséum du Nouveau-Mexique. Ce qui n'empêcha pas pour autant en 1985 le Texas de déclarer le 15 juin désormais "journée du Dr. Hubertus Strughold".
Alors, pressé par les médias, l'Air Force s'est résolu à lâcher du lest : ne désirant en aucun ca parler des tests de V-2, encore moins des nazis qui appuyaient sur les boutons pour les faire décoller, elle a fini par admettre que oui, elle lâchait bien des ballons à Roswell et ses environs. De toute manière, le tout premier témoignage de la famille du fermier avait déjà vendu la mèche : le Daily Record avait affirmé que son fils et lui avaient vu « une large zone de débris brillants, bandes de caoutchouc, feuilles d'étain, un papier plutôt dur et des barres ». La déposition, avant qu'elle ne fusse polluée par les médias et leurs histoires de soucoupe, était très claire : « Le ballon qui faisait voler l'appareil, si c'est ainsi que cela fonctionnait, devait mesurer 4 mètres de long, déclara Brazel, évaluant la distance par la taille de la pièce où il était assis. Le caoutchouc était gris clair et était éparpillé sur une zone de 200 mètres de diamètre. En rassemblant les débris, les feuilles d'aluminium, le papier, les bandes et les barres formaient un paquet d'un mètre de long et de 20 centimètres d'épaisseur, et le caoutchouc un tas de 50 centimètres de long et de 20 d'épaisseur. En tout, estima-t-il, l'ensemble devait peser environ 2 à 3 kilos. Il n'y avait aucun signe de métal dans la zone qui aurait pu provenir d'un moteur, ni aucune trace de propulseur, bien qu'au moins l'un des ailerons de papier ait été collé sur un bout d'étain. Il n'y avait aucune inscription sur l'instrument, bien qu'il y ait des lettres sur certaines parties. Une longueur considérable de ruban adhésif, et du ruban avec des fleurs imprimées dessus, avaient été utilisés dans la construction. Ni corde, ni fil n'était visible, mais il y avait des œillets dans le papier qui indiquaient que quelque chose pouvait y avoir été attaché". En somme, le seul "reverse engineering dont se gargarisent les admirateurs de fadaises martienne, c'est celle-là : l'Air Force a retourné à son profit le mouvement. Et ça aussi, je l'ai déjà écrit, notamment à propos des animaux qu'on retrouve exprès en haut des poteaux télégraphiques...



Sur le sujet lire aussi :
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/etonnant/article/l-homme-qui-tombe-de-haut-39141
ainsi que l'histoire des sauts de l'armée US pour les opérations spéciales, à Marana, ici :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/coke-en-stock-xxxii-a-marana-les-91580
La plupart du temps, des opérations secrètes.
une réplique de la capsule de David Simons créée par Jeff Kreitz est visible dans ce musée :
http://creativesteelworkinc.com/index.cfm/corporate
deux éléments incontournables ici :
http://www.newshopper.net/pdfs/ManHigh/ManHigh.pdf
http://homepages.sover.net/ devstar/MANHIGH2—DSIMONS.pdf
Simons avait lui aussi l'étoffe des héros !
(*) la séquence TV de Bercoff, en 1991, un grand moment de la TV ramasse-poussière (sur la Cinq !) où Petit parle des martiens est un grand moment... de fou-rire (il y a 6 séquences, autant vous épargner les autres !)...
le retour du B2 c'est encore mieux, avec son commentaire...http://www.youtube.com/watch?v=2ubLQTNhiek  ;Un autre grand sommet de fou-rire,"parce que ça peut être que ça".
Le site "ufologie.net", au demeurant fort intéressant, à fait de très bonnes pages sur le cas de Roswell dans un copieux dossier qui est hélas passé à côté de l'essentiel. On souhaite qu'il puisse reprendre cette série de 3 articles, s'il le souhaite, pour étayer davantage son propos. La référence au livre de Karl Pflock (et sa superbe couverture !) présenté comme "l'ouvrage définitif sur la question" est plus qu'à saluer.
sur les ballons radars :
http://web.archive.org/web/20081219032239/http://www.ufologie.net/indexf.htm
sur l'escroquerie Santilli
http://web.archive.org/web/20081219032239/http://www.ufologie.net/indexf.htm
sur les mensonges de Roswell :
http://web.archive.org/web/20081219032239/http://www.ufologie.net/indexf.htm
enfin, si on veut rire à se tordre sur le sujet, on peut toujours se rendre ici :
http://www.les-repas-ufologiques.com/le%20journal%20des%20repas%20ufologiques%202009.htm
... et lire les interventions de Gildas Bourdais sur Roswell, citant du Jimmy Guieu, c'est grandiose. A pleurer de rire ! (Paola Harris est encore plus tordante, à vrai dire !).
17 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON