La liberté d’expression en péril ?
Les purges sont récurrentes dans les médias après une alternance. R. Menard en a-t-il été victime ?
- Liberté d’expression
Rien de plus tendance que de réaffirmer le sacro-saint principe de la liberté d'expression, de proclamer l'imprescriptible principe de la laïcité, pour justifier les abus en tout genre. Robert Menard, homme de gauche, respectable et respecté chroniqueur d'i-télé, dans son dernier livre, avait égratigné la conscience de la gauche. Même notre gauche moderne, libérale pas si loin des néo-conservateur, n'avait pas osé dépasser la ligne jaune, le cordon sanitaire tant décrié par la droite extrême. Désormais, nous sommes tous devenus des objecteurs de conscience, nous, qui au nom de l'antiracisme, nous interdisons de faire de l'intolérance et de l'anthropologie mal placée, une arme contre l'intégrisme, celui de fanatiques tout de barbe vêtue. Dans les caricatures de nos dessinateurs préférés, le Coran a remplacé la faucille, et le musulman a pris la place du prolo. Rien de plus belge qu'un belge nous dira-t-on, si un arabe, dans la conscience de notre peuple qui voit des minarets partout et des burqa à tous les coins de rue. Nous sommes politiquement correct, ce qui est très drôle, c'est qu'à la question de « Ken » (qui exerçait à cette époque sur cette chaine) d' I-télé lui demandant si il était d'extrême droite, Ménard avait répondu : "non, pas du tout". Politiquement correct. A quoi il ajoute :" Marine le Pen a le droit de s'exprimer à la TV". Encore politiquement correct. Enfin, il avait déclaré sur France Info : "je n'aimerais pas qu'il y ait autant de Mosquée que d'Eglise en France". Là Menard caresse la France pinard et saucisson dans le sens du poil, finalement je me demande si être populiste, c'est n’est pas aussi être politiquement correct mais seulement aux yeux des cons…ervateurs.
Puis, un an plus tard, j’allume mon poste de télévision sur i-télé, là ou Menard tenait sa tribune quotidienne, et surprise Menard n’est plus là. Finalement, je commence à penser qu’il est tout aussi condamnable de défendre la liberté d’expression d’un parti ouvertement xénophobe que de renvoyer un journaliste lorsqu’il a abusé de cette liberté. Puis mes idées s’emmêlent, je me revois en en train de sourire en feuilletant les deux numéros de Charlie Hebdo consacrés au prophète musulman. C’est peut-être après tout un débat analogue. Alors, j’imagine que rien ne vaut la liberté d’expression, c’est peut-être notre droit le plus chère, et si toutes les idées haineuses méritent d’être combattu avec force, faire taire nos détracteurs reviendrait à nous mettre un bandeau sur les yeux.
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