La liberté molle
La Grèce fêtera le 25 Mars 2021 sa libération du joug ottoman.
Un mouvement s’est créé de par le monde « Nous sommes tous grecs » !
La liberté molle
La Grèce fêtera le 25 Mars 2021 sa libération du joug ottoman.
Un mouvement s’est créé de par le monde « Nous sommes tous grecs » !
Depuis 1821 le monde a connu un sacre virage. Voici un bref parcours :
« Nous naissons tous libres et égaux » … Paroles du maître à penser de la Révolution française, J. J. Rousseau. Nous naissons tous libres et égaux mais pas encore fraternels… Ça viendra…
Il nous dit dans le « Contrat social » que c’est la société qui est le lieu de la corruption humaine.
Si Rousseau est le père de la Révolution française, l’enfant chéri de cette révolution est sans conteste : Karl Marx et son « CAPITAL ».
Voltaire, autre figure emblématique de la Révolution française s’est battu contre l’église, en faveur du capital et une certaine idée de la liberté : la liberté bourgeoise sous l’appellation de « libéralisme ». On passe « mollement » du qualificatif qui est le « sacré », au quantitatif qui est l’argent. La mollesse n’est pas encore évidente, car il a fallu beaucoup de morts pour cette transition.
Voyons ce que représente le sacré non comme pratique, rituel d’une religion définie, ou dogme, mais comme principalement « le sens de la vie », avec une justice, une espérance – différente de l’« espoir » – et la foi en des valeurs absolues, bref à l’éternité – le vrai sens de l’espérance. Le symbole principal du sacré est le Soleil avec sa lumière vivifiante, immuable et clarifiante et l’or comme concrétisation de l’inaltérable. L’or figure dans le tableau de Mendeleïev parmi les métaux. Métal, du grec « μέταλλον », signifie « modifiable ». Tous les métaux sont modifiables. L’or, est le point final de modifications, d’où le but de l’« ALCHIMIE », science sacrée par définition, mise au placard en faveur des autres sciences dites « profanes ». On parle alors de « l’or noir » pour le pétrole, de « l’or vert » pour la nature, de l’or blanc pour les bijoux etc.
La dialectique consiste à écouter plusieurs voix avant de conclure, avant de décider de ce qui est vrai.
Maintenant, écoutons la sagesse populaire : « La parole est d’argent, le silence est d’or ».
Question : Lorsque Zola écrit « J’accuse », au sujet de l’affaire Dreyfus, aurait-il mieux valu garder le silence ? A-t-il préféré l’argent ?
En réalité, il ne s’agit ni d’or ni d’argent, mais de risque, ce risque lié à « praxis », l’action. Pour l’homme engagé dans la Liberté – liberté d’expression, liberté de circuler, liberté de se réunir, liberté de penser, car la Liberté n’est pas monolithique – sa parole doit correspondre à ses actes.
Il est bon de faire la nuance entre « βούλομαι », je veux et « θέλω », je désire, en grec. Le premier verbe dans la cité, signifie la volonté de tous, de l’ensemble de la communauté : nous sommes en Démocratie, n’est-ce pas ? Le deuxième verbe est celui d’une volonté personnelle d’un sujet donné dans un temps donné : C’est le « libre arbitre » de la philosophie occidentale. C’est le premier verbe qui correspond au parlement hellénique : « βουλή » de ces temps-là où les élus étaient tirés au sort, dans le but de servir l’intérêt de tous et non d’asservir l’enseble à leur intérêt particulier comme cela se produit dans les démocraties modernes dites : « représentatives ».
Nous ne saurions résister au mot d’esprit du regretté Desproges qui analysait le mot « parlement » en : parler et men-(songe). Une vision différente du mot parlement.
C’est quoi, la Liberté ?
Une petite histoire peut nous donner une idée de ce qu’est la Liberté par des êtres pour qui la Liberté est un combat. Cité par Hérodote : Lors des multiples guerres des perses contre les hellènes, le Satrape Darius envoya à Sparte deux soldats demandant « terre et eau », les Spartiates les ont jetés dans un puit leur disant de les prendre eux mêmes. Ils remarque par la suite que leurs sacrifices aux Dieux ne recoivent pas l’approbation, ont décidés d’envoyer deux de leurs soldats pour racheter l’erreur envers le Roi des Perses. Σπερθίας τοῦ Ἀνηρίστου et ὁ Βοῦλις τοῦ Νικόλεω, se sont proposés à cette mission. À leur arrivée, la cérémonie est en place. Dès l’entrée du tyran, tout le monde s’incline en signe de soumission. Les deux jeunes étrangers ne s’inclinent pas malgré les incitations des autres perses de baisser la tête. Le tyran, une fois assis sur son trône, proposa aux victimes de servir l’Empire comme Satrapes en Grèce. demande aux victimes pourquoi ils ne se sont pas inclinés et voilà la réponse : « (Ὑδάρνη,) Son Excellence, ce que signifie esclave tu le sais parfaitement. Ce que tu ne connais pas, c’est la saveur de la Liberté. Si tu le savais, tu nous conseillerais de nous battre pour Elle non seulement avec des armes, mais même avec des haches ! Nous sommes venus de notre propre volonté pour nous sacrifier comme des hommes libres. Vous êtes un esclave, l’esclave de votre pouvoir soutenu par tous vos sujets, tous esclaves. »
Hannah Arendt avait une rubrique dans un journal new-yorkais. Le rédacteur en chef lui a reproché un jour d’utiliser des mots grecs. Elle lui répondit : « Qu’ils apprennent le grec ».
L’histoire de la langue grecque, ou plutôt hellénique, est une grande leçon qui nous permet de voir comment malgré la foule d’ignorants, de vantards, de fainéants, de menteurs, de truands, de sophistes et de traîtres, certains génies ont pu atteindre le summum de l’intelligence, de la sagesse et de l’héroïsme.
OOO
Pour revenir au titre que Karl Marx a choisi pour son ouvrage capital : « LE CAPITAL », ce mot n’est pas encore assez exploré par les plus brillants linguistes.
La racine du mot CAPITAL vient du mot latin caput, la tête. Quel rapport peut avoir la tête avec une accumulation d’argent ?
C’est cela que nous tenterons d’élucider.
La tête est composée de trois parties : a) le cerveau reptilien, qui nous vient des reptiles, b) le système limbique, qui nous vient des mammifères et c) le cerveau associatif ou néo-cortex, qui nous est spécifique.
La question que l’on doit se poser, nous, hommes du XXIe siècle, est dans quelle région du cerveau correspond ce que nous entendons par « capital ».
Le cerveau reptilien : hyper protégé –il est placé bas dans la nuque–, il est la structure cérébrale la plus résistante. Lors d’un traumatisme crânien, il meurt le dernier. Ce cerveau est en liaison intime avec tout l’équilibre biologique et endocrinien. Il commande le fonctionnement de l’hypophyse qui, elle, commande toutes les glandes de la sécrétion interne qui vont régler, contrôler tout le fonctionnement des petites usines chimiques qui sont nos cellules. À quoi sert-il ? Il répond aux choses les plus élémentaires : Boire, manger mais aussi copuler – ce que nous appelons les besoins primaires.
Le cerveau des mammifères ou limbique : Le Dr Mac Lean (Les trois cerveaux de l’homme Robert Laffont) décrit le deuxième cerveau comme celui des vieux mammifères. Ce cerveau est l’organe du sentiment, des soins parentaux, de la faction.
Le cerveau associatif : « humain » ou cortex : Le troisième cerveau est spécifique aux mammifères et son développement est particulièrement important chez l’Homme, ce qui nous a fait l’appeler –un peu de manière anthropo-centrique– « cerveau humain ». On trouve ici la logique et la fonction symbolique. Il prend en compte des éléments de l’environnement présent et il gère les associations de ces éléments entre eux. L’expérience passée joue un rôle dans les processus intimement liés dans le fonctionnement de cette aire associative frontale. Il permet surtout le raisonnement et l’imagination.
Si notre cerveau cherche à contrôler le maximum de notre fonctionnement, de la même manière le capital recherche la subordination de l’humanité entière (voir « L’internationale ») : « La dictature du prolétariat » ?
Quel est ce prolétariat ?
Le statut de l’homme qui prolifère sans se poser de questions autres que celle de sa survie immédiate. La dictature de ses instincts primaires fait de lui un homme qui n’est pas encore libéré de ses besoins vitaux. Ces besoins correspondent au « cerveau reptilien ».
L’âge industriel a été conçu pour libérer l’homme du travail répétitif et fastidieux. À y regarder de près, est-ce que cela, en nous conduisant à l’automation et bientôt au « transhumanisme » comme une promesse de Liberté, nous mène définitivement à un esclavage encore plus total ?
On comprendra mieux peut-être l’usage des esclaves dans la Grèce de Péricles. Ils exécutaient les basses besognes. Ainsi le citoyen libre pouvait se livrer aux arts martiaux, la science et la philosophie. Les arts martiaux pour défendre sa liberté lors des attaques permanentes de l’empire perse, la science pour admirer les mystères de « Dame Nature » et la philosophie pour exercer son esprit à l’art de penser (la dialectique) et à l’art de parler (la rhétorique), indispensables à la politique : L’art de vivre ensemble.
L’esclave dans la Grèce de Péricles jouissait des avantages qu’aucun autre esclave dans aucune autre région et à aucune autre époque de l’histoire n’a d’équivalent. (Le meilleur ami d’Aristote, Hermias, dont le statut était celui de l’esclave, étudiait la philosophie avec lui à l’Académie de Platon !!) Reste à se poser la question de l’état de l’homme « libre » d’aujourd’hui.
Notre époque, vue sous l’angle d’un critique impartial, connaît une limitation de la liberté qui oblige à se poser quelques questions. La limitation dans les déplacements, le port d’un masque, l’injonction insidieuse de subir un vaccin OGM, la distanciation entre les individus, la taxe d’une amende pour les réfractaires aux « consignes de salubrité publique », annoncées par le gouvernement de manière anti-constitutionnelle et contraires au droit international et malgré l’avis partagé d’illustres médecins et avocats.
La devise « La Liberté ou la Mort ! » des Hellènes a-t-elle encore un sens dans la société de nos jours ?
La mort, avec la « pandémie du covid 19 » (en attendant celle du covid 21 et + au cas d’accord entre BIG PHARMA et l’homme aliéné par la peur), est considérée comme une horreur, lorsque Platon disait que « la philosophie est l’étude de la mort ».
Quel est le sens de la vie, d’une vie qui a fait de la mort une fin ? La fin de la jouissance de biens matériels ? La liberté dans ce contexte est-elle réduite au choix d’un produit plus avantageux qu’un autre ? D’une montre « Rolex » à une montre « Cartier » ? D’un sac « Hermès » à un sac « Louis Vuitton » ? D’une « Porsche Cayenne » à une « Peugeot » ?
Dans un monde « cool », la liberté devient « soft » avant de devenir « molle » ? Molle comme ce chewing-gum (symbole de notre civilisation) qui nous dispense de penser, qui nous relaxe…
« Tout système unitaire, s’il veut survivre, doit trouver une régulation binaire… Il faut deux superpuissances pour maintenir un univers sous contrôle : un seul empire s’écroulerait de lui-même ». Jean Baudrillard « L’échange symbolique et la mort ».
« Le danger du totalitarisme n’est pas derrière nous, mais devant nous ». Hannah Arendt « Le système totalitaire ».
Non. Jean Baudrillard, ce grand penseur de la mort, n’est pas mort. Il faut lire et relire ses livres avec ceux de Hannah Arendt, sans oublier Platon et Plutarque, car la liberté dans l’état actuel de mollesse peut nous glisser entre les doigts sans espoir de la retrouver
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