La ligne dure d’Israël vient-elle épauler la position américaine ?
Le retour des États-Unis sur l’accord nucléaire de 2015 avec l’Iran est quelque chose qu’Israël a rejeté à plusieurs reprises. Certains rapports font état de messages directs et indirects des États-Unis au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, selon lesquels les États-Unis s’efforcent de parvenir à un accord qui maintiendrait l’accord nucléaire « à flot » et garantirait que les parties américaine et iranienne reprennent leurs rôles dans le cadre de cet accord.
Mais les faits confirment la poursuite de la coordination et de la coopération américano-israélienne pour faire face aux menaces iraniennes dans divers domaines. L’initiative la plus récente est l’accord conclu entre les deux pays pour former un groupe de travail conjoint qui se concentrera sur la menace croissante que représentent les drones et les missiles à guidage de précision iraniens.
Le chef du Conseil national de sécurité israélien, Meir Ben-Shabbat, et le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, se sont rencontrés à Washington pour discuter des « graves préoccupations » concernant les progrès du programme nucléaire iranien et ont convenu de la « menace importante » que représente le comportement de l’Iran au Moyen-Orient, selon un communiqué de la Maison Blanche.
La communication américano-israélienne se poursuit, notamment en ce qui concerne les négociations nucléaires en cours à Vienne. Ce cycle de négociations porte sur la relance de l’accord. Nous sommes encore loin de parler d’un accord nucléaire plus solide et à plus long terme qui couvre également le programme de missiles balistiques de l’Iran et ses actions dans la région.
Au dire de tous, les relations entre Biden et Israël sont plutôt bonnes. Le seul problème est la relation du président américain avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Les deux hommes ont du mal à s’entendre.
Certains parlent d’une vieille animosité qui fait qu’il est difficile d’être en bons termes. Toutefois, cela n’affecte pas l’engagement des États-Unis à soutenir la sécurité de leur allié Israël de diverses manières. Cet engagement est incontestable, quelle que soit la personne qui se trouve à la Maison Blanche.
En fait, l’administration Biden pourrait considérer avec inquiétude les pratiques israéliennes à l’égard de l’Iran. En fin de compte, cependant, cela n’empêchera pas Israël de faire ce qu’il faut pour assurer sa sécurité. Et ce, pour un certain nombre de raisons.
La première est d’éviter d’offenser une grande partie de la communauté politique et de sécurité israélienne. La ligne de pensée de Netanyahou, y compris la nécessité de faire tout ce qui est possible pour s’assurer que le projet nucléaire iranien est mis hors d’état de nuire, trouve un écho dans ce public.
Deuxièmement, les opérations menées par Israël contre le régime des mollahs à différents niveaux de sécurité sont dans l’intérêt du négociateur américain. Elles renforcent en effet les craintes des mollahs d’un élargissement de la confrontation avec Israël et d’une entrée directe des États-Unis dans toute guerre entre les deux grands rivaux du Moyen-Orient, avec le spectre de l’effondrement de ce régime sous les coups de boutoir militaires américains.
Il ne fait aucun doute que le climat des négociations en cours à Vienne est inévitablement affecté par les pressions exercées par les frappes israéliennes successives contre les éléments et les milices du régime. Malgré tous les discours sur la ligne dure de l’Iran, on ne peut nier l’impact significatif des frappes israéliennes, qui ont sapé une grande partie de l’amour-propre des mollahs et de leur position parmi leurs partisans.
La saisie des archives du programme nucléaire iranien à Téhéran et leur transfert en Israël, les opérations secrètes de sabotage contre les principales installations nucléaires iraniennes et le ciblage des ressources navales de l’Iran sont autant de coups qui mettent en évidence la faiblesse et l’ignorance du régime des mollahs. Le régime compte sur la propagation du chaos et de la mobilisation des milices comme moyen de troubler les autres pays.
On peut donc affirmer que la pression accrue d’Israël sur les mollahs iraniens est en fait un levier stratégique pour la position de négociation des États-Unis face à la défiance et à l’arrogance de l’Iran. La question, cependant, est la suivante : Le négociateur américain en profite-t-il à Vienne ? La véritable réponse se trouve dans les salles de négociation.
Mais des données et des fuites suggèrent que le désir de l’équipe du président Biden de réaliser une percée sur la question iranienne pourrait jouer dans l’absence de soutien direct à la pression israélienne. Le négociateur iranien est connu pour esquiver et manœuvrer de manière à souvent épuiser et frustrer les autres.
L’expérience des quatre années de négociations qui ont abouti à l’accord de 2015 est peut-être la meilleure preuve de la capacité du négociateur iranien à court-circuiter les négociateurs de six grandes puissances mondiales pendant toutes ces années pour arriver à son objectif : un accord désastreux plein de défaut et de lacunes.
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