La lutte contre la misère vue par une militante du refus de la misère
Qui que nous soyons, quoi que nous pensions de notre vie, nous sommes des êtres humains avant d’être des cas à problèmes. Et pour arriver à garder cette position humaine, qui est pour la plupart d’entre nous une lutte sans merci, nous devons tenir bon quoi qu’il arrive.
En novembre 1989, je fus interviewée par un journaliste d’un journal quotidien, pour une campagne contre la violence conjugale. Aujourd’hui, en possession de cet article, je le lis et le relis. Dix ans plu tard, j’acceptai d’être interviewée de nouveau pour le compte d’un mouvement de lutte contre la misère. Et pour finir, un troisième entretien avec le journal La Croix.
On pourrait bien se demander pourquoi toutes ces interviews. Pourquoi je fus choisie, j’ai probablement un tempérament remarquable pour me laisser interpeller par la presse.
Comment aujourd’hui j’analyse ces événements exceptionnels. Je vais essayer d’être la plus précise possible dans mes écrits. Il est vrai toutefois que je rencontre une difficulté à écrire ce que je ressens, ceci dit, je suis prête pour corriger mes erreurs à demander de l’aide si cela était nécessaire.
Ce qui suit ces lignes n’est que mon histoire vécue, et j’en donne comme titre : Combattre pour exister.
C’est un récit d’expériences que beaucoup vivent actuellement, sous d’autres expériences.
Il m’a fallu du courage pour me laisser interviewer par des professionnels de la presse, mais j’étais déterminée sans doute parce que j’avais envie de raconter mes expériences, non pas pour me faire remarquer, mais pour me donner une autre image de moi-même. En effet, parler de son expérience de vie à la presse n’est pas la même chose que de parler à un psychologue, qui lui vous écoute et rien de plus. Ses conseils pour nous donner un meilleur moral ne sont pas toujours convaincants. En effet, rien ne nous fera oublier notre histoire, et si d’ailleurs nous parlons du temps des camps de déportation durant la Seconde Guerre mondiale, les survivants de cette guerre le disent bien : « Nous n’oublierons jamais les souffrances causées par cette guerre. » Pour moi, écrire c’est me libérer d’une souffrance, mais c’est aussi oser affronter ce que certains n’osent pas dire. La vérité sur la lutte contre la misère.
Combattre pour exister
Je prends la décision d’écrire mon histoire afin que ceux qui se disent scientifiques de la recherche en relations humaines comprennent qu’en disant que le droit à la parole en ce qui concerne le sujet de la grande pauvreté n’appartient pas aux plus pauvres, ils se trompent. Je n’écris pas seulement pour critiquer mais pour prouver, le contraire de leur pensée. En écrivant mon histoire je laisse aussi une trace de mon expérience à mes enfants et petits-enfants, une trace de mon expérience de femme combattante. Et, j’irai jusqu’au bout pour que ces pages ne dorment pas dans un tiroir, mais qu’elles apportent une autre image de la pauvreté à tous ceux qui seront prêts à prendre le risque que nous prenons bien souvent de nous remettre en cause dans notre façon de voir les choses et d’agir
Depuis vingt ans quelque chose me pousse à écrire. J’en ai assez des belles paroles inutiles des gens qui se croient tout permis parce qu’ils sont renommés par leur réussite sociale et professionnelle. Le militantisme n’est-il pas une réussite sociale ?
Ma naissance
Je suis née dans l’automne 1952, quelque part en Bourgogne, et pour préciser la ville même, c’est à Dijon, département de la Côte-d’Or.
Dès mon plus jeune âge, j’ai dû surmonter des épreuves très difficiles. Aujourd’hui, je tourne la page aux naufrages que j’ai su surmonter tant bien que mal, mais surtout qui me permettent d’écrire mon histoire.
Dès ma naissance, je donnais des angoisses à ma mère, elle devait me surveiller plus que ma sœur aînée au point de vue santé. En effet, je suis née avec une malformation palatine (ce qui veut dire un bec-de-lièvre intérieur). De l’intervention chirurgicale à l’âge de moins de 2 ans, je suis restée malentendante. Ce handicap s’est découvert très tardivement et, non suivi, j’ai dû l’affronter seule. Mes années de scolarité ont été un grand échec. De plus j’ai dû affronter d’énormes humiliations de la part de mes camarades de classe et de mon père qui n’a montré que peu d’affection envers moi à cause de mon handicap, et qui aurait préféré un garçon plutôt qu’une fille. J’ai gardé pendant très longtemps ce rejet dans mon cœur. Bien que guérie de cette souffrance, je garde néanmoins une cicatrice que personne ne peut guérir. C’est comme si l’on voulait enlever les plis d’une jupe plissée, le pli part mais pas la marque du pli. Mais le plus fort dans tout ça, c’est que j’ai aujourd’hui pardonné. A quoi bon toujours se plaindre, alors que mon but est d’avancer en prenant le meilleur chemin sans rancune.
Vivre mon adolescence dans la transparence des autres
15 ans, c’est l’âge où je rentre à l’école ménagère rurale dans le département même où je suis née. C’est cette période qui m’a marquée le plus, avec la période de la violence conjugale. Comme je l’ai dit au début de ce récit, ma scolarité fut un échec, je ne pouvais pas suivre la formation que l’on me proposait. Je me souviens des dictées à trous (je n’écrivais que ce que j’entendais), l’espace du trou était mal compris : soit je ne souhaitais pas écrire de bêtises de crainte de subir encore plus d’humiliations, soit la dictée était dite trop vite. Ce fut comme ça pour toutes les matières théoriques. La pratique passait à peu près car j’enregistrais dans ma tête les gestes de la formatrice, mais il m’était difficile de pouvoir les garder en mémoire longtemps, car je ne pouvais pas laisser mon esprit libre, ce que je vivais dans ma relation avec mes camarades étant très dur à surmonter. Je me souviens lorsque je n’étais pas présente au réfectoire pour les repas pris en commun. Je n’étais acceptée à aucune table, alors je sortais du réfectoire et allais me cacher quelque part dans la cour de l’établissement. La nuit, pour éviter d’être aspergée d’eau parce que je ronflais, j’allais dormir soit dans les escaliers des étages du dortoir soit dans mon box de toilette (endroit où nous faisions notre toilette).
De ces trois années passées dans cette institution, je n’ai découvert que l’apparition de l’indifférence, qui aujourd’hui, en 2004, est toujours présente, mais que je ne subis plus de la même manière. Cette indifférence existe toujours dans notre société.
Rencontre avec le premier amour
Un amour plus ou moins secret en effet. Ce fut difficile pour mon père d’accepter une personne qui n’avait pas la même origine, selon lui. Il me semble que les personnes venant des départements d’outre-mer sont bien des personnes françaises. Alors c’est en cachette de mon père que j’entretenais des relations, amicales au début. J’avais beaucoup d’estime pour sa famille, j’étais acceptée sans humiliations. Je trouvais dans cette famille ce que je ne trouvais pas dans ma propre famille : le respect de ma personne. De ce premier amour, j’ai gardé un bon souvenir des moments en sa compagnie ; j’oubliais les moments pénibles que je vivais avec ma famille.
J’ai peu de choses à raconter sur ce premier amour, le temps me l’a fait oublier.
Ce que je n’arrive pas à oublier, c’est les moments d’injustice sociale. Effectivement, je peux maintenant dire injustice sociale. C’est ce que je décris dans ce grand témoignage.
Mes quatre années en institution spécialisée
J’avais 11 ans lorsque je suis rentrée dans une école spécialisée dite : « Le Clos Cheveau », suite à mes difficultés scolaires en classe ordinaire. J’ai ainsi été deux années en externat et deux en internat.
Pourquoi l’internat ?
Bien qu’habitant proche de l’école, j’ai dû être élève interne à cause d’une santé fragile, suite à une hospitalisation pour rhumatismes articulaires aigüs. J’ai attrapé très froid lors des attentes du car qui étaient parfois très longues, surtout l’hiver. A cette époque, j’avais 11 ans. Dans cet établissement scolaire, un prêt d’appareil auditif m’a été accordé, que j’ai rendu à mon départ.
Certes, l’internat est quelque chose de dur à vivre pour les élèves de cet âge, mais moi pendant deux années d’internat, j’ai appris à parler avec un spécialiste. De plus je mangeais à ma faim. Même si je n’avais pas d’amies, j’étais en sécurité des humiliations de mes proches et camarades de classe. Puis au bout de ces deux années d’internat, la galère fut de retour pour vingt-cinq ans.
Plus de trente ans séparent cette expérience de vie inacceptable et le moment où j’écris ces lignes, et je n’ai pas oublié mes souffrances.
Je n’ai pas oublié, mais je pardonne.
Encore une fois je pardonne toutes les injustices ; mais au nom de tous ceux qui connaissent de telles expériences, je demande à l’humanité de prendre conscience de ce problème et de réagir.
Je reviens à la suite de mon récit.
Le grand naufrage continue pendant sept ans de mariage
J’ai connu mon mari à 17 ans, et nous nous mariâmes deux ans plus tard. Je me pose mille et une questions. Comment j’ai pu être aussi naïve ? Pourquoi cet homme ne m’a-t-il pas respectée depuis le premier jour de mon mariage, alors que je l’aimais ? La réponse que je me donne à cette question, c’est qu’il ne me trouvait pas assez bien pour lui sinon, il ne m’aurait pas trompée le jour même de notre mariage.
Ainsi durant les sept années de notre mariage, je n’ai connu que l’insécurité. L’homme que j’avais épousé était instable et récidiviste. Je n’ai pas encore oublié le jour même de la naissance de mon premier enfant, où deux inspecteurs de police en civil sont venus m’annoncer encore une fois son arrestation. Quel choc ! après un événement pareil ! J’avais espéré qu’il changerait après la naissance. Durant deux années, j’ai continué à croire que c’était possible. Mais en vain. Un jour je suis partie avec ma fille qui avait un peu plus de 2 ans. Je me suis trouvée devant deux difficultés : chercher un travail et faire garder ma fille. Pas facile à cette époque (1976).
Femme faible, femme facile à prendre au piège
Pourquoi j’écris cela, une expérience trop cruelle à vivre ? Une mère qui doit se séparer de son enfant par faiblesse est une grande injustice inacceptable. Je m’en souviens encore comme si c’était hier. J’avais trouvé un travail en usine, il fallait une gardienne pour ma fille. J’ai donc pris contact avec le centre social de la ville, pour avoir une nourrice agréée. Ce fut facile, j’ai eu le nom et l’adresse de cette personne, et me suis rendue à son domicile. Elle accepta de garder ma fille pendant que j’étais au travail. Puis un jour, elle me parla de son expérience et voulut que je rencontre un éducateur du service de la sauvegarde pour l’enfance, afin de demander une aide pour un financement pour payer la nounou. Bête et disciplinée, je l’ai écoutée. L’éducateur me fit une demande de placement d’enfant à la place de l’aide financière. Il est vrai qu’à cette époque je n’étais pas encore appareillée et j’avais de la difficulté à comprendre ce qu’on me disait. C’est comme ça que je me suis fait piéger.
Une nouvelle chance pour lui
Mon mari m’ayant retrouvée, j’ai voulu lui redonner une autre chance : nous reprenions la vie commune sans notre fille.
Un jour il se fit de nouveau arrêter par la police, pour vol comme toujours. Il avait cette manie et ne pouvait plus s’en passer. J’ai voulu encore et toujours croire qu’il changerait.
Il purgeait des peines de six à huit mois plus ou moins.
Et puis un jour !
Un début de prise de conscience
A sa sortie de la maison d’arrêt, nous avons voulu quitter la région où nous étions, pour nous rendre à Paris.
Nous voilà partis en stop pour rejoindre la capitale de la France. A notre arrivée nous avions un peu d’argent en poche, ce qui nous a permis de passer le soir de l’Eurovision de la chanson Comme l’oiseau (1977) de Marie Myriam dans un bar parisien et une nuit à l’hôtel. Puis nous avons été hébergés dans une cure d’une église. Le prêtre de la paroisse nous a fait entrer au centre d’hébergement du Xe arrondissement. Pour être plus précise, quai de Valmy. Dans cet établissement de l’Armée du Salut, nous ne passions que la nuit, et bien que mariés nous étions séparés. Un dortoir pour les femmes et un dortoir pour les hommes.
Une horreur ce dortoir, il sentait mauvais, il n’y avait pas d’hygiène. Nous n’avions pour ranger nos maigres affaires vestimentaires et objets personnels qu’une armoire comme l’on a dans les vestiaires d’entreprise (petite armoire métallique).
Notre journée, nous l’occupions à notre recherche d’emploi. Je ne m’y intéressais guère, j’avais un souci, celui de me retrouver seule. Ma fille loin de moi me manquait. Mais pour me permettre de la retrouver vite, je me forçais à chercher du travail. Je commençais par travailler pour une maison d’intérim et puis j’ai trouvé du travail à la cafétéria au centre Beaubourg. Je faisais des heures pas possibles (entre dix et quinze heures) et finissais tard le soir. Lorsque je rentrais au dortoir, je me couchais sans faire de bruit, je me suis fait prendre mes vêtements que j’avais déposés au pied de mon lit durant mon sommeil. Comme je ne pouvais pas me faire une toilette comme je voulais, j’ai fini par attraper des poux. Le responsable du personnel de la cafétéria où je travaillais a su être compréhensif, car quand je lui ai expliqué qu’il ne m’était pas possible de travailler dans ces conditions, il m’a permis de prendre des douches et de me traiter la tête dans le vestiaire qui était approprié. Ainsi, j’ai pu travailler, certes du côté plonge.
Il est rare de nos jours de trouver ce type de professionnel.
De nouveaux faux espoirs
J’étais désemparée, seule puisque entre-temps, j’apprenais que mon mari était de nouveau incarcéré à Paris cette fois-ci. Loin de ma fille, un travail sur Paris, je ne savais plus quoi faire et surtout quoi penser.
Ainsi, après avoir réfléchi, je demandais le divorce et quittais Paris quelques mois plus tard. Une chose importante comptait pour moi : me rapprocher de ma fille aînée que je ne voyais qu’une journée par mois, et encore, si je n’avais pas les moyens de payer mon billet de train je sautais une visite.
Avant de quitter Paris, je fis la connaissance d’un homme au bord du canal de Valmy, près du centre d’hébergement, cela peu de temps après avoir appris la nouvelle de l’arrestation de mon mari. J’étais au bord de la dépression, je voulais me jeter dans le canal, ne sachant pas nager je me serais noyée. Cet homme m’empêcha de commettre une erreur. Il m’a réconfortée, et je suis tombée dans ses bras.
Il me parla d’où il venait. Puis un jour je l’ai aimé. De cet amour est né un enfant. C’est dans le domaine viticole que nous nous sommes installés, mais pour peu de temps, pas plus d’un mois. En effet, je n’ai pu rester dans un logement non chauffé et seule, puisque mon compagnon fut hospitalisé suite à un malaise, le jour même de ma sortie de maternité. Comme je ne pouvais rester dans une maison sans chauffage en plein hiver avec mon bébé, mes parents m’ont accueillie. Le papa nous rejoignit après un temps d’hospitalisation. Et là commence le faux espoir d’une vie meilleure.
En fait tout ce qu’il m’a raconté sur lui était faux. J’étais tombée de nouveau dans un piège à homme. Il s’aperçut que j’étais bête et naïve, il continua ce petit jeu durant un certain temps.
Puis un jour, j’ai découvert un mensonge, il fut furieux. Il n’accepta pas que je découvre son petit manège. Il est devenu violent avec moi.
Je le quittai ainsi une première fois.
Un récidiviste aux mensonges
Une séparation qui fut courte, je repris la vie commune. Quelques temps passèrent sans problème. Puis, je fus de nouveau en attente d’un troisième enfant, et là recommencèrent les ennuis ; il devint menteur, violent. Il n’acceptait pas que je découvre son mensonge.
Enceinte de quelques mois (3mois), je partais avec mon deuxième enfant. L’aînée étant toujours en placement provisoire. Le foyer qui m’hébergeait provisoirement n’accueillant pas les femmes enceintes, j’obtenais une place en maison maternelle (maison accueillant des jeunes filles mères). Je ne me sentais pas à l’aise avec ces jeunes mères. Je ne restais pas longtemps, je repartis de nouveau auprès de mon compagnon. Après la naissance de mon troisième enfant, la vie commune devenait très difficile. Béatrice rencontra des difficultés à parler. A 3 ans, elle ne parlait pas. L’école maternelle me conseilla une orthophoniste. Je ne m’y suis pas opposée, bien au contraire, je pris contact avec elle ; ainsi ma fille commença des séances d’orthophoniste. Son papa quant à lui refusa totalement que sa propre fille apprenne à parler. Il en a eu un comportement méchant avec elle. J’ai dû maintes fois prendre la défense de ma fille et en même temps je recevais des réprimandes accompagnées parfois de coups. Certes, ces coups n’étaient pas très forts au début, mais ils le devinrent dans les deux années qui suivirent ma dernière séparation. A l’instant même où j’écris ces lignes, vingt-cinq ans se sont écoulés, sans avoir de nouvelles de lui.
Une nouvelle vie commence
Cette nouvelle vie est-elle une prise de conscience ou un retournement ?
Combien de fois je me suis dit que si je n’avais pas fait ce pas, je ne serais pas ce que je suis devenue. Certes, pour ma dernière fille ce ne fut pas simple de se séparer de son père, mais pour moi le choix de donner sa chance à Béatrice pour qu’elle apprenne à parler était ma première priorité. Et je savais que ce n’était possible qu’à la condition d’une vie mieux équilibrée.
Je fus admise avec mes deux enfants dans un centre d’hébergement pour femmes en difficulté. Là, durant trois mois, j’ai réalisé que j’allais vivre autre chose.
Si j’écris ces pages, c’est pour confirmer ma libération de toute une grande souffrance intérieure. Je sais aussi combien il est difficile pour ceux ou celles qui vivent de telles expériences de prendre du recul sur leur passé douloureux.
De 1984 à ce jour, j’ai connu diverses expériences plus ou moins difficiles, mais une a été particulièrement dure, celle de reprendre ma fille aînée qui était en placement provisoire. Celle-ci majeure, nous nous sommes retrouvées.
Mais combien il a été difficile d’accepter de vivre séparée de ma fille pendant de longues années ! Je ne me souviens plus très bien comment les événements se sont déroulés, mais ce dont je me souviens, c’est cette lettre que j’ai écrite pour demander un placement provisoire, lettre écrite sur la proposition de la personne qui gardait ma fille pendant que je travaillais. Ma faiblesse ce temps-là m’a piégée et je suis tombée dedans.
Je me souviens aussi qu’il y a eu des temps où je ne m’entendais pas du tout avec la famille d’accueil, celle qui voulait adopter ma fille. Ce fut un vrai combat pour empêcher cela.
Engagement personnel
Certes, il n’y a pas eu que des expériences difficiles, heureusement, et c’est par les meilleures que j’ai pu évoluer positivement et faire mon chemin dans une bonne direction. Le Certificat d’études que j’ai passé en 1985 et qui n’existe plus aujourd’hui, le Brevet des collèges dans la série technologie en 1996, et en juillet 2004, je me présente pour les épreuves de français. Cela m’a tellement manqué de ne pas avoir pu apprendre dans le passé, qu’à 52 ans, c’est une belle revanche (entre le moment où je reprends mon travail d’écriture sur ordinateur et celui où je l’écrivais à la main, trois années sont passées).
Il n’y a pas que la revanche. En effet, je rencontre toujours l’indifférence des autres (un peu moins maintenant ) parce que je suis, ou plutôt j’ai été une pauvre fille. Je ne cache pas mes difficultés d’élocution, mais je trouve inacceptable d’être rejetée. L’apparence ne fait pas le moine, comme on dit l’habit ne fait pas le moine.
En 1996, les 16 et 17 octobre pour être plus précise, je fis la connaissance d’un mouvement de lutte contre la misère et l’exclusion (ATD Quart-Monde) et je décidai de participer avec les membres du mouvement à la lutte contre la misère. C’est ainsi grâce à cet engagement que j’ai écrit des textes sous forme de poèmes, que je joins dans mes mémoires.
DIGNITE
On a tous une dignité
A faire valoir et à partager.
Cette dignité est la source
De tous nos droits
Et nos valeurs cachées.
Ne laissons pas autrui
Nous la détruire,
Mais montrons-leur,
La tête haute,
Tous nos talents cachés,
Pour dire que la dignité
C’est le respect de soi-même.
Paroles écrites en janvier 1998
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