La marchandise démocratique
La démocratie, peut-on dire, est un phénomène dialectique dogmatique dénué de toute signification tangible, et aromatisé d'un parfum psychique.
Dans les feuilletons américains (référence ultime) les gars disent « oui tu peux faire comme tu veux, on est en démocratie non ? », et personne ne tilte, comme si on avait dit « non tu ne peux pas mettre d'essence dans ta voiture car j'ai de la confiture aux marrons ». Où est le rapport ? On sait pas, c'est juste joli à dire. Réfléchir, pourquoi faire ?
D'autres faisaient pareil avec « le libéralisme, c'est la liberté ». Parce que avant les gars n'étaient pas libres, mais maintenant avec le libéralisme ils ont la liberté de faire les courses, c'est quand même mieux. Ce ne doit pas être pour rien que d'autres, supérieurs, auraient utilisé la même racine.
Comme Paul Craig Roberts on a vite tendance à sombrer dans le cynisme à la vue d'une telle inculture décérébrée. Les gars, enfin les américains, c'est à peine s'ils comprennent l'humour des Simpsons. Quand il se pète la gueule ou se prend un coup violent, là ça les faire rire, mais le reste du temps ce n'est que du dialogue, ils n'y apprennent rien.
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Là, je viens encore de me taper un article fleuve sur l'économie, et décidément ce ne sont pas les économistes qui sauveront le monde. Comment leur expliquer que le principe du commerce sur lequel ils font tout reposer sans qu'il ne soit possible d'y revenir puisque c'est le socle de toute leur vie, est inutile et aberrant ? Que sur une base aussi folle, rien de bon ne peut jaillir ?
La culture de la marchandisation de toute chose a fait perdre toute valeur à l'être humain, en fait, il s'est passé la même chose qu'à chaque fois, car c'est une loi : ce qu'on ne voit pas ou dont on n'a pas besoin, finit par ne plus exister. Les gars voient du bois dans la forêt, des poissons dans la mer, ils prennent ce qu'ils veulent pour le revendre, ensuite de quoi il ne reste que des déserts arides (en toute logique) et le reste dont on ne soupçonne pas l'existence ou l'utilité, disparaît (en toute logique).
Le principe du commerce se vante de propriétés démocratiques, dans la mesure où tu es libre d'acheter, et si tu te fais arnaquer, tu n'as qu'à t'en prendre à toi-même. Le commerçant lui, ne fait rien de mal, il essaie de tester son client pour voir jusqu'où va son intelligence. Il est inattaquable, en raison du fait que le client, lui, est libre.
Et les mecs, économistes, politiciens, continuent années après années à ignorer l'intégralité du monde dont ils n'ont que faire et se retrouvent par mégarde dans l'oeil du cyclone qui dévaste tout ; c'est un endroit où le soleil perce et un gentille brise vient caresser les cheveux, donc pour eux tout va bien.
Ils ne se pressent pas, ils laissent évoluer pour voir, et ne voient rien, alors attendent encore pour voir s'ils vont voir quelque chose.
Etant donné qu'on leur a retiré le cerveau qui n'a aucune valeur marchande, ils ne cherchent pas à prendre du recul en observant paisiblement un siècle de capitalisme destructeur et ravageur qui a convertit des peuples parlant de liberté et de démocratie, en peuples ressassant des slogans vaguement décousus au milieux de phrases qui ne veulent rien dire, souvent même outrés de ne pas recueillir l'admiration due aux auteurs de ces slogans.
Où est passée la motivation, l'essence vitale, la bonne volonté propre à relever n'importe quel défi, l'énergie et le courage dont sont pourtant si pétris les héros des feuilletons américains ? (ah mais oui mais ils n'écoutent plus les dialogues, ne retiennent que l'usage de la force).
Il y a bien des Indignés qui montrent qu'ils existent, de sorte à murmurer à l'oreille de l'histoire que quelque chose était en train de naître.
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Bon alors reprenons, parce qu'on a beaucoup de travail.
Au début les Indignés ont dit « Democracia Real Ya ! ».
Tout le monde se moque de savoir si je parlais de ce thème avant qu'il ne devienne à la mode à une époque où les gens étaient heurtés dans leur plus profonde conviction quand on osait leur affirmer « la démocratie telle qu'elle devrait être ». Mais quand même il faut faire ce job, et je vais expliquer pourquoi il faut le faire. (philum.info - juillet 2007)
D'abord, en tout premier lieu, et avant toute considération, une fois pour toutes, (...) il faut assimiler le fait que OUI c'est vrai ! Les peuples ont une capacité presque surnaturelle à savoir opérer les bons choix. Mais cela n'est vrai que sur les questions où il n'est pas possible de trancher scientifiquement, et où « seul l'avenir nous le dira ». Pour ce type de questions, OUI, les foulent sont réellement capables d'un très fine intuition, qui est vraiment remarquable.
Mais à part ça pour tout le reste, la démocratie n'est qu'une foutaise innommable.
Les élections, les politiciens, les discours, le fait d'attendre 5 ans pour s'occuper des questions reléguées au prochain mandat, le fait qu'il n'y ait que deux camps aussi ineptes l'un que l'autre, les lois votées la nuit pour réprimer en silence.... et que sais-je. Rien n'a de valeur, pour une raison simple et claire : quand le peuple s'exprime, il le fait d'une voie elle aussi simple et claire, et le plus souvent, ils ne sont pas écoutés, ils sont seulement bernés.
« L'amour tous les cinq ans ce n'est pas de l'amour », disent les indignés.
Oui mais bon, les foules devraient se contenter des slogans génériques, ceux de la haute intuition.
Dès qu'on change de plan, en passant de celui de la haute intuition à celui de l'expertise, le sens profond de ces appels du coeur subit une très forte dévaluation, et les réponses automatiques pleuvent « alors tous les ans ? », « ou alors en permanence ? », « ou alors sans tenir compte du temps et de la taille ? », etc...
Il ne faut pas partir des mots utilisés pour extraire une solution, ça aussi, avec le principe du commerce, ça fait partie des chose inculquées depuis la naissance et répétées toute la vie, tels des aliénés.
Il faut partir de l'idée (à quoi ça sert).
Ce qui a manqué aux Droits de l'Homme tels qu'ils existent aujourd'hui, ça a été de ne pas partir de l'idée originelle mais de s'accrocher aux mots, éradiquant tout l'esprit révolutionnaire, qui en attendait bien plus des générations futures, pour qu'elles trouvent comment répondre aux exigences citées, qui ne sont pas nombreuses mais primordiales. Au lieu de ça, les déclarations suivantes ont rajouté encore plus d'exigences, qui ne sont qu'implicites dans la première version, en croyant avoir à faire à un texte de loi alors que ce n'était qu'un cahier des charges. Je veux dire, avant de l'alourdir, il faudra déjà penser à y apporter des réponses.
Si on veut parler de démocratie, quelle réponse a été donnée à ceux qui ont déclaré les Droits de l'Homme ? En gros on leur a répondu « Dans tes rêves ! ».
Ce n'est pas en votant que le peuple s'exprime, car il n'est pas binaire, il est universel. On ne pose pas des questions à l'universel, et on n'attend pas qu'il choisisse entre deux solutions, qui sont toujours les mêmes. L'universel est quelque chose qui doit être écouté, entendu, et surtout éminemment respecté, cru, voire même craint si il se fâche.
Il faut se soumettre à la volonté populaire et aller travailler dans le sens qui a été ordonné par les peuples, car ils savent de quoi ils parlent, mais il ne faut pas se fier aux mots, seulement à l'esprit.
Il faut entendre, décoder et comprendre son langage, qui n'a rien du langage parlé par les hommes terriens. C'est comme les discours de ceux qu'on aime et de ceux qu'on n'aime pas, les mêmes mots n'ont pas la même valeur. Donc il faut l'aimer !
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Dans le monde du capitalisme c'est malheureusement devenu conventionnel d'arnaquer les gens en leur proposant d'acheter ou d'adhérer aux réponses dialectiques à des soucis éthiques, moraux, spirituels et humains, qui doivent bien s'exprimer avec des mots. Et là tu as le gars qui débarque avec sa valise : « Liberté ? La liberté de vous laver les dents plusieurs fois par jours sans s'user la langue, c'est désormais possible ! ».
C'est avec ces procédures psychiques fortement abimées que les gens sont capables d'aligner dans une même phrase des mots qui appartiennent à des plans parallèles, et de tisser des liens qui ont pour principale propriété de faire oublier, carrément, le plan d'où on est parti. Et le gars, il achète, le dentifrice de la liberté, et il est content, pendant quelques jours, jusqu'à ce qu'il se dise « eh, mais... ! ».
Dans les Simpsons, Homer dit « Gros Tony, ne me dis pas que tu m'as rendu service en attendant quelque chose en retour ? Honte à toi ! ». Et Gros Tony sort par la porte, de chez lui, relève la tête, et se dit « eh, mais... ! ».
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L'histoire du traité européen est très intéressant quand on parle de démocratie, les gens, en France, on dit « non, niet, nine, no, nope »... mais les spécialistes ont dit « non mais oui » à leur place, parce qu'ils étaient des spécialistes, ce qui fait que les peuples n'avaient rien à dire. Erreur ! En fait les questions posées ne relevaient pas de la science mais de la médiumnie. Est-ce que ça allait marcher ? Non, répondait le peuple, et comme souvent, il avait raison.
Le peuple n'a pas besoin d'être expert pour le savoir, ces idiots de politiciens ont un cerveau étriqué comme un vieux pruneau desséché, ils sont inaptes quand ils sont honnêtes, et ils sont dangereux quand ils sont intelligents. Quoi qu'ils fassent de toutes manières, ce ne sont que des réponses dialectiques et sophistes à des problèmes réels qui font réellement souffrir les gens. Mais comme à chaque fois, c'est devenu un réflex, le plan d'où part l'intention d'agir s'efface complètement et se noie dans des mots vides, exactement comme les forums attachés aux articles parlent systématiquement d'autre chose que du sujet.
Les politiciens ont tout fait pour placer leur produit, et c'est précisément ça qui a mit la puce à l'oreille des foules éminemment intuitives.
C'est même drôle, quand les gens étaient interrogés individuellement, la question les forçait à dire « oui, oui, c'est une bonne idée » mais pris collectivement, ils ont bel et bien dit « Niet ».
Et les politiciens, arrogants, ignorants, attachés aux dimensions matérielles comme si le reste n'avait pas d'importance, ont refusé d'écouter les foules, incapables de soupçonner leur propre défaillance, et piétinant des principes démocratiques dont l'essence avait été oubliée depuis longtemps.
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S'il faut arborer le bouclier de la démocratie, c'est pour se protéger des attaques contre les libertés.
S'il faut bénir la démocratie, c'est pour évoquer le fait de vivre dans un pays riche où en gros chacun a ses chances.
Ce qu'on souhaite, non ce qui est exigé avant tout (par les contraintes inextinguibles des Droits de l'Homme) c'est que chacun puisse s'épanouir, vivre en paix, en fraternité, et en harmonie.
Cela, force est d'admettre que ce n'est pas des effets produits par les institutions démocratiques.
Ce qu'on attend, d'une société, quelle que soit son mode de fonctionnement, c'est qu'elle produise le phénomène de justice pour tous. Si le moyen d'obtenir cela est de tout confier à un ordinateur, OK, pas de problème, tant que les attentes sont comblées. Mais en aucun cas la méthode, la démocratie ou d'autres trucs, ne peut être parlante du résultat obtenu. C'est le résultat obtenu qui doit être parlant des révolutions à faire.
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Quand les peuples réclament « démocratie réelle, now ! » comment ne pas entendre un appel du coeur qui stipule que dès maintenant, il est possible de produire les effets attendus par la publicité démocratique, et très probablement, sans même avoir besoin des institutions démocratiques.
Les institutions sont l'expression d'une idée démocratique, mais cette idée, selon laquelle le peuple parle, et les politiciens l'écoutent, est carrément improbable, dans le cadre de la vente d'une marchandise à des passants faciles à berner.
Comme j'ai tenté de l'expliquer, tout ce dont on a besoin de la part du peuple c'est qu'il puisse exprimer sa voix unifiée. Ensuite, l'important est de savoir comme on va répondre à ces attentes qui sont impériales, naturelles, légitimes, et qui se placent sur un autre plan que celui des politiciens, chez qui les mêmes mots résonneraient comme un caprice, un gémissement, ou n'importe quelle manière de toujours se plaindre et de ne jamais être content (telle que l'entendent les politiciens).
Après tout en se moque totalement des institutions démocratiques, du vote, des la légitimité des élus. Il vaudrait mieux que les élus le soient en fonction de leurs compétences déterminées lors d'un contrôle de maths (il y en a qui prônent le hasard mais bon).
Une fois qu'on a obtenu la grande volonté, il ne reste plus qu'à la faire devenir réalité. Et d'un autre côté, la Grande Volonté, n'a pas de date ou de métronome pour s'exprimer, et n'a pas à le faire dans une langue qui n'est pas la sienne.
Si déjà on s'inquiétait de trouver les réponses qui sont dues à ceux qui ont déclarés quels étaient les Droits de l'Homme, ça donnerait assez de travail pour de nombreuses années.
Finalement les Droits de l'Homme, par essence, étaient les premiers mots de l'humanité parlant d'une voix unie.
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