La mélenchonie, c’est quoi ?
Tout comme il existe la Macronie, c'est-à-dire l’ensemble des membres du parti politique qui soutient mordicus Emmanuel Macron et ses idées politiques, il y a la Mélenchonie.
La Mélenchonie, c’est l’ensemble des membres du parti politique qui soutient mordicus Jean-Luc Mélenchon et ses idées politiques.
Le parti politique de la Mélenchonie s’appelle La France Insoumise (LFI). Parti créé, le 10 février 2016, par Mélenchon tout seul, lui-même en personne…
Entrons dans le détail de la Mélenchonie, en 3 questions :
Qu’est-ce que la Mélenchonie ?
- La Mélenchonie, c’est une seule et unique incarnation, en la personne de Jean-Luc Mélenchon.
- Mélenchon, érigé en guide suprême ! Véritable ayatollah de La France Insoumise !
Je connais personnellement bien Jean-Luc Mélenchon. J’ai « cohabité » avec lui, au Parti socialiste, de 1977 à 2008 (avant, j’étais au PSU de Rocard depuis 1967). J’ai subi de sa part, comme des dizaines d’autres camarades, son ton véhément et violent, hurleur, sentencieux et colérique. Déjà à cette époque, les germes de l’autocrate sommeillaient… bouillant en lui. Il est aujourd’hui ce qu’il a toujours aspiré à être : un dictateur autocentré, à l’image de ses modèles : Fidel Castro (Cuba) et Hugo Chavez (Venezuela).
Je n’oublie pas que Mélenchon est le seul lambertiste qui n’a pas encore fait sa mue. Il est toujours d’extrême gauche et trotskiste. Pour lui, la prise du pouvoir ne passe pas obligatoirement par les élections. La rue peut aussi en décider ! Raison pour laquelle il a réussi, pour atteindre ses objectifs strictement personnels, à imposer Philippe Poutou du NPA, aux 3 autres partis démocratiques du Nouveau Front populaire. Le NPA est désormais le bras armé de Mélenchon !
La Mélenchonie passe pour une organisation politique non démocratique. Les adjoints du Guide suprême sont choisis par lui-même. Comme d’ailleurs tous les éléments de langage ou de geste (refus de serrer certaines mains, par exemple) de la Mélenchonie.
Le mot de consensus est un mot banni du vocabulaire de l’ayatollah de ce parti politique. Toute personne qui ose le critiquer est évincée, purgée de la Mélenchonie, à l’exemple récent : Alexis Corbière, Raquel Garrido, Frédéric Mathieu, Hendrik Davi, François Ruffin et Danielle Simonnet.
En fait, le fonctionnement de la Mélenchonie rappelle celui d’une secte, dont Jean-Luc Mélenchon est son gourou !
Qu’a-t-elle été jusqu’à présent dans l’ordre politique ?
- En terme électoral ?
Aux élections européennes du 9 juin 2024, la Mélenchonie a recueilli 2 448 703 voix, soit 4.9 % du corps électoral composé de 49 462 981 personnes inscrites. Ce n’est vraiment pas bésef !
Je rappelle que dans cette même élection européenne, le Rassemblement national a recueilli 7 765 936 voix, c'est-à-dire 3.17 fois plus de suffrages que LFI !
- En termes de députés ?
Dans l’actuelle Assemblée nationale, celle issue des élections législatives du 7 juillet 2024, la Mélenchonie dispose de 72 sièges, soit 8.01% de l’hémicycle de 577 sièges. C’est, là aussi, un mauvais score, car la majorité est de 289 !
Le Rassemblement national a obtenu 143 sièges, c'est-à-dire 2 fois plus de sièges que LFI… alors qu’il a fait 3 fois plus de voix !
- En termes de popularité ?
La Mélenchonie n’est pas populaire ! C’est essentiellement à cause de Jean-Luc Mélenchon, véritable boulet pour la Gauche selon François Ruffin.
La Mélenchonie est par ailleurs considérée comme « un parti qui "attise la violence" pour 60% des Français ». C'est le "bruit et la fureur", comme le dit Mélenchon lui-même.
Pour 71% des Français, Mélenchon est un danger pour la République. Et même considéré plus dangereux que Le Pen.
Que demande-t-elle… la Mélenchonie ?
Malgré ses scores électoraux extrêmement décevants (4.12% des inscrits aux Européennes et 74 députés/577), la Mélenchonie réclame de former le prochain gouvernement de la France. Elle veut, ou plutôt, elle ordonne à Emmanuel Macron, président du pays en exercice, qu’un ou qu’une mélenchoniste soit nommé à Matignon.
Le risible dans cette affaire, c’est que, lorsqu’on lui demande « qui pour Matignon ? », la Mélenchonie est incapable de sortir un seul nom, car aucune personne, strictement aucune, ne fait consensus dans le Nouveau Front populaire (ex-NUPES). Incapable aussi de proposer une liste de 20 ou 25 ministres crédibles !
Pourtant, la Mélenchonie veut et exige que Macron nomme quelqu’un de la Mélenchonie... à Matignon ! On est vraiment chez les fous !
En fait, la Mélenchonie ne veut pas de Matignon !
Elle espère juste le chaos, c'est-à-dire le conflit national qui permettra à Jean-Luc Mélenchon de prendre le pouvoir par la rue, grâce aux militants du NPA, pour se présenter en sauveur de la République.
D’ailleurs, Mélenchon n’a-t-il pas vociféré : « La République : c’est moi ! »
Selon moi, de gauche depuis mon adolescence, la Mélenchonie est le cancer, le poison lent et sournois qui va empêcher la Gauche sociale, démocratique et républicaine de gouverner ce pays (non ! le pays) dans les prochaines années.
Comme je l’ai écrit, après la victoire de Raphaël Glucksmann, pour lequel j’ai voté aux Européennes du 9 juin, le Parti socialiste a fait l’erreur de rester coller à la Mélenchonie. Il faut savoir se couper la main, avant d’être obligé de se couper les deux bras ! Qui aura le courage, au Parti socialiste, de rompre avec le gourou de la Mélenchonie ?
Dans l’urgence, la Gauche doit tout faire pour éviter les métastases du cancer lent qui rogne l’intérieur du Nouveau Front populaire (ex-NUPES). Sinon aux prochaines élections, quelles qu’elles soient, nous aurons la victoire du Rassemblement national ! Rassemblement national qui, je le répète, est incontestablement le plus important parti politique de ce pays (non ! de la France), en nombre de voix comme en nombre de sièges dans l’Assemblée nationale.
Pour conclure… provisoirement.
Mon candidat pour le perchoir était André Chassaignes. Bien que n’ayant jamais voté PCF, la seule et bonne raison c’était, qu’avec lui au perchoir de l’hémicycle, on aurait surement eu une Assemblée nationale plus calme et plus respectueuse du vote démocratique des Françaises et de Françaises.
Je crains cependant que cela soit à nouveau un champ de foire dans lequel devraient encore résonner les vociférations hurlantes de Mathilde Panot.
Mais, surprise ! dans la nuit du 19 au 20 juillet, la Mélenchonie « rafle » deux postes de vice-présidents et le Nouveau Front populaire (ex-NUPES) 12 postes de pouvoir sur 22 disponibles. Il a donc la majorité absolue au bureau de l'Assemblée nationale !
Autre surprise, le samedi 20 juillet, vers 12h30, la Mélenchonie « rafle » aussi la prestigieuse Commission des finances, attribuée à Éric Coquerel.
3 brillantes victoires en l’espace de quelques heures. C’est cela aussi la démocratie des vrais républicains !
De fait, avec seulement 72 députés, la Mélenchonie « rafle » une bonne partie des postes de pouvoir dans les instances de l’Assemblée nationale.
Le Rassemblement national, quant à lui, sort de cette sordide séquence, avec zéro poste !
Le premier parti de ce pays (non ! du pays) et de l’Assemblée nationale (143 sièges à lui tout seul), ayant été honteusement, mais démocratiquement ostracisé, ne va plus réfléchir longtemps, demain, pour voter n’importe quelle motion de censure… d’où qu’elle vienne.
Paradoxalement, le Rassemblement national est donc désormais le maitre du jeu parlementaire… malgré lui !
Je constate que l’Assemblée nationale de juillet 2024, est devenue une Assemblée bananière où les postes s’échangent contre des plats de lentilles et où notre démocratie parlementaire se moque, effrontément, des 13 288 686 voix de Françaises et de Français qui ont apporté leur suffrage à Marine Le Pen, au second tour de la présidentielle de 2022.
Cependant, je ne pense pas que ces plats de lentilles, que j’espère bourrés de tranxène (anxiolytique), vont calmer les ardeurs de Jean-Luc Mélenchon et des fidèles de sa secte. Fidèles dirigés par M. Panot à l’Assemblée. La poursuite de la recherche d’une personne pour Matignon a quand même du plomb dans l’aile, compte tenu de tout ce que la Mélenchonie a obtenu dans le gouvernement de l’Assemblée nationale. Charge au Nouveau Front populaire (ex-NUPES) à trouver la bonne excuse pour ne pas sortir un nom pour Matignon. Ça ne devrait pas être très difficile compte tenu des haines réciproques qui règnent dans le Nouveau Front populaire (ex-NUPES) !
Poursuivre la « bordélisation » de l’Assemblée nationale serait une faute politique majeure, bien que le but ultime du gourou de la Mélenchonie soit, in fine, le chaos et la crise de régime… grâce à laquelle il souhaite prendre la République… par la rue !
Bref, rien ne va plus très bien dans ce pays (notre pays). Il est temps de penser à un régime parlementaire bâti sur une proportionnelle intégrale avec un seuil à 2%.
Emmanuel Macron semble d’accord avec le « Tu casses, tu répares ! ». Il a 3 ans pour faire ce chantier majeur grâce auquel il pourra rentrer de manière positive dans l’histoire… !
Crédit photo : lien.
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