• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La menace milicienne  : qui planifie, qui décide et quoi faire  (...)

La menace milicienne  : qui planifie, qui décide et quoi faire  ?

JPEG

Selon les observateurs, l’incapacité actuelle des États-Unis à identifier les parties et les États qui exacerbent la menace pour leurs alliés dans la région du Golfe est le résultat de calculs complexes.

Il s’agit notamment du désir de la Maison Blanche de faire des négociations de Vienne un succès, et des sensibilités liées à l’occasion perdue par la partie iranienne de mettre fin aux négociations après plus d’un an. Nous savons également que l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis soutiennent fermement tout effort ou initiative politique visant à résoudre la crise au Yémen.

Le problème, cependant, est l’intransigeance des Houthis et leur désir de dicter leurs propres conditions et leur contrôle sur l’État yéménite.

Les justifications répétées des Houthis pour les récentes attaques contre des installations civiles aux Émirats arabes unis (EAU) ont conduit à parler d’une action «  unilatérale  » des Houthis contre les EAU, indépendamment de la volonté de leur sponsor, de leur financier et de leur unique fournisseur d’armes et d’équipements.

Il y a un certain nombre de signes qui réfutent ces affirmations et confirment la coordination et la planification conjointes de tout ce qui se passe autour de nous. Lors de la récente frappe ratée de drone sur les EAU, tout le monde a été surpris de voir que la milice irakienne, Alwiyat Al Waad Al Haqthe ou Brigade de la promesse ferme, est passée à l’offensive.

Cela a soulevé des questions légitimes sur l’existence d’un lien entre les milices houthies et leurs homologues en Irak, en Syrie et au Liban. A ce niveau, les choses sont claires pour tous et ne sont même pas niées par ceux qui parlent ouvertement de leur dépendance et de leur loyauté absolue à des projets idéologiques régionaux connus.

Par contre, dans le cas de l’invasion criminelle des Émirats arabes unis, la question est de savoir quel est le bénéfice de la participation des milices irakiennes et de l’apport d’un soutien militaire, malgré les conséquences de cette aventure non calculée, qui met à nu le réseau de relations criminelles entre ces milices, pour ne pas dire plus.

Il convient de noter que les développements ne se sont pas arrêtés à la décision des milices irakiennes de mener la dernière attaque. Les médias iraniens ont même adopté un ton similaire.

Un reportage publié sur le site de la chaîne iranienne Press TV parle de «  l’expansion des activités des groupes de résistance dans la zone située entre le Yémen et l’Irak,  » affirmant que le groupe irakien est «  inconnu  » et que ces séries d’attaques «  ont prouvé l’incapacité des systèmes de défense américains et israéliens.  »

«  Les insuffisances resteront,  » ont-ils dit, ajoutant que la démonstration par l’Iran du bateau hybride Bavar 2 rend la mer Rouge plus dangereuse que jamais et susceptible d’être utilisée dans de futures attaques contre les EAU.

Selon un rapport publié sur le site Internet iranien, des attaques de drones contre les EAU depuis le Yémen et l’Irak sont susceptibles d’être menées en même temps que des attaques de missiles depuis la mer. Les rapports des médias iraniens parlent de ce qui se passe et de ce qui est attendu, comme s’ils rapportaient les plans opérationnels distribués à ces groupes.

En plus de révéler ce qu’ils appellent des prévisions, Les médias iraniens définissent une nouvelle zone d’opérations pour ces milices qui se déplacent à travers les Émirats arabes unis, à quelque 4.671 kilomètres entre l’Irak et le Yémen, en la qualifiant de zone d’opérations amphibies.

En dehors d’une position officielle qui prend en compte de nombreuses considérations et sensibilités, un observateur n’a pas besoin de réfléchir beaucoup pour arriver à des conclusions. Celles-ci ne sont peut-être pas certaines, mais elles peuvent au moins expliquer une grande partie de ce qui se passe autour de nous.

Il existe des enchevêtrements entre les milices et les limites de leurs aventures au Moyen-Orient. Celles-ci peuvent redéfinir les règles du jeu s’il n’y a pas de coopération et de coordination à tous les niveaux entre ceux qui sont réellement et potentiellement affectés par ces violations. L’observateur n’a pas besoin de réfléchir longtemps pour savoir qui tire les ficelles.

Les cerveaux semblent avoir abandonné la stratégie de la dissimulation pour celle de l’exposition calculée. En d’autres termes, les cerveaux affirment leur rôle et leur responsabilité pour élever les attentes et ne pas laisser les autres perdre du temps à rassembler des preuves de ce qu’ils ont planifié, financé et mis en œuvre sans faire face aux conséquences légales ou à la responsabilité.

C’est un jeu connu et répété. Ce qui est nouveau, c’est qu’il s’agit d’un effort calculé, principalement motivé par l’obtention de concessions de la part de multiples parties régionales et internationales.

Dans le cas de la crise au Yémen et de la question nucléaire iranienne, les choses ont progressé au point d’envoyer un message très important aux parties qui semblent prêtes à répondre de manière décisive aux menaces potentielles. Le message ici est spécifiquement dirigé vers Israël.

L’autre message qui peut être tiré de cette approche agressive est qu’il n’y a pas de voie vers un avenir sûr pour tous les peuples, pour toutes les nations de la région, sauf pour ceux qui continuent à consolider la sécurité et la paix, à promouvoir une culture de coexistence et à renoncer à la haine et au sectarisme.

Faux sont ceux qui pensent qu’ils peuvent frustrer les réalisations stratégiques des EAU et d’Israël dans la normalisation des relations bilatérales ou pousser ces parties à arrêter, geler ou abandonner cette direction afin d’écarter les menaces existantes et potentielles.

Et ce, pour la simple raison que la solution n’est pas de céder à ceux qui cherchent à éliminer l’atmosphère de coexistence, de paix et de stabilité. C’est le contraire. Résister à ce projet destructeur et malin pour consolider davantage la paix, renforcer la coopération et créer un terrain d’entente est la seule option stratégique pour tous les peuples de la région.

Il est insensé de laisser le destin des nations et des peuples entre les mains d’aventuriers, d’acteurs agressifs et imprudents, de sponsors et de financiers. Et les intérêts de la société et la réalisation des aspirations de millions de jeunes dans notre région resteront la boussole du véritable objectif d’un avenir meilleur pour tous, sans exception.


Moyenne des avis sur cet article :  1.29/5   (7 votes)




Réagissez à l'article

1 réactions à cet article    


  • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 21 février 2022 14:28

    Faux sont ceux qui pensent qu’ils peuvent frustrer les réalisations stratégiques des EAU et d’Israël 

    Vous reprendrez bien un peu de drones ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité