La métamorphose !
Deux heures et demi pour passer du président de gauche à celui des riches. Une véritable prouesse dans l'art machiavelliste de l'ancien secrétaire national du parti socialiste. Dans sa conférence de presse, François Hollande assume son retournement. Terminée début juillet sa trajectoire de gauche. Le peuple se contentera du carambar pour les smicards, de l'allocation de rentrée scolaire pour les concernés, du mariage pour tous concédé aux homosexuels, de la tranche fiscale à 75% sur la part dépassant le million d'euros qui ne frappera que quelques centaines de familles et la taxe sur les transactions financières déjà décidée par Sarkozy. Voilà pour les mesures progressistes du gouvernement Hollande 1. Les salariés et les retraités ne sauteront pas au plafond.
Le patronat, les banquiers, les spéculateurs ont été choyés. Durant tout son discours préliminaire, il n'y en avait que pour eux : TVA sociale revendiquée par Laurence Parisot, hausse de la CSG pour la protection sociale, baisse des cotisations sociales, subventions publiques pour aider les entreprises sans contrôle aucun, mise à disposition de main d'oeuvre gratuite par l'apprentissage, des reculs salariaux avec les emplois d'avenir et les contrats de génération, 60 milliards retirés au budget sociaux dont la moitié transférés aux entreprises sous forme d'aides financières publiques. Au nom de la compétitivité, de la concurrence, du patriotisme, le président se place en tête de la croisade austéritaire. Son credo : faire mieux que Sarkozy. Fillon et Copé ont du souci à se faire pour ne pas être débordés sur leur droite !
Le chef de l'Etat a poussé plus loin. Reniement sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, en retrait sur la démocratisation de la vie publique, il a réaffirmé sa soumission au gouvernement allemand qui reste sa boussole économico-politique. Au plan international, l'alignement sur la politique américaine l'aveugle et l'entraîne sur des pentes guerrières qui vont nous coûter financièrement, économiquement et politiquement. Quand à l'Europe qu'il nous promet, enfoncée dans le traité Sarkozy-Merkel, elle va désenchanter les peuples qui vont en souffrir.
Une longue conférence pour bousculer les idéaux socialistes dont il se réclamait avant l'élection et s'arrimer au libéralisme pas même social. Mieux que le SPD allemand, il n'organise pas de congrès pour évacuer ce qui restait de social démocrate. Il le met en oeuvre sans discussion avec une fermeté surprenante pour ceux qui le pensaient décontracté et rigolo. Combien de socialistes le découvrent et commencent à douter ?
Nombreux certainement. Les manifestations de ce 24 novembre le démontrent. Le scepticisme gagne du terrain. Pour la première fois, des fractions importantes des peuples européens manifestent au même moment contre les politiques d'austérité qui sont identiques et qui rétractent les économies en broyant les droits sociaux . Le besoin unitaire se renforce. Des fronts de gauche embryonnaires apparaissent dans d'autres États. La recherche de solutions en dehors de la financiarisation de l'économie se développe. Ce peut être la chance qu'il faut saisir. Ces luttes unitaires permettent le débat, éclairent les situations, favorisent les convergences. La demande politique grandit. Ouvrons grand le dialogue pluriel !
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