La mode des référenda indépendantistes risque de brouiller les cartes au Sahara marocain
Il faut reconnaître que par le jeu et la force d’une mondialisation à outrance le sens même de la démocratie a changé. Si bien que l’urne du vote où s’exprime la souveraineté populaire est devenue une sorte de roulette russe où l’on a 5 fois plus de chance de se flinguer la tête que de s’en sortir indemne.
Le Roi Mohammed VI inaugure le 8 février 2016 à Dakhla la barge de désalinisation d'eau de mer "Oued Massa"
La mode des référenda indépendantistes qui traverse actuellement le monde actuellement risque de démoder le plan d’autonomie au Sahara que Rabat, en brouillant les cartes dans cette partie du territoire marocain. Avec ce qui se passe au Kurdistan irakien et en Catalogne espagnole où deux référenda séparatistes ont été organisés illégalement et malgré les menaces du pouvoir central ou fédéral de Bagdad ou de Madrid sans oublier le Cameroun où une déclaration symbolique d’« indépendance » vis-à-vis de Yaoundé a été proclamée par la partie anglophone le week-end dernier- non sans violences d’ailleurs-non seulement le résultat d’un éventuel « référendum d’autodétermination » comme le clament le polisario et son mentor algérien serait connu d’avance mais le plan d’autonomie alternatif proposé par Rabat depuis 10 ans pour mettre fin d’une manière civilisée à un conflit artificiel hérité de la guerre froide risquerait de prendre un coup de vieux pour ne pas dur se transformer en bombe à retardement. Il faut reconnaître que par le jeu et la force d’une mondialisation à outrance le sens même de la démocratie a changé. Si bien que l’urne du vote où s’exprime la souveraineté populaire est devenue une sorte de roulette russe où l’on a 5 fois plus de chance de se flinguer la tête que de s’en sortir indemne. Et comment. Quand les jeunes qui constituent aujourd’hui la majorité des habitants du Sahara et aussi d’Afrique ne savent pas même ce qu’ils veulent et ne semblent guidés que par les flux d’une actualité mondiale virevoltante et à jet continu comment peut-on prévoir leur comportement une fois devant l’urne. « Dans le domaine de la politique, le momentum est l’élan qui pousse un candidat vers la victoire, parfois il se brise, parfois il est irrésistible… » http://www1.rfi.fr/actufr/articles/098/article_63104.asp Seulement, de nos jours, ce momentum, semble à tous les coup mener droit dans le mur. La jeunesse a tellement soif de liberté que pour elle est synonyme de « oui à l’indépendance ». Le besoin inné d’indépendance vis-à-vis des parents a fini par se confondre avec celui de l’indépendance de la mère-patrie. On est en pleine roulette russe et ça casse plus que ça passe.
Donc ce plan audacieux, pratique et généreux qui a été salué par plusieurs grandes nations occidentales et que Rabat a présenté officiellement un matin du 11 avril 2007 au Secrétaire général de l’ONU, M. Ban Ki-Moon à New-York sous le titre de « Initiative marocaine pour la négociation d’un statut d’autonomie pour la région du Sahara » risque de s’inscrire dans le court terme une fois accepté par les parties. Effectivement, personne ne peut dire quelle sera la réaction des habitants après deux, trois ou cinq ans dans un régime autonomiste élargie sous souveraineté marocaine. Des scénarii irresponsables et suicidaires à la Catalane pouvant surgir à tout moment. Avec la différence que contrairement à Madrid qui profite des richesses de la Catalogne Rabat fait profiter ses provinces sahariennes des richesses du Nord. Sans compter les dizaines de milliards de dollars que dépense l’Etat marocain chaque année en matériels militaires pour sécuriser les populations contre les agressions des mercenaires du polisario Rabat « a consacré dans le cadre de sa stratégie de développement socio-économique du Sahara, entre 1975 et 2011, un investissement public de plus de 90 milliards de dirhams (environ 9 milliards d’euros) », a appris le site Atlasinfo de source officielle. Dans son Discours Marche Verte du 6 novembre 2014, SM Mohammed VI a rappelé une vérité que seuls les ennemis du Maroc s’entêtent à ne pas vouloir entendre : le Maroc tire du Sahara 1/7e de ce qu’il y investit tout simplement parce qu’il investit d’abord dans l’homme et son bien-être. « Chacun sait dans quel état se trouvait le Sahara avant 1975. À ceux qui ignorent ou feignent d’ignorer la vérité, je livre ces quelques données : depuis la récupération de notre Sahara, pour chaque dirham des recettes de la région, le Maroc investit 7 dirhams dans son Sahara, dans le cadre de la solidarité entre ses régions et entre les enfants de la patrie unie. » Tout est dit. La solution alors ? Une réforme de la constitution marocaine qui rend illégitime à la mode espagnole toute velléité séparatiste même via référendum.
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