La mort d’Al Shukrijumah, celle d’une marionnette proprement escamotée

On l'avait presque oublié celui-là. Après Benny, soi-disant tué, emballé et jeté à l'eau vite fait (mal) fait, voici que réapparaît un autre vieux spectre. Un très vieux spectre, pourrait-on même dire. Car notre fameux Shukrijumah présenté hier comme tué par l'armée pakistanaise (sans photo de cadavre, bien sûr) n'est pas un inconnu, loin de là. Car l'homme fait partie d'une bien étrange histoire. Celle révélée par le congressiste douteux Curt Weldon, qui est aussi marchand d'armes a ces heures perdues, revendant des chars donnés gratis à un prix faramineux après un simple coup de peinture, et dont le neveu s'est tué dans une sombre opération de la CIA en pleine Afrique. Selon lui, en effet, en juin 2005 ; cinq ans après les faits qu'il décrit (des préparatifs de 2000), notre homme, complotiste des bombinettes nucléaires, fait une une intervention remarquée dans l'hémicycle. Il y décrit en effet avec forces détails crédibles une incroyable opération secrète appelée "Able Danger" par le FBI, qui aurait mené une enquête sur un groupuscule de terroristes sur le terriroire US, dans le secteur de Fort Lauderdale, dans le quartier d’Hollywood-Pines Boulevard. 

Weldon a de quoi dire en effet : il tient ses propos des aveux d'un dénommé Eric Kleinsmith, un major ancien major à la tête, avant février 2001 du Land Information Warfare Activity (ou LIWA). Un drôle de truc, que ce LIWA : c'est un centre d’analyses, qui tient à jour des fiches sur les suspects repérés par le FBI et croise leurs données à l'aide de puissants ordinateurs. Le LIWA avait bien bossé, durant les années précédentes, car il a emmagasiné la bagatelle de 2,5 terabytes de données (à l'époque, on le rappelle, les disque d'1 tera n'existaient même pas) sur un groupuscule assez particulier, qui comprend deux apprentis pilotes, Mohammed Atta et Marwan Alshehhi qui prennent alors des cours de pilotage chez Huffman Aviation. Un troisième larron servant d'agent recruteur et s'appellant Imran Mandhai, un quatrième Mohamed Al Mansoori, qui fera visiter le pays au trio. Les trois loustics se rendent souvent à un mosquée, celle d' Hijrah située à Miramar, qui tenue par Gulshair Shukrijumah, aux propos plutôt radicaux, car c'est plus pratique pour eux : elle est proche de leur habitation, et de leur lieu d’entraînement sur l’aéroport d’Opa-Locka. Gulshair a aussi un dossier épais du FBI sur sa tête, car avant de s'installer à Miramar, il officiait à la a mosquée Al-Farooq de Brooklyn, celle du "fameux" Sheik Aveugle, condamné en 1996. Gulshair Shukrijumah n'est autre que le père de notre décédé du jour...

Les 2,5 terabytes de données, comprenant des textes, extraits d'échanges de courriers, des adresses, des photos de surveillance en pagaille forment le dossier Able Danger (dont l'exégète est le Lt. Col. Anthony Shaffer), sur une possible menace terroriste sur le sol américain. Ce dossier colossal est une énigme véritable, car à ce moment là le FBI en est encore à des stylos et du papier, et les ordinateurs les plus puissants sont des PC386, incapables d'assimiler une telle masse de données, qui se trouve donc sur les bons vieux "mainframes" de l'agence, via les salles du LIWA. "au milieu d’une culture axée sur le papier, les ordinateurs de l’agence ont été si insuffisants que de nombreux agents, jusqu’à il y a quelques années, ne pouvait même pas envoyer ou recevoir d’e-mails, et avaient des difficulté à établir des liens vers d’autres bases de données.  Au lendemain du 11 septembre 2001, des agents de Floride ont dû envoyer des photographies des pirates de l’air par courrier express à Washington parce qu’ils ne pouvaient pas envoyer de pièces jointes aux e-mail"... note un observateur interne. Il a donc bien existé, selon Kurt Weldon, quelque part au LIWA, un dossier colossal sur la cellule de terroristes qui sera cité dans les attentats du 11 Septembre. Fureur des congressistes, qui se demandent où est bien passé ce dossier. Ce à quoi Weldon répond qu'il a été tout simplement... détruit. Surprise générale et fureur de deux édiles, Timothy J. Roemer et John F. Lehman, deux membres de la Commission sur les attentats cdu 11 Septembre, qui assurent n’avoir strictement rien su du dossier Able Danger ! Parlez donc d'enquêteurs, ou plutôt des obstructions diverses à leur enquête qui débouchera sur un pavé lénifiant... ils écriront ceci, sans même que ça fasse rire : selon eux, les "terroristes auraient pu bénéficier d"un réseau au sein même du territoire", mais dont "personne n'a réussi à retrouver la trace"... 

Selon beaucoup d'observateurs "Able Danger" avait fait le bon boulot, pourtant : selon les déclarations de lieutenant-colonel Anthony Shaffer et ceux de quatre autres témoins, Able Danger avait identifié deux des trois cellules d'Al-Qaïda actives dans les attaques du 9/11 ; la "cellule de Brooklyn » liée au "Blind Sheik" Omar Abdel-Rahman,comprenant le chef des attaques du 11 Septembre Mohamed, Atta et trois autres pirates de l'air sur les 19 de l'intrigue du 9/11." Un trop bon boulot, qui méritait d'être saboté, donc : "en décembre 2006, une enquête de seize mois par la commission du renseignement du Sénat américain a conclu qu'"Able Danger n'a pas identifié Mohamed Atta ou tout autre pirate de l'air 9/11, à aucun moment, avant le 11 Septembre 2001," et a rejeté d'autres affirmations qui ont alimenté les théories du complot sur le 9 / 11".  Pour du sabotage, c'était du sabotage en règle, mené essentiellement par e Pentagone, au point que même un membre des enquêteurs dénoncera cette attitude et ces pressions, sans hésiter : "le Comité judiciaire du Sénat d'enquêter avait d'abord tenté de questionner pour le Sénat en septembre 2005. Le Pentagone "a alors commandé à cinq témoins clés ne pas témoigner," a dit le sedond président du Comité judiciaire du Sénat, Arlen Specter. "Cela ressemble pour moi à ce qui peut être de l'obstruction sur les activités du comité," a déclaté Specter, au début de l'audience de son comité," indique Wikipedia. Faire obstruction à l'établissement d'une vérité toute simple à formuler : les services secrets US avaient les listes de tous les participants au 11 Septembre avant que l'évènement ne se produise. Et n'ont donc rien fait... ou pire, les ont aidés !

Même chose et même tarif pour Anthony Shaffer : "Le procureur Mark Zaid, Représentant le lieutenant-colonel Anthony Shaffer et quatre autres employés d'Able Danger à l'audience du Comité judiciaire du Sénat en Septembre 2005, a fait remarquer au Comité que ses clients avait été interdits par le Pentagone de témoigner à la commission. Il a également discuté de la décision de la Defense Intelligence Agency de suspendre l'autorisation de sécurité de lieutenant-colonel Shaffer, peu de temps après qu'il est devenu connu qu'il avait fourni des informations à la Commission 9/11 sur Able Danger. "Basé sur des années d'expérience, je peux dire catégoriquement que la base de la révocation était douteuse au mieux." pourra-t-on lire.... il y avait bien eu entrave à l'expression de la vérité !! Selon Shaffer, les écoutes de la NSA du téléphone satellite de Ben Laden avaient montré ses liens avec Khalid al-Mihdhar et Nawaf al-Hazmi, qu'il avait fait envoyer à Kuala Lumpur pour rencontrer les représentants locaux d'Al Qaida, et Khalid al-Mihdhar et Nawaf al-Hazmi (ici filmé à Dulles passant les sécurités), deux des pirates du 11 Septembre, tranquillement installés aux USA, avaient été suivis pendant deux années de suite dans tous leurs déplacements aux Etats-Unis appelant parfois au téléphone au Yemen, à Sanaa,... dans la maison où était alors installé Ben Laden !

Détruit sur ordre, en effet, reçu par le supérieur de l'informateur de Weldon (Eric Kleinsmith), un supérieur qui se nomme Tony Gentry, et qui n'est autre que le responsable de l’Army Intelligence and Security Command (AISC). Weldon précise dans son témoignage qu'en lui signifiant de tout faire disparaître, Gentry lui avait dit "n’oubliez pas de tout détruire, sinon vous irez en prison".... On remarquera que le total des documents qu'on lui avait demandé de jeter à la poubelle faisait le 1/4 de la totalité de la plus grande bibliothèque US d'alors, la Librairie du Congrès... Bref, on s'était passé de tout ce qui aurait dû mener logiquement à ce que les attentats ne se produisent pas. Certains évoquent pour le 11 Septembre une théorie du "laissez faire", un laissez faire appuyé par quelques réalisations techniques supplémentaires, l'équipe de pieds-nickelés armés de couteaux de plastique étant bien incapable d'effondrer à eux seuls des immeubles, comme on le sait !

Dans le dossier, le fils de l'imam provocateur Adnan Shukrijumah était apparu, avait indiqué Weldon ; mais dans un registre plutôt particulier : il avait en effet refusé de rejoindre les comploteurs, affirmaient les documents du dossier Able Danger. Il avait refusé, après les avoir cotôyés, et après, s'était discrètement éclipsé. Le FBI s'était bien rendu chez ses parents en 2002 (munis de ses stylos et de ses papiers, ?) mais c'était pour s'apercevoir que leur fils est "déjà parti"... "ailleurs", à savoir dans un autre pays. Il est parti s'installer au... Maroc, où s'est marié et a même fait entretemps un bébé, c'est ce qu'on apprendra aussi en 2002. Tous les documents d'Able Danger conduisent à une conclusion : les pieds-nickelés d'Al Qaida étaient suivis, fichés, la mosquée surveillée de près et servait d'attrape-terroristes en puissance, à l'évidence. Et Adnan Shukrijumah, qui avait refusé de s'associer aux fomenteurs de complot pour prendre la poudre d'escampette une fois le forfait effectué... jouait à coup sûr les informateurs, à n'en point douter. Il avait été expédié fissa à l'étranger, juste après la découverte du complot, à savoir le 11 Septembre même, et rien d'autre. Comme la famille de Ben Laden, seule autorisée à quitter le terriroire alors que tous les vols étaient interdits, pourrait-on préciser. De Shukrijumah, on n'entendra plus parler en tout cas pendant deux années. Et pas davantage du projet Able, remarquez. Aussi enterrré que le volumineux dossier qui lui avait donné son nom. Il faudra attendre la parution d'un livre pour que l'on entende à nouveau parler d'Adnan Shukrijumah. Et quel livre (ici les fausses représentations de l'intéressé fabriquées par le FBI pour qu'on puisse le reconnaître !!) !

Un homme bien en vue, Richard Clarke (il était alors" coordinateur national pour la sécurité, la protection des infrastructures et le contre-terrorisme dans le "Conseil de sécurité nationale des États-Unis", poste qu'il a occupé de 1998 à 2003), va ajouter de l'huile sur le feu dans on ouvrage en montrant lui aussi les façons dont toute enquête sur ses activistes a été sabotée, par tous lec moyens, les plus courant et le plus facile à utiliser pour bloquer les enquêtes étant l'absence de crédit pour le faire. "En travaillant avec l'OMB et les comptables de la CIA, nous vîmes que presque toutes les activités de l'Agence contre Al-Qaida étaient financées par les rallonges d'urgence. Dans leur base budgétaire, il n'y avait pratiquement rien pour cet effort. En 2000 et en 2001, il fut demandé à la CIA d'identifier certaines sommes, prévues pour des objectifs moins importants, afin qu'elles soient transférées vers la priorité absolue contrer Ben Laden. Réponse officielle : il était impossible de trouver de telles sommes, ce qui revenait à dire que tout ce que faisait la CIA était plus important que la lutte contre Al-Qaida". D'un côté pas d'argent, et de l'autre un danger pourtant bien identifié : " La réaction institutionnelle contrastait nettement avec l'obsession personnelle de George Tenet. Il lui arrivait souvent de m'appeler quand il recevait des rapports inquiétants sur les activités d'Al-Qaida. Devant les commissions du Congrès, il déclara qu'Al- Qaida était la principale menace pesant sur les Etats-Unis. Au Centre antiterroriste de la CIA, dirigé en 1997 par Cofer Black, la volonté de détruire Al- Qaida était également forte, si seulement la direction des opérations l'avait permis. Le jour où Black m'a appelé, en 1999, nous avons rapidement réuni le CSG et nous avons envoyé des avertissements aux ambassades américaines, aux bases militaires et aux dix-huit mille services de police aux Etats-Unis : Soyez prévenus, les terroristes d'Al-Qaida préparent peut-être des attentats pour le passage à l'an 2000. Alerte maximale face à toute activité suspecte. Puis nous avons attendu." Et rien ne s'est passé, comme on le sait en l'an 2000. Le millenium devait, selon les services secrets américains, être l'objet d'une attaque surprise ; en effet... mais ce sera un peu plus tard.. après que les services qui auraient pu l'empêcher aient été aiguillés ailleurs... ou que les documents accumulés sur les groupes susceptibles de passer à l'action soient subitement... détruits. Des enquêtes de longue haleine détruites, évaporées ! Depuis 1999, il y avait bien eu de quoi remplir les disques durs des filatures diverses et des photos des filatures, d'où les terabytes accumulés !

Clarke fera un autre aveu surprenant dans son livre passionnant (*) : Ben Laden, il y a longtemps qu'on avait repéré une de ses maisons d'hôte en afghanistan : "en septembre, les liaisons par satellite et autres questions techniques furent réglées et un premier Predator survola l'Afghanistan." Le Predator, qui précision importante n'est alors pas armé, il ne fait que photographier et filmer. Et lors d'une très étonnante sortie... filmer Ben Laden, au milieu d'un de ses camps d'entraînement à Kandahar. "Avec Roger Cressey, nous allions en Virginie admirer les images de Kandahar sur un écran vidéo géant. Les membres de la petite équipe présente n'en croyaient pas leurs yeux : ce qu'ils voyaient se passait au même instant de l'autre côté du globe. On ne voyait ça que dans les films d'espionnage. L'oiseau passa au-dessus d'un camp terroriste connu : une Land Rover se dirigeait vers la sortie."Suivez cette voiture", ordonna le chef de mission au « pilote » assis devant lui dans la salle, avant de se retourner vers Cressey et moi avec un large  : « J'ai toujours rêvé de dire ça. » Le pilote maintint à l'écran la Land Rover qui parcourut des places, des marchés, avant de traverser un tunnel. Elle s'arrêta enfin devant une villa où ses passagers entrèrent. « Eh bien, nous savons maintenant que cette villa a un lien avec Al-Qaida. » Bref, les américains, selon Richard Clarke savaient très bien où habitait Ben Laden en 2002... ils ne mettront "que" 9 ans pour le retrouver, alors. La faute aux crayons et aux gommes encore une fois, à coup sûr. Ou aux disques durs effacés ?

Pendant cinq ans, donc, rien sur Shukrijumah, jusqu'à la sortie d'un livre... dément. Il s'appelle "The Dunces of Doomsday " et il est écrit par Paul L.Williams (il avait écrit auparavant un autre livre "Day of Islam" et aussi ce genre de choses... plus que réactionnaire !!!), sorte d'illuminé d'extrême droite US, totalement islamophobe, qui écrit par exemple dans ce fameux livre précédent "Day of Islam" que "l'islam a amassé des armes nucléaires et souhaite rééquilibrer le monde avec la mort de quatre millions Américains - dont deux millions d’entre eux devraient être des enfants. L’Islam, note Williams, a défait l’Union soviétique en Afghanistan et les Etats-Unis en Somalie et au Liban". Comme sous titre, le premier livre portait le délicat "L’annihilation de l’Amérique et du monde occidental"... dans "Dunces of Doomsday ", comme par hasard, c'est justement notre fameux évaporé, Al-Shukrijumah qui est devenu le héros (malgré lui !) : un héros d'en genre particulier, car accusé de vouloir attaquer les USA avec une bombe atomique ! Tout cela, à partir d'une étrange histoire, que Williams avait tourné à sa façon : toute sa théorie tourne en effet autour d'un vol présumé de 80 kg d’uranium dans une université canadienne. Or au moment où son livre sort, Williams est "toujours actuellement poursuivi en justice par l’Université McMaster pour un montant de plus de 2 millions de dollars de préjudice, en raison de ses allégations comme quoi des terroristes islamistes ont réussi à voler 180 livres (80 kg) de matières nucléaires non spécifiées dans l’enceinte du réacteur nucléaire de McMaster (ici à droite).  L’Université a obtenu des excuses de l’éditeur aussi de "Dunces of Doomsday", WND Books/Cumberland House Publishing) , qui affirment désormais que les déclarations faites dans le livre de Williams au sujet du vol sont "sans fondement dans la réalité." Williams lui-même restant sur ses positions," avais-je écrit ici-même en septembre 2010. Bien entendu, aucune matière fissile n'avait été volée, et notre anti-héros bien incapable de créer à partir de rien une bombe atomique, qui plus est miniature... Bref, Williams avait... tout inventé !!!

Or la théorie de Williams sur une "bombinette" capable de tenir dans une valise, ce que tout le monde aujourd'hui encore trouve infaisable, c'est aussi celle dont Weldon avait déjà fait la "démonstration" le 24 janvier 2000, à partir d'une maquette grossière destinée à marquer le public : en créant une grande peur... le meilleur moyen pour lui de voir ses propres commandes d'armes augmenter !!! L'auteur incriminant subitement Shukrijumah de vouloir apporter sur le sol américain un holocauste nucléaire : "Williams raconte que lorsque les États-Unis ont envahi l’Irak un leader religieux islamique au nom des religieux wahhabites d’Arabie Saoudite a émis une fatwa autorisant Al-Qaïda à lancer des bombes atomiques sur les villes américaines. Oussama ben Laden a ciblé six villes américaines pour un holocauste nucléaire simultané. Même si cela avait marché à moitié, les États-Unis auraient été à ses genoux"... le délire complet !!! Car tout était signé Williams, qui, dans son livre avait effectivement écrit "qu'après le succès de 9/11, Adnan el-Shukrijumah avait reçu son ordre pour servir en tant que commandant sur le terrain pour la prochaine attaque sur le sol américain - le soi-disant Hiroshima américain. En préparation pour la mission, il avait été envoyé à l'Université McMaster à Hamilton, dans l'Ontario, un centre de 5 mégawatts qui abritait un recherche été envoyé à l'Université McMaster à Hamilton, en Ontario, un centre fivemegawatt qui abritait un réacteur de recherche nucléaire, avec ses camarades d'al-Qaïda, les agents Anas al-Liby, Jaber A. Elbaneh et Amer el-Maati"... ce qui était pur baratin, el-Shukrijumah étant alors au Maroc ! "À l'Université McMaster, où les agents d'Al-Qaïda avaient pu s'être enregistrés sous des noms fictifs, Shukrijumah et les amis n'ont pas tardé à avoir accès au réacteur nucléaire et à voler plus de 180 livres de matières nucléaires pour la création de bombes radiologiques "... ce qui est tout aussi faux l'accès au réacteur étant l'un des plus surveillés et les plus contrôlés des Etats-Unis (et aucune matière fissile n'avait été déclarée disparue !!).

C'était y aller avec le dos de la cuillère, mais l'auteur de l'ouvrage est un ... spécialiste du genre : on retrouvera comme par hasard que c'était lui en effet qui était derrière l’article qui avait fait le tour du net sur les "mariages pédophiles de masse ayant eu lieu dans la bande de Gaza (**)", intitulé "le Hamas est l’hôte de la pédophilie", qui a en effet été publié en premier sur le site Web de Williams, "thelastcrusade.org" le 7 août 2009, et a généré près de 500 commentaires de lecteurs. Il a été réédité dans Frontpage Magazine, la publication en ligne de l’activiste conservateur David Horowitz (lui-même passé de la gauche à l’extrême droite !). L'article, infect, avait été repris par tous les islamophobes de la Terre, et ici, chez Agoravox, avait bien entendu était promu par le défenseur inconditionnel d'israël surnommé.. ; Jacob (et plus de 50 pseudonymes dans le site !).

On était donc parti pour broder autour du personnage dont on savait peu de choses, vu que son dossier avait été broyé. Un journal américain répandra ainsi la rumeur de sa présence au... Mexique : "un fonctionnaire a déclaré récemment que Shukrijumah a été vu au Mexique et était plus tôt était au Canada près d'une université où il y a un réacteur nucléaire, conduisant à la crainte qu'il chercherait des matières radioactives pour une bombe radiologique" (c'est en fait toujours la thèse formulée par Paul L.Williams qui en prime d'être un menteur patenté, s'adressait souvent à des journaux en annonçant être "un agent du renseignement", ce qu'ils gobaient, hélas !!! "Le journal mexicain Proceso, citant des responsables mexicains, avait plus tôt rapporté que le mois dernier, Shukrijumah avait été recherché dans le nord du Mexique après avoir été suivi à Sonora en août" pourra-t-on lire également (l'information provenant encore une fois des USA, et sans avoir été vérifiée !!! D'autres vont s'y mettre, tel le directeur de la CIA par intérim John McLaughlin "qui a affirmé à une audience du Sénat le mois dernier que dans la capacité d'Al-Qaïda de garder ses opérations secrètes "STI" (comme on le surnomme désormais) est " une « arme stratégique. M. McLaughlin a déclaré au Comité des services armés du Sénat que le groupe offrait des "compartiments secrets à une poignée de personnes dans une grotte quelque part. C'est très bien documenté dans le rapport 9/11, comme quoi peu de gens étaient au courant,"  dit-il le 17 août, sans sourire non plus (qu'est ce que cette histoire de "grotte" revenait faire-là ?  "Ils utilisent le secret comme une arme stratégique. C'est une arme stratégique pour eux, car il travaillent de façon asymétrique contre eux nous ne gardont pas assez nos secrets" : en somme, on nage dans le flou le plus complet, et celui qu l'on appelle désormais "STI" est devenu le même faire-valoir à des équipes complètement stériles dans leurs recherches, pour justifier l'argent qu'on leur donne. En somme, un fantôme bien pratique ! " L'un des principaux succès des services secrets a été l'arrestation en Juin de Musaad Aruchi, qui a été capturé à Karachi. Aruchi était un membre éminent d'Al-Qaïda qui a fourni des informations qui ont conduit à d'autres arrestations clés quelques semaines après. L'arrestation d'Aruchi, un neveu de Khalid Cheikh Mohammed, auteur du 11 Septembre, par les États-Unis et des responsables du renseignement et de l'information de sécurité pakistanaises ont conduit à des arrestations, notamment d'Ahmed Khalfan Ghailani dun tanzanien reliés par le renseignement américain aux attentats d'août 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Avec Ghailani, les autorités américaines et pakistanaises ont également arrêté un autre membre d'Al-Qaïda, Muhammad Naeem Noor Khan, un Pakistanais, arrêté à Lahore le 13 Juillet (2004)" ajoute encore un John McLaughlin très en verve de confidences au Congrès . Celui-là nous intéresse davantage, car on trouve avec lui un ordinateur "avec plein de renseignements sur Al-Qaida, un véritable trésor". Comme par hasard, dans son ordinateur, on retrouve de possibles "cibles" pour des attentats aux USA : le batîment du Stock Exchange et de Citigroup à New York City, le bulding du Prudential à Newark, celui de l'International Monetary Fund (Le FMI !) et de la World Bank à Washington. Or ce sont exactement les cibles sorties du dossier de l'enquête sur le 11 Septembre !!! Une étude détaillée d'Heatrhrow figurerait aussi dans son PC. Selon les pakistanais, une fois arrêté, se montrera très coopératif en devenant un agent double, finira par avouer l'ISI...

Mais le mal était fait : voilà Shukrijumah, portion jetée à la poubelle d'Able Danger devenu pestiféré, accusé de vouloir bombarder les Etats-Unis à coup de bombe nucléaire, et d'avoir été aperçu partout dans le monde, ou presque, dans un remarquable don d'ubiquité. On a fabriqué l'image de Ben Laden de la même façon, et "STI" met ses pas dans ses traces, ou plutôt on affirme qu'il fait ainsi... sans jamais apporter la moindre preuve de ses prétendus actes. On l'accusera aussi d'avoir été derrière les attentats de Londres (la BBC abonde toujours dans ce sens à l'annonce de son décès !), et trois années encore après l'ouvrage on lui ajoutera une couche supplémentaire avec un autre article infect, pondu  Le 11 septembre 2009, (ce n'est pas un hasard) affirmant que "le comploteur de l’hiroshima américain" (c'est ainsi qu'il est présenté d’emblée !) est "en fuite à nouveau, muni d’un passeport des émirats". Or, si on regarde la source de ce ragot, ce n’est autre que l’ineffable Gerald Posner, le journaliste convaincu à plusieurs reprises de plagiat et de tromperie manifeste, soupçonné depuis longtemps d’être carrément à la solde de la CIA. Celui plus intéressé par se faire refaire le visage que d’apporter une information fiable, avais-je dis de lui, ce que je maintiens, bien sûr. 

Et comme ça ne semblait pas suffire encore, le revoilà... inculpé en effet en 2009, à la suite de la découverte d'un prétendu attentat kamikaze projeté contre le métro de New-York, auquel on ajoute ceux de Londres, tant qu'à faire."Shukrijumah a été inculpé dans le District Est de New York en juillet 2010 pour son rôle présumé dans un complot terroriste visant à attaquer des cibles aux États-Unis et le Royaume-Uni. Les charges révèlent que le complot contre le système de métro de New York, à découvert en septembre 2009, a été dirigé par la haute direction d'Al-Qaïda au Pakistan et a été aussi directement liée à Al-Qaïda au Pakistan en utilisant des agents occidentaux pour attaquer une cible aux États-Unis. On pense que Shukrijumah pourrait avoir été l'un des leaders du programme des opérations extérieures d'Al-Qaïda " : surprenante inculpation reposant sur du vent ("présumé" revient deux fois dans l'acte d'accusation, tant aucune preuve n'avait été trouvée expressément contre lui). Le jour même il figurait sur la liste du FB des "terroriste les plus recherchés"... le FBI le décrivant alors comme "le chef des opérations globale d'al-Qaïda, un poste occupé par le cerveau présumé des attentats du 9/11, Khalid Cheikh Mohammed."... on lui repeignant à nouveau la fiche, en ajoutant qu'il aurait été "derrière la préparation d'attentats d'Al-Qaïda au Panama, en Norvège et au Royaume-Uni". Ne manquait que la planète mars, à cette liste, ou à faire échouer les projets de la NASA, qui sait... pour ajouter une cerise sur le gâteau, on fait dire aussi à l'incroyable Zubeidah, devenu demi-fou, que "STI" est bien dans le coup en effet. Le même Zubeidah sera plus tard blanchi d'appartenir à Al-Qaida, d'avoir témoigné sous la torture et de ne rien avoir eu affaire avec le groupe dont on l'accusait de faire partie. Mais cela, on l'a à nouveau oublié, semble-t-il aujourd'hui !!! Zubeidah, annoncé alors dans les interrogatoires du FBI comme "le sergent recruteur de Ben Laden, qui réside au Pakistan"... Bref, en 2004, on savait par deux sources (Zubeidah et Muhammad Naeem Noor Khan, qui était passé à table, l'autre étant passé à tabac) que Ben Laden était bien au Pakistan. Ce qui n'empêchera pas Gerorges W ;Bush d'affirmer qu'à la même époque il n'avait aucune idée sur où il pouvait être ou se cacher (et qu'il n'en avait rien à cirer !) ... ce qu'il fera à nouveau en 2006. Cinq ans avant sa "découverte"...

Mais le détail même de l'annonce de sa mort supposée, nous renseigne sur ce qu'elle est censée signifier : "la mort met également l'honneur de retour sur la moitié occidentale du Sud-Waziristan, le premier sanctuaire au Pakistan militant al-Qaïda lorsque des groupes talibans et fuyant les bombardements américains en octobre 2001 ont trouvé refuge. L'assassinat de Shukrijumah dans un raid de l'armée dans cette région montre qu'elle est maintenant utilisée comme repaire par des militants fuyant l'offensive militaire au Nord-Waziristan"  : en somme, l'armée pakistanaise, en manque de résultats dans la région rappelle une mort "cruciale" pour pouvoir dire aux américains "voyez bien qu'on s'occupe de cette région"... un nettoyage très certainement soumis en résultats à la signature ou non de nouveaux contrats d'armement avec les USA (les pakistanais annonçant pouvoir acheter chinois, au cas où le tarif ne baisserait pas.)...Bref, le fameux Shukrijumah ("STI"), devenu la bête noire du faucon John Ashchroft, capable de suivre n'importe quelle chimère, aux temps de G.W.Bush, vient d'être habilement ... retiré du circuit. Par les pakistanais, dit-on. Rien n'est moins sûr. Disons que l'informateur principal qui aurait pu empêcher le 11 Septembre vient de prendre une retraite définitive et forcée. D'autres appellent ça une "extraction" de la vie publique (ou une soustraction ?). Exactement comme son illustre prédécesseur, aussi fabriqué que la créature de Frankenstein (***), les boulons en moins. Treize ans après, les bobards entretenus depuis 15 ans sont toujours de mise, sur la question. 

(*) "Contre tous les ennemis, au cœur de la guerre américaine contre le terrorisme".

(**) "En effet, les petites filles prises en photo au bras des futurs mariés ne sont pas les futures épouses, mais beaucoup plus simplement des... demoiselles d’honneurs, les mariées étant elles tenues à l’écart de la cérémonie. Tim Marshall, journaliste à Sky News, a assisté à une de ces cérémonies. Dans un article intitulé "Islamophobia. Ignorance Or Propaganda ?", il explique via son blog : "la fête concerne 450 jeunes mariés agés de 18 à 28 ans, les futures épouses sont ailleurs, certaines parmi les 5000 invités. Les fiancés tiennent par la main des cousines ou des nièces agées de 3 à 8 ans environ, habillées en robes de mariées. Ils montent sur la scène, les acclamations et la musique s’intensifient. Les petites filles s’amusent comme jamais, puis, lassées au bout d’un moment, descendent de la piste de danse et se mettent à jouer entre elles."

(***) pour les autres épisodes, changez de chiffre final :

 http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ben-laden-la-fabrication-complete-70031

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ben-laden-la-fabrication-complete-68312

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ben-laden-la-fabrication-complete-68428

on peut relire aussi :

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/c-est-la-rentree-le-ben-laden-79982

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-cinquieme-colonne-du-11-88228