La mythologie du COVID
Cette crise du COVID-19 est vraiment unique en son genre et risque de marquer l’histoire de ce 21ème siècle.
Les débats et réactions qu’elle suscite sont le théâtre de vives controverses, pourtant s’agissant de questions médicales ou scientifiques il devrait être facilement possible de mettre tout le monde d’accord.
Comment est-il possible qu'il y ait des pro-confinement, des pro-masques, des pro-vaccins et inversement ?! Pour essayer d'analyser cela permettez-moi d'évoquer un tout autre sujet...
L'état de la métaphysique
Fut un temps maintenant fort éloigné, les services religieux rassemblaient nombre de fidèles, tout bon croyant devait attester de sa présence et donc de sa foi. Les églises sont maintenant presque toutes désertées. Une majorité de Français se déclarent agnostiques, une autre partie se dit croyants mais déclare ne pas être pratiquants du tout. Reste une minorité numérique qui elle se dit croyante et pratiquante à divers degrés.
On pourrait m'objecter et j'en serai d'accord que fréquenter une église (ou le lieu de culte de votre choix ou confession) ne témoigne pas forcément de votre niveau de spiritualité.
Néanmoins la faible pratique témoigne que les considérations métaphysiques sont beaucoup moins visibles et prégnantes dans notre société moderne. Tout ce qui touche à la mort et l'éphémère de l'existence est masqué dans notre société ; la mort est vue comme un accident de la vie, sans questionnement particulier.
L'angoisse de mort
Nous sommes ainsi faits en tant qu'être conscients et avons donc le privilège de pouvoir envisager notre mort. Cette faculté de l'être humain pourrait être aussi vue comme une malédiction, car envisager sa propre fin ou le néant dépasse la limite du concevable ou du supportable pour l'esprit humain.
L'homme a donc développé depuis longtemps des stratégies d'évitement ou de déni pour se permettre de vivre dans l'illusion que l'inéluctable fin de notre être ne va pas subvenir. Dans beaucoup de religions la mort n'est donc pas l'absence de vie mais un point de passage vers une autre forme vie. La néantisation est évitée et l'angoisse de mort peut être ainsi diminuée...
Mais même si nous ne voulons pas penser à la mort il arrive que la mort s’impose à nous et revienne au premier plan. Ce qui arrive lors d’une hospitalisation, du décès d'un proche, ou d’une épidémie.
Les épidémies
Envisager sa souffrance personnelle ou celle des êtres qui nous sont chers est génératrice d'angoisse et comme nous sommes des êtres empathiques la mort de personnes en dehors de notre cercle affectif nous touche également.
Un grand nombre de personnes meurent chaque année, c’est mécanique. Et parmi ces décès une majorité est due à des pathologies qui font bien plus de dégâts que ce COVID-19 ; d’un point de vue statistique on devrait redouter bien d’autres choses que ce virus.
Mais la différence notable entre une maladie et une épidémie c’est la notion de menace. La contagiosité créé une menace potentielle et c’est cette menace qui est mobilisatrices auprès des populations avec un impact psychologique très fort.
Cette menace « invisible » génère une inquiétude importante sinon une angoisse. Concernant le COVID-19 cette angoisse s’est vue décuplée par la question des contaminateurs dits asymptomatiques, c’est de mon point de vue le détonateur de cette psychose collective qui a su jouer sur tous les phantasmes.
Une èpoque technologique ?!
Nous sommes dans une ère technologique et chaque jour il y a lieu de s'émerveiller des progrès réalisés. Le niveau éducatif est élevé dans de nombreux pays, les moyens de s'informer et de se cultiver n'ont jamais été aussi nombreux.
De même les progrès de la médecine moderne ont été très importants et l'espérance de vie a grandement augmentée. Nous pourrions donc tout à fait être dans une époque scientiste à 100%.
Pourtant les mythes, croyances et superstitions sont toujours présents dans nos sociétés et en imprègnent beaucoup d'aspects. L'imaginaire collectif est riche et impressionnable, nous sommes toujours réceptifs aux mythologies de fin du monde ou de pandémies.
Et de ce point de vue l'impact exceptionnel de cette pandémie dans les esprits et les comportements défraye la chronique. Et puisque chronique il y a permettez moi d'en dresser les contours d'une façon particulière...
Le roman de la pandémie
Celle-ci commence par l'augure d'un cataclysme. Selon la pythie Ferguson, l'épidémie chinoise va prendre une ampleur sans précédent, il prophétise un demi-millions de morts en France, idem en UK, des vagues à répétition venant faucher les populations.
S'agissant par le biais d'une épidémie de rien de moins qu'une colère divine rien ne peut être fait pour enrayer cette épidémie. La seule solution s'enfermer chez soi et attendre que le courroux céleste s'apaise.
Une prophétie confirmée par le Cardinal Tedros de l'OMS qui nous promet une des pire pandémies que l'on ait vu. Là aussi confirmation que nous sommes désarmés face à ce fléau, il faut donc bien se calfeutrer chez soi et prier pour que cela s'améliore.
Notre clergé français est bien conscient de l'ampleur de la catastrophe et ni une ni deux le cardinal Macron décide qu'effectivement les bonnes vieilles recettes ayant fait leur preuve on confinera la population car nous sommes incapables de résister à ce fléau.
Dans son homélie télévisuelle le cardinal Macron nous le confirme : c'est la guerre. Pas une guerre militaire mais une guerre sainte contre le virus où le triomphe viendra de la bonne acceptation par la population des mesures imposées, mesures imposées cela va sans dire pour notre salut.
Le sermon porte ses fruits et comme un seul homme chacun se plie à la séquestration volontaire, puis aux mesures suivantes. Les gestes barrière et surtout le masque vont devenir le symbole de la soumission à la profession de foi gouvernementale.
Et s'agissant d'une profession de foi il est inutile d'aller chercher des explications scientifiques ou des raisonnements logiques. Le bon croyant doit accepter le dogme et la liturgie qui l'accompagne sans barguigner.
Les prélats vont se succéder pour nous délivrer le saint message, il faut respecter le dogme. Ne pas le faire vous exposera à la réprobation générale, vous soumettra à une amende et fera peser sur vous la culpabilité des décès. Car oui la foi ne peut se permettre l'existence d'hérétiques en tout genres qui se doivent d'être éradiqués.
Donc la contrainte sera appliquée par le gouvernement mais aussi par les croyants qui fustigeront ceux qui aurait l'inconscience crasse d'aller faire un footing en plein confinement ou qui auraient l'audace de sortir de chez eux sans un motif totalement impérieux ou non masqués.
La foi se doit d'être totale et nul ne peut y échapper.
Le clergé a dépêché l'abbé Salomon pour nous inciter chaque soir à nous recueillir à 19h lors d'une messe ; il y rappelle le nombre de patients infectés ou décédés, grâce lui soit rendue. Cela permet à chaque croyant de garder quotidiennement à l'esprit la punition divine qui telle une épée de Damoclès menace chacun d'entre nous.
De même dans les transports sont diffusés des mantras sur les gestes barrières, dans les magasins aussi. Sur tous les médias on peut entendre en boucle les recommandations divines et les ravages de cette pandémie en continu.
Nul croyant ne peut rester dans l'ignorance.
On nous l'a révélé cette pandémie est potentiellement mortelle, extrêmement contagieuse et sans remède. Le châtiment étant divin le remède ne peut pas être ordinairement humain, il nous faudra le médicament miracle.
On nous a signalé des apostats qui prétendraient posséder des traitements ou potions efficaces. Méfions nous des faux prophètes, le remède miracle sera désigné par la sainte autorité, nul autre ne sera autorisé à le délivrer. Tout le reste n'étant que vile sorcellerie, il faudra se méfier de ceux qui promettent une guérison et qui concoctent des philtres délétères.
Promettre le paradis de la guérison n'est hélas pas toujours suffisant pour remettre chacun dans le droit chemin. Il est parfois nécessaire de révéler les remugles infernaux pour dissuader les hérétiques. La pandémie sera donc multiforme, ses propriétés évolueront sans cesse telle une hydre dont il serait inutile de couper l'une des têtes.
Mais cet entité infernale sera aussi accompagnée de démons, on nous l'a révélé, ils existent ! Tel le super-contaminateur, cet être démoniaque dont la méphitique présence suffit à corrompre tous ceux qui l'entourent. Ces démons pervertissent les personnes de peu de foi ; ces imprudents, infectés par le mal mais asymptomatiques viendront contaminer vos proches et vos familles, semant la peine et la désolation.
Le cardinal Véran nous l'a dit : le masque ne sert à rien, il est même nocif, le porter est réservé aux soignants qui en manquent cruellement. Quelques mois plus tard changement de dogme, le cardinal nous confirme que le masque est finalement un élément indispensable à la liturgie. On doit le porter dans les transports, puis des endroits clos, puis dehors s'il y a du monde et puis finalement partout.
Nous avons entendu quelques troubles parmi nos fidèles croyants mais nous tenons à les rassurer... Il leur faut savoir que la lumière divine mets parfois du temps à nous éclairer et le message divin n'est pas toujours accessible à tous. Le dogme évolue parce que nos saints représentants reçoivent les instructions divines selon les volontés du très haut qui sont impénétrables.
N'y aurait-il aucun espoir ? Serions-nous tous condamnés à être infectés ?! Non l’archevêque Gates nous l'a dit, nos péchés seront lavés et nous pourrons bientôt recevoir la sainte hostie qui nous débarrassera du mal. Ce bienfaiteur nous l'a assuré il n'aura de cesse que soit trouvé le remède. Prions pour qu'il nous procure ce miraculeux procédé au plus vite !
L’archevêque Gates s'est également attelé à un problème vital, comment différentier le mécréant du bon croyant... Nous l'avons vu l'hérétique peut se dissimuler parmi nous et apporter le mal, même à son insu. La réponse lui est apparue alors qu'un rayon de lumière vespérale frappait son écran. Une marque sera le symbole de la libération de ce fléau et chaque croyant sera marqué du sceau de sa foi infaillible et de sa parfaite santé.
La sainte hostie imprimera donc la marque divine à tous les serviteurs de la foi.
Le clergé est tout à fait conscient des importants efforts demandés aux croyants mais méfions nous du relâchement qui est insidieux et pervers. Des vagues ne cesseront de nous submerger et seuls ceux qui n'auront pas failli dans leur foi et qui auront obéi aux saints commandements seront épargnés. Méfiez-vous des hérétiques qui par leur comportement et leur verbe veulent vous détourner de l'extirpation du mal.
Épilogue
J’espère que l’on me pardonnera le style particulier de mon mini-roman qui n'est là que comme démonstration que l'on aura pas lésiné sur l'amplification des peurs, l'utilisation d'éléments de langage et l'exploitation d'une symbologie douteuse.
Alors certes, il n'y a pas d'église ni de clergé du COVID-19 mais il y a bien des croyants et en nombre !
Une croyance qui se base sur un principe de confiance, confiance dans l'OMS qui représente l'instance de santé suprême et confiance dans le gouvernement. Nous sommes en effet éduqués dans la soumission à l'autorité qui est vue par définition comme protectrice et bienveillante. De même le comité spécial dit scientifique est lui aussi vu comme protecteur et compétent puisque scientifique.
Dans la réalité l'agenda de ces entités n'est pas celui qu'on croit et les intérêts défendus ne sont pas ceux du citoyen ni de sa santé.
Pour les peurs c'est assez facile, les pandémies ont laissé des traces dans l'histoire et dans l'imaginaire commun. On a donc convié à la fête les pandémies les plus meurtrières de l'histoire même si nous ne sommes plus dans des époques comparables ; mais peu importe, cela créé un choc mobilisateur dans la population.
Pour les éléments de langage là aussi on a joué sur des déformations et des exagérations ; les porteurs du virus sont des infectés, on fait la guerre au virus, les médicaments doivent être miracle et ainsi de suite...
Vient ensuite le conseil scientifique dont les positions aberrantes ne sont défendues par aucune étude sérieuse, conseil qui aura passé son temps à échafauder des scénarios catastrophe et dont les substantifs les plus utilisés sont "on redoute" et "on craint". La peur n'a rien de médical, ni de scientifique ! Surtout quand les prévisions sont fausses, les pronostics à côté de la plaque, les mesures hautement symboliques mais totalement inefficaces et surtout délétères.
Tout cet attirail fait partie comme beaucoup l'on souligné d'une doxa qui essaie d'enfermer les citoyens dans des mécanismes de peur en jouant sur la crédulité des individus. Plus des citoyens donc mais des croyants du COVID-19 empêtrés dans une thanatophobie et un délire hypocondriaque.
Ce qui n’a rien d’étonnant vu le niveau de matraquage médiatique, en résulte un effet de psychose collective qui aura sans doute dépassé les plus fols espoirs de nos dirigeants mondiaux.
Le but recherché est simple : maintenir l’individu dans un état de stress ou d’angoisse profonde, état dans lequel seul un processus de décision rapide est activé sans aucune réflexion de fond. Pour que l’individu ne puisse jamais passer à un stade de réflexion supérieur il suffit de maintenir une dose quotidienne d’angoisse pour maintenir son état quasi indéfiniment.
Ce qui explique d’abord la fréquence de l’information mais aussi sa variété. Car s’habituer à la menace peut amener à réfléchir, pour y remédier il suffit de faire des annonces périodiques qui vont relancer la peur. Par exemple, les contaminateurs asymptomatiques, les super-contaminateurs, des atteintes chez les enfants, des séquelles gravissimes, des rebonds, des clusters, des vagues, etc...
Face à un pareil arsenal il est bien difficile de faire émerger des principes et réalités de bons sens ! Car cela suppose que votre interlocuteur puisse sortir de son angoisse et de l'effet de sidération. Il faut aussi qu'il puisse passer outre le martelage de l'information qu'il a subi et enfin accepter l'idée d'avoir été floué et abusé de façon grossière.
Chers croyants du COVID-19, ce bien modeste article vous est dédié. Je vous implore de faire appel à votre logique et à des raisonnements qui s'appuient sur des bases scientifiques. Coupez la perfusion des informations et essayez de vous poser pour réfléchir à votre rythme. Raisonnez, cherchez, documentez-vous et bientôt vous pourrez de nouveau exercer votre discernement et vos facultés.
Sachez-le, de la mythification à la mystification il n'y a qu'un pas et plus que jamais méfiez vous des faux prophètes et des bonimenteurs qui sont légions. Ne croyez pas gratuitement ceux qui vous vendent des pseudo consensus scientifiques ou qui vous imposent des mesures absurdes et dangereuses.
Repoussez les phantasmes et la peur qui vous est instillée pour examiner calmement et avec bon sens les solutions simples et les traitements déjà existants qui fonctionnent parfaitement. Adoptez un nouvel état d'esprit plus apaisé et sans angoisse aucune qui vous ramènera sur le chemin de la sérénité.
Ce bon chemin qui soyez-en sûr ne saura jamais remettre en cause vos libertés fondamentales ni vos droits constitutionnels, qui à aucun moment ne vous dépossédera de la libre gestion de votre santé.
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