La (non) loi sur la transition énergétique
Vous allez voir ce que vous allez voir ! Telle était la rengaine claironnée par un exécutif aux abois depuis son arrivée au pouvoir en mai 2012. Le projet de loi sur la transition énergétique devait être une des grandes réussites du quinquennat de Hollande. Ces dernières semaines ressemblent à un enterrement de première classe pour un texte qui n’aura jamais eu sa chance !

Dieu sait qu’il a été difficile de ne pas revenir au clavier pour livrer mes premières impressions à la suite de la présentation du projet de loi sur la transition énergétique le 18 juin. Le texte était attendu depuis des mois et l’attente presque insoutenable. La montée en pression s’est conclue par une désillusion bien grande. Aussi grande que les enjeux liés à ce projet de loi. La première vague de déception étant passée, il est temps de faire le bilan d’un texte né sous de mauvais auspices.
Derrière les personnes, un problème de ligne politique
La lutte pour la préservation de l’environnement, le combat en faveur du développement durable, l’entrée dans une ère d’utilisation optimale des ressources naturelles… Les ambitions étaient grandes lorsque le Parti socialiste chassait la présidence de la République et les postes de députés. Plus de deux ans après, les choses sont devenues un peu plus compliquées et le projet de loi sur la transition énergétique n’est plus qu’une coquille presque vide.
Il aura fallu pas moins de quatre ministres de l’Ecologie et deux années de travail pour enfin aboutir à un résultat palpable. Attention, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, mais le pouvoir pourra au moins s’en laver les mains. Le contrat a été rempli (une loi va voir le jour) et plus important encore, tout cela s’est fait dans le cadre d’un dialogue cher à François Hollande et Ségolène Royal. Les apparences sont à peu près préservées, mais sur le fond, les comptes n’y sont pas.
80 points, qui doivent encore être détaillés – quand aurons-nous enfin un texte définitif ? – et des pans entiers de la transition énergétique complètement laissés de côté. Si la rénovation énergétique des bâtiments est bien prise en compte, les incitations pour le faire sont plutôt minces. Les gens n’ont plus d’argent, comment engager des travaux aux coûts conséquents ? Un peu de jugeote ne ferait pas de mal ! Mais non, l’idéologie et le paraître sont plus importants que tout.
Beaucoup de « on veut » pour peu de moyens
On affiche en grand des chiffres bien sympathiques pour le quidam (réduction de 30 % de la consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030, réduction des émissions de gaz à effet de serre de 40 % en 2030…) sans se donner les moyens d’atteindre ces nobles objectifs. La question des moyens quant à la réduction du nucléaire est balayée d’un revers de la main alors que l’apologie de la voiture électrique frise l’hystérie. Ségolène Royal veut être associée à la voiture électrique pour que son nom reste gravé dans le marbre. Les véhicules électriques sont-ils vraiment la solution… ?
Les compteurs intelligents qui sont pourtant un axe central de la transition énergétique n’ont pas le droit à la lumière de la loi. Relégués dans les cartons du projet de loi, ils ont pourtant prouvé leur efficacité en matière de bonne gestion de l’énergie. Alors certes, les lois ne sont pas l’alpha et l’oméga des réalisations concrètes. Heureusement, les citoyens et les entreprises jouent un rôle moteur dans les évolutions positives en matière d’écologie. Les impulsions de l’Etat sont appréciables et nécessaires, le reste est du ressort des citoyens. Notre responsabilité et notre avenir sont en jeu ! Prenons les clés du camion écologique et dépassons les textes mal faits et irréalisables en bien des points !
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