La NSA s’occupe de tout
Pour avoir révélé – que les services d'espionnage espionnent – ce que tout le monde savait sauf les citoyens toujours trop confiants, un idéaliste étasunien s'est mis dans une situation impossible. Par la même occasion, il a obligé José Manuel Barroso, le président de la CE à risquer les prochaines fonctions espérées à l'ONU en comparant la NSA à la police politique d'un pays totalitaire : « Nous savons ce qui arrive quand l’État utilise ses pouvoirs pour s'introduire dans la vie des gens ». Alors qu'il a besoin de l'appui des États-Unis.
Certes, il y a de quoi être indigné de savoir que le portable d'Angela Merkel était sur écoute ou que 70 millions de données téléphoniques de Français sont enregistrées par mois... Nous ne pouvons que remercier Angela Merkel et François Hollande de bouder pendant quelque temps les négociations euro-atlantiques. Mais cela ne devrait pas gêner beaucoup les États-Unis qui, bien entendu, n'enregistraient pas les conversations entre les différents partenaires européens, tout occupés qu'ils étaient par l'écoute des Français...
Si l'épisode Merkel est le plus spectaculaire, ce n'est probablement pas le plus important : « Les morceaux de choix restent toutefois les entreprises stratégiques liées en particulier à la Défense, au spatial, à l'aéronautique mais aussi à la pharmacie et au pétrole... NSA... facilitées par l'aide active des sociétés US telles que Facebook et Microsoft. Il y a 15 ans déjà, la Compagnie Raytheon spécialisée dans les systèmes électroniques, avait ainsi raflé le marché de l'équipement en réseau du bassin amazonien à la surprise générale alors que le Français Thompson était favori... Les US avaient branché leur système d'écoute « Echelon » pour piéger les conversations entre négociateurs du Brésil et la maison mère à Paris (Le Figaro 22/10/13). A la même époque, Echelon a été mis en cause dans d'autres affaires : Airbus-Mc Donnel Douglas, vente d'avions à l'Arabie saoudite, interception de courriels européens dans les accord du GATT... Echelon était un réseau international auquel collaboraient les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, et la Nouvelle Zélande. La plus grosse base extérieure aux États-Unis était au Royaume-Uni où travaillaient 2 000 personnes, dont 1 500 Étasuniens (Wikipedia).
Dans le nouvel épisode, il faut ajouter la collaboration public-privé : la complicité des grandes entreprises étasuniennes (Google, Facebook, Amazon, Apple, Twitter,etc) qui, par ailleurs, exploitent leurs données sans aucun contrôle possible des internautes (Libération 25/10/13) et paient le moins d'impôt possible en France et dans d'autres pays où leurs activités sont importantes en jouant de l'optimisation fiscale internationale : « Les stratégies fiscales de ces entreprises , les GAFA, (Google, Apple, Facebook, Amazon) sont sans doute les plus abouties, combinant différents outils pour permettre de loger dans des paradis fiscaux des bénéfices résultant de l’exploitation de données collectées dans le reste du monde (hors États-Unis) ». (Assemblée nationale 1243 Rapport d'information sur l'optimisation fiscale des entre prises dans un contexte international.
Il reste à attendre, après les mouvements de menton, les réactions des États européens (Allemagne en particulier) et de l'Union européenne. Et celles des internautes ?
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