La paix au Liban et au Proche-Orient passe aussi par une Europe fédérale
Comme pour d’autres conflits dans le monde, le retour à la paix au Liban serait sans doute plus facile avec une Europe fédérale. Les citoyens militants d’une Europe politique souhaitent généralement que l’Europe pèse de tout son poids dans le règlement diplomatique des conflits au Proche-Orient. L’Histoire douloureuse de l’Europe plaide aussi pour cette option. L’Europe n’est pas suffisamment présente aujourd’hui, faute de gouvernement européen.
Si la politique du gouvernement d’Israël est peu
contrebalancée, et largement soutenue par les options militaires
anti-terroristes américaines, c’est notamment parce que l’Union européenne ne
parle pas d’une seule voix et n’a pas la capacité de déployer des forces
significatives dans les régions concernées. Si les Palestiniens n’ont guère de
contestation lorsque leur Etat se délite, c’est aussi en partie à cause d’une
large tendance européenne à soutenir aveuglément des organisations pas toujours
décidées à faire progresser la démocratie dans cette région du monde.
Si l’aide aux victimes n’est pas satisfaisante, c’est en partie
parce que les Etats d’Europe s’occupent, chacun pour soi, de ses réfugiés
nationaux, sans trop se soucier des autres, alors que l’Union pourrait mobiliser
des moyens communs pour soulager les populations civiles plus efficacement.
Dans une optique fédéraliste, l’Europe devrait se doter d’un ministre des
affaires diplomatiques, en lieu et place du poste de Haut représentant de pour
la politique extérieure de l’Europe. L’Europe fédérale pourrait constituer une
force militaire opérationnelle renforcée pour protéger les civils européens
menacés par les conflits dans le monde. Enfin, une Europe fédérale aurait la
marge de manœuvre de créer une force de protection civile commune pour l’aide
humanitaire internationale (proposition avancée récemment par l’ancien
commissaire européen Michel Barnier).
En résumé, c’est sans doute une Union fédérale qui donnerait à
l’Europe un cadre clair à ses actions diplomatique et opérationnelle sur la
scène internationale.
Enfin, et ce n’est pas le moindre des arguments, une Union
fédérale européenne permettrait à l’Europe de réclamer un siège unique au
conseil de sécurité des Nations Unies et de jeter les bases d’une nouvelle donne
à l’O.N.U.
Laurent Watrin
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