La paix momentanée si longtemps escomptée, va t-elle tenir ?

Merci à toutes ces grandes puissances de l’ONU qui ont pu « imposer » ou négocier cette paix, qui espérons-le ne s’écroulera pas. Bravo à la diplomatie française qui s’est battue depuis plusieurs jours. Les armes se sont tues dans les deux camps, il y a quelques jours.

Depuis un peu plus d’un mois, au Liban tout entier, et en particulier dans la région Sud, ainsi qu’au Nord d’Israël, les armes ont tonné. D’un côté, une armée qui envahit un pays, de l’autre, des combattants ou « activistes pour certains » s’affrontaient sans répit. Cette expédition punitive débutée le 12 juillet, censée consister en la récupération des soldats enlevés, a transformé Le Proche Orient en un véritable champ de bataille. Après 34 ou 35 jours d’intenses combats, TSAHAL, l’armée israélienne confrontée au Hezbollah, ont entraîné des pertes en vie humaine et des dégats considérables dans la région. L’Organisation des Nations Unies (ONU) a finalement pu imposer un cessez-le-feu, qui est entré en vigueur au petit matin de lundi 14 août à 7h00, heure française. Ce cessez-le-feu est très sensible, car comme les dirigeants israéliens l’ont prévenu, il peut s’arrêter à la moindre attaque du Hezbollah.

Actions entamées de part et d’autres

Les convois humanitaires des ONG et de l’Onu ont pris la route de Beyrouth afin d’apporter les aides aux diverses personnes en errance.. Les Libanais ayant quitté le Sud du Liban sortent enfin de leurs refuges et rentrent dans leurs villages et villes détruits. Ils retournent dans leurs « taudis », ceci pour renforcer les démolitions par bombardements israéliens qui ont laissé des ruines à la place des immeubles et habitations. Tsahal dont l’objectif après la capture des deux soldats israéliens, était d’éradiquer, voire de nettoyer le Hezbollah définitivement du Liban, a détruit plus de 50% des villes du pays du Cèdre. Cette expédition punitive a occasionné des dégâts estimés à plus de 5 milliards d’euros et des pertes en vie humaine supérieure à plus de 1 200 morts chez les deux protagonistes. Nous savons désormais qu’Israël a déployé environ 30 000 soldats. Le nombre exact de victimes côté israélien s’élève à plus de 150 morts et à plus de 1 000 mort côté libanais. Quatre observateurs de l’Onu ont été tués dans un bombardement fin juillet, ce qui a valu des excuses du gouvernement israélien au gouvernement chinois.

Une situation inachevée au goût amer pour les uns, et victoire chez les autres

En Israël, le cessez-le-feu à cette guerre, qui doit aboutir à une paix escomptée par les Nations Unies divise les autorités et la population. Le Hezbollah a perturbé le gouvernement de Jérusalem et occasionné de sérieux dégâts à Haïfa, la troisième ville du pays avec ces roquettes. Pour des milliers de Libanais, c’est une victoire du Hezbollah sur Tsahal. Certains voient désormais en ce mouvement, une force de résistance. Ce mouvement dit communautariste, a expédié des milliers de roquettes au cours de la confrontation.

Certains Israéliens, tout comme certains Libanais, regagnent leurs villages et villes respectives après le cessez-le-feu. Les autorités israéliennes adressent des consignes à leur population en exigeant la vigilance. La guerre contre le Hezbollah a rapproché les populations libanaises de ce mouvement. Le sentiment anti-israélien et anti-américain s’est renforcé chez les Arabes. Plus de 50% de la population libanaise soutient désormais la résistance du Hezbollah. Le gouvernement libanais a souligné qu’il ne ferait rien pour désarmer les membres du Hezbollah. La FINUL qui devrait être sous direction française semble prendre son temps pour sa mise en place. Des accords doivent être passés avant que la France ne s’engage résolument pour cette force d’interposition. Monsieur Olmert a fait comprendre qu’Israël restait sur le qui-vive et riposterait à toute attaque. Les soldats israéliens, à l’exception des réservistes, ne partiront du Sud Liban qu’après l’arrivée de la force onusienne d’interposition. Israël reste méfiant car le chef du Hezbollah refuse de désarmer.

Le problème de monsieur Olmert

Le cessez-le-feu de lundi dernier est intervenu alors qu’Israël n’a pas obtenu la libération de ses hommes. Après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, Ehud Olmert a garanti que Tsahal s’en prendrait au Hezbollah n’importe où et n’importe quand. Le Hezbollah de son côté affirme qu’il y aura de la résistance tant qu’il y aura occupation du sol libanais par l’armée israélienne. Il est naturel de se demander si la guerre est vraiment finie.

La paix est tremblante dans cette région. Le cessez-le-feu semble trop fragile. La Paix est-elle en bonne voie ? Les soldats israéliens n’ont pas été libérés. Est-ce normal qu’il y ait eu autant de temps perdu, autant de pertes humaines et matériels pour aboutir à ça ? Monsieur le Premier Ministre israélien, Ehud Olmert, doit être sur la sellette, être parti en guerre avec une certaine conviction, pour en arriver là. Les explications du Premier ministre Ehud Olmert au Parlement (La Knesset) n’ont pas été convaincantes. Les Travaillistes ont critiqué son gouvernement et notamment le ministre de la Défense sur la gestion de ce conflit. Le Likoud veut la peau du gouvernement car la force politique ne digère pas que la puissance militaire israélienne ait été tenue en échec par un ennemi beaucoup plus faible.

Tsahal a perdu de son prestige et son auréole d’armée invincible dans un conflit face à un ennemi plus faible sur tous les points. Comment Israël va digérer et gérer à court ou long terme cet affront ?.

Que devient le problème des palestiniens, vont-ils être de nouveau les oubliés ?