La paix n’est pas une utopie
Drôle de monde, n’est ce pas, que celui où nous vivons.
Rythmé par un jet ininterrompu de malheurs, de drames et de traumatismes, il incline au désespoir. Carrément.
Le soleil y brille parcimonieusement.
Les étoiles fuient les cieux.
La lune s’éclipse langoureusement.
Le printemps, coincé entre hiver et été, est vilement chassé.
L’écho des armes, mêlé à celui des larmes, versées pour pleurer des morts, partis sans savoir pourquoi, cet écho là finit par s’imposer à tous.
La théorie de Thomas Hobbes, « l’homme est un loup pour l’homme », n’a jamais été aussi recevable. Aussi évidente.
La méchanceté devient la règle, relayée par la cruauté, et la bestialité dans les rapports humains.
Les guerres deviennent la solution supposée à tous les conflits.
Soudain !
Soudain surgit, comme par enchantement, une voix angélique, doucereuse, qui appelle à la raison.
A l’amour.
A la tolérance.
A l’humanisation des humains.
En rappelant que la haine n’est pas toujours meilleure conseillère.
Cette voix, si veloutée, nous vient cette fois-ci d’un hôpital de pédiatrie cardiologique, situé à Jérusalem. Il s’appelle Hadassah in kareem.
Chaque année, il opère une cinquantaine d’enfants palestiniens atteints de malformations cardiaques graves. Ces opérations, particulièrement délicates et pointues, sont cofinancées à hauteur de 50% par l’association Française dénommée « un cœur pour la paix » et 50% par l’hôpital Hadassah. Les interventions sont menées par des équipes mixtes de chirurgiens Israéliens et Palestiniens. C’est le cardiologue et le chef du service cardiologie pédiatrique, de renommée mondiale,
Dr Jean Jacques Rein qui supervise ces opérations, tout en assurant la formation de médecins palestiniens dont Ibrahim Khalil qui sert de trait d’union entre l’hôpital et les malades ainsi que leurs parents. Il assure le suivi postopératoire notamment.
Et c’est grâce au dévouement continu de ces belles âmes que des enfants ont été arrachés au spectre de la mort certaine. A l’exemple de Mouayed, 10 ans, Nesrine, 07 ans et bien d’autres encore, sauvés au nom de l’amour de l’autre, considéré pour son seul attribut d’être humain. A voir une clown israélienne se démener pour donner le sourire à une petite palestinienne avant d’accéder au bloc opératoire pour la détendre, à voir une maman palestinienne remercier vivement un médecin israélien pour avoir tout fait pour que l’opération chirurgicale réussisse, à voir ce même médecin, réinvestir tout son savoir-faire pour sauver l’enfant, oubliant les fracas de la guerre, on se dit que le monde notre monde, dispose encore d’une marge importante pour inaugurer une nouvelle ère.
Ce sont ces initiatives qui doivent servir de base de départ pour une nouvelle approche des relations entre peuples en guerre.
Pour que la haine cède le pas à l’amour, l’ignorance au savoir et la violence à la paix.
La diabolisation des uns par les autres, et vice et versa, orchestrée par des extrémistes, en mal de sang, finira par faire de tous les protagonistes, des monstres, au moment où une place très vaste, bien avenante, est là, prête à accueillir les ennemis d’hier, sous la devise réelle et pas feinte, des amis de toujours, unis pour la construction d’un avenir commun, loin des exclusions, des stigmatisations et des haines qui ont trop duré, trop fait souffrir des générations et des générations…
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