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Accueil du site > Tribune Libre > La patrouille perdue

La patrouille perdue

Frontière du Tchad et du Soudan, mars 2008. Le lundi 3 mars, le sergent Gilles Polin a été tué. Originaire de Lorraine, il avait 28 ans et était célibataire. Après un BTS, il a rejoint le 1er RPIMa en 2000. Il devait passer sergent-chef cette année, il a été nommé adjudant à titre posthume.

Le sergent Gilles Polin, du 1er Régiment parachutiste d’infanterie de marine (RPIMa), a été tué par des tirs provenant, selon toute vraisemblance, de l’armée soudanaise.

Le sergent Gilles Polin appartenait au groupe de forces spéciales de l’Eufor, la force européenne au Tchad et en Centrafrique. Ce détachement est composé de militaires français, suédois, irlandais, belges et autrichiens. Il est placé sous le commandement du capitaine de vaisseau Olivier Coupry, chef des opérations au COS. Cet officier est, en principe, placé sous le commandement de l’Eufor, c’est-à-dire du général irlandais Nash. Selon un article "La P4 du COS a pénétré de 2,6 kilomètres à l’intérieur du Soudan. A bord, un adjudant et le sergent Polin. Dans un paysage d’herbe à éléphant, où la visibilité ne dépasse pas cent mètres, les deux hommes ont été pris sous le feu d’armes automatiques. Le sergent Polin a été touché et s’est effondré sur l’adjudant. Celui-ci, légèrement blessé, s’est enfui - estimant que son camarade était déjà mort. Il a rebroussé chemin en dérobant manu militari un cheval à un cavalier qui passait par là... Il est alors parvenu à rejoindre son groupe, avec lequel il n’avait pu établir aucun contact radio. Le chef de groupe (grade inconnu, mais sans doute adjudant-chef ou lieutenant) a pris la décision d’aller rechercher le sergent Polin. C’est-à-dire de pénétrer une nouvelle fois au Soudan. Arrivé sur les lieux, ils ont trouvé la P4 incendiée, mais pas le corps du sous-officier. Le détachement du COS a, à nouveau, été pris sous les tirs des soldats soudanais et ils ont répliqué. On ignore s’ils ont fait des victimes. Ils ont finalement dû décrocher, alors qu’ils étaient encadrés par des tirs de mortiers qui se rapprochaient. Au total, l’affaire a duré deux heures, de 15 heures à 17 heures. Le résultat de cette incursion a été un échec, puisque le corps n’a pas été retrouvé. Au bout de plus de trente minutes d’accrochages, les forces spéciales ont dû décrocher - en clair, fuir - sous les tirs de mortiers des Soudanais". Les informations du côté soudanais, comme vous pouvez vous en douter, diffèrent de la version "officielle" française. Le gouvernement français change alors de tactique et demande « l’aide du Soudan » pour retrouver le corps du sergent Polin. Le corps du sergent Polin n’a été rendu que quatre jours plus tard par les autorités soudanaises dans la capitale Khartoum, à la suite de démarches diplomatiques françaises et européennes.

Que faisons-nous au Tchad ? Nous sommes « officiellement » présents sans interruption sur le territoire depuis le 10 février 1986, date du déclenchement de l’opération Epervier. En outre, les éléments français au Tchad ont principalement pour vocation d’apporter un soutien à l’armée nationale tchadienne en contribuant à l’instruction et en apportant une aide matérielle aux différentes armées, de venir en aide à la population civile, sans se substituer aux administrations ou organisations gouvernementales compétentes en apportant notamment une aide médicale gratuite à tous ceux qui en expriment le besoin et de participer au soutien des opérations humanitaires (Opération Dorca au Darfour). Ces éléments sont implantés sur trois sites, à N’Djaména - base « sergent-chef Adji Kosseï », à Abéché - camp Croci et à Faya Largeau. La distance entre Njamena et le port de mer le plus proche est de 2 250 km. De plus, la capitale tchadienne est à 700 km du QG d’Eufor à Abéché. Et le Tchad ne compte que 500 km environ de routes goudronnées.

L’Eufor Tchad-RCA est chargée de veiller à la sécurité d’une mission de police de l’ONU ainsi qu’à celle des centaines de milliers de réfugiés soudanais du Darfour et de personnes déplacées dans l’est du Tchad et le nord-est du Centrafrique. Une mission à haut risque pour l’Eufor.

Pourquoi ? L’an dernier, le principal groupe rebelle, l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) a décrété un "état de guerre" contre les Français et les autres forces étrangères, coupables selon eux d’avoir "apporté une aide diplomatique, stratégique et logistique" au président tchadien Idriss Deby. Et Kouchner de répondre « Il n’y a pas eu d’aides directes au combat ». Nous sommes au Tchad pour une bonne cause.

Selon un article de François Misser à BBC Afrique, Bruxelles « Le mensuel en langue anglaise de Bruxelles, The Bulletin, révèle ce mercredi que des blindés de conception française ont été remis à neuf en Belgique et expédiés au Tchad en juillet dernier. A cette époque, une société sud-africaine non citée par The Bulletin, remporte un contrat pour la livraison de 82 blindés légers de type Eland à la garde du président tchadien Idriss Déby. Ces blindés, de conception française, ont été vendus via la société française Sofema au Tchad, soutient l’hebdomadaire. C’est la filiale belge de la Sofema, la Sabiex, qui a les a remis en état, affirme The Bulletin. L’hebdomadaire dit aussi détenir un document révélant que la France a délivré le 25 mars 2007 une licence pour la fourniture de 25 blindés au Tchad. Une dizaine de blindés de type Eland auraient ainsi été livrés en juillet 2007. Ils ont été déployés dans la région d’Adré, à proximité du Darfour, affirme le magazine. Par ailleurs, des photos prises par l’AFP en décembre 2007 confirment la présence des blindés Elands conduits par des militaires tchadiens au Darfour ». Contacté par The Bulletin, un porte-parole de la société belge Sabiex s’est retranché derrière la confidentialité. Mais il n’a pas non plus démenti avoir remis en état du matériel destiné au Tchad. De son côté, la direction pour les licences d’armement de la région wallonne affirme qu’aucune licence n’a été attribuée pour la vente de produits quelconques au Tchad. La direction régionale ajoute que, si une telle demande était soumise, il serait très probable qu’elle ne soit pas accordée. Il n’y a pas d’embargo sur les ventes d’armes au Tchad, mais la région wallonne invoque le code de conduite de l’Union européenne. Celui-ci interdit de telles ventes s’il y a un risque que des armes puissent être utilisées pour une répression intérieure ou pour aggraver un conflit ». Un document PDF. Il y aurait donc « des blindés belges au Tchad... via la France », c’est une nuance, mais pas des moindres... Sans compter que chez les Suisses, ce n’est pas mal non plus. La Tribune de Genève fait remarquer que « Les emplois de Stans passent avant le Darfour ». Stans, dans le canton de Nidwald, construit des Pilatus PC-7 et PC-9 (tous deux contribueront à la réussite commerciale de l’entreprise, mais aussi à sa sinistre réputation. Parmi les acquéreurs, on trouve la Birmanie, le Guatemala, le Mexique, le Chili, la Bolivie, l’Irak, l’Angola, le Nigeria). Un PC-9 aurait été transformé en avion de combat (Tchad 2006) et aurait servi à bombarder un camp rebelle au Darfour. Il est vrai que la directrice de SWISSAID, Caroline Morel, fait bien de soulever ce paradoxe. Les milieux pacifistes et la gauche considèrent Pilatus un peu comme le symbole de l’ambiguïté de la neutralité suisse. « Le mouvement pacifiste a commencé à s’y intéresser pendant la guerre du Vietnam », rappelle l’historien et expert en armement Peter Hug. A la fin des années 60, la presse suisse a révélé qu’en 1962 la CIA avait utilisé des avions de transport PC-6 - un des appareils qui a fait la fortune du groupe nidwaldien - lors d’opérations secrètes au Laos. A l’époque, en Suisse, toute exportation d’avion à usage militaire était soumise à une autorisation. L’utilisation du PC-6 dans des opérations de guerre en Asie du Sud-Est était donc illégale. Quelques années plus tard, en 1973, le gouvernement a cependant formulé l’ordonnance d’application de la nouvelle loi sur le matériel de guerre de manière à limiter cette obligation d’autorisation aux avions équipés d’armes. « Pour la première fois de son histoire, le groupe Pilatus pouvait exporter librement, sans autorisation du Département militaire fédéral », écrivait le journaliste bernois Mario Poletti dans un livre publié en 1993 (Der Pilatus Schwindel), nous rappelle Swissinfo.ch en juillet 2006.

Que faire pour contrôler ce commerce ? Un rapport rendu à Dakar, le 16 octobre 2007 (IRIN) nous dit que « La création d’un traité mondial sur le commerce des armes, dont le principe est actuellement débattu par la Première commission des Nations unies, bénéficierait tout particulièrement à l’Afrique  », ont indiqué plusieurs spécialistes du contrôle des armes. « Les armes ne sont pas nécessairement la cause des conflits en Afrique, mais elles les alimentent, les rendent plus meurtriers et plus onéreux », a expliqué à IRIN Debbie Hillier, spécialiste du contrôle des armes à Oxfam. Mme Hillier est le principal auteur d’une étude publiée le 11 octobre et intitulée ‘Les milliards manquants d’Afrique’ (Africa’s Missing Billions, en anglais). Cette étude est considérée comme le premier rapport évaluant l’impact financier des conflits sur le produit intérieur brut (PIB) des économies du continent africain. D’après Mme Hillier, 95 % des fusils d’assaut kalachnikov, l’arme la plus utilisée dans les conflits en Afrique, sont produits à l’extérieur du continent. « Et aussi incroyable que cela puisse paraître, il n’y a actuellement aucun contrôle international sur la vente de ces armes », a-t-elle fait remarquer. Mais qui les fabriquent et les exportent ? Pas mal de monde ! Elle a encore de beaux jours devant elle.

Car selon les informations obtenues sur ce site, tout est organisé de A à Z, et dans les normes. C’est à se demander pourquoi il y a encore de méchants « trafiquants » d’armes (Victor Bout a bon dos, lui aussi) et des organismes humanitaires qui pondent des études qui nous montrent la nécessité de faire des traités !

Traités qui, s’ils ne sont pas respectés, vont demander l’envoi d’une force de maintien de la Paix.


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32 réactions à cet article    


  • E-fred E-fred 3 avril 2008 11:18

    Suite des nouvelles en ce qui concerne la réalité de la mort du sergent Polin, article du Blog Secret défense, merci M. Jean-Dominique Merchet.

    Si vous voulez en savoir plus sur "l’incident".

     


    • Alpo47 Alpo47 3 avril 2008 11:42

      Les hommes du 1er RPima, appartiennent aux "forces spéciales". Leur travail habituel consiste à s’infiltrer en terrictoire ennemi pour y faire du renseignement, en évitant, autant que possible tout engagement. De plus, leurs véhicules sont largement équipés de GPS, ce qui leur permet, à tout moment de savoir où ils sont, donc ...


      • E-fred E-fred 3 avril 2008 12:31

        Merci Alpho 47.

        Surtout que l’adjudant Polin ; maintenant, n’est pas un simple soldat : "Gilles Polin était specialiste des transmissions, affecté à la compagnie de transmissions Rapas (recherche aéroportée et actions spécialisées) du régiment. Depuis 2005, il appartenait également au groupe des chuteurs opérationnels, et avait, à ce titre, effectué des sauts à très grande hauteur lors d’exercice en Afrique". Donc, niveau repérage, c’est un des meilleurs militaires français, alors nous faire croire qu’ils se sont perdus ! "C’était le 1er RPIMa et rien d’autre", niveau choix de son affectation, et au sein du 1er RPIMA, c’était son travail, le repérage...


      • morice morice 3 avril 2008 11:53

        Bravo E-Fred pour cet article, je me permettrai d’ajouter un article bientôti sur l’usage des armes au Tchad, j’ai attendu que votre article paraisse d’abord pour le faire, histoire de ne pas empiéter : pour le Pilatus c’est un peu faux, mais ce n’est pas grave, vous avez bien saisi son importance. Il y en a trois en fait, d’avions de ce type. Merci de relier ça à Bout, car ses avions (http://aviation-safety.net/database/record.php?id=20021107-0&lang=fr) ont beaucoup atterri à Djamena.. (http://peres-blancs.cef.fr/armes.htm). Bizarrement, on le voyait aussi à Bagdhad.. (http://homepage.ntlworld.com/soizick/Ranterpix/9LLEC.jpg)


        • E-fred E-fred 3 avril 2008 12:34

          Bonjour morice et merci de me laisser la primeur !

          Les infos sur Pilatus, ne sont pas bonnes ? Alors, je vais retourner voir ça de plus près ! 


        • Baifal 3 avril 2008 15:30

          A Alpo47

          Possédre un GPS c’est bien mais cela ne veut pas dire que l’on soit d’un côté ou de l’autre d’une frontière. Les limites frontalières sont en effet très floues dans cette zone et très souvent tracées par des éléments de relief (cours d’eau temporaires ou ouadis). Ils peuvent varier d’une année sur l’autre, impossible de savoir exactement ou se trouve cette ligne imaginaire


          • Leonid Bronstein 3 avril 2008 22:46

            En d’autres temps (Entébé), il y aurait eu le droit de suite.... Mais il faut dire qu’à l’époque, on ne donnait pas dans le chiqué et la gonfle parcequ’on avait de vrais ministres de la Défense et qu’on ne connaissait pas ce qu’était un kouchner (unité de mesure ?)... Nous n’avions pas besoin de qui que ce soit pour agir : on savait après lorque nous avions fait qqqq chose !

            Notre soldat a été massacré....

            Il serait interessant de savoir ce que faisaient des asiatiques dans l’herbe !...


            • E-fred E-fred 3 avril 2008 23:13

              Bonsoir Leonid bronstein et merci pour les infos. A la lecture de l’article du premier commentaire, le sergent Polin a été lâchement abattu, c’est un fait. Il y a eût une riposte parla suite.


            • E-fred E-fred 5 avril 2008 01:19

              Derrières les herbes à éléphants. les chinois sont au Soudan pourquoi ? "Les braconniers sont essentiellement des soldats de l’armée soudanaise qui ont les armes et munitions nécessaires" pour tuer des éléphants, a-t-il accusé.

              "Ils ont également accès aux moyens de transport du gouvernement pour transporter les défenses", notamment à Khartoum, selon lui.Environ 75% de l’ivoire vendu au Soudan est acheté par des ressortissants chinois, selon M. Martin, notamment les employés chinois travaillant au Soudan dans les secteurs du pétrole, de la construction et des mines.
              Les contrôles légaux sur les stocks des commerçants Soudanais sont inexistants, il faut donc prendre des mesures plus radicales (surveillance accrue des zones à éléphants, patrouilles anti-braconnage...) et infléchir surtout la demande, notamment en Chine. La CITES doit également renforcer ses contrôles si on veut espérer sauver l’éléphant d’Afrique.


            • mike57 3 avril 2008 23:10

              Je doute qu’on connaisse un jour le fin mot de cette histoire tragique, "on" nous prendra pour des lapins de 6 semaines pendant encore longtemps :

              - une équipe du COS qui franchirait 2 fois une frontière certes floue à l’ère du GPS et de la nav’ assistée par satellite

              - un membre de l’équipe (blessé !) qui abandonnerait la position où un sub’ serait touché pour parcourir (avec ses blessures !) 3km et rentrer en territoire ami (certainement pechu au Cooper le mec)
              sans qu’en face l’élément motorisé de l’armée soudanaise ne se lance à sa poursuite

              - une tentative de récupérer le pax manquant avec cette fois-ci plus de monde - et appuyée par un hélico - qui se solde par un fiasco

              - des Soudanais qui au départ "ne savent pas où est le disparu" puis "découvrent" et rendent un corps

              Noël est passé mais la marmotte met toujours le chocolat dans le papier et ma foi Pâques est passée.

              Condoléances à la famille du disparu ainsi qu’à ses frères d’arme.
              Pour le reste, l’inscription sur la Jeep de DRONNE reste plus que jamais d’actualité.

              Et pendant ce temps-là même le Gabon de Bongo, ami de la France devant l’Eternel, se met à organiser des manifestations anti-françaises.
              Sale temps pour la France en Afrique, au risque de choquer la sortie apparaît de plus en plus proche.
              Reste à savoir si cela se fera en douceur (je doute quand même de la "rupture" annoncée par le locataire de l’Elysée) où si on se prendra pas un double coup de pied au derrière : l’un par nos "alliés" anglo-saxons et nos concurrents (Chine, Inde, Brésil)...le second par les Africains eux-mêmes...


              • ASINUS 4 avril 2008 18:48

                yep

                ils preferents mentir , vous entendez les hurlements si l armée annonçait avoir fait son job

                en allant tester en face, nos politiques ont livrés quasiment tout les pouvoirs régaliens

                a Bruxelles celui de la défense leur semble une patate chaude , pensez ;qu ils doivent assumer

                 leur courbe de sondage riquerait de flechir


              • morice morice 4 avril 2008 01:16

                 E-Fred, tu peux plutôt aller voir en préparation s’est soumis au vote. j’ai eu d’autres information via la presse anglaise et US, voilà tout !


                • brieli67 4 avril 2008 02:47

                  il nous faut

                  du Lorrain de base avec une grenade dégoupillée

                  une jeep

                  un cheval

                  un vieil éléphant et son herbe

                  un chameau et ses 4 "nomades" à 10000 euro pièce

                  du GPS normal qui marche jamais

                  un maringot avec du crocodile

                   

                  et puis un sacré Chef des Armées que le ridicule ne tue pas pour en faire un conte de Grimm

                   

                  En plus de la Droite ;; ;; ;; ;;nous avons l’Armée la plus bête du monde.


                  • E-fred E-fred 4 avril 2008 09:12

                    Bonjour Brieli 67. Alsaco ? Ou année de naissance ? Je crois que l’histoire de la grenade dégoupillée est une invention "africaine", selon une info sue un des articles de secret-défense, il me semble aussi, au vue des photos de l’adjudant Polin, prise sur le terrain, qu’il a un peu mieux qu’un simple GPS. Le colonel Harivongs, l’un des commandants du 1er RPIMa de Bayonne, insistait sur "le volontariat du sergent Polin, son esprit d’initiative et son fort potentiel". Ce qui l’a mené très vite à être appelé en mission en Côte d’Ivoire et en Afghanistan. "Son parcours sans faute et ses capacités expliquent son recrutement rapide en tant que sous-officier dès le 1er juin 2004. Il a servi à la compagnie de transmission Rapas (Recherche aéroportée et actions spécialisées) jusqu’à aujourd’hui". Le colonel Blanc, du même régiment, n’hésite pas à qualifier Gilles Polin de "soldat brillant, ultra-compétent, très intelligent, fort estimé, autant par ses pairs que par ses supérieurs". Tous au 1er RPIMa appréciaient son sens de l’humour et sa finesse d’esprit. "Nous avons perdu un frère", estime le colonel Blanc.
                     

                    Merci pour le commentaire.


                  • Innsa 4 avril 2008 08:20

                     

                    « Que faisons-nous au Tchad ? Nous sommes « officiellement » présents sans interruption sur le territoire depuis le 10 février 1986, date du déclenchement de l’opération Epervier. »

                    Depuis les indépendances, la France est présente dans la plupart des ex-colonies, et participe au maintien des dictatures qui vont dans le sens des intérêts de la France. L’armée intervient régulièrement pour protéger les dictateurs (en ce moment en Centrafique  ou nous bombardons les rebelles, ou il y a quelques semaines au Tchad). Effectuez une recherche sur le site de l’association Survie.

                    2eme présence hors du territoire français (1ere Dhibouti avec l’affaire Borel) le tchad vit de coup d’etat, de crimes contre l’humanité (Isen Abre) malgré notre armée.

                    Que faisons nous au Tchad ? Certainement pas maintenir la paix et protéger la population.

                    Disons la clairement : pour des intérêts geo stratégiques, et bien sure pour la fiances( Elf, Areva, Bollore, PPR etc y sont presents en force).


                    • E-fred E-fred 4 avril 2008 08:38

                      Merci Innsa.

                      Voilà une réaction qui fait bien avancer l’article.

                      Je me suis permis de chercher le lien de l’association Survie . Ce cher Idriss "Dans un premier temps, Idriss Déby est proclamé élu au premier tour, avec 50,14 % des voix. Finalement, après consignes de l’Elysée, un second tour est organisé, remporté par Idriss Déby. En 2001, de nouvelles élections sont organisées, selon un dispositif semblable à celui de 1996. Le ’’président’’ sortant est une nouvelle fois ’’réélu’’. A chaque fois il est chaleureusement félicité par Jacques Chirac. Notons qu’en 2006, l’Armée française est également intervenue pour protéger Idriss Déby d’une rébellion."


                    • CAMBRONNE CAMBRONNE 4 avril 2008 17:03

                      INNSA Bonjour

                       

                      Nous sommes présents au Tchad depuis ........ ;presque toujours . A part une petite interruption après l’affaire Claustre dont les conclusions avaient déplu au président Malloum . Nous sommes revenus en force en avril 1978 devant la menace de goukouni ouedei appuyé par la Lybie .C’était l’opération TACAUD et depuis nous n’en sommes plus partis .

                      Plus que pour des raisons économiques d’ordre privé ce sont des raisons stratégiques et géopolitique qui nous font rester .

                       

                      Bien à vous


                    • CAMBRONNE CAMBRONNE 4 avril 2008 16:56

                      Bonjour à l’auteur

                       

                      Article interessant qui est l’essence même de ce que l’on doit trouver sur le net : Une info rare et ne figurant pas dans la grande presse .

                      J’espère avoir un jour l’occasion de discuter de cette affaire avec des proches de l’événement car tout cela est bien confus .

                      Cela me rappelle la patrouille du 13 ème dragons qui s’était fait choper par les irakiens en 90 juste avant le début des hostilités dans le golfe ; Sadam les avait rendu et tout le monde avait bien rigolé .

                      Ces gens là comme la patrouille dont nous parlons aujourd’hui méritent mieux que des rigolades ou des bobards minables . Ce sont les meilleurs des meilleurs .

                      Il m’est arrivé de franchir une ligne , au tchad , justement pour aller récupérer des gens qui nous interessaient . Nous avons pu remplir la mission discrétement mais en cas de rencontre il est évident que nous nous serions perdu . A l’heure du GPS on se perd encore moins et il me parait évident que la mission de la patrouille était de tater le dispositif des soudanais .

                       

                      Mission accomplie mais à quel prix . J’espère seulement que ces salauds le paieront un jour .

                       

                      Salut et fraternité .


                      • E-fred E-fred 4 avril 2008 20:34

                        Merci cambronne.

                        Vous le faites bien remarquer, il y a de la bonne info sur le net. Il faut se prendre le temps de chercher. je suis aller chercher cette histoire sur le 13è RDP ! Le même nom d’article ! Je vous jure que je c’est fou cette histoire ! J’avais mis ce titre en rapport au film "patrol". Comme quoi...

                        Maintenant, en ce qui concerne le "prix" de la revanche..."nous" sommes trop content de vendre le marériel de NEXTER ex GIAT. La vie de nos soldats que l’on envoie "défendre" la paix, nos vrais "salopards" bien de chez nous s’en moquent : 03/04/08 – Tchad : Les EFT évacuent des blessés d’Abéché vers N’Djamena

                        10h40 le mardi 2 avril 2008, un des trois Transall de l’opération Epervier coupe les moteurs sur le parking de l’escale du camp Kosseï.

                        A proximité du parking, 2 ambulances et des camions de transport de troupe des EFT (Eléments français au Tchad), une ambulance Tchadienne et un pick-up avec 4 infirmiers assis dans la benne. Dans un hangar une zone de transit a été aménagée avec 25 lits de camp.

                        La veille des combats ont opposé l’ANT (Armée nationale tchadienne) et les rebelles dans la ville d’Adé, au Sud-Est d’Abéché.

                        "La rampe arrière du Transall s’abaisse l’équipe médicale descend. Une convoyeuse de l’air, un médecin, deux infirmiers et deux brancardiers secouristes ont assuré le convoyage des 35 blessés. Une section de la compagnie motorisée, une section " proterre " du Groupement terre, un groupe de pompiers de l’air descendent les brancards de la soute et les répartissent aux ordres de la convoyeuse. En fonction de la gravité des blessures, ils sont répartis dans les moyens de transport. 6 blessés sont dirigés vers l’antenne chirurgicale des EFT. 29 sont transportés à l’hôpital de N’Djaména. 11 h 25 le dernier blessé est évacué du Transall. "

                        E-fred, ancien CCH aux-san. RIMAP.

                         

                         

                         


                      • Charles Bwele Charles Bwele 4 avril 2008 21:58

                        @ E-Fred,

                        Merci bcp ce documentaire hautement réel et fort bien raconté... D’autant plus intéréssant qu’on a peu d’infos sur les théâtres d’ops africains, en tout cas comparativement à ceux du Moyen-Orient ou d’Asie centrale.

                        Une patrouille perdue ? Un peu comme des commandos british dans les eaux iraniennes ?

                        Pense à consulter savamment ma homepage pour une interactivité plus peer-to-peer...

                        Amicalement


                        • E-fred E-fred 4 avril 2008 22:22

                          Merci Charles.

                          Votre blog est géant ! Je pense que vais y passer de long moment et y faire de belles découvertes.

                          Par où commencer ? Au hasard, théâtre des opérations...

                          Merci encore et à bientôt sur Agoravox.


                        • CAMBRONNE CAMBRONNE 5 avril 2008 16:59

                          Salut e fred

                           

                          Interessant lien à propos du 13 éme RDP et de cette patrouille perdue .

                           

                          Soyons clairs puisque nous sommes entre nous , il y a toujours des épisodes plus ou moins merdiques dans les opérations militaires . Le nombre de soldats de tous pays tués par les "tirs amis" est élevé, ainsi que les accidents de toute nature et les conneries ..

                          J’ai une hypothèse sur la grenade dégoupillée . Si le chef de patrouille a du laisser son adjoint mort sur le terrain il a peut être placé une grenade dégoupillée sous le cadavre comme cela est d’usage . CF la 317éme Section de schoendorffer .

                          Mon unité était le 1er REC au Tchad 78/79 opération Tacaud .

                          Connaissez vous l’épisode de l’escadron du RICM qui est intervenu à Moussoro en Avril 78 ? Il mérite d’être connu . Trouvez le je ne vous le raconterai pas . Indication , il avait été ammené de Mauritanie en urgence en raison de l’approche des rebelles de Goukouni . Malloum ayant viré tous les français était dans la mouise .

                           

                          Bien à vous

                           

                          Ps : c’est quoi le RIMAP ? je connais le RPIMA , le RIMA mais pas le RIMAP .

                           


                          • E-fred E-fred 7 avril 2008 20:14

                            @ Cambronne.

                            j’ai enfin trouvé un super article d’ Yves Cadiou ! Opération tacaud, première opex. Enfin ce n’est pas un article, c’est un livre. "une minute, c’est sous réserve que mon souvenir soit exact, je me trompe peut-être ; mais parlant de canon je ne veux pas vous dire « un certain temps » comme Fernand". Excellent !


                          • E-fred E-fred 5 avril 2008 20:40

                            Slut Cambronne

                            RIMAP de RIMAP-NC.

                            Pour le coup de la grenade : "Du fait de leur manque d’expérience, une grenade que portait ce soldat a explosé alors qu’ils tentaient de charger le corps sur un chameau, les tuant tous les quatre", a-t-il dit. Ca me fait penser un film No man’s Land...mais bon, je trouve ça un peu tiré par les cheveux. Soit disant "le chef de patrouille", après avoir pris le temps de faire un piège à c.., en plus blessé...saute ensuite sur un cheval...

                            merci pour les infos vous concernant, je prendrais plus de temps ce soir pour chercher.

                            Bien à vous.


                            • E-fred E-fred 6 avril 2008 15:01

                              Suite aux recherches sur Tacaud en avril 1978, combat à Salal, mais aucune autre info. Par contre, je suis tombé sur un doc en pdf "répertoire typologique..." excellent.


                            • Thoth 6 avril 2008 16:01

                              Bien lu tous les commentaires, les amis ! Je suis d’accord avec vous pour l’histoire de la patrouille perdue et de la "fausse grenade dégoupillée". On ne se paume pas dans la nature avec du matos perfectionné. Ancien sous/off du 11ème Choc (pieusement dcd en 1963, sous le règne de la grande saucisse), nous n’avions pas de GPS à l’époque. Pourtant, nos patrouilles de trois ou quatre "gus" ne se sont jamais perdues ! Et les grenades dégoupillées étaient le cadeau du Père Noêl dans certaines occasions. Un dernier commentaire : L’armée française a toujours été entretenue à grands frais... Pour perdre toutes ses guerres et se faire couillonner dans tous les pays d’Afrique. Cherchez à qui profite le crime.


                              • E-fred E-fred 6 avril 2008 16:34

                                Merci Toth.

                                Ancien du 11ème choc ! Respect !

                                Merci pour votre commentaire de l’article.

                                Je remarque que vous êtes le seul à faire le lien entre le coût de l’entretien "à grands frais...pour perdre toutes ses guerres...à qui profite le crime." C’est bien ça qui me pose des questions. Surtout que quand on perd sur le terrain quelqu’un comme l’adj. Polin ! Ce n’est pas un ex-barbouze !

                                Pourquoi nos gouvernments utilisent "nos soldats de la république" pour couvrir la vente d’arme : "Durant de nombreux mois, les forces françaises se retrouvent dans un imbroglio politico-militaire qui bloque complètement la situation. Cependant, leur présence est indispensable afin d’entretenir un espoir de pacification, puisqu’elles pallient les absences d’un Etat disloqué et engagent des actions en faveur des civils." J’ai trouvé un bon doc. merci cambronne (Débi en photo avec le général Poli).

                                 


                              • Thoth 6 avril 2008 18:23

                                Merci Fred pour votre salut à l’ "ancien" en passant et votre commentaire sur la présence de notre armée en Afrique. C’est quand même bizarre que dans des pays, soi-disant indépendants et souverains, nos politicards de tous bords aillent dépenser des fortunes pour le maintien de soldats français. En principe un pays souverain doit avoir une armée apte à défendre sa sécurité. Or depuis l’indépendance de tous ces pays, y compris l"afrique du nord, que constate-t-on ? Les gouvernements s’y succèdent à cadence rapide (sauf Maroc et Tunisie), les factions adverses s’entretuent allègrement et qui doit payer la casse ? Ces CONNARDS de Français. Vous remarquerez qu’aucun pays européen ne s’y mouille autant que la France. Aux J.O. de l’ idiotie, nos responsables politiques de tous poils remportent toutes les médailles d’or, d’argent et de bronze... et de MERDE ! Qui paie tout ceci ? Le contribuable. Nos marchands d’armes et de produits logistiques s’en donnent à coeur-joie en s’engraissant à en crever. Autre remarque : notre armée n’a rien à faire en Afghanistan ! Que les Afghans se démerdent entre eux. Un jour ou l’autre ceci nous retombera dessus. Bien sûr les grands chefs militaires ne crachent pas dessus, cela rapporte des tunes. Et puis, ce ne sont pas eux qui sont aux premières lignes (rappelez-vous d’un certain "grand" résistant que l’on ne voyait que lorsque tout danger était écarté et qui récoltait les honneurs à la place des pauvres types torturés et fusillés !) On en a fait quasiment une religion, de nos jours, toujours pour le profit politique. 


                                • CAMBRONNE CAMBRONNE 8 avril 2008 18:44

                                  E fred Salut

                                   

                                  Vous avez trouvé un sacré texte sur l’opération Tacaud à laquelle j’ai eu l’honneur de participer en tant que commandant un escadron du 1er REC . Le récit de Cadiou est excellent et très vrai .

                                   

                                  Salut et fraternité .


                                  • Oumar 12 novembre 2016 16:11

                                    @CAMBRONNE
                                    Bonjour l’ancien,

                                    Je suis interéssé pour entrer en contact avec vous.
                                    Je suis un saint-cyrien de la promotion Chzd d’escadron Raffalli (1998-2001).
                                    Je vais me lancer dans une thèse sur l’opération TACAUD. Ainsi je souhaite recueillir vos témoignages et votre éclairage.

                                    Bien cordialement.

                                    Oumar SYLLA


                                  • E-fred E-fred 8 avril 2008 20:48

                                    Excellent article : l’analyse de Pierre Prier, Date de parution : lundi 17 avril 2006.LIBREVILLE, 17 avril.

                                    Le Tchad était la chasse gardée de la France. Celle-ci le fit comprendre au colonel Kadhafi dans les années 80, quand une livraison massive de missiles Milan arrêta net les blindés libyens...A l’époque, de nombreux hauts gradés de l’armée française ne cachaient pas leur sympathie pour le rebelle du Nord, Youssouf Togoïmi, magistrat formé à Reims, adoubé pour remplacer un Déby qui ruait dans les brancards...Les Tchadiens se battent pour les revenus du pétrole ; mais ce pétrole est américain et malais. Déjà, quand Elf s’était retiré, c’était plus par désintérêt pour la région et par crainte de son instabilité que pour des raisons politiques. Dans un pays morcelé où aucun groupe ne domine par le nombre, la possibilité d’une plongée durable dans le chaos n’est pas négligeable. Les voisins soudanais et libyens y participeront forcément. Les Etats-Unis, impliqués dans le dossier de la paix soudanaise, y seront peut-être entraînés. La France joue une partie difficile au milieu de ce trop-plein d’acteurs.

                                    Cet article date d’il y a exactement 2 ans ! Qu’elle analyse !!! Bravo M.PRIER.

                                     

                                     


                                    • E-fred E-fred 13 juillet 2008 12:42

                                      Selon le porte-parole militaire, le lieutenant-colonel Khalid al-Sawarmi, le soldat français avait été découvert vivant lundi par des nomades arabes qui l’ont abandonné, faute d’avoir pu communiquer avec lui.
                                      "Il était vivant et il marchait, grièvement blessé. Ils ont tenté de l’aider mais a surgi un problème de langue. C’était le jour de l’affrontement", a-t-il dit à l’AFP.
                                      Ce ne serait que plus tard que ces nomades de l’ouest du Darfour, région en proie à la guerre civile, ont retrouvé son corps, à 4 km à l’ouest du village d’Abou Jaradil, en direction de la frontière tchadienne.

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