• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La pensée révolutionnaire de Marx et la lutte contre l’idéologie (...)

La pensée révolutionnaire de Marx et la lutte contre l’idéologie dominante

 

"Les idées dominantes d'une époque n'ont jamais été que les idées de la classe dominante".

K. Marx - F. Engels

 

Grands médias, programmes scolaires et universitaires, institutions religieuses, industries culturelles, techniques publicitaires..., l'idéologie dominante est partout. Envahissante, elle sature l'espace public et privé. Elle façonne et conditionne notre manière de penser et d'agir. Consciemment ou non, cette domination est acceptée et intériorisée par la majorité des citoyens souvent au nom de l'intérêt général. La soumission est même considérée comme démocratique. L'opposition est intégrée, domestiquée ou marginalisée. Les dominés participent, sans vraiment le vouloir, au maintien de leur propre servitude. Toute velléité et toute volonté de transformation radicale et qualitative de la société semblent anachroniques, surannées, dépassées.

Pourtant, nonobstant sa force et sa puissance sociale, l'idéologie de la classe dominante est contredite chaque jour par la réalité. Le capitalisme connaît une crise profonde qui menace l'existence même de l'humanité : misère sociale exacerbée, exploitation de la force de travail de plus en plus violente, menace constante d'une guerre nucléaire, épidémies à répétition, privatisation des ressources naturelles, destruction systématique de notre planète, marchandisation et déshumanisation des rapports sociaux etc.etc. Tous ces constats et bien d'autres montrent que la révolution sociale, contrairement aux affirmations de l'idéologie bourgeoise, est non seulement nécessaire, mais urgente. Mais"sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire".

Tous les faits donnent raison à la théorie révolutionnaire de Marx. Toute son œuvre reste plus que jamais indispensable pour réveiller et organiser les forces capables de faire éclater cette société et libérer les hommes de toutes les tares et de toute la laideur du capitalisme. Le combat pour l'émancipation passe, en parallèle de la lutte économique et politique, par la lutte contre cette idéologie bourgeoise.

La pensée de Marx n'est pas un dogme, loin s'en faut, mais un outil formidable de combat.

La lecture ou la relecture de Marx est indispensable non seulement pour lutter contre cette idéologie totalitaire mais aussi et surtout pour"renverser toutes les conditions sociales où l'homme est un être abaissé, asservi, abandonné, méprisable".

Nous commençons aujourd'hui par publier une partie de la "Critique de l'économie politique" de 1859 et nous poursuivrons ultérieurement par la publication d'autres textes :

"(...)dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rap­ports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui corres­pondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives maté­rielles. L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s'élève une superstructure juridique et politique et à la­quel­le correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors. De formes de développement des forces productives qu'ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s'ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l'énorme superstructure. Lorsqu'on considère de tels bouleversements, il faut toujours distin­guer entre le bouleversement matériel - qu'on peut constater d'une manière scientifiquement rigoureuse - des conditions de production économiques et les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu'au bout. Pas plus qu'on ne juge un individu sur l'idée qu'il se fait de lui-même, on ne saurait juger une telle époque de boule­ver­se­ment sur sa conscience de soi ; il faut, au contraire, expliquer cette conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le conflit qui existe entre les forces productives socia­les et les rapports de production. Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s'y substituent avant que les conditions d'existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. C'est pourquoi l'humanité ne se pose jamais que des problèmes qu'elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir. À grands traits, les modes de production asiatique, antique, féodal et bourgeois moderne peuvent être qualifiés d'époques progressives de la formation sociale économique. Les rap­ports de production bourgeois sont la dernière forme contradictoire du processus de produc­tion sociale, contradictoire non pas dans le sens d'une contradiction individuelle, mais d'une contradiction qui naît des conditions d'existence sociale des individus ; cependant les forces productives qui se développent au sein de la société bourgeoise créent en même temps les conditions matérielles pour résoudre cette contradiction. Avec cette formation sociale s'achè­ve donc la préhistoire de la société humaine".

 

Karl MARX.

Critique de l'économie politique

Londres, janvier 1859.
 

Source : Critique de l'Economie politique - K. Marx (Avertissement) (marxists.org)

 

Mohamed Belaali

Blog de Mohamed Belaali Overblog

 


Moyenne des avis sur cet article :  2.43/5   (7 votes)




Réagissez à l'article

25 réactions à cet article    


  • Étirév 31 mai 2022 09:26

    « Tous les faits donnent raison à la théorie révolutionnaire de Marx.  », ah bon ! Voyons ça.
    Rappelons tout d’abord que, les principaux éléments du capitalisme libéral, la grande entreprise, n’étaient nullement antipathiques au communisme. En effet, le noyau du Manifeste du Parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels consistait en des politiques capitalistes monopolistiques comme la centralisation du capital et l’organisation des travailleurs. Marx et Engels ont commencé leur carrière en tant que journalistes travaillant pour des intérêts capitalistes libéraux. Marx travailla plus tard pour le New York Tribune, dont le propriétaire, Horace Greeley et son éditeur, Charles Anderson Dana, étaient de proches collaborateurs du communiste Clinton Roosevelt, un membre démocrate radical du célèbre Clan Roosevelt, dont les intérêts étaient la banque et la politique, et qui étaient de proches alliés des Vanderbilt. Joseph A Schumpeter, qui a enseigné à David Rockefeller à Harvard, écrit (Capitalism, Socialism and Democracy) : « Les vrais stimulateurs du socialisme n’étaient pas les intellectuels ou les agitateurs qui l’ont prêché, mais les Vanderbilt, les Carnegie et les Rockefeller ».
    D’un point de vue économique, le Capitalisme monopolistique et le Socialisme sont tous deux les ennemis de la libre concurrence, car la concurrence et les forces du marché, lorsqu’elles ne sont pas « concentrées » dans les mêmes mains, permettent à d’autres de prospérer et, surtout, d’être indépendants. Un gouvernement communiste peut organiser le contrôle social de manière à garantir et à protéger la concentration de la richesse ; le gouvernement communiste peut donner à des cartels le contrôle des matières premières et des marchés, et leur accorder de gros contrats et s’endetter à l’infini auprès d’eux. Chaque secteur de l’économie étant, in fine, contrôlé par une poigné de cartels.
    Dans « La Trilatérale et les secrets du mondialisme », Yann Moncomble nous fait remarquer « les étranges alliances entre le CFR, la « Trilatérale » et les dirigeants du Kremlin... mais, ajoute-t-il, le public doit ignorer cet état de fait. Il faut qu’il continue de croire à l’opposition farouche Communisme-Capitalisme. ».
    Faisons remarquer que, tout comme lors de la Guerre de 1914-1918, qui a permis au communisme de prendre le pouvoir en Russie, la deuxième Guerre mondiale permettra au communisme d’étendre son emprise, avec l’approbation (et le soutien) de la haute finance.
    Le Marxisme paraît défendre les travailleurs parce qu’il semble vouloir tout remettre au pouvoir de l’État afin d’assurer une meilleure répartition des biens et des fortunes, alors qu’en réalité son but est, en conquérant les masses ouvrières par la ruse, de tout accumuler entre les mains des « puissances d’argent », dissimulées et camouflées derrière des partis politiques qu’elles contrôlent, qu’ils soient socialistes ou communistes.
    La doctrine du Marxisme rejette le principe aristocratique observé par la nature, et le remplace par la domination du nombre, autrement dit, Le Règne de la Quantité... et les Signes des Temps.

    Lire la suite ▼
      Lire les 12 réponses ▼ (de PascalDemoriane, sylvain, mmbbb, chantecler, Mélusine ou la Robe de Saphir.)

    • christophe nicolas christophe nicolas 1er juin 2022 08:55

      Oui mais Marx te prend pour un crétin en te disant que Dieu n’existe pas donc il te manipule, la preuve :

      Où est son erreur d’analyse et quel était son but sont les bonnes questions avant d’aller plus loin dans sa critique du capitalisme.

      Son erreur d’analyse vient du fait qu’il est Juif et qu’Israël qui veut dire « peuple de Dieu » n’est pas une histoire génétique mais une fidélité au Saint-esprit entièrement dans le Christ. Après, si le monde tourne mal dans la Chrétienté, c’est parce qu’ils ne sont pas fidèles au Saint-Esprit, ils n’aiment pas donc ils ne désirent pas le vrai et le juste tout simplement, ils trahissent au nom de Dieu tout en adoptant ses codes vestimentaires donc la mentalité n’est pas saine mais hypocrite. Le meilleur exemple est Benoît XVI qui a trahi le Saint-Pape de plus de 100 prophéties attendu par tous les chrétiens :

      Le saint-pape :

      Le complot du cardinal Ratzinger  :

      Le vrai 3ème secret de Fatima car Dieu est véridique et ne te prend pour une courge à l’inverse de Karl Marx qui te prend pour une courge :

      Lire la suite ▼

      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 1er juin 2022 09:07

        L’idéologie dominante contre laquelle nous avons le devoir de nous battre varie selon les époques. Aujourd’hui, c’est le Nouvel Ordre Mondial, le wokisme, les LGBTQ, l’athéisme scientifique...(Mengele). 


        • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 1er juin 2022 09:10

          L’ennemi actuel du marxisme, est le climat. A vouloir nourrir toute la planète on a créé des pandémies et des famines. La perte de la bio-diversité est la cause des famines... Liée à la surpopulation dans le monde....


          • PascalDemoriane 1er juin 2022 09:10

            @Christophe Nicolas
            Oui, pour l’instant celui qui prend le lecteur pour une « courge » (pourquoi une courge d’ailleurs ?) sans conscience critique, en pourrissant la relation judéité  christianité, c’est bien vous.


            • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 1er juin 2022 09:13

              A l’époque de Marx, nous étions un milliard et demi d’habitants sur terre. Actuellement, Cent ans après : Près de 9 milliards....


              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 1er juin 2022 09:20

                Lire virus 34. On aurait eu le moyen de nourrir tout le monde. Ouf, le savant rata son expérience.... 


                • PascalDemoriane 1er juin 2022 09:31

                  (impossible de poster mon com, bug, je teste en fragmentant)

                  « La pensée de Marx n’est pas un dogme, loin s’en faut, mais un outil formidable de combat. » affirmez-vous.


                  1. n’est pas un dogme. Oui, faudrait expliquer pourquoi, et pas de façon dogmatique !. En termes brefs on peut poser que c’est une proposition de méthode raisonnée, quasi scientifique, critique et auto-critique collective qui ne préjuge absolument pas de ses conclusions : c’est un « passant par » et un « partant de » (F. Cousin) qui s’interdit de pré-cartographier ni le point de départ ni le bout du trajet de compréhension du moment du mouvement de l’histoire où elle s’exprime, qu’elle tente de comprendre.
                  Il n’y a donc pas de marxisme préfabriqué dogmatisable.


                  2. est un outil de combat. Là je suis moins convaincu. Le mot outil me gène, et si c’est outil de combat alors ce serait une arme, ou le savoir faire de son maniement. Ce serait un arsenal parmi d’autres, au service de soldats marxisés par des marxologues patentés... Non !. On a déjà donné, çà marche pas çà ! (Léninisme, gauchisme) Pourquoi ? Parce que le maïtre du jeu, de l’initiative agressive, du terrain et du mode de combat ou de la lutte de classe est toujours et reste le dominant. Ce combat est donc toujours perdu d’avance, en amont de son entreprise !
                  Autrement dit la métaphore du « combat » chère à la gauche (du capital) mène toujours à reproduire la logique de classe dans la classe dominée elle-même.

                  Lire la suite ▼

                  • PascalDemoriane 1er juin 2022 09:38

                    (suite du com qui bugue)
                    De mon modeste point de vue, le cœur de la pensée marxienne tourne autour de la notion de conscience commune, comme votre texte de 1859 cité le montre :

                    « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. »

                    ou bien encore :

                    « Pas plus qu’on ne juge un individu sur l’idée qu’il se fait de lui-même, on ne saurait juger une telle époque de bouleversement sur sa conscience de soi »


                    • PascalDemoriane 1er juin 2022 09:39

                      (suite du com qui bugue)

                      Marx dualise la notion de conscience, la dialectise, la présente comme une oscillation permutante et permanente. Si on veut métaphoriser la « conscience », elle est l’outil du matériaux commun autant que le matériaux de son outil commun. L’humain y est le producteur émancipateur de lui-même autant que le produit de sa production, de son émancipation en commun.
                      En ce sens, par ce balancement permanent, Marx est un peu l’inventeur du Swing  ! Swing de l’orchestre révolutionnaire sans chef ni partition !

                      Le conseil ouvrier, le soviet, la communauté délimitée est le paradigme de l’atelier (et non pas du combat !) de réappropriation de conscience, de parole commune, de coopérations tant intellectuelle que manuelle, le lieu où le prolétaire peut se déprolétariser, s’abolir comme tel, en reprenant conscience de lui-même comme humain générique.


                      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 1er juin 2022 09:50

                        La marxisme est un matérialisme donc une idéologie perverse qui réduit l’humain à sa survie alimentaire...


                        • PascalDemoriane 1er juin 2022 10:04

                          @Mélusine ou la Robe de Saphir.
                          Ben oui, les sciences physiques partant de l’observation de la matière et de ce qui l’anime sont autant de matérialismes pervers. Oui bien sûr. 
                          La crise de 9h50, ce matin ?


                        • PascalDemoriane 1er juin 2022 10:15

                          Aspects du non dogmatisme de l’apport marxien bien compris :

                          lisez sur AVox les article de Marc Dugois, économiste absolument pas marxiste, plutôt conservateur, dans sa critique des catégories et pratiques fallacieuses en vigueur dans l’économisme contemporain, sur l’inversion de la notion de valeur, d’énergie et de création de « richesse ».

                          Vous trouverez un travail analytique critique qui rejoint les apports de Marx & Engels, notamment du livre 1 du capital sur la théorie de la valeur et du phénomène psychopathologique de l’argent, de la monnaie. 

                          https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-ideologie-perverse-et-stupide-de-241902

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Mohamed Belaali


Voir ses articles



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité