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La philosophie du rien

« Tu es vieux jeu » divaguerait nonchalamment un premier, « jouissons sans entrave, ne sois pas rabat-joie... » ajouterait un second avec l'insolence consubstantielle de la postmodernité. Comme si l'humanité s'était définitivement purifié des maux séculaires qui l'affectent et qu'on en célébrait l'achèvement. Comme si l'histoire avait servi à préparer ces festivités, ces gargantuesques bacchanales de l'hédonisme malsain qui n'ont de frontière que leurs capacités à se propager.

De quelles utilités pourraient nous être les salmigondis de l'idéalisme Platonicien ou de la mystique néoplatonicienne sinon à troubler la complaisance générale ? Le progrès c'est maintenant la jouissance immédiate, l'avenir est devenu nébuleux, l'homme moyen jaloux de son confort est comme retiré de la réalité, il vit au son de cloche apaisant des think tanks qui prévoient une croissance x en 2020. Pour l'humanité postmoderne le progrès, c'est le téléviseur grand public obtenu à crédit pour visionner des programmes qui l'entretiendront de l'accomplissement du règne humain dans les festivités consuméristes, dans les saturnales du bien-être et de l'accumulation. Le dernier smartphone de chez Apple qu'aura acquis (probablement en crédit-bail) l'homme postmoderne le distingueront peu ou prou du reste de ces congénères et le placeront au cœur de « l'avancée » de la civilisation.

Notre civilisation flotte dans un obscurantisme estampillé Progrès ; Parmi ces méandres de l'homogénéisation et de l'avilissement plus personne ne semble chapeauter la dynamique de cette décadence. C'est l'ère de l'irresponsabilité dans laquelle chacun cherche la responsabilité au-delà de lui-même, cherche à l’attribuer à un autre, les uns l'imputent à une élite obscure surpuissante et malfaisante, les autres à l’islamo-banlieusard qui inclinerait trop vers le vol et les déprédations, tout ceci dans un moment de « lucidité » effarouchée sur la marche mortifère du monde. La philosophie du rien c'est l'inévitable peur du néant et de notre temporalité qui nous précipitent désemparés vers les plaisirs vains du monde moderne, cette géhenne façonnée par l'errance psychanalytique de Freud, le darwinisme social de Spencer, la haine de Dieu de Marx et l'industrialisme de Ford.

C'est la philosophie du rien, les fers des croyances arrêtées et présomptueuses qui enserrent nos poignets douloureux et nos chevilles ankylosées ne nous permettent plus rien de grandiose ni de salutaire. L'accomplissement de l'homme sur terre c'est nous, c'est notre technique, notre Tour de Babel du Bien-être qu'agrémente la technologie. Comme dirait Nietzsche « ainsi parle le fou »[1], ce même philosophe qui fut un athée sans vergogne, mais qui a subodoré l'inclination excessive des hommes à la suffisance, et le nihilisme par lequel le dépassement de soi leur ferait horreur. « Comment pourrions-nous nous dépasser ? Nous avons triomphé de l'histoire. », Ce à quoi Nietzsche répondrait « ainsi parle le troupeau »[2].

L'hédonisme est la meilleure expression de la philosophie du rien, c'est par elle que sourd le mépris et le dédain pour la vérité et la connaissance. Ce penchant à l'hédonisme et à l'intempérance a dévié l'humanité moyenne, l'a incité à la veulerie et la fascination pour l'industrie et l'accumulation. Ainsi au nom du progrès et de la Fin de l'histoire de Fukuyama l'homme moyen s'est laissé happer avec ferveur dans les sables mouvants de la sécurité et du bien-être. Pensant avoir triomphé de l'histoire et de ces maux indicibles, il en est venu à la mesquine ostentation du paraître, au narcissisme du selfie et aux grivoiseries érigées en progrès. Mais il n'y a tout bien réfléchir aucune méprise dans ces lieux communs, car les religions qui devaient inciter les hommes (et les femmes) à contrôler ce qui se dissimule avec pudeur sous le bas de la ceinture sont opulentes... Mais de leurs beaux atours imposants, de leurs parterres de progressistes vrai-faux croyants (puisque progressistes) et de leurs mystiques pour profanes (l'enfer, le paradis...). Les religions n'enseignent pas les Mystères ou la Gnose, elles se joignent par duplicité autant que par impuissance, à la chorale du progressisme effronté.

La philosophie du rien devenue notre Tout triomphal est notre caverne de Platon, c'est le couronnement de l'insolence de l'homme superbe qui ne se prive nulle part de caricaturer à son avantage la sagesse, l'humilité et la charité mais qui s'épouvantera le premier des déplaisirs vers lesquels l'ignorance nous entraîne.

L'inculture de masse n'est pas en reste dans cette école de pensée, la culture c'est maintenant le loisir effréné et l'histoire aseptisée pour bobo, réécrite au besoin. Platon devient un anachronisme, Pascal, lui, un fanatique religieux qui ne sait pas jouir, et Épicure le précepteur du marasme consumériste. Pour s'inscrire dans l'air du temps il faut avoir le nez rivé sur son écran Retina[3], avoir l'air snob et empressé. Une véritable tabula rasa des valeurs élevées s'est propagée dans les esprits, le scientisme et le biologisme dédaignent les tentatives timides du spiritualisme de restaurer la noblesse du genre humain. La Fin de l'histoire, c'est finalement la fin de l'espérance, l'homme moyen n'est plus qu'une coquille vide, un tonneau des danaïdes qui s'emplit et s'évide par le loisir. Nos âmes déboussolées sont amenées à croire en une fatalité structurelle du genre humain qui le pousse à la vilenie et à l'égoïsme. Comme dirait Thatcher à travers sa doctrine, « There is no alternative ». L'histoire officielle veut que les civilisations depuis l'Inde antique se succédassent et trébuchassent les unes derrière les autres jusqu'à obtenir le paroxysme triomphant de l'interdépendance globale, de l'uniformisation de la pensée et du Burger King (pour changer du McDo). Désormais les aspirations et les ambitions prennent invariablement la direction du lucre, la course au rien entropique se retrouve jusque dans les querelles byzantines de monsieur toutlemonde. L'on saupoudre tout ça de religiosité pour profanes ou de conflits ethniques ou culturels de bistrots pour se rapetasser une vertu qui n'existe plus.

Avec la philosophie du rien plus besoin d'ennemis, on ne ferait qu'opposer un rien sidéral à un autre rien cosmique, se défausser de nos vices par l'oubli. Tout au plus, l'obscur fou de Dieu qui fomente une énième prise d'otages dans un coin reculé de l'Irak, du Nigéria ou de l'Afghanistan peut apporter une légitimité à notre propre rien, lui apporter une vertu qu'on ne devrait décemment pas lui accorder autrement. Évidemment la doctrine du rien a un besoin maladif de ressentir qu'elle représente notre tout inextinguible, alors il lui faut un ennemi qui n'est pas totalement soumis à l'empire du Rien. Elle fait bien l'affaire la Russie réputée barbare par les chantres de l'école du rien, ou alors la Syrie laïque qui a peut-être le tort de ne pas l'être suffisamment [laïque], qui sait ? La philosophie du rien rapetisse tout, de sorte que le monde soit réduit finalement à un village orwellien, la recherche du souverain bien serait la plus téméraire des entreprises dans ce « havre de paix », s'aliéner ces congénères pour « si peu » deviendrait incongru. Nous y sommes dans ce havre de paix, ce hameau tranquille de la pensée unique.

Il n'y a plus à placer l'espoir de pourfendre cette nébuleuse tentaculaire dans nos politiciens vides de véritables convictions. Quelles meilleures sentinelles de la philosophie susdite que des démagogues et des carriéristes de salons huppés ? Il n'y a pas à attendre qu'une conviction à rebours de la philosophie du rien émane d'un bon orateur démagogique. L'enjeu dépasse les clivages politiques, c'est l'individu seul qui est l'alpha et l'oméga. Le philosophe des Lumières Emmanuel Kant considérait que l'individu (généralement), était encore mineur, qu'il remettait à d'autres le pouvoir de l'orienter, moins par inaptitude que par paresse, les Lumières n'ont pas jailli partout sauf par l'arrivisme.

La philosophie du rien, c'est aussi l'irresponsabilité, l'insouciance petite-bourgeoise, l'épopée bourgeoise-bohème (bobo), l'humanitarisme ridicule et condescendant, la paresse intellectuelle légèrement rehaussée par les faux débats d'idées, la spiritualité de salle de yoga. Mais Bernard-Henri Lévy est là pour compenser tout cela.

La philosophie du rien est le linceul de toute une civilisation.

« Plaindre les malheureux n’est pas contre la concupiscence ; au contraire, on est bien aise de pouvoir rendre ce témoignage d’humanité, et s’attirer la réputation de tendresse, sans qu’il en coûte rien : ainsi ce n’est pas grand-chose. » Blaise Pascal


[1] Fredrich Nietzsche, extrait de Ainsi parla Zarathoustra, poème philosophique

[2] Fredrich Nietzsche, extrait de Ainsi parla Zarathoustra, poème philosophique

[3] « Écran Retina, Retina Display en anglais, est une marque utilisée par Apple pour les écrans de ses appareils électroniques ou informatiques. » Wikipédia

 


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7 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 1er octobre 2014 11:42

    Salut

    Je vois ça en plus simple, pas nécessairement juste , à voir...

    notre époque n’aurait rien de particulier en profondeur de nos psychés... sauf que après 80 millions de morts en deux guerres pour la finance, enfin une certaine finance, des améliorations ( ??? techniques ont permis de produire ,plus, plus vite pour plus de monde...

    Une certaine partie des humains a alors cru au bonheur matériel suprême, ultime....posséder,voyager , conduire, avoir des glaçons , de l’eau dans des tuyaux etc etc allait donc avec en plus l’ide que la science qui sait tout sur tout allait meme maintenant s’attaquer à la mort elle meme,cette injustice faite à l’homme cette sorte de dieu créateur de L’ univers , à la fois créateur et jouisseur de la vie..
    cet humain envahissait tout le futur de ses projets indispensables à l’Univers...on allait voir ce que on allait voir..et bien on voit smiley

    Oui mais voila quelques dizaines d’années après, le bonheur absolu n’est pas là, il a juste suffit d’avoir un peu moins de jouets et un avenir un tout petit peu moins radieux , bien que nous n’en ayons jamais eu autant ,enfin certains pas tous, pour que à la joie d’être un consommateur joyeux, succède alors la grande déprime , la dépression, le malaise , le glauque ,mon paradis immortel tant rêve ne sera pas...

    Alors c’est comme d’ habitude la panique à bord....vite fuyons !! oui mais quoi ? je ne sais pas mais fuyons...

    notre époque n’a peut être rien de plus à part des machines bien sur..mais lorsque je pense que chaque humain a toujours vécu le modernisme de son présent je me rend compte de la fausseté de ce regard condescendant jeté sur le passé des autres...pourquoi essayer de se valoriser à ce point par comparaison avantageuse avec le passé ? pourquoi ? serait ce parce que ma vie est au fond une grosse m...e, que je le sache au fond de moi sans donc le savoir et que je cherche alors à me rassurer encore et toujours on dirait un enfant de quelques mois perdu dans ce monde..oui c’est ça ,nous sommes resté des enfants, alors enfant c’est bien mais là ???

    .là je me dis , oui oui oui, mais alors nous vivons sans arrêt l’exact meme jours, encore et encore,sans le savoir....rien ne change sauf la superficie de ce qui vieilli, de nouveau outils, et de moyen pour aller de A vers B plus vite...parce que se perdre ,s’oublier dans la vitesse comme dans l’alcool ou la religion, ou le travail ou l’argent ou la possession ou le sexe etc etc est exactement la meme démarche mentale...« je » cherche à s’oublier...se connaît il seulement ? bien sur que non, fuir ne sera jamais connaissance or on fuit la vie pour essayer d’atteindre un paradis imaginaire impossible...je pense avoir des buts mais à la racine de tout cela je fuis..enfin j’essaye de fuir, mais quoi je ne sais pas..

    c’est l’histoire d’un être en souffrance , né pour dominer L’ Univers.....et qui ne sait rien du tout de lui meme.........et dont la fin ne peut être que tragique ..

    Avec un ou deux éveillés par tranche de 2500 ans, ...........çà fait pas lourd niveau Intelligence qui est comme nous le savons uniquement globale et qui peut si éveillée frapper notre cerveau de cette intelligence globale relative elle au niveau particulier que l’on confond avec cette sorte de QI....qui va du QI de moule à un QI de mouton/berger pour les plus élevés..

    enfin je dis çà mais si ça se trouve ça n’est meme pas faux smiley

    c’est ça le truc,partir de rien pour arriver nulle part...

    A la fin il est dit ceci : c’est l’individu seul qui est l’alpha et l’oméga.

    çà c’est la théorie neocons. !!!

    C’est ne pas savoir que l’individu n’est que parce que il y a avant tout quelque chose inconnu pour nous ,quoique pour certains il y a expérience de cela, qui est ..unitaire,global, uni, relié, ensemble....il y a d’abord le Grand Tout puis la particule...l’individu..là encore tout est inversé soit pour créer le chaos soit par ignorance..
    ce qui nous reste de cerveau ne peut « capter » cela......la partie manquante elle le peut comme de faire apparaître à la lumière ce qui est non conscient pour notre reste de cerveau,car en soi il n’y a pas d’inconscient.. pour l’humain...notre déchéance mentale, la perte ’une fonction qui ne calcule pas et donc n’élimine pas, ne tue pas, ne vole pas, ne hiérarchise pas etc etc hélas a créé cela..

    cela dit , il y a aussi l’individu si il y a le global..les deux sont liés....mais ça non plus n’est pas su...


    • ohmama 1er octobre 2014 17:02

      Bonjour,


      Par « Alpha et oméga » je voulais plutôt dire l’individu est la fois le problème et la solution. C’est une manière de dire que l’individu doit rechercher la vérité sur l’être, le sens de la vie, à faire contrepoids aux doctrines matérialistes qui ont dévié l’humanité. Mais ça somnole dur on est d’accord, en France le rationalisme est trop prégnant pour penser même à réintroduire le néoplatonisme d’un Plotin.

    • howahkan Hotah 1er octobre 2014 17:45

      Salut....bon je pensais que cela pouvait être une autre interprétation de ton propos(tu amical).....

      là je vois cela aussi...désolé de dire encore et encore que je dis cela sur la base d’expérience personnelle , ou il est bien question que d’une manière générale le problème contient la solution à une condition impérative, il faut que le problème soit vécu directement sans interférence de la pensée et là c’est pas gagné......ceci a une conséquence étrange pour la pensée qui est que la solution va passer au delà du choix personnel au delà de « moi » ,de mon avis binaire oui non quand aux solutions profondes de problèmes...c’est la solution qui se dévoile elle meme...alors a ce moment intervient la pensée pour la mise en route des solutions qui sont sans être timide des « visions » et non des pensées, on a alors court circuit ce qui crée tous les problèmes humains non résolus..

      Pour moi, a ce niveau ce que nous percevons et vivons comme de la souffrance est un signal qui nous indique : MAUVAISE ROUTE,
      ceci n’est plus perçu par les humains comme un signal d’erreur , ce qui a pour effet que le signal au début minime va s’amplifier,ce qui est maintenant souffrance mais simple signal d’erreur au début,est un symptôme bien sur mais aussi un catalyseur car seul la souffrance ou le signal d’erreur peut lui meme apporter une réponse..la pensée ne le peut pas,c’est juste pas son boulot...
      j’explique,en moment de crise intense j’essaye de fuir sans savoir ce que c’est...ça c’est notre vie habituelle...j’ai découvert pour moi meme que je dois vivre cela sans aucun mouvement de la pensée, pour fuir ou gagner , je ne dois pas essayer de résoudre ce problème mais le vivre !!!! 

      « Je » qui doit donc voir le fait inéluctable absolu qu’il le peut rien sur ce sujet de sa souffrance de vivre celle qui nous fait chercher un bonheur absolu par réaction de fuite.. seul la souffrance peut résoudre le problème de la souffrance, ça veut dire « je » ne peux la solutionner ....a condition de voir que l’on est en souffrance bien sur, or les moyens de le cacher à soi meme sont tres nombreux....toute la palette de nos activités et drogues en fait

      Tout ceci induit « quelque chose » derriere tout ça qui est là.....pour nous guider mais aussi nous avons un programme manquant qui sait résoudre ce genre de « chose »..je l’ai vu en marche...je sais ,je sais ça apparaît totalement ouf ..attention de ne pas recommencer avec dieu..mais certes il est question d’ Origine....ultime quand meme..ou sinon d’une sorte de programme universel que nous avons et qui est une sorte de guide ...mais la pensée ayant conquis le cerveau de beaucoup comme la planète..c’est difficile ...

      ....l’humain est donc le problème, le cerveau humain qui ne marche plus bien est le problème et la souffrance qui en ressort est exprès, pas un hasard mais une dernière chance vitale si on sait comment vivre cela et un désastre si on ne sait pas..le suicide est alors proche personnel ou global

       que nous nous trompions est inclus dans le « plan » , arranger cela aussi.mais on a perdu le mode d’emploi client...

      Une nouvelle est donc que le pire ne va pas s’ arrêter par miracle sans rien faire soi meme,il va continuer jusqu’à ce que nous changions radicalement mais surtout pas en utilisant la pensée en premier mais en connaissant le catalyseur qui va by-passer la pensée pour remettre en route petit a petit le « programme » manquant, ce programme a sa propre autotomie ,son propre agenda, il marche tout seul en apparence quand la pensée reste dans son domaine ..

      radical changement qui passe par un catalyseur qui pour moi à notre stade n’ est plus que la douleur de vivre auto infligé ..bouddha a bien sur parlé de cela dans ses propres termes, cela dit je ne copie personne ,

       autre option nous disparaissons...prématurément ,genre on devinez quoi..c’est marrant mais cette option je ne la sens pas...arriver, pas encore il reste un énorme potentiel que nous changions radicalement

      tout ceci serait tout sauf un hasard...mais le sujet est long et j’ai assez écrit aujourd’hui..

      salutations


    • marauder 1er octobre 2014 14:56

      « Comment pourrions-nous nous dépasser ? Nous avons triomphé de l’histoire. », Ce à quoi Nietzsche répondrait « ainsi parle le troupeau »[2].

      Notre civilisation flotte dans un obscurantisme estampillé Progrès

      La philosophie du rien c’est l’inévitable peur du néant et de notre temporalité qui nous précipitent désemparés vers les plaisirs vains du monde moderne, cette géhenne façonnée par l’errance psychanalytique de Freud, le darwinisme social de Spencer, la haine de Dieu de Marx et l’industrialisme de Ford.

      Je vais émettre un bémol, du moins deux.
      Ce que tu décris n’est pas récent, on appelle ca grossièrement une période dite « de décadence ». Sauf que ce n’est pas vraiment un hazard, c’est un ensemble de conséquences intégré dans un cycle de stabilité apparente prenant fin. en réalité, quelque chose qui semble stable 50 ans, ca ne veut rien dire, meme quand c’est stable 200 ans, c’est pas énorme au regard du temps passé sur terre par les humains depuis leurs débuts. Dans le meme temps tu dénonce la haine de dieu de marx, alors que la chrétienté, le moyen age et la renaissance font un seul et unique ensemble, ce ne sont que des circonstances qui s’empilent, mais il a fallut la foi de dieu pour parvenir a la foi de la toute puissance en l’homme .... Comme il a fallut une foi animiste pour créer une foi centralisatrice telle qu’un monothéisme. ET si marx n’aime pas les curetons, je comprend pourquoi. A part nous apprendre, soumission, souffrfance, croyances débilitantes, frustration, perversité, quoi d’autre ?

      Et ce n’est pas parce qu’on renverse un oppresseur qu’il faille le remplacer par un autre, NAN, quand on vire un opresseur, on se prend en charge ensemble sinon on repete la meme chose.

      Le fond du probleme est toujours la, et a toujours existé. Tu fustiges a raison les croyances de l’humain, mais dans le meme temps le texte donne l’impression que c’est nouveau.


      • ohmama 1er octobre 2014 17:13

        Marx détestait la religion pour des raisons évidentes mais ce n’était pas non plus un métaphysicien, il a contribuer à détourner l’homme de la sagesse des Anciens (dont celle de Platon qui reconnaissait les vies successives), l’homme n’était plus rien d’autre qu’un animal pensant pour Marx. Il a donné le bolchévisme qui accordait peu de valeur à la vie et qui a envoyé la Russie orthodoxe et spirituelle dans un trou noir en 1917.


        • marauder 3 octobre 2014 13:53

          On a reproché assez souvent au marxisme d’etre une nouvelle religion. Donc a la fois on attaque l’athésime (que l’on confond souvent avec le laicisme, et avec déléctation, chez le religieux) et a la fois on lui reconnait une partie religieuse. Il me semble pas faux que marx ai a la fois eu autant de génie que de bétise. Il convient de savoir ou et comment il sonne juste et ou et comment il se perd. On ne demande pas aux scientifiques de nous gouverner, enfin pas moi. Vous peut etre ?....

          Les sagesses des Anciens, avec lequel tu te plait a y rajouter une majuscule, comme ton pote platon bercé dans son ciel des idées, (sont vent a lui si je puis dire), il n’est que l’origine meme des pouvoirs cohercitifs dont tu semble n’attaquer qu’une partie, et maladroitement. A la rigueur, si chez les anciens que tu adule tu aurais eu un peu de diogène, epicure, démosthène, démocrite (a la rigueur sénèque) la j’aurais peut etre été moins dur.

          Et puis meme, si la sagesse est vraiment de ce monde, ces fameux anciens refuseraient meme cette majuscule de l’égo.

          Ton trou noir spirituel, cv’est pas plutot un trou noir cérébral ?

          Nan mais arrete un peu, tu amalgame marx, le marxisme, le communisme, le bolchévisme et tu continue de croire au pere noel :)

          Je n’ai jamais ressentis autant de spiritualité qu’en dehors d’une église (de l’énergie, il yen a, mais comment elle est usée ???), d’une doctrine, si ce n’est celle de ne s’abetir a aucune d’entre elles.


        • Dwaabala Dwaabala 1er octobre 2014 20:57

          Bibliographie complémentaire :
          Vladimir Jankélévitch : Le je-ne-sais-quoi et le presque-rien.

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