• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > « La pire des sciences-fictions possibles »

« La pire des sciences-fictions possibles »

La lutte du gouvernement contre la diversité des opinions et la liberté d'expression s'intensifie. L'Assemblée nationale adopte la loi contre la haine en ligne et « promet d’assainir l’Internet en France », le gouvernement veut créer un Conseil de l’ordre des journalistes visant à contraire la désinformation. Et après, un ministère de la Vérité ?

Encore en février cette année le secrétaire d’État chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, a rassuré qu' « il n’y a pas une volonté de mettre les journalistes sous contrôle. Jamais, et pas notre majorité, ne proposerait un organisme certificateur de la vérité, tout de même, c’est la pire des sciences-fictions possibles ».

Mais trois mois après l'intervention de Mounir Mahjoubi, le secrétaire d'Etat au Numérique, Cédric O, a dit presque le contraire : « S'ils ne le font pas, ce sera l'Etat qui le fera, au bout du bout. » Voilà un vrai visage des macronistes. Le projet de création d'un Conceil de l’ordre des journalistes témoigne d’une intolérance à la critique et d’une volonté obsessionnelle de contrôle.

« Je considère qu’il doit y avoir un Conseil de l’ordre des journalistes, des journalistes entre eux, qui prennent des décisions et qui disent à l’Etat : ‘vous devez retirer l’agrément de tel ou tel ‘canard’, mettre des avertissements’ », a-t-il délaré. Il s'inquiète que les gilets jaunes ne s’informent que par Russia Today. « Aujourd'hui, ajoute-il, “sur YouTube, la chaîne qui a le plus de visibilité ce n’est pas BFM, ce n’est pas CNEWS, c’est RT » . L'idée que c'est la faute aux médias traditionnels qui font le jeu du gouvernement et manquent de crédibilité ne lui revient pas à la tête.

L'administration de Macron, croit-elle vraiment que le lancement d'une structure de contrôle financé par l'Etat aide les médias à regagner la confiance du peuple ? Quelle naïveté ! La création d'un tel conseil n'améliora pas la qualité de la presse, mais augmentera le risque de censure politique, restriction des libertés. Vu les dernières attaques de LREM contre les journalistes, cet organisme au sevice de l'Etat aurait le droit de considérer une moindre critique à l'adresse du pouvoir comme "canard". Si le gouvernement continue sa pression sur la presse, on risque de témoigner la réalisation de pires prédictions d'Orwell.


Moyenne des avis sur cet article :  5/5   (27 votes)




Réagissez à l'article

18 réactions à cet article    


  • Clocel Clocel 10 juillet 2019 17:10

    Les bourrins seront toujours plus faciles à manier qu’un peuple informé à l’esprit critique affûté...

    Donc, le tandem éducation nationale/médias n’a pas fini de produire de joyeux consommateurs/producteurs qui ne posent pas trop de questions auxquelles il serait difficile de répondre de manière cohérente.

    Le retour du pouvoir absolu, c’est maintenant les veaux !


    • berry 10 juillet 2019 17:15

      La France est l’une des plus grandes menaces mondiales contre la liberté d’expression, selon le professeur de droit américain Jonathan Turley.

      "Il y a un peu plus d’un an, le président français Emmanuel Macron est venu aux États-Unis pour importer deux espèces potentiellement invasives à Washington. L’un était un chêne et l’autre était la répression contre la liberté d’expression. Ironiquement, peu après la plantation de l’arbre, les autorités l’ont déterré pour le mettre en quarantaine. Cependant, des deux, l’espèce la plus dangereuse était la volonté contrôle de la liberté d’expression, une proposition qui a suscité des applaudissements enthousiastes de la part de nos politiciens mal informés. Nos politiciens aux États-Unis peuvent applaudir Macron comme les idiots du village, la plupart des Américains sont de fervents partisans de la liberté d’expression. C’est dans notre sang. Cependant, sans se laisser décourager, Macron et d’autres en Europe s’apprêtent à imposer unilatéralement le contrôle de la liberté d’expression sur Internet avec de nouvelles législations en France et en Allemagne. Si vous pensez qu’il s’agit d’une question européenne, détrompez-vous. Macron et son gouvernement tentent d’éliminer unilatéralement les « pensées haineuses » sur Internet. Le Parlement français a adopté une nouvelle loi qui donnera aux entreprises Internet comme Facebook et Google seulement 24 heures pour supprimer les « propos haineux » de leurs sites, sous peine d’une amende de 1,4 million de dollars par violation. Un vote final est attendu la semaine prochaine. L’Allemagne a adopté une mesure semblable l’an dernier et a imposé des amendes de 56 millions de dollars. Les Français et les Allemands ont renoncé à essayer de convaincre les États-Unis de renoncer à leur liberté d’expression. Ils se sont rendu compte qu’ils n’ont pas à le faire parce qu’en imposant des peines paralysantes, les grandes entreprises seront forcées decensurer la parole selon des normes mal définies. Le résultat pourrait être la profonde limitation de la plus grande invention favorisant la liberté d’expression de l’histoire du monde. Tout cela se passe sans le moindre gémissement d’opposition de la part du Congrès ou de la plupart des organisations de défense des libertés civiles. La décision des Européens frappe dans l’angle mort de la Constitution des États-Unis. Le Premier Amendement fait un excellent travail pour empêcher l’action du gouvernementcontre la liberté d’expression, et la plupart des lois qui restreignent la liberté d’expression en Europe seraient inconstitutionnelles aux États-Unis. Cependant, bien que protégés contre Big Brother, nous sommes laissés complètement vulnérables à Little Brother, composé de sociétés privées qui ont un large pouvoir discrétionnaire sur la réduction et le contrôle de la parole à travers le monde. Les Européens savent qu’il est peu probable que ces entreprises retirent chirurgicalement du contenu pour des pays individuels. L’effet sera similaire à celui de l’exception californienne. Tous les États sont assujettis à des normes uniformes en matière d’émissions des véhicules en vertu de la Clean Air Act, mais la Californie a obtenu une exception pour établir des normes plus strictes. Plutôt que de créer des voitures spéciales pour la Californie, les normes plus strictes tendent à guider la conception des voitures. Lorsqu’il s’agit du contrôle des opinions, les Européens savent qu’ils peuvent limiter la parole non seulement dans leur pays, mais aussi pratiquement aux États-Unis et ailleurs. En effet, les Européens s’appuient sur les succès passés. En 2013, un groupe d’étudiants juifs a utilisé les lois françaises pour poursuivre Twitter afin de l’obliger à remettre l’identité d’affiches anonymes de commentaires jugés antisémites. À son crédit, Twitter s’est battu pour protéger l’anonymat, mais les tribunaux européens ont statué contre l’entreprise et, finalement, elle a cédé. L’anonymat disparaît aussi rapidement que la liberté d’expression est anéantie dans ces pays. Macron sait que les mesures européennes de contrôle des opinions sont susceptibles de se métastaser sur Internet. Ils ont déjà mis à mal la liberté d’expression en Europe. Ces lois criminalisent la liberté d’expression selon des normes vagues faisant référence à l’ »incitation » ou à l’ »intimidation » d’autrui fondée sur la race ou la religion. Par exemple, le créateur de mode John Galliano a été reconnu coupable par un tribunal français d’avoir tenu des propos antisémites contre au moins trois personnes dans un bar parisien. Lors de la détermination de la peine, la juge Anne Marie Sauteraud a donné lecture d’une liste d’injures utilisés par Galliano à l’encontre de Geraldine Bloch et Philippe Virgitti. « Il a dit « sale pute » au moins mille fois, » explique-t-elle à haute voix. Dans une autre affaire, le père du candidat conservateur français à la présidence Marine Le Pen a été condamné à une amende parce qu’il avait qualifié les membres de la minorité rom de « puants ». Une mère française a été poursuivie parce que son fils est allé à l’école avec une chemise portant la mention « Je suis une bombe ». Un Allemand a été arrêté pour avoir une sonnerie avec la voix d’Adolf Hitler. Une politicienne conservatrice allemande a été placée sous enquête criminelle pour un tweet dans lequel elle accusait la police d’apaiser « des bandes de violeurs barbares composées de hordes d’hommes musulmans ». Même le ministre allemand de la Justice Heiko Maas a été censuré en vertu de ses propres lois pour avoir traité un auteur d’ »idiot » sur Twitter. Le résultat de ces lois mal définies est prévisible. Un récent sondage a révélé que seulement 18 % des Allemands estiment pouvoir s’exprimer librement en public. Plus de 31 % ne se sont même pas sentis libres de s’exprimer en privé parmi leurs amis. Seulement 17 % des Allemands se sentaient libres de s’exprimer sur Internet, et 35 pour cent ont déclaré que la liberté d’expression est limitée à de petits cercles privés. C’est ce qu’on appelle un effet paralysant, et il faut le craindre. Les Nations Unies renouvellent également leurs appels à faire de la propagande haineuse un type de crime international. Les nations musulmanes veulent que le blasphème soit inclus, et Israël veut que l’antisémitisme soit criminalisé. Même dans notre propre pays, des politiciens comme Howard Dean et divers universitaires ont déclaré que les propos haineux ne sont pas protégés par le premier amendement. La députée Frederica Wilson a demandé que les gens soient « poursuivis » pour s’être moqués des membres du Congrès. Un récent sondage a révélé que la moitié des étudiants aux États-Unis ne croient pas que la propagande haineuse devrait être protégée. La triste ironie de voir la France prendre la tête des efforts visant à restreindre la liberté d’expression est puissante. Autrefois bastion de la liberté, la France est aujourd’hui devenue l’une des plus grandes menaces internationales à la liberté d’expression. Il a même mené une répression contre la presse libre avec des enquêtes criminelles. Pendant des années, nous avons simplement regardé de notre côté de l’Atlantique et rejeté ces tendances comme une question européenne. Avec ces nouvelles lois, cependant, il s’agit d’un problème mondial. L’espèce invasive est sur le point de se lâcher sur le web mondial."


      • Florian LeBaroudeur Florian LeBaroudeur 10 juillet 2019 22:16

        @berry

        Attention car il y a 2 branches élitisme aux Etats-Unis. La promotion du Centre Gauche de Macron en France au détriment du Centre Droit de Juppé est une conséquence du résultat des élections Américaines survenue 6 mois plus tôt.
        Les Etats-Unis ne sont en aucun cas différent de la France dans le domaine de la liberté d’expression, il y a 2 fausses oppositions similaires dans les 2 pays depuis 1789.


      • berry 11 juillet 2019 00:26

        @Florian LeBaroudeur
        C’est vrai que les démocrates américains et les patrons des GAFA n’ont pas attendu la loi Avia pour censurer les réseaux sociaux, au nom du politiquement correct. Il n’y a pas de loi pour le justifier, mais concrètement la situation n’est guère différente de ce que nous vivons en France.
        Beaucoup de leaders d’opinion conservateurs ou de l’alt-rigtht ont vu leurs comptes sociaux supprimés ces dernières années. Les censeurs n’ont pas encore osé fermer le compte twitter de Donald Trump mais ils en rêvent, c’est certain.


      • Pierre Régnier Pierre Régnier 10 juillet 2019 17:53

        Sans que ça puisse être une solution pour l’ensemble des publications sur Internet et ailleurs, je prétends qu’il faut recréer un service public de l’audiovisuel comprenant chaînes radio, chaînes télé et extension sur Internet,

        avec un organisme de contrôle du fonctionnement par le peuple, totalement indépendant des pouvoirs politiques et autres médias, n’ayant à rendre compte qu’au peuple lui-même.

        J’invite Étienne Chouard, entre autres évidemment, à inclure cette nécessité dans ses réflexions.


        • JPCiron JPCiron 10 juillet 2019 18:16

          L’administration de Macron, croit-elle vraiment que le lancement d’une structure de contrôle financé par l’Etat aide les médias à regagner la confiance du peuple ? >


          Cette question ne serait-elle pas pertinente que dans l’hypothèse où l’Administration (y compris ses dirigeants) pouvait se permettre d’exprimer des désaccords avec les opinions (assez consensuelles sur bien des sujets) des Médias Grand Public ?


          En clair, Macron a-t-il la possibilité de dire autre chose que ce qu’il dit publiquement ? Si de puissant lobbies protestaient sur des propos tenus, la Presse Grand Public serait en quelque sorte ’’contrainte’’ d’en faire état avec le dû détail. Le Bon Peuple n’ayant d’analyses diversifiées à disposition pourrait se trouver en accord avec les protestations et les analyses proposées par lesdits Médias Grand Public. Ce qui à terme ne peut que ’’clouer le bec’’ de l’intéressé, d’une manière ou d’une autre.


          Heureusement, il y a internet !


          Ou bien doit-on dire « malheureusement ’’ ? Je lisais un article de la brillante Aline de Diéguez ( http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/chaos/arriere-monde/arriere_monde.htm ) qui proposait deux citations que je vous livre  :


           »L’internet représente une menace pour ceux qui savent et qui décident. Parce qu’il donne accès au savoir autrement que par le cursus hiérarchique« (Jacques Attali)


           »La Dictature Parfaite serait une Dictature qui aurait les apparences de la Démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient même pas à s’évader. Un système d’Esclavage où, grâce à la Consommation et au Divertissement, les Esclaves auraient l’Amour de leur Servitude." (Aldous Huxley)


          En tout cas, Merci pour cet Article.




            • Pierre Régnier Pierre Régnier 10 juillet 2019 19:20

              @pemile

              Merci pour ce lien nous envoyant sur un texte très important.

              Sans en attendre un effet miraculeux sur ce commentateur, j’espère que ce texte sera lu par San Jose, pour qui tout se déroule normalement, et qui, ci-dessus, nous demande, en précisant qu’il ne plaisante pas, d’aimer Macron.

              Il est vrai que Macron réussit une sorte de tour de force en faisant adhérer des individus comme San José à cette croyance :

              La démocratie et la liberté correspondirent à une étape de l’Histoire. Démographie et mondialisation font passer à l’étape suivante. 



              • ddacoudre ddacoudre 10 juillet 2019 21:19

                Bonjour

                Lentement mais sûrement.

                http://ddacoudre.over-blog.com/2016/10/six-du-primaire-une-du-secondaire.html

                Cordialement ddacoudre overblog


                • zygzornifle zygzornifle 11 juillet 2019 09:38
                  « La pire des sciences-fictions possibles »

                  La ré-élection de Macron en 2022


                  • chambertin chambertin 11 juillet 2019 10:55

                    @zygzornifle
                    après de bonnes européennes et des municipales qui s’annoncent excellentes pour la REM, le second mandat de la peste micron n’est plus de la SF mais juste de l’anticipation.


                  • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 11 juillet 2019 10:56

                    Le pouvoir, son « éducation nationale », ses médias, sa « culture » et son langage, vous emmerde ! ^^


                    • Le421... Refuznik !! Le421 11 juillet 2019 17:47

                      Le nouveau monde, c’est l’art de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

                      Et vu que les gens sont de plus en plus crétins...


                      • Aristide Aristide 12 juillet 2019 08:46

                        @Le421

                        les gens sont de plus en plus crétins...

                        Ouahh, en voilà de la bonne insoumission ...


                      • yvesduc 11 juillet 2019 19:27

                        Macron est illégitime et impopulaire. La petite coterie de milliardaires qui l’ont installé à l’Élysée tient à l’apparence de démocratie, mais pas à la démocratie elle-même. Le contrôle des opinions, ils le font déjà : purge dans les médias (Canal +…), licenciement et précarisation des journalistes, diminution des budgets alloués à l’investigation, loi sur les lanceurs d’alertes, harcèlement des rares têtes brûlées osant dire la vérité, etc. L’oligarchie a compris depuis des années le danger que représentait Internet pour la liberté de circulation des idées et des informations, notamment depuis le Mouvement pour la vérité sur le 11-Septembre. Et elle se prépare, évidemment, à garder son pouvoir, c’est-à-dire à agir comme d’habitude en-dessous de la ceinture pour sauver la pensée unique – la leur. Il faut juste saupoudrer l’ensemble d’un vernis bien-pensant et moralisant pour duper la majorité non politisée. Les oligarques sont psychopathes et cupides (je fais référence à des études tout à fait sérieuses ; je ne me permettrais pas…), mais on ne peut leur dénier une intelligence et une habileté dans l’art d’embobiner son prochain.


                        • colibri 11 juillet 2019 19:47

                          Nous vivons déjà depuis longtemps dans la dictature du politiquement correct , ce n’est pas nouveau ;

                          .La pensée unique s’impose partout , A quand les dénonciations de ses voisins pour « mauvaises pensées » comme à l’époque de la révolution française ou les dissidents étaient guillotinés, pour simple suspicion de n’être pas assez républicain  ?

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité