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Accueil du site > Tribune Libre > La plus belle fille de la classe. Et moi...

La plus belle fille de la classe. Et moi...

Elle s’appelait Monique. Elle était blonde, mince et dotée d’une paire d’yeux bleus qui lui donnaient un air scandinave. Elle était jolie et le savait...

Nous étions en seconde dans un lycée public du 14e arrondissement. Un complexe flambant neuf mais encore dépourvu de nom. Nous étions âgés de 16 ans, pour la plupart d’entre nous. Pour la première fois de notre scolarité, nous avions intégré une classe mixte. Hérité de la discipline qui prévalait alors dans les établissements parisiens, le port de la blouse était fortement recommandé, mais non obligatoire dans ce lycée en rodage. Une recommandation nettement plus suivie par les filles que par les garçons. Du moins dans les premiers mois.

Les rejetons issus des classes moyennes et populaires étaient majoritaires dans cette classe de seconde. S’y ajoutaient quelques fils et filles de bourgeois ayant atterri là pour cause de résultats scolaires médiocres qui leur avait interdit l’accès à des lycées plus prestigieux de la capitale. Monique, intellectuellement paresseuse, faisait partie de ces derniers, au grand dam de son père, chef d’un important service technique de l’Administration. Quant à moi, éternel trublion, j’avais échoué là au terme d’un parcours chaotique qui m’avait vu fréquenter auparavant pas moins de huit établissements publics et privés, en externat comme en internat, pour cause d’allergie persistante aux abus d’autorité.

Très vite, des clans s’étaient formés dans la classe. Clans de filles d’un côté, clans de garçons de l’autre, les uns tordant le cou ou jetant des coups d’œil en coin pour observer les autres, et vice-versa. D’un naturel plus indépendant, je faisais bande à part, et préférais, pour quelques minutes ou quelques jours, passer d’un groupe à l’autre au gré des circonstances, de mes humeurs ou des sujets de conversation, fuyant comme la peste les interminables commentaires sur les bagnoles et le football.

Monique avait, en moins de deux semaines, réussi à s’imposer comme une sorte d’icône. Les clans féminins, de plus ou moins bon gré, lui avaient fait allégeance comme si sa tête eût été ceinte d’une couronne de Miss décernée par un jury incontestable. Quant aux garçons (moi compris), ils lorgnaient vers elle avec une furieuse envie de l’approcher, et plus si affinités. Bien qu’elle soit invisible, la barrière des sexes contrariait pourtant ces intentions de rapprochement plus sûrement qu’une clôture d’obstacles barbelés. Beaucoup de choses allaient changer quatre ans plus tard, mais en 1964 l’apprentissage de la mixité scolaire restait à faire.

Côté filles, Monique a fait le ménage dans son entourage, ne conservant dans son premier cercle – grâce à leur banalité tant physique qu’intellectuelle – que deux amies fidèles, manifestement recrutées à leur insu comme faire-valoir et demoiselles de compagnie, le cas échéant récipiendaires des états d’âme de l’icône. Côté garçons, rien de tel, encore que Michel – un fils de médecin – se soit lui aussi constitué un cercle de courtisans, impressionnés par son assurance verbale et son élégance vestimentaire. Mais il n’y avait pas la moindre rouerie chez Michel, seulement le plaisir d’être entouré d’un public.

Peu à peu, des contacts se sont noués entre filles et garçons, principalement autour de questions scolaires prétextes à échanger avec les filles. La programmation de Salut les Copains et la rivalité entre Les chats sauvages de Dick Rivers et Les chaussettes noires d’Eddy Mitchell ont fait le reste en ouvrant la voie à des discussions plus diversifiées.

Des diabolos-menthe et des Monaco au café d’en-face se sont mis à suivre à la sortie des cours. Monique et sa garde rapprochée se tenaient pourtant écartées de ces rassemblements impromptus. Pas question d’écorner l’image de l’icône en s’affichant avec n’importe qui dans un bistrot enfumé dans le bruit constant du flipper Ship Mates et des clips déversés par le Scopitone. Cette mise à l’écart volontaire a valu à Monique d’être considérée comme une « bêcheuse », les persiflages les plus critiques venant des rangs féminins, ravis de trouver là un angle d’attaque pour extérioriser la pointe de jalousie qui les agaçait. Et le fait est que, non contente de snober les petites sorties au bistrot, Monique affichait de surcroît une certaine condescendance envers tout ce qui n’était pas elle en se donnant volontiers des poses altières. Mais en fine mouche, elle savait en corriger les effets en délivrant également des sourires désarmants.

Les semaines passant est arrivé le temps des flirts. Quelques garçons ont tenté leur chance du côté de Monique. Sans succès : éconduits fermement mais gentiment, ou menés en laisse, la langue pendante comme des chiens à qui l’on promet un os à ronger, tous sont repartis sans rien obtenir, insatisfaits mais résignés. Aucun n’avait même réussi à l’embrasser.

Ensuite est venu l’épisode Michel. Normal : la Belle et l’Élégant, tous deux issus d’un même milieu bourgeois, c’était dans l’ordre des choses. Ces deux-là sont devenus soudain très proches. Ils le sont restés durant deux semaines. Deux semaines interminables pour leurs courtisanes et courtisans respectifs, remisés dans un rôle de simples comparses.

Puis un matin tout a été fini. Monique et Michel étaient là, mais ils faisaient manifestement tout pour s’éviter. Que s’était-il passé ? Ou, a contrario, que ne s’était-il pas passé ? Mystère et boule de gomme, comme on disait alors : même les confidents habituels n’en ont rien su. Durant une semaine, les conjectures sont allé bon train avant progressivement de s’atténuer puis de disparaître des conversations chuchotées durant les entre-cours.

Quelques mois ont passé sans que je tente quoi que ce soit auprès de Monique comme m’y poussaient pourtant un ou deux camarades. J’étais alors trop timide vis-à-vis des filles et quelque peu complexé par mon pantalon élimé et mon blouson en mousse bleu et noir de style décrochez-moi-ça. Or, voilà qu’un jour d’avril, Monique est venue me trouver à la fin des cours. « Pourrais-tu me raccompagner chez moi ? » m’a-t-elle demandé. Et comment !

Aussitôt dit, aussitôt fait. Monique habitait à quelques centaines de mètres de là, dans un vaste appartement de fonction. Nous avons marché tranquillement jusqu’à son adresse en parlant de choses et d’autres. Puis nous sommes entrés dans le hall du petit immeuble où elle vivait. Un tapis rouge était fixé sur les marches de chêne de l’escalier par des barres de laiton. Rien à voir avec mon HLM. Sitôt la lourde porte refermée, nous avons été plongés dans une semi-pénombre. J’ai voulu allumer la minuterie. Monique m’en a dissuadé : « On est mieux comme ça pour parler » a-t-elle dit d’une voix changée. Malgré ma naïveté, j’ai compris qu’elle attendait que je l’embrasse, et que l’occasion ne se reproduirait pas.

Après quelques hésitations et une rapide montée en température, j’étais sur le point de le faire lorsque la porte s’est ouverte sous la poigne ferme d’un homme d’environ 45 ans. Le père de Monique. Il nous a observés quelques secondes sans rien dire, puis il a allumé la minuterie et, toujours sans un mot, a fait signe à Monique de monter avant de lui emboîter le pas en m’ignorant totalement.

Le lendemain, Monique m’a appelé et devant ses deux courtisanes hilares, m’a asséné en souriant ce que lui avait dit son père : « Il n’est plus question que je te revoie avec un individu douteux ! » Rarement, je m’étais senti si humilié. Il va de soi que nos relations en sont restées là. Mais le destin faisant bien les choses, quelques jours plus tard, j’étais une nouvelle fois définitivement viré d’un établissement scolaire. Le dernier. Peu après, je partais pour l’Auvergne pour y enchaîner les travaux de la ferme jusqu’à mon retour à Paris en novembre : j’avais décroché un poste d’employé de bureau, encore récemment qualifié de « commis aux écritures ». Une autre vie commençait...

 

Sur un thème proche : L’orchidée et l’artichaut (octobre 2009)


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65 réactions à cet article    


  • Ruut Ruut 3 mai 2013 10:11

    Le temps passe les lois passent mais les comportements sont toujours les memes.



    • Fergus Fergus 3 mai 2013 10:17

      Bonjour, Ruut.

      Dans les grandes lignes, sans doute, mais les jeunes d’aujourd’hui ont pris quelques années d’avance.


    • hunter hunter 3 mai 2013 10:18

      Joli « flashback » Fergus !

      Merci

       smiley

      H/


      • Fergus Fergus 3 mai 2013 11:17

        Bonjour, Hunter.

        Merci à vous d’avoir participé à ce retour dans les « sixties ».


      • Gabriel Gabriel 3 mai 2013 10:26
        Bonjour Fergus,
        Nostalgie des années passées, chagrins d’école, humiliations oubliées, retards malheureux, l’innocence de l’enfance commence à se fissurer à l’adolescence pour finir trop souvent maltraitée à l’age d’homme. Les filles qui nous ont fait rêver ont laissé la place à la fée du foyer en laissant cependant, dans nos cœurs et nos têtes, de doux regrets amers car jamais consommés… Merci pour ce petit come back dans le temps. Cordialement 

        • Fergus Fergus 3 mai 2013 11:22

          Eh oui, Gabriel, il est des souvenirs qui ne s’effacent pas, aussi modestes soient-ils en regard des évènements concomitants ou à l’aune de la vie que l’on a vécue. Plutôt que de « doux regrets », je parlerais quant à moi de « doux souvenirs », mais chacun mesure cela à l’aune de sa propre expérience et de sa propre sensibilité.

          Bonne journée.


        • alberto alberto 3 mai 2013 10:51

          Bonjour Fergus,

          Sympa ce retour sur ton passé...

          Mais dis-moi : combien tu offres, si on te la retrouve ta Monique ?

          Car c’est bien le but de ton article, non ?

          Bien à toi.  smiley


          • Fergus Fergus 3 mai 2013 11:30

            Salut, Alberto.

            Je ne peux pas te répondre librement, mon épouse surveille ces échanges. Plus sérieusement, je ne crois pas que ma relation avec Monique aurait pu déboucher sur quelque chose de très sérieux : cette fille-là était avant tout un booster hormonal pour les garçons. Et je crains malheureusement qu’à plus de 65 ans, son charme ne se soit quelque peu fané, tandis qu’elle a toujours 16 ans dans mon souvenir.

            Bonne journée.


          • Abou Antoun Abou Antoun 3 mai 2013 13:33

            Bonjour Fergus,
            Et je crains malheureusement qu’à plus de 65 ans, son charme ne se soit quelque peu fané,
            Il faudrait en avoir le cœur net ... Regardez un peu Tina turner à 73 balais
            Alors avis de recherche sur ’copains d’avant’. Ou bien une émission de télé-réalité avec Foucaud ou un(e) autre du même acabit. Enfin, bien sûr, il y a Madame Fergus, toujours fidèle au poste, m’avez-vous dit et attentive (après le coup de l’anglaise rouquine...). C’est une difficulté contournable, les pseudos et les lunettes noires ne sont pas faits pour les chiens.
            Cela dit mon lycée entre 1963 et 1965 est la copie conforme du vôtre, au détail près, les blouses des filles, etc.), mais ça draguait et il y avait des couples, plus ou moins officiels plus ou moins éphémères. Dans la cour de récréation derrière le gymnase des aires réservées, une pour les fumeurs une pour les bécoteurs. Les pions et l’administration connaissaient tout çà mais respectaient notre intimité. Certains fonctionnaires savaient vivre, même avant 1968.
            Consolez vous, vous n’avez pas fait affaire avec la plus belle fille de la classe, soit mais vous avez épousé la plus belle fille du monde, Madame F. Monique fait donc parmi des passantes.


          • Fergus Fergus 3 mai 2013 15:40

            Bonjour, Abou Antoun.

            Tant mieux pour Tina Turner si elle est parvenue naturellement à cet âge-là dans cet état physique.

            Ah ! la belle anglaise rousse et son alto...

            Dans mon lycée également il y a eu des couples plus ou moins éphémères, mais je ne me souviens pas avoir observé que des baisers y soient échangés avec la tolérance des pions. Mais je n’étais pas partout à la fois. En ce qui me concerne, je m’en remettais aux « boums » chez les copains et copines, mais c’était nettement plus sage que de nos jours, et aussi nettement moins alcoolisé.

            Pour ce qui est de Monique, elle fait nettement moins partie des « passantes », évoquées par Antoine Pol et si bien mises en musique par Brassens, qu’une très jolie fille avec qui, à la même époque, j’ai voyagé entre Paris et l’Auvergne, remettant toujours à la station d’après la décision d’enfin lui parler pour autre que d’échanger des banalités. Elle est descendue à Arvent, dans le Puy-de-Dôme, et j’en suis resté comme un couillon, frustré et furieux contre moi-même d’être aussi timide.


          • spartacus spartacus 3 mai 2013 11:34

            Tranche de vie. 

            A espérer qu’elle était mieux que le dessin d’illustration.  smiley

            • Fergus Fergus 3 mai 2013 11:42

              Bonjour, Spartacus.

              La réponse est oui, sans la moindre hésitation.


            • ZEN ZEN 3 mai 2013 11:34

              Salut Fergus

              Don Juan, va !...
              Tu aurais du la relancer avec des textos.


              • Fergus Fergus 3 mai 2013 11:50

                Salut, Zen.

                Des textos dans les « sixties », pas évident. Je n’avais d’ailleurs aucune envie de « la relancer », ce qui aurait pu être facile dans la mesure où je connaissais son adresse. Disons qu’elle a fait partie, un temps, de mon paysage émotionnel.

                Quant au qualificatif de « Don Juan », je le récuse d’autant plus que je n’ai jamais été très doué en matière de drague, peut-être victime du respect sincère que je portais aux filles dont j’ai toujours apprécié la compagnie.

                Bonne journée.


              • Ariane Walter Ariane Walter 3 mai 2013 11:48

                Devine quel est mon prenom ? 

                Je comprends mieux maintenant cette passion secrete que tu me voues !!!

                • Fergus Fergus 3 mai 2013 11:59

                  Bonjour, Ariane.

                  Tout s’explique enfin ! Mettons cela au grand jour. Mieux : mélenchons-nous !


                • jymb 3 mai 2013 12:53

                  Effectivement il vaut mieux conserver une douce nostalgie que vouloir réunir les protagonistes plusieurs décennies plus tard.
                  La réalité peut être devenue..cruelle aprés que le boulot, la mauvaise bouffe et les maternités soient passées par là ..


                  • Fergus Fergus 3 mai 2013 13:00

                    Bonjour, Jymb.

                    Vous avez raison. Il suffit d’ailleurs pour s’en convaincre de constater les dégâts occasionnés par le temps sur notre propre personne.


                  • jymb 3 mai 2013 12:54

                    ...mais je plusse, bien sûr


                    • paco 3 mai 2013 12:55

                      Très émouvant, ton post, Fergus....

                      Merci

                      • Fergus Fergus 3 mai 2013 13:01

                        Bonjour, Paco.

                        Merci pour cette petite visite de mes souvenirs.


                      • alinea Alinea 3 mai 2013 13:19

                        Sûrement influencée par « Le grand Coeur » de Jean-Christophe Rufin, j’ai cru jusqu’au bout que Monique était devenue votre femme ! Les pimbêches de quinze ans ne le restent pas forcément !!  smiley


                        • Fergus Fergus 3 mai 2013 15:44

                          Bonjour, Alinea.

                          Je ne crois pas que je me serais durablement intéressé à Monique. Non parce qu’elle était une pimbêche (elle ne l’était finalement pas tant que cela), mais parce qu’elle était surtout futile et sans grande curiosité pour le monde dans lequel elle vivait. Deux défauts rhédibitoires à mes yeux.

                          N’empêche, j’aurais aimé connaître le goût de ses lèvres...


                        • Miona Miona 3 mai 2013 22:12

                           ¿ ...le goût de ses lèvres... ? : Fabuleux ! Miraculeux ! C’est le minimum requis pour faire partie du club des blondes aux yeux bleus ! Sacrebleu ! (^_^) 


                        • Fergus Fergus 3 mai 2013 22:46

                          Bonsoir, Miona.

                          Bof ! On peut, comme c’est mon cas, avoir pu flasher sur une blonde aux yeux bleus et épouser une brune aux yeux noirs. Bref, rien n’est jamais écrit...


                        • Miona Miona 3 mai 2013 23:40

                           Les brunes comptent pas pour des prunes... (^_^) 


                        • juluch juluch 3 mai 2013 14:05

                          Bien sympathique cette histoire....


                          Ca a guère changé de nos jours.

                          merci pour ce partage.

                          • Fergus Fergus 3 mai 2013 15:52

                            Bonjour, Juluch.

                            Merci à vous. Grosso modo, les choses n’ont effectivement pas autant changé que l’on pourrait le penser. Des études sociologiques vont d’ailleurs dans ce sens.

                            Cela dit, les dangers sont plus grands de nos jours dans certains rassemblements de jeunes du fait de l’alcoolisation massive, notamment dans le cas de « binge drinking ». Dangers de comas éthyliques pour les garçons et les filles, et danger de viol pour les filles, telle ces deux gamines que j’ai vues une nuit dans la rue de la Soif à Rennes, affalées ivres mortes sur le pavé luisant de bière renversée et d’urine.


                          • Fergus Fergus 3 mai 2013 15:54

                            Bonjour, Parkway.

                            Merci à vous. Cela montre qu’il existe des sujets qui dépassent les clivages, et c’est une excellente nouvelle pour nous tous.


                          • Emmanuel Aguéra Emmanuel Aguéra 3 mai 2013 17:13

                            mmmmmmmouais.. encore que...
                            (je l’aurais bien vu dans le rôle du père...)

                            Salut la Pêche ; Tu tombes bien : je viens de lire que Carla a des problème de poids : j’en suis malade.
                            Mais j’ai vérifié, elle ne s’est jamais appelée Monique, tout va bien.
                            A+


                          • Fergus Fergus 3 mai 2013 17:46

                            Salut, Manu.

                            Désolé d’apprendre que Carla a des problèmes de poids. Entre ça et la souffrance qu’elle doit endurer à vivre au milieux des rupins, elle qui a récemment déclarer ne pas aimer ce milieu, je compatis sincèrement. Il serait d’ailleurs temps que je lui adresse une nouvelle lettre ouverte car je l’ai bien négligée ces derniers temps.

                            Bonne journée.


                          • Mowgli 4 mai 2013 08:34

                            « Cela montre qu’il existe des sujets qui dépassent les clivages »

                            Mais dépassent-ils le cleavage ? Zat iz ze kwestcheune.


                          • Fergus Fergus 4 mai 2013 09:14

                            Bonjour, Mowgli.

                            Stars et starlettes du cinéma mises à part, nul « cleavage » dans la vie quotidienne de la 1ere moitié des sixties. A cette époque, l’imagination était nettement plus sollicitée qu’aujourd’hui.


                          • Qaspard Delanuit Gaspard Delanuit 3 mai 2013 18:21
                            Bonjour Fergus. Un certain Michel a aussi connu cette Monique de vos anciens rêves. 

                            http://www.youtube.com/watch?v=LOZRgOx5sM4

                            A toutes les Moniques !  smiley

                            • Fergus Fergus 3 mai 2013 18:51

                              Bonjour, Gaspard.

                              Un grand merci pour ce lien sur un sketch que l’on réentend toujours avec beaucoup de plaisir.


                            • T.REX T.REX 8 mai 2013 11:50

                              Ce Sketch est du genre Monique 2 qui la tiennent trois qui la niquent  !
                              Moins romantique que ces souvenirs des premiers émois.

                              On a tous connu ce genre de situation à la puberté, c’est un passage obligé...et on regrette tous
                              de n’avoir pas su à l’époque aller plus loin au bout de nos désirs par manque de confiance en nous. Et on aimerait revivre cette époque avec notre expérience selon l’adage qui dit :
                               Ah si jeunesse savait ...et si Vieillesse pouvait !
                              Ou quelque chose d’approchant !

                                 


                            • Fergus Fergus 8 mai 2013 12:09

                              Salut, T.Rex.

                              « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ». C’est la sagesse populaire qui s’exprime ainsi. Mais l’on aurait tort de considérer cet adage comme l’alpha et l’omega de cette sagesse populaire. Car les vieux ont parfois beaucoup à apprendre des jeunes...

                              Bonne journée


                            • T.REX T.REX 8 mai 2013 12:54

                              pas dans le domaine du cœur ! Et contrairement à l’avis quasi général je pense que c’est plutôt agréable de retrouver nos béguins de jeunesse et de leur avouer nos doux sentiments de l’enfance . Une sorte de revanche sur la vie ...si mal faite par moment ! Mais peut-être pas à 75 ans effectivement...c’est un peu tard pour bien .... se les faire !   smiley


                            • Fergus Fergus 8 mai 2013 13:46

                              @ T.Rex.

                              Tu as raison. Cela dit, même dans les affaires de coeur, les vieux peuvent parfois faire preuve d’une confondante naïveté. Surtout les hommes lorsqu’ils regardent les jeunes femmes avec leurs yeux de naguère sans se rendre compte qu’ils n’ont plus l’âge de ces yeux-là.


                            • gruni gruni 3 mai 2013 18:44

                              Bonjour Fergus


                              « un individu douteux », si son père est encore vivant que doit-il penser des jeans troués des jeunes d’aujourd’hui. On a tous un arbre un banc une rue et des souvenirs de nos premières émotions. Merci d’avoir réveillé certains de mes souvenirs. 


                              • Fergus Fergus 3 mai 2013 18:57

                                Bonsoir, Gruni.

                                Je n’avais même pas les cheveux longs ; ce n’était pas encore à la mode et ce n’aurait de toute façon pas été accepté au lycée. Comme vous, je pense que le père de Monique serait horrifié de voir les jeans troués ou portés en bas des fesses. En comparaison, mon modeste blouson en mousse était bien innocent, mais il avait le tort d’indiquer un milieu modeste...

                                Merci à vous.


                              • Vipère Vipère 3 mai 2013 19:00

                                Fergus

                                 

                                "vous permettez Monsieur que jemprunte, votre fille

                                Et, qu’il me souris

                                Je sens qu’il se méfie....

                                Adamo

                                 

                                 


                                • Vipère Vipère 3 mai 2013 19:00

                                  et, bien qu’il me souris


                                  • Fergus Fergus 3 mai 2013 19:14

                                    Bonsoir, Vipère.

                                    Sourire, pas le genre du père de Monique. Se méfier, oui.

                                    Amusante, l’allusion à cette chanson d’Adamo (ici version Olympia) car en 1964, elle était l’un des titres les plus joués sur l’écran des fameux Scopitone, avec "Si j’avais un marteau", chanté par les Surfs dans le clip enregristré pour le Scopitone.


                                  • aimable 3 mai 2013 20:49

                                    que de souvenirs, elles étaient belles et fraiches nos minettes des années 60 , quand elles me
                                    reviennent en mémoire cela me donne du baume au coeur et surtout quelques regrets !!!!!!!
                                    comme quoi le destin tient a peu de chose !


                                    • Fergus Fergus 3 mai 2013 23:05

                                      Bonsoir, Aimable.

                                      Elles étaient "belles, belles, belles ; belles comme le jour"... Encore un artiste de Scopitone, ce pauvre Claude François.

                                      Merci d’avoir pu, un instant, vous mettre du « baume au coeur ». Quant aux regrets, ils sont le sel de l’existence.


                                    • brieli67 3 mai 2013 20:58


                                      épisode suivant

                                      un AIR immémorial d’une norvégienne

                                      Lev

                                      Franz

                                      et un grand classik le Theodor.


                                      • Fergus Fergus 3 mai 2013 23:13

                                        Salut, Brieli.

                                        Merci pour ces liens de foot rétro. Ah ! Yachine, mon gardien préféré, quasiment mon modèle, mois qui ai joué dans les buts durant 32 ans. Avec, je dois l’avouer, un palmarès un peu moins impressionnant.

                                        Sympa, la petite Norvégienne, et mignonne en short. Maîtrisait manifestement mieux sa technique vocale que sa technique footballistique.

                                        Je ne connaissais pas le Theodor.

                                        Bonne nuit.


                                      • rosemar rosemar 3 mai 2013 21:11

                                        Bonsoir Fergus


                                        joli retour en arrière ! Certains prénoms ne sont plus du tout au goût du jour : Monique, Brigitte, Nicole, preuve que le temps a passé...

                                        • brieli67 3 mai 2013 21:43

                                          OUI

                                          C’ est ’elle
                                          la plus belle
                                          de tout le canton !!

                                          Réponse


                                        • Fergus Fergus 3 mai 2013 23:32

                                          Bonsoir, Rosemar.

                                          Le fait est que les prénoms changent, sujets aux modes du moment. Notre génération était la première à être aussi impactée par l’effet de la mode car auparavant la majorité des prénoms étaient repris des parents ou des grands-parents. Durant les sixties, les prénoms désuets des ascendants ont peu à peu été relégués au 2e, voire au 3e rang.

                                          Dans cette classe, il n’y avait pas de Nicole, mais une autre Monique et deux Brigitte.


                                        • Fergus Fergus 3 mai 2013 23:39

                                          @ Brieli.

                                          Merci pour ce lien sur cette presqu’Auvergnate (elle était de Bort-les-Orgues en Corrèze) qui a créé « Le petit vin blanc ». Je crois me souvenir qu’avant de faire carrière dans la chanson, elle a été dactylo à la TCRP (ancêtre de la RATP).


                                        • rosemar rosemar 3 mai 2013 23:53

                                          MERCI brieli 


                                          pour cette Rose Marie que je ne connaissais pas...

                                        • Jules Elysard Jules Elysard 4 mai 2013 09:44

                                          Se faire traiter d’« individu douteux » par une fille de la bourgeoisie, c’est un peu se faire déniaiser. Se dire :« Putain, la lutte de classe existe ! Et même, c’est EUX qui ont commencé ! »


                                          • Fergus Fergus 4 mai 2013 09:57

                                            Bonjour, Jules.

                                            Un propos rapporté de son père. Mais vous avez raison, il y a des formulations qui ouvrent les yeux sur les réalités sociales.


                                          • 6ber 6ber 4 mai 2013 10:01

                                            Je me joins à vous pour dire les regrets (relatifs) que j’ai de cette époque ou la vie était facile et le plaisir que j’ai de cette évocation.
                                            Sans oublier le raz de marée Beatles qui commençait à toucher la France et qui concrétisait nos désirs d’ados : I want to hold your hand, love me do, twist and shout et she loves you yé, yé, yé qui était devenu dans les cours de récré ; j’ai l’zob mouillé, yé, yé, yé.
                                            C’est pas très malin, je l’avoue...
                                            Merci Fergus.


                                            • Fergus Fergus 4 mai 2013 10:27

                                              Bonjour, 6ber.

                                              Les Beatles, évidemment.

                                              « J’ai l’zob mouillé » ne me rappelle rien. Dans les « bahuts » que j’ai fréquentés, c’était plutôt le vieux chant de légionnaires « Trabaja la moukère » qui avait la cote.

                                              Merci à vous d’avoir partagé de retour dans les sixties.


                                            • julius 1ER 4 mai 2013 10:13

                                              Souvenirs, souvenirs, ou l’on s’aperçoit que les préjugés les pesanteurs, les clivages sociaux sont toujours bien présents.................. malheureusement, finalement qui se ressemblent, s’assemblent, rien de nouveau sous le soleil !!!!!!!!!!!!!!!


                                              • Fergus Fergus 4 mai 2013 10:28

                                                Bonjour, Julius.

                                                Vous avez raison, les temps changent, pas les fondamentaux de l’âme humaine.


                                              • docdory docdory 4 mai 2013 12:01

                                                Bonjour Fergus 


                                                Comme plusieurs autres intervenants, je pense qu’il ne faut surtout pas chercher à revoir Monique.
                                                Je me rappelle qu’il y a quelques années, une émission à la télé se penchait sur ce qu’étaient devenues les filles iconiques de mai 68 .
                                                L’une d’entre elle était en particulier interviewée par les réalisateurs : il s’agissait, si mes souvenirs sont exacts, de cette fille brandissant le drapeau noir des anarchistes, juchée sur les épaules d’un manifestant et vêtue d’un pull à rayures horizontales grises et noires.
                                                A l’époque ( j’avais onze ans ! ) cette fille, dont j’avais vu la photo dans « Paris Match », me paraissait être la quintessence du romantisme révolutionnaire anarchiste. Quelle ne fut pas ma déception de la voir dans cette émission une quarantaine d’années plus tard, devenue retraitée ( de l’enseignement ou de la fonction publique ). Elle représentait, tant par son apparence que par son discours, la quintessence de la bourgeoisie aisée bobo « de gauche » ( si cette expression a encore un sens ! ), aux idées d’un conformisme boboïde ultra-prévisible .
                                                ( Rétrospectivement, quand je la revois en photo en 1968, je m’étonne que le pré-adolescent que j’étais à l’époque ait pu la trouver séduisante ! )...

                                                • Fergus Fergus 4 mai 2013 12:13

                                                  Bonjour, Docdory.

                                                  100 % d’accord avec vous.

                                                  Pour ce qui est de cette icône de 68, je crois que j’aurais éprouvé la même déception que vous tant l’image était belle et, comme vous dites, chargée de romantisme.


                                                • Antoine 5 mai 2013 23:14

                                                   Fergus, Zola du x, votre histoire fleure bon le phantasme plus que la réalité. Quoi qu’il en soit, rebelle puis adepte béat de poncifs actuels, votre existence n’aura été qu’un chapelet de désillusions...


                                                  • Fergus Fergus 7 mai 2013 17:46

                                                    Bonjour, Antoine.

                                                    De retour de Nantes où je viens de passer 3 jours, je découvre sans suprise votre commentaire. Encore une fois, vous êtes à côté de la plaque : nul fantasme dans cette histoire bien réelle ; quant à ma vie, elle a été jusque là un chapelet de bonheurs et de satisfactions, ne vous en déplaise. Curieux cette manie de dépeindre en noir ou en gris tout ce qui ne vous concerne pas.


                                                  • Antoine 8 mai 2013 00:31

                                                     Mon cher Fergus, vous vous la racontez ! Que du bonheur, même sous Hollande ?


                                                  • Fergus Fergus 8 mai 2013 09:32

                                                    Bonjour, Antoine.

                                                    Je ne me raconte rien qui ne soit la réalité. Et, contrairement à vous, je n’éprouve pa le besoin de faire de la psychologie à deux sous sur les autres intervenants du site.

                                                    Quant à la situation politique, si je la trouve désolante (mais sans doute eût-elle été encore pire avec un Sarkozy réélu), c’est uniquement par rapport au souci que j’ai des classes populaires exposées à des risques de paupérisation car pour ce qui me concerne, je ne me sens quasiment pas impacté par la crise. Sans doute pas suffisamment car je supporterais facilement d’être plus imposé pour participer au financement des aides sociales

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