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Accueil du site > Tribune Libre > La politique de l’argent

La politique de l’argent

On nous parle de sommes astronomiques, de milliers de milliers de millions de dettes, de pays en faillite, de banques à la dérive, d’entreprises, de ménages, d’Etats sous le contrôle de leurs créanciers, d’effacements de la dette « volontaires » ou unilatérales. Depuis 2008, le discours politique s’efface au profit de l’urgence financière. Les choix proposés « rigueur » d’une part, « relance » de l’autre, ne conçoivent l’action que sous l’aspect des leviers boursiers, que d’une politique dite d’urgence économique et qui se perçoit comme une action à mener sur le fait accompli instauré par le pouvoir financier. 

Ses instruments de régulation et de stabilité agissent à travers ce fait accompli, et l’idée, largement partagée, que la dette n’est que le résultat d’une mauvaise gestion, d’une propension à la dépense des Etats. Derrière les discussions sur la dette, il y a toujours l’idée qui consiste à dire qu’il y a trop de services d’Etat, trop d’interventionnisme des Etats, pour être bref, trop d’Etat et surtout trop de politique.

Or, et quoi que l’on laisse croire, l’Economie n’a pas grand chose à faire dans cette crise et les solutions données depuis quatre ans sont, sans exception, politiques. Commençons par la toute dernière, la « crise grecque ». Quel était le but énoncé, du moins à ses débuts ? En finir avec un Etat pléthorique tricheur et une fraude fiscale pratiquée par les plus hauts revenus, tous deux responsables d’une dette d’autour de 200 milliards. Quel est le résultat ? Des 250 000 personnes qui se sont trouvées au chômage, aucun pour l’instant n’est issu du secteur stricto sensu de l’Etat. Les retraites ont diminué de 30%, mais surtout les salaires - déjà de misère -, ont drastiquement baissé : désormais le marché du travail se compare aisément à celui des pays du tiers monde et de l’Europe de l’est. Plus besoin de délocaliser en Thaïlande, au Maroc ou en Bulgarie, la Grèce est là. C’est ce que la troïka appelle le renforcement de la compétitivité. Comme la cible des très hauts revenus n’a jamais été touchée, que leurs centaines de milliards de fraude fiscale institutionnelle sont toujours en Suisse et aux Caïmans, les fortunes les plus privilégiées pourront « investir » en Grèce, comme elles l’ont toujours fait dans les secteurs hors règles et lois conséquentes, en mer, en Afrique, en péninsule arabique, en Amérique Latine. Cette main d’œuvre bon marché aura le devoir supplémentaire de rembourser sur des générations la dette qui, entre temps, a doublé. C’est une obligation que les caciques ont accepté de graver sur le marbre de la constitution de leur pays. Ces caciques, hommes politiques, hauts fonctionnaires, patrons du secteur financier qui sont à la source de la crise sont-ils touchés ? Non. Ils seront même appuyés fortement pour que « rien ne change » aux prochaines élections, afin de préserver les accords qu’ils ont signé avec les bailleurs et les institutions dites de « stabilité ». Certains deviendront « administrateurs » des secteurs entiers de l’appareil et des services de l’Etat désormais en voie de privatisation, et qui touchent la santé, l’éducation, la sécurité, l’énergie, les télécommunications, les transports, etc. Cela s’appelle faire de la politique. L’économie n’a rien à voir là dedans.

Revenons aux débuts de la crise, celle des surprimes. Les Etats ont immédiatement débloqué des milliers de milliers de millions pour y faire face, au point qu’en Amérique (et sous le couvert du plan Paulson) on ne sait toujours pas combien on en a distribué. Ont-ils été remboursés ? Non en grande partie. Sont-ils dus ? Non en grande partie. Les responsables, individus et institutions ont-ils été sanctionnés ? Non, en très grande partie. Quel était alors le but énoncé  ? Sans aller jusqu’à sauver le monde, projet cher au président de la république, il s’agissait de sauver les mécanismes de crédit pour ne pas casser la « relance de la croissance ». Qu’en est-il ? Une croissance proche de zéro, des Etats surendettés, un chômage galopant, et surtout un secteur financier en pleine forme qui fait pression sur les Etats pour qu’ils abandonnent leurs prérogatives d’Etat solidaire, d’Etat pérenne, d’Etat social. Cela s’appelle politique, l’Economie n’a rien à voir dans cette affaire.

La source de cette situation, elle aussi, reste éminemment politique. Laminés par la crise pétrolière les Etats s’abandonnent dans une course inflationniste non anticipée par la logique des accords de Bretton Woods dont le dollar était l’étalon or. L’administration Nixon embourbée dans une guerre sans fin et une guerre froide dépensière, a ouvert le bal que les autres puissances occidentales ont suivi, et qui consistait à remplacer le financement par les banques centrales par celui de la finance privée, pour juguler l’inflation. Les dettes souveraines, du moins dans leur aspect actuel commencent à partir de là, et toutes les décisions politiques prises depuis n’ont fait que déconnecter le secteur financier des règles et des lois de la Cité. Le paroxysme de cette situation étant appelé crise permanente de la dette. Pour paraphraser Nikita Khrouchtchev : « ce qui est à moi est à moi, ce qui est à vous est négociable  ». 

En filigrane, pointe ici un autre choix politique, celui qui oppose le dynamisme exportateur de l’outil de production à celui de la demande intérieure, c’est-à-dire du bien-être des citoyens. En d’autres termes, la mondialisation marchande vise les marchés éphémères en voie de développement ou le développement harmonieux de tous ? Vise-t-elle les marchés proches d’une expansion de l’ordre de 8-10% mais étrangers à l’Etat de droit et l’Etat solidaire ou ceux d’un classique 2-4% signe d’un Etat de droit conquis, fait de compromis (et de contrats) sociaux ? 

Le néolibéralisme politique, comme le souligne Naomi Klein, préfère une vision flibustière et opportuniste de l’économie. Ce capitalisme, n’est fait que d’accumulation de profits à travers les crises (souvent provoquées) et met en place de systèmes en même temps liberticides (en ce qui concerne la société civile et l’Etat de droit) et chaotiques en ce qui concerne les règles économiques. Les agences de notation, qui n’ont pris l’importance qu’elles ont que du fait que les Etats ont privilégié l’emprunt au salaire et à l’impôt peuvent sans scrupule distribuer des bonnes notes aux espaces financiers d’exception, comme les pays offshore et autres paradis fiscaux, les pays totalitaires politiquement, louvoyant financièrement, trichant sur les règles de l’OMC commercialement ; des pays qui s’assoient sur des rentes hors comptabilité (marché libre des hydrocarbures aux Pays Bas), et ceux qui garantissent le bien être des institutions financières et des exportations au dépend de leur propre marché du travail.

Tout cela n’a rien à voir avec l’économie : c’est un projet qui utilise le levier financier pour uniformiser le monde à sa propre vision politique. Avant la chute du mur de Berlin, le capitalisme avait rencontré ses limites, la conquête de l’ouest était pratiquement terminée. L’effondrement du bloc soviétique a ouvert de nouveaux marchés, a fait taire toute crainte d’anti discours, et a permis un retour en arrière concernant l’Etat social et l’Etat de droit censés répondre à la menace communiste.

La crise financière permanente n’est que l’outil de ce projet politique. 


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29 réactions à cet article    


  • Ariane Walter Ariane Walter 21 février 2012 13:10

    Bonjour

    La crise financière permanente n’est que l’outil de ce projet politique. 


    Michel,

    ta démonstration est parfaite et d’une logique irréfutable.
    On y pense souvent , tu l’exprimes avec rigueur ;
    Qu’est-ce qu’ils nous racontent avec leurs plans d’aide ! Qui aident-ils ? Ils se passent de l’argent entre eux et pendant ce temps les autres crèvent.
    Ta dernière phrase découvre le pot aux roses. (Jolie expression pour un tel merdier !)

    La crise financière permanente n’est que l’outil de ce projet politique.

    je changerai simplement projet politique en "projet de banditisme international !


    • Aldous Aldous 21 février 2012 13:11

      Merci pour cet article Michel.

      Il permet aussi de faire ressortir une realite trop vite oubliée : les nations sont pérennes.

      Les institutions financières non.

      Dans le choc des unes contre les autres les plus fragiles ne sont pas celles qu’on dit.


      • Jason Jason 21 février 2012 13:51

        Michel, vous avez parfaitement raison, et votre démonstration est irréfutable.

        Certains avaient postulé la révolution mondiale ou le coup d’Etat permanents, c’est en train de se passer, mais dans le camp et pour le plus grand bien de la finance.

        @Aldous, « les nations sont pérennes ». Voire. Certaines ont disparu de la carte, aussi tardivement qu’au 20ème siècle. Les nations continueront à être tolérées tant qu’elles rempliront leur fonction de courroie de transmission pour le pillage des populations.

        Les nations, les Etats, les régimes "démocratiques, les idoles et les idéologies bien utiles à l’ordre financier mondial.


        • iris 21 février 2012 14:36

          jamais l’ump et consorts ne s’attaqueront aux paradis fiscaux ! ils sont tous englués dedant et auraient trop à perdre !! et pourtant c’est par là qu’il faudrait commencer -


          • xray 21 février 2012 15:32


            Le capital de la Dette publique 

            De droite comme de gauche, les élus politiques sont au seul service du capital de la Dette publique. 
            Ils n’ont pas de compte à rendre aux électeurs. 

            Le Grand Guignol politique (L’Europe des curés) 
            http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/ 

            Le capital de la Dette publique 

            La Taxe Tobin  (Le face à face de l’économie active et des marchés boursiers) 



            • lagabe 21 février 2012 15:55

              un petit éclairage
              les sub-primes ne représentent rien par rapport a la bulle immobilière US
              (cf article alternatives économiques de janvier de cette année)
              Le problème a plus été dans le crédit hypothécaire, en clair plus votre maison prenait en un an , une augmentation , plus vous pouviez emprunter
              En clair votre maison qui valait 150 000 $ passer à 180 000 $, vous pouviez donc emprunter 30 000 $ à un organisme fait pour ça , aet ce à un taux assez bas
              Si on regarde la croissance depuis 1990 , elle a été essentiellement porté par les US et Chine ( qui produisait à bas prix pour que les américains consomment plus)
              Vu que les prix de l’immobilier ont chuté de plus de 40 % , les américains dépensent beaucoup moins

              pour le reste il faut lire
              Goldman Sachs : le putsch du désespoir - Fortune


              • lagabe 21 février 2012 17:15

                une autre question Mr Michel Koutozis , est ce que tout le monde sur la terre peut vivre au niveau de vie de l’occidental moyen ?
                Cette crise en fait ne touche que les pays riches du 20 ème siècle et peu les pays émergents
                Une croissance portait essentiellement par la consommation , n’est pas une croissance saine ou par la la création de fonctionnaires ( exemple grec ,augmentation de 154 %), n’est pas saine , non plus



              • Henri François 21 février 2012 16:39

                Mais quand donc se débarrasserons-nous de ce système que le Etats Unis ont inoculé au monde entier voilà belle lurette.
                Capitalisme sauvage et mondialistaion sur lesquels se sont rués comme des affamés les voltigeurs de la haute, très haute finance depuis près de trente ans et qui, aujourd’hui, par leurs vils excès ont transformé une nation qui demeure un phare pour toutes les civilisations et religions de la planète (et qui, entre autres a inventé la démocratie) en un pays de loqueteux et de mendiants.
                Honte à l’Allemagbe et la France, au FMI et à l’Europe qui pnt programmé cet enfer grec uniquement pour voler au secours des nantis et du sordide créancier qu’est le système bancaire international. 
                 


                • lagabe 22 février 2012 13:32

                  autre question qui a le plus de problèmes , les américains ou les grecs ?
                  http://fortune.fdesouche.com/271631-50-chiffres-incroyables-sur-leconomie-des-etats-unis-en-2011#more-271631,


                • frugeky 21 février 2012 16:58

                  Bonjour, merci.

                  Donc, puisque ce choix politique d’affamer les peuples est une décision mûrement réfléchie, comment fait-on pour changer de politique ?
                  La révolte semble trop bien encadrée dans nos pays si bien policiers, l’élection itou il ne nous reste que la guerre civile qui ne sera pas encore de notre choix mais la continuation de la même politique.
                  Coincés nous sommes... :->

                  • Claude Courty Claudec 21 février 2012 18:16

                    D’accord avec frugeky, à quelques fondamentaux près. Voir

                    http://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com

                    pour essayer de comprendre comment idéologies, Sociologie et démographie interagissent pour gérer la pauvreté et l’inexistence sociale


                  • Tzecoatl Claude Simon 21 février 2012 18:12

                    Tout à fait, en ayant exploité toute la misère du monde (mondialisation), elle a été importée ici.

                    Il ne leur reste plus qu’à exploiter le mingong allemand à 1€ de l’heure et tout les grecs.

                    Si le forcing qui a été opéré en Grèce pour détruire l’état social est notoire, les mécanismes monétaires et financiers à l’oeuvre au sein de l’euro-zone de par les traités n’oblige pas à l’avenir un tel forcing, car il induit mécaniquement un clivage entre milieux financiers et économie réelle, mais aussi à une augmentation perpétuelle de la dette publique.

                    D’ailleurs, ce qui s’est produit en Grèce est improbable en France, même si l’abattage des règles de social-démocratie en Grèce risquent de faire ici des émules, et permettre aux milieux intéressés de se fendre des même arguments, des même solutions, sous le poids croissant de l’endettement public.

                    • bigglop bigglop 21 février 2012 18:26

                      Merci @Michel pour cette démonstration implacable et la qualité de toutes vos interventions.

                      Le dernier plan d’aide de 237 mds est totalement bidon, car il ne fait que rajouter de la dette à la dette, de la crise à la crise, de la récession à la récession.
                      Comme nous sommes dans un environnement totalement incertain, ce plan d’aide prévoit de ramener la dette à 120% en 2020 !!! Hallucinant.

                      Décomposition de l’aide :
                      107 mds pour réduction de la dette de 350 mds
                      137 mds de prêts de l’UE et du FMI
                      Ce prêt va contribuer à la restructuration de la dette grecque :
                      23 mds pour la recapitalisation des banques grecques
                      30 mds pour compensation des titres échangés des créanciers
                      35 mds pour rachat de la dette
                      Même la Troïka a des doutes à terme sur l’efficacité de ce plan accompagné de réformes structurelles

                      Le « sacrifice » des créanciers privés est relatif, car une clause d’action collective rétroactive va être votée par le parlement grec :
                      Ils devraient apporter 200 mds pour un désendettement de 100 mds avec décôte.
                      Mais après « délestage », les banques et assurances européennes assurent détenir 20 mds de dette grecque !
                      76 mds de la dette grecque étaient détenus par des créanciers privés en juin 2011 (? ??)
                      Dans le cadre des LTRO de la BCE (prêts à 3 ans) les titres grecs ont été apporté en « collatéral ». La BCE deviendrait-elle une "bad bank«  ?
                      Comme avant, on essaie de »gagner du temps"

                      Une partie de la solution réside dans la disparition, bien réelle, des paradis fiscaux, qui perdurent malgré les pantalonnades grotesques des différents G20, notamment de Sarkozy, le Sauveur-Protecteur des Peuples.

                      Il est très curieux que l’on puisse interdire les transactions financières d’un pays comme l’Iran d’un jour à l’autre, alors qu’il semble impossible de le faire pour les Iles Vierges, Iles Caiman, Jersey et bien d’autres.

                      Prenons les chambres de compensation comme Clearstream, LCH Clearnet, Eurex Clearing, SWIFT et bannissons les non-coopératifs et ce sera la disparition définitive des paradis fiscaux, du shadow banking, des dark pools, du blanchiment et des transferts de la richesse.

                      Cela nécessite 10 minutes de courage politique, seulement.




                      • bigglop bigglop 23 février 2012 18:20

                        Bonjour à tous,

                        2012, prévision de récession de la Commission Européenne
                        Pour 2011 :
                        Sur l’ensemble de l’année, la zone euro a vu son produit intérieur brut (PIB) reculer de 0,3 % quand, en novembre 2011, il était prévu qu’il augmente de 0,5 %. Huit de ses dix-sept Etats membres ont connu une récession cette année, dont la Grèce (4,4 %), le Portugal (3,3 %), l’Italie (1,3 %), l’Espagne (1 %), les Pays-Bas (0,9 %) et la Belgique (0,1 %). La France (+0,4 %) et l’Allemagne (+0,6 %) affichent une légère croissance, tout comme l’ensemble des Vingt-Sept.
                        Le MES et le futur TSCG vont fonctionner à fonds, rigueur, austérité seront les mots d’ordre.
                        Les programmes des candidats à la présidentielle sont déjà périmés sauf pour Sarko qui ne présentera pas de programme chiffré, mais des « mesures ponctuelles » non valorisées de façon sérieuse.


                      • pseudo 21 février 2012 18:35

                        Oui, cette crise est une formidable arnaque de la finance contre les peuples avec la collaboration des politiques. L’UMPS sont les deux faces d’une même pièce d’un euro.

                         Le problème de l’euro s’est de connaître les vrais propriétaires de cette monnaie pour comprendre la crise.Derrière cette illusion se cache des personnes physiques responsables de cette crise sans précèdent.
                         Contrairement au martelage médiatique les monnaies ne sont pas des matières rare, car il suffit d’ajouter sur des ordinateurs des lignes de chiffre. Cette technique de création de monnaie ex nihilo permet aux US de payer leur guerre et d’acheter les sociétés Française pour rien. ils sont aujourd’hui les propriétaires de la bourse de Paris alors qu’ils sont le pays le plus endetté du monde ?
                         Il faut refuser le remboursement de cette dette imaginaire où l’on nous a prêter des lignes crédits virtuels. 
                        Il faut exiger le remboursement des intérêts et capitaux verser depuis 30 ans aux grandes familles de banquiers.( loi rothschild chirac 1973)

                        • ykpaiha ykpaiha 21 février 2012 19:29

                          Un petit scenario a la mode Russe.(mode perplexe des emprunts de 1918)

                          On laisse une banque centrale, prendre en compte l’intégralité des dettes de la zone.

                          Le dit Euro se fout en l’air ... l’europe rend la « liberté » aux peuples asservis a la dite communauté.

                          Qui ira payer les dettes/obligations d’une BC qui n’existera plus puisque ne représentant plus personne ?...

                          Car n’oublions pas que la BCE n’existe que de maniere artificielle, ne reposant en fait que sur le postulat de l’ UE comme fiable (et comme l’UE ne cree rien, ne produit rien..).

                          L’UE explose quid de sa dette ?


                          • wesson wesson 21 février 2012 20:06

                            Bonsoir l’auteur, et comme à votre habitude, le propos est limpide et la démonstration implacable.

                            Depuis l’effondrement du bloc soviétique, le projet de société c’est retour au 19eme siècle, il est donc normal que nous en ayons les crises.

                            Et bien puisque nous revenons au 19ème, allons chercher les solutions chez papa marx, dont la théorie la plus rustique sur le capitalisme fonctionne parfaitement à notre époque.

                            Et ce qui est arrivé une fois en Russie pourra arriver une autre fois dans un autre pays important.

                            Et franchement je ne sais si il faut le craindre ou l’espérer.


                            • Richard Schneider Richard Schneider 21 février 2012 20:09

                              Très bon article. Comme d’habitude ...

                              « La crise financière permanente n’est que l’outil de ce projet politique. »
                              Cette politique consiste à détruire les états-nations pour les remplacer par la mondialisation ultra-libérale : la chute du Mur marque aussi la fin de l’Histoire, même la Chine communiste a adhéré à cette idée. Le triomphe du Capitalisme Coca-Cola a été total jusqu’en 2008, début de la crise.
                              Comme il y avait encore des points de résistance, nos élites ont utilisé cette crise pour mettre en œuvre la fameuse « théorie du choc » (N.Klein) : les Grecs, puis les Ibériques, les Italiens (et bientôt les Français ?), complètement abasourdis par les épreuves qu’ils subissent et continueront de subir encore pendant des années, ont accepté et accepteront toutes les rigueurs imposées par la Finance mondiale et les Grands Groupes.
                              Et ce nouvel esclavagisme va se répandre dans toute l’Europe avec le MES.
                              L’avenir est bien sombre. Mais comment et avec qui réagir ?


                              • herbe herbe 21 février 2012 21:16

                                Grâce à « place de la toile » j’ai pu lire cette pépite :



                                A mon avis et aussi selon d’autres, ça pourrait servir pour aujourd’hui.

                                Un système politico économique avec son cadre juridique a bien du laisser la place dans un pays au prix d’une guerre civile...dans celui là et grâce à d’autres bonnes volontés dans d’autres, y compris une augmentation de la lucidité nécessaire et la sortie du déni, par exemple grâce à Victor Schoelcher chez nous : http://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Sch%C5%93lcher
                                C’était aussi en son temps une certaine politique de l’argent...

                                La nôtre celle que j’appellerais une autre, une plus moderne, plus pernicieuse, devra aussi céder la place à un projet de société...

                                • kssard kssard 21 février 2012 21:41

                                  Avec le MES, nous aurons un directeur nommé un conseil d’administration, une organisation qui n’aura pas à rendre de compte à la justice, un traité correspondant à des abandons de souveraineté sans précédent et plus généralement la mise sous tutelle des états européens.


                                  En d’autres termes, la démocratie n’aura plus droit de cité. Le capitalisme devient paroxystique et court à sa perte. On ne pourra contrainte les peuples indéfiniment. Sans soupape de sûreté la cocote minute explose.... 

                                  Le communisme on en pense ce que l’on veut mais je pense que cela va devenir à nouveau une idée neuve. 

                                  Autre option, l’Europe qui n’avait jamais connu une aussi longue période de paix depuis 1945 entre en guerre. Les tensions autour de la méditerranée pourraient provoquer un conflit mondial. Déjà le prix du pétrole flambe durablement. Les Etats-Unis se frottent les mains. Les pays émergents aussi car ils ne sont pas touchés pour leurs approvisionnements. Le complexe militaro-industriel européen pourrait encore prospérer sur fond de conflit mondial mais la vieille europe serait définitivement à genou passant la main aux puissances émergentes de la planète. 

                                  • Norbert 21 février 2012 23:11

                                    Votre article est très  bon et expose clairement vos  arguments .

                                    « Avant la chute du mur de Berlin, le capitalisme avait rencontré ses limites, la conquête de l’ouest était pratiquement terminée. L’effondrement du bloc soviétique a ouvert de nouveaux marchés, a fait taire toute crainte d’anti discours, et a permis un retour en arrière concernant l’Etat social et l’Etat de droit censés répondre à la menace communiste. »

                                    Absolument et cet aspect est  fondamental.

                                    je ne suis cependant  pas toujours absolument d’accord avec  vous.

                                    Par exemple,  j e ne crois pas que les crises soient provoquées, elles sont plutôt inhérentes au système capitaliste et alternent généralement avec  des « reprises » plus ou moins importantes selon les cas. Evidemment ces crises sont aussi des opportunités d’enrichissement pour certains.  (Cela dit,  la crise actuelle  est mondiale et est  de celles dont on ne sort pas sans « événements majeurs ».)

                                    Je ne crois pas non plus que le remplacement du financement par les banques centrales par celui de la finance privée soit un facteur prépondérant dans la crise de la dette. J’ai bien vu des courbes montrant des corrélations  entre l’accroissement des dettes et le changement du mode de financement,  mais il ne faut pas oublier que corrélation ne vaut pas causalité. Mais bon,  je  n’ai pas encore d’avis bien tranché sur cette question.

                                    Par contre il est incontestable que pour compenser la part sans cesse diminuant  des salaires le système à recouru de plus en plus au crédit pour disposer de marchés  solvables. La bulle immobilière américaine était nécessaire pour garantir la « valeur » de  ces crédits. Dans le même temps la dette publique grossissait par manque de recettes collectés auprès des plus fortunés.


                                    • antonio 22 février 2012 09:18

                                      Merci pour votre article clair et implacable dans sa démonstration.


                                      • le libère-terre le libère-terre 22 février 2012 09:39

                                        D’accord pour le diagnostique, pas pour les solutions. et @norbert a raison la dessus.
                                        le états ont empruntés pour maintenir leur croissance et les particuliers aussi... on sait ce qu’il en est advenu depuis : le système se réveille on ne peut continuer la marche à crédit infini.

                                        le monde capitaliste avec une économie de croissance pousse logiquement le crédit infini. la corruption est un poids mort des états, la Grèce n’est qu’un cas d’école.

                                        ce n’est pas les banques privées qui sont la clé mais un système d’économie qui s’approche d’un modèle écologiste comme la « permaculture ». en effet il faut une maillage local et non mondialiste (ou uniquement) pour résoudre le problème.

                                        Si l’Allemagne réussit mieux c’est que la centralisation économique est moins forte qu’en france (je simplifie mais c’est l’idée). il peut y avoir un système global mais pas sans économie locale.

                                        de manière générale le système privé ne peut répondre à un problème public et général et le capitalisme est en essence le problème de base. en quoi @norbert a totalement raison.

                                        je dirais que la capitalisme trouve ses limites avec la croissance démographique. il a du emprunter pour faire avec des ressources qui n’existent pas et même de moins en moins car le système paye de plus en plus l’énergie fossile qui le fait marcher et qui se raréfie.


                                        • Pelletier Jean Pelletier Jean 22 février 2012 10:50

                                          @l’auteur,

                                          Comme d’habitue l’article est parfait, clair et pédagogique. Votre éclairage sur la situation en Grèce est, hélas, révélateur des turpides de la finance internationale.

                                          Il faut espérer un renversement de tendance en Europe, la France en mai et peut être l’Allemagne l’année prochaine.
                                          http://jmpelletier52.over-blog.com/ 


                                          • Acid World Acid World 22 février 2012 10:56

                                            Pour lutter contre la désinformation, rien de tel que de cesser de parler novlangue, pour mettre au grand jour cet aspect politique dont tu parles si bien.


                                            Plan de sauvetage = plan de vassalisation aux institutions financières
                                            Hausse de la compétitivité = dumping salarial
                                            Stabilité financière = politique de rigueur pour la société civile et les petites entreprises, anarchie pour les multinationales et la finance

                                            On réussit à faire dire aux mots leur contraire, cette langue de bois est aussi déconnectée de la vérité que la finance est déconnectée de l’économie.
                                            Et pour le sens du mot économie, j’invite ceux qui l’ont oublié de consulter le dictionnaire, vous serez surpris. L’économie prédatrice supposerait une gestion intelligente des ressources par rapport aux besoins humains qui serait compatible avec une rapacité sans limites des individus, tous contre tous. C’est donc un non-sens.

                                            • Ecométa Ecométa 22 février 2012 11:32

                                              Bonjour,

                                               

                                              Ontologiquement et déontologiquement, même d’un point de vue simplement « Ethique », ce n’est pas l’ « Economie » avec un grand « E », ni la « Politique » avec un grand « P » ; c’est purement et simplement, d’un point de la politique comme de l’économique de la grande manipulation !

                                               

                                              Une question « fondamentale », tout simplement « ontologique », se pose : « savoir », mais pour quoi faire ? Pour réellement mieux comprendre, mieux agencer, avec plus d’entendement, ou pour mieux manipuler ? Pour cette époque moderne au modernisme paroxysme de modernité et plus simple modernité, pour cette époque de fuite en avant rationalo économico techno scientiste  la réponse est très claire : pour mieux manipuler !

                                               

                                              En « Démocratie », en temps normal, celui d’un temps ou le vrai « Savoir » ne serait pas manipulé, logiquement la « Politique » est au service de la « Démocratie » et non des élites quelles qu’elles soient ! Le problème est que la « valeur d’usage », concept découvert par Xénophon il y a presque deux millénaires et demi   celle de la politique n’est pas la même pour le citoyen lambda que pour l’homme politique qui en général ne sert pas la politique… mais s’en sert ! Il en va de même pour l’ « Economie », étymologiquement « règle d’ensemble » et non « règle particulière » comme celle du capitalisme réduction de l’économie au seul capital : du « dogme capitaliste » !

                                               

                                              Appelons un chat un chat : il est une évidence, dans nos « modernes » démocraties,  soi-disant, Démocraties, nous ne pratiquons pas réellement la « Démocratie », et certainement pas  celle « républicaine »  représentative », en réalité nous vivons en « ploutocratie », voire en « oligarchie » : certainement pas la « Démocratie » !

                                               

                                              Vouloir agir différemment implique de penser autrement !

                                               

                                              http://metaecosystemie.blogspot.com/


                                              • lloreen 22 février 2012 15:39

                                                Des révélations fracassantes faites par ce lord anglais mettent le monde de la finance en effervescence.
                                                Plus ces informations seront partagées et plus vite des changements profonds seront possibles au sein de nos sociétés.

                                                http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=4Map2wVJmDg

                                                http://eclinik.wordpress.com/2012/02/21/massive-resignations-have-started/


                                                • lloyd henreid lloyd henreid 22 février 2012 16:30

                                                  Cette main d’œuvre bon marché aura le devoir supplémentaire de rembourser sur des générations la dette qui, entre temps, a doublé.
                                                  _______________

                                                  Le pire, c’est l’ironie du discours à ce sujet.

                                                  J’entends encore Sarkozy dire combien il serait immoral de laisser la dette à « nos enfants », càd aux générations qui viennent.

                                                  Qui paiera, au final ?

                                                  Et à qui ça profite ?

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