La politique du pouvoir éloigne la Police et la Justice des Français : le bloc majoritaire doit retrouver la parole et la confiance en elles
Quelle drôle d'idée qu'un ministre de l'Intérieur en exercice s'impose dans une manifestation de policiers qui réclamaient des sanctions plus sévères à l'encontre des agresseurs et assassins de leurs collègues, à l'initiative de deux syndicats de police, l'UNSA et Alliance dont le représentant a osé affirmer : « Le problème de la Police, c'est la Justice ». Cette manifestation stigmatisait le « laxisme » de la Justice dont les jugements seraient trop cléments envers les agresseurs et assassins de policiers. Cette manifestation était là aussi pour rendre hommage aux victimes.
N'est-il pas curieux que le ministre de l'Intérieur manifeste par sa présence contre son collègue Garde des Sceaux ?
Sa présence ainsi que celle de nombreux élus de tous bords (excepté J.L. Mélenchon et la France Insoumise) n'était peut-être pas dénuée d'arrière-pensées avant des échéances électorales proches... Ce gouvernement étant coutumier de ce genre d'opérations de com et de récupération...
La réaction des policiers à l'arrivée du ministre de l'Intérieur (Darmanin a été hué et sifflé à son arrivée dans la manifestation de policiers) montre que ceux-ci ressentent un certain malaise en ce moment : ils sont coincés entre des ordres radicaux qui leur demandent de réagir assez durement face à des manifestants assez pacifiques bien que révoltés contre les gouvernants qui veulent imposer les règles des possédants, qualifiées de « démocratiques » et ce qu'ils considèrent comme un certain laxisme de la Justice, sans parler de leur propre opinion qui pencherait à plus de 40% pour un parti classé à l'extrême-droite...Concernant les syndicats de police, il s'agissait de redorer le blason d'une institution de plus en plus rejetée par le peuple après les violences de la police contre les Gilets jaunes ou lors de diverses manifestations, dont celle du 1er mai à Paris...
Les policiers qui sont au contact de la population (à plus forte raison quand ils ont dû verbaliser des gens qui ne respectaient pas les consignes sanitaires) sont conscients du mécontentement du peuple et des tensions qui existent actuellement du fait de la montée en puissance du chômage et de l'arrivée en masse de populations issues de l'immigration subsaharienne et maghrébine.
Cette manifestation estimée entre 20 et 30 000 policiers s'est déroulée devant l'Assemblée nationale, ce qui n'est pas un hasard, sonnant comme un avertissement aux élus devant la gravité de la situation. Elle fait penser évidemment à l'avertissement lancé par les militaires un mois auparavant dans le but d' alerter les gouvernants sur les dangers qui menacent notre pays.
Par ailleurs, on ne peut ignorer la différence de traitement judiciaire entre les condamnations à des peines de prison fermes et immédiates à l'égard des Gilets jaunes pour des actes de rébellion somme toute mineurs et les lenteurs de la Justice consécutives à des procédures plus longues (qui peuvent donner une impression de laxisme) lors des procès contre les agresseurs de policiers. Il faut savoir que l'Allemagne a deux fois plus de magistrats que la France.
Mais ce qui est le plus choquant dans cette manifestation, c'est qu'un ministre de l'Intérieur essaie de s'allier avec des syndicats de policiers, représentants de l'exécutif, pour réclamer un droit de regard sur le fonctionnement de la Justice, pouvoir judiciaire.
Il faut rappeler en effet que la base d'une démocratie repose sur la séparation des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif.
Les policiers ne doivent pas être le bras armé d'un pouvoir aux abois, la milice privée de gouvernants dont les décisions politiques exacerbent la colère du peuple qui se retourne contre les forces de l'ordre. Il sont en première ligne pour subir cette colère (cf. les Gilets jaunes chantant : « Tout le monde déteste la police ») alors que celle-ci devrait viser avant tout les donneurs d'ordres du pouvoir politique qui imposent des méthodes et des dispositifs (nassage des manifestants, complaisance, si ce n'est plus à l'égard de certains provocateurs dans les manifestations, black blocs...) et l'usage d'armes de guerre, telles que les lanceurs de LBD ou les grenades GLI F4... Il est à noter que certains policiers exécutent ces ordres avec zèle...
Macron renforce actuellement les effectifs des policiers ainsi que leurs équipements car il sait que les plans sociaux vont se multiplier, la loi chômage va avoir pour effet de baisser les indemnités...Le peuple sera de plus en plus mécontent et il se pourrait qu'une insurrection voie le jour. La police sera le dernier rempart du pouvoir face à la révolte du peuple (employer l'armée serait reconnaître une situation insurrectionnelle et il n'est pas certain que celle-ci serait du côté du pouvoir)...Il faudra le mater et étendre le pouvoir de la police...C'est peut-être dans ce but que Darmanin et des syndicats de police ont demandé un droit de regard sur les décisions de justice...
Accusée de laxisme par certains syndicats de police, appuyés par le ministre de l'Intérieur (le Garde des Sceaux, absent de la manifestation, a été pris pour cible par les syndicats de police), la Justice, par la bouche du représentant de l'USM (Union des Syndicats de la Magistrature) « rappelle que la police, justice, comme pénitentiaire sont les acteurs d'une même chaîne pénale, laquelle souffre d'une insuffisance de moyens depuis plusieurs décennies, ce qui ne leur permet pas de remplir leurs missions respectives à la hauteur des attentes des citoyens ».
On ne peut nier que les forces de l'ordre font l'objet d'attaques de plus en plus violentes et fréquentes de la part d'individus plus guère impressionnés par l'uniforme du policier, mais il ne faut pas en ignorer les causes :
- la montée en puissance du chômage à cause de la politique ultra-libérale, du libre-échange, de la rentabilité, de la soumission aux règles de l'U.E. des gouvernements des 40 dernières années.
- une bataille de représentation du groupe majoritaire qui ne peut se faire entendre par les voies légales car « politiquement le peuple n'existe pas » cf Christophe Guilly dans « Les gens ordinaires peuvent renverser la table » . Les « élites » au pouvoir ont compris qu'il y a une recomposition de ce qu'ils déconstruisent depuis plus de 30 ans : l'unité de la majorité du peuple français.
- une arrivée en masse d'immigrés qui bouleverse tous les équilibres sociaux, ethniques, culturels. Le multiculturalisme ne posait pas trop de problème quand les nouveaux arrivants s'intégraient facilement aux lois de la République, les gens ne sont pas clivés ethniquement mais ils doivent vivre avec moins de 1000 euros/mois . Depuis une bonne décennie, le flux de nouveaux arrivants est devenu trop important. Les habitants de tous bords, de toutes ethnies veulent plus de sécurité et de stabilité en banlieue, ils demandent une régulation des flux migratoires.
- après les « territoires perdus de la République », on parle maintenant de « zones de non-droit » qui se créent dans les banlieues où « la logique clanique et patriarcale qui y règne gâche les chances de réussite des enfants...Sur fond de misère sociale, le narcotrafic est devenu la seule porte de sortie pour les jeunes, qui deviennent de ce fait de moins en moins respectueux des règles républicaines et plus violents... S'ajoute à cela le retour de pratiques religieuses fondamentalistes... Les policiers ainsi que les autres institutions de la République sont devenus les symboles d'un pouvoir auquel il leur semble normal de s'attaquer. » (cf. Céline Pina « Zones de non-droit » dans « L'abécédaire du souverainisme » de la revue « Front populaire » de Michel Onfray)
- il faut ajouter à cela les exigences d'un certain patronat qui utilise les réseaux migratoires pour faire entrer et travailler en France des immigrés exploités, sous-payés, traités comme des esclaves, taillables et corvéables à merci, ce qui complique encore plus la situation.
Il faut aussi rappeler qu'il existait une police de proximité qui faisait de la prévention un des moyens de juguler la délinquance et les actes anti-policiers, faisant en sorte que la répression ne soit pas le seul moyen d'action de la police. Mais M. Sarkozy, prétextant que la prévention était inutile et coûteuse, l'a supprimée alors qu'elle rendait de grands services. C'est une fois de plus le manque de moyens et la casse des services publics (demandée par l'U.E., au nom de la concurrence libre et non faussée, en réalité bien faussée !) qui se retournent contre les citoyens et ceux chargés de les protéger. Il ne faudrait pas s'acheminer vers une police privée (ce qui est le cas pour les P. V. de stationnement) qui verrait s'éloigner encore plus la démocratie, bien menacée ces temps-ci...C'est une police républicaine, respectueuse des citoyens et respectée, indépendante des options politiques du pouvoir, que veulent réhabiliter certains policiers, comme Alexandre Langlois, qui ont une haute idée de leur fonction, récompensés par une mise à pied....
On entend dans les manifestations de Gilets jaunes le slogan : « Police partout, Justice nulle part », ce qui traduit l'impression générale de la primauté de la Police sur la Justice mais aussi du manque de vraie justice pour sanctionner les vrais délinquants, ceux en col blanc qui privent le pays de moyens financiers en plaçant leur argent dans des paradis fiscaux, qui ne sont plus assujettis à l'ISF depuis Macron, mais à la flat tax qui plafonne leurs taxes à 30% au lieu de 60% précédemment.
Les policiers, simples fonctionnaires, vont-ils comprendre qu'ils sont utilisés et manipulés par Macron et les « élites » qui n'ont plus comme objectif le bien commun , qui ne sont plus légitimes bien que pseudo-représentants du peuple ?
Les policiers se tromperaient si, quand ils sifflaient Darmanin, c'était avec l'arrière-pensée que la police serait plus écoutée si Mme Le Pen était au pouvoir. Les vrais responsables du manque de confiance du peuple dans sa police, ce sont les hommes au pouvoir qui appliquent une politique ultra-libérale qui favorise les 1% les plus riches, au mépris du groupe majoritaire du peuple français. Au lieu de répondre vraiment plutôt qu'avec l'artifice d'un « Grand débat », Macron a envoyé les policiers faire taire le peuple. Les maastrichiens qui « dirigent » la France depuis 30 ans sont responsables de cette politique qui obéit à l'U.E., externalise de plus en plus les tâches dévolues aux fonctionnaires, désindustrialise notre pays, casse les services publics dont la Police et la Justice font partie. La France doit retrouver sa souveraineté, sa Police et sa Justice républicaines.
« Si politiquement rien ne se passe, le pays va à la catastrophe... » Christophe Guilly
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