La politique est dans le néant
Que penser de nos politiciens en cette période de secousse économique et de manœuvres géopolitiques loin de nos concitoyens, c’est-à-dire concernant un monde qui n’existe pas car depuis des années, les médias français ignorent le cours du monde ?

Voici quelques temps, je n’ai plus aucun désir de parler de nos chers politiciens. Le monde bouge, avec ses crises et ses conflits. Ici, aucune élection en vue. Les européennes n’auront aucune incidence si ce n’est de permettre à quelques recalés du suffrage populaires et quelques lécheurs de bottes d’être placés sur les listes pour un emploi très bien payé. Bref, un peu comme le Sénat mais avec la participation des cochons de citoyens. La vie politique semble plongée dans l’insignifiance.
Sarkozy ? Eh bien je n’ai rien à reprocher à notre Président qui fait du Sarkozy tendance et a trouvé son style. Il prononce de grands discours qui n’auront aucune incidence. Il ne bouge pas tant que ça la société, sauf sur des points sans réelle importance. Son récent discours à Toulon n’a pas d’emprise sur le fond de la crise économique. Il réagit à quelques colères d’ordre symbolique sur le fichier Edvige et remet les choses dans la moyenne. Ménageant Pierre et Paul. Bref, Sarkozy n’est pas un mauvais Président, ni un bon Président. Il préside et c’est ce qu’on lui demande.
Bayrou, c’est un peu le chien qui renifle les manœuvres de Sarkozy, prêt à traquer les moindres failles, comme si cela engageait la nation. Il représente la voix de son maître tout en aboyant contre un autre maître dont il est le valet qui se nourrit de ses failles et ce faisant, croit parvenir à devenir lui-même le maître. Bayrou est souvent le porte-parole de la Toile. Il traque, comme les gens de la Toile, les faits et gestes de Sarkozy. Il pense que cela lui servira de légitimité à se faire élire en 2012. Il est en phase avec le journal Marianne qui, pas une seule semaine, ne peut éditer sa feuille sans parler de Sarkozy, un Président qui devient transparent et aussi peu conquérant que Chirac. C’est donc logique que JFK se présente au européennes avec l’étiquette du Modem. Mais qui a dit que l’agitation anti-sarkozienne avait une légitimité élective. Marianne n’est qu’un journal qui dénonce ce qui ne va pas. Mais ne construit rien.
Le PS, n’en parlons pas ou alors parlons-en une dernière fois. Le PS n’a pas de programme, pas d’idées. Le seul projet visible émanant de celui qui a la faveur des médias et du public manipulé par la presse et le bon numéro du Maire de Paris, c’est la tour pyramide de 200 mètres, du lourd à côté de Paris plage. Bref, du convenu, du grandiloquent ridicule tant cela fleure l’héritage de la pyramide du Louvre et la piètre dévotion à l’Histoire monumentale dont Nietzsche nous dirait des nouvelles dans un remake de sa seconde intempestive. Le reste du PS, des motions, des haines intestines, des combats de l’inutile, un marasme politique jamais atteint, à se demander si le PS ne produit pas des dirigeants bancales aux ambitions frelatées. Un désastre offert aux citoyens.
Les communistes, vieux combattants pour la cause prolétarienne, méritent une sympathie, un peu comme des figurines de musée. Les Verts, on s’en amuse et on mesure à quel point ils sont devenus des pièces rapportées sans aucun programme, si ce n’est quelques incantations sur le réchauffement climatique, la croissance verte, bref, des thèmes bien récupérés par Sarkozy et ne justifiant aucunement une légitimité politique. La vie d’un homme ne se dissout pas dans quelques emballages plastiques et quelques fumées d’un pot d’échappement. La LCR, un numéro de clown avec un excellent facteur, pardon, je voulais dire acteur. Pleurer contre le grand capital, fustiger les gros profits, ça mène à quoi, à rien si ce n’est entretenir le ressentiment et faire croire aux gens que les méchants capitalistes sont responsables de leurs vies ratées. Aucune analyse systémique.
Bref, j’aurais pu broder des pages entières sur ce sujet qui est sans importance. La politique est un art noble, qui pour l’instant est pratiqué par des éclopés de la pensée, des joueurs sur un théâtre qui n’a pas pour finalité de rendre le monde meilleur mais de dispenser quelques divertissements, de faire croire à une sollicitude des stars de la politique envers les citoyens, une sollicitude tout aussi avérée que celles des chanteurs pour les Resto du cœur envers les gens qui crèvent ; une fois le show réglé, s’en vont rejoindre le Fouquet’s et dépenser l’argent facile gagné grâce aux systèmes médiatiques et quelques efforts de vocalises. Se servir, comme Mme Chrichetine, 40000 euros par mois. Et Mr Poncelet, un appart au prix fort offert en prime, en plus des dispositions légales, bref, le bal des commensaux, voilà le visage d’une politique qui voit voleter d’autres aspirants aux prébendes, virevoltant autour du Président. Le théâtre politique est subventionné par le contribuable. On comprend pourquoi tant rêvent de premiers rôles tout en se complaisant dans des seconds rôles bien payés. C’est mieux d’être salarié du système politique que caissier dans une grande surface ou employé chez Renault.
La politique nationale, médiatique, ne vaut plus rien. Il reste quand même un socle civil avec les élus locaux, quelques députés, des maires, des conseillers, prêt de la société et sincères. Mais la politique avec ses jeux, ses stars, ce n’est qu’un carnaval dont tout citoyen éclairé rêverait de brûler non seulement le roi mais toutes les figurines de ce spectacle minable. J’aimerais comprendre pourquoi la politique suscite en moi la volonté d’écrire ces pages si sombres et désespérées.
11 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON