La politique internationale de Nicolas Sarkozy
A l’instant où la France va présider les G8 et G20 il est bon de faire le point sur la politique internationale de Nicolas Sarkozy qui pourrait alors se décrire en président du monde, comme il se clamait président de l’Europe quand ce n’était que la France, institutionnellement, qui présidait l’Europe. Si nous devions la résumer en deux mots ce serait : échec et honte, et même au pluriel, échecs et hontes. Les qualités de son action ont pour noms : arrogance, mensonge, paroles pseudo éthiques et actes sans aucune morale, courbettes devant les forts et grande gueule devant les faibles, gesticulation sans effet.

L'actualité nous commande de parler de la Tunisie. La position de la France avant et pendant la révolution du jasmin est tout simplement révoltante à mille lieues des déclarations angéliques à Strasbourg du tout nouveau président français clamant que l'éthique n'était finalement que la seule voie possible pour la politique étrangère. Ce pouvoir, et d'autres avant lui, a soutenu et félicité un dictateur corrompu qui a volé à grandes mains la population tunisienne, a enfermé les opposants et a bridé la liberté de la presse. Notre fameuse Rama Yade n'a eu assez de sourires et de silences lors de son voyage d'agrément en Tunisie avec Nicolas Sarkozy servant, non à son corps défendant, de caution à un régime méprisable. Pour tenter de faire oublier le passé complice de la France, Nicolas Sarkozy a préféré comme son frère Lagardère qui voulait qu'on le croit incompétent plutôt qu'escroc quand il a fait un milliard d'euros de plus value sur la cession de ses participations dans EADS, ce qui de fait l'envoyait de Charybde en Scylla car cela voulait dire de fait que nous avions le choix entre un escroc qui bénéficie de délit d'initié ou un incompétent majeur qui touche un salaire astronomique sans rapport avec ses qualités de dirigeant s'avouant lui-même incompétent, je disais donc que Nicolas Sarkozy pour faire oublier son passé complaisant et son copinage avec Ben Ali a préféré faire passer le tout et faire avaler le boa et ses plumes aux Français, pour une légère erreur d'appréciation. Or un diplomate contredit cela aussi (Libération) : Le renversement du régime de Ben Ali était-il prévisible ? On évoque la perspicacité de la diplomatie américaine, dont les correspondances ont été révélées par WikiLeaks, pour mieux critiquer à l’excès une diplomatie française prise de court et inefficace. Aucune chancellerie n’avait inscrit dans ses prévisions le scénario qui a débouché sur la chute du régime Ben Ali. Au cours de la décennie passée, les analyses de notre ambassade à Tunis et celles du Quai d’Orsay soulignaient régulièrement la dégradation des libertés publiques et la répression qui touchait les associations et les organisations non gouvernementales telle que la Ligue tunisienne des droits de l’homme, la première dans le monde arabe. Les rapports diplomatiques mettaient aussi l’accent sur l’exaspération et le mal-être de la jeunesse tunisienne, liés certes au problème de l’emploi mais aussi à l’absence d’espace et d’expression politiques. Enfin, la prévarication et le développement d’un système de prédation du secteur privé de l’économie par le clan Trabelsi étaient perçus comme l’un des risques pesant sur la stabilité du pays. L’antienne de Ben Ali, présentant son régime comme un rempart contre la menace islamiste, relayée avec complaisance par nombre de politiques en France, était considérée dans les notes diplomatiques comme le fonds de commerce du régime et le prétexte pour s’abstenir de toute ouverture politique jugée déstabilisante. L’analyse diplomatique privilégiait le risque de mouvements sociaux à la menace islamiste.
Les autorités politiques françaises étaient donc parfaitement informées des dérives du système Ben Ali, qui rejetait toute référence à la question des droits de l’homme, notamment dans le cadre de la politique européenne de voisinage initiée en 2000. L’expertise du Quai d’Orsay, marginalisé depuis 2007, était négligée. Les propos du président de la République, au cours de sa visite à Tunis en 2008, se félicitant des progrès de l’espace des libertés publiques, avaient suscité l’incompréhension et l’indignation, qui marquent encore les esprits aujourd’hui. Les premières déclarations françaises, au lendemain de la chute de Ben Ali, n’ont pas été à la hauteur de la nouvelle situation puisqu’on s’est contenté dans un premier temps de « prendre acte de la transition démocratique ». Celles-ci sont à mettre en regard de la déclaration de Barak Obama saluant d’emblée le « courage et la dignité du peuple tunisien ». Il en reste la perception, probablement loin de la réalité, que Washington a favorisé la chute de Ben Ali.
Cet tribune libre de Yves Aubin de la Messuzière, Ancien ambassadeur de France en Tunisie (2002-2005) et ancien directeur Afrique du Nord- Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères (1999-2002), nous prouve que Nicolas Sarkozy ne changera jamais au contraire de ses déjà sept ou huit affirmations en quatre ans qu'il avait changé. Il n'écoute que ses bons plaisirs dans une amoralité absolue. Dans les échecs sanglants il en accuse les autres et dans les succès des autres il s'attribue les lauriers et aussi vite que Bonaparte devenant Napoléon, empereur, qui trouvait que l'on ne lui mettait pas assez vite la couronne impériale et dorée sur la tête l'a prise des mains du prélat pour se la coiffer lui-même.
Ainsi Wikileaks nous avait-il appris que les Américains savaient, éh bien nos diplomates n'étaient pas si sous-informés et donc le pouvoir l'était-il aussi et c'est en toute connaissance de cause que Nicolas Sarkozy a embrassé sur la bouche Ben Ali, avec notre représentante des droits de l'homme à ses côtés, représentante qui n'a pas usé ses babouches à rencontrer ces femmes pour la liberté qui n'attendait qu'elle, et dont c'était le devoir et l'honneur de les rencontrer et d'en parler en Tunisie-même, préférant les tapis persans du palais de Carthage.
A son éternelle et détestable habitude Sarkozy marche sur la tête des faibles ou des néo-faibles et se couche devant les puissants. Alors que le parquet dans l'affaire dite des biens mal acquis des Bongo et consorts, par deux fois, avait refusé que l'enquête fut lancée, voilà qu'à peine Ben Ali débarqué les avoirs sont gelés et une enquête est initiée. Ce qui veut dire en clair que cette enquête pouvait l'être avant puisqu'il y a matière à la lancer. Mais entretemps Ben Ali a changé de statut, Sarkozy peut marcher sur sa dépouille quand avant il prenait un thé au jasmin sous les ors de ses résidences.
Pendant ces presque quatre ans de pouvoir au sommet, Nicolas Sarkozy n'a que de cesse d'aller de mensonge en échec et d'échec en honte pour nous.
Les mensonges furent innombrables. Mensonge en France quand en tant que candidat il déclarait que nous n'avions pas vocation à rester en Afghanistan et donc que nous ne pouvions pas envoyer plus de troupes. Mensonge quant à sa présence au pied du mur de Berlin le soir historique, mensonge quant à sa disposition à aller en Russie accusant Bush de le freiner quand c'était tout le contraire, mensonge quand il attribue à l'ex femme de sa vie, Cécilia, la libération des otages bulgares, arrangement avec la vérité dans tous les contrats soi-disant pharaoniques alors qu'ils étaient soit déjà négociés, soit faux comme a été obligé de le reconnaître l'actuel PDG d'EADS, soit avec des transferts de technologie nous créant à moyen terme des concurrents qui prendraient nos clients, tout en enjolivant ces montants par exemple pour Airbus car si, alors que déjà ces contrats s'étalent dans le temps, seule une partie revient à la France car Airbus Industries et EADS sont des consortiums et la part de fabrication en France est une part, certes non négligeable, mais bien inférieure au montant global des contrats. Il suffit d'aller sur le site d'Airbus, en anglais et d'apprendre qu'il y a plus de 1 500 sous-traitants dans 30 pays, que la Chine, la Russie, les USA et tant d'autres pays sont partie prenante dans Airbus et que la France se situe à 20 % de participation. Ce qui prouve toute la malhonnêteté intellectuelle de parler des contrats d'Airbus en gonflant la poitrine. Il ment quand il déclare que de son hôtel moscovite il voit la place rouge, ce qui est impossible et ce qui le rend ridicule auprès des Russes, ce qui n'est pas l'idéal pour négocier.
Par son arrogance et ses colères, par les câbles de Wikileaks qui mouillent Sarkozy avec les valises de Bongo, par son échine courbée devant les forts et ses rodomontades devant les faibles, par ses accueils et ses visites dithyrambiques aux despotes comme Kadhafi, El Assad, Dos Santos et son pétrole, le pays qui spolie le plus le peuple, son discours de Dakar et au Vatican, par ses sms en pleine réunions officielles en Inde ou chez le Pape, par ses critiques des autres chefs d'état (Espagne Tchéquie, Royaume Uni, Obama candidat et à peine élu, Espagne, Pologne, Allemagne, Pays arabes), par sa volonté d'être le centre du monde comme lors de la réunion de l'Otan où une fois les caméras parties il a retrouvé toute honte bue sa place par ordre alphabétique, par ses silences sur le Tibet et les droits de l'homme quand Obama force Hu Jintao à reconnaître un problème de liberté dans son pays, quand Obama parle en public du problème des droits de l'homme, quand les manifestants américains peuvent manifester lors de la venue du dirigeant chinois, nous nous nous taisons, nous nous organisons comme au temps soviétique des manifestations avec des drapeaux et des vivas au passage des cortèges en bloquant la moitié d'une ville, nous acceptons quand la flamme olympique parcourt notre territoire, le territoire de celui qui a relancé ces fameux Jeux Olympiques, que ce soit la police dictatoriale chinoise qui donne des ordres à nos policiers, par cette politique de coq dressé sur ses ergots devant un ver de terre, mais prenant ses jambes à son cou et ne baissant jamais assez l'échine devant un demi loup qui montre ses crocs, par cette politique vacillante, lâche, du coup d'éclat qui fait pshitt, Nicolas Sarkozy a complètement décrédibilisé la France et son influence est devenu proche du zéro absolu. Que sont devenues les promesses, par exemple, de réguler la finance mondiale ?
Que peut-il être d'autre quand on vogue de mensonges en échecs ?
Des échecs en voulez-vous ? En voilà une brouette :
La Géorgie : Echec. Parti avec une résolution en 4 points il joue le facteur de Poutine avec dans sa besace 6 points qui ont permis à la Russie d'être aujourd'hui un envahisseur bien installé. En août 2010 la Russie installe ses missiles en Abkhazie reconnue « indépendante » par Moscou.
L'UPM, nos millions d'euros n'auront sevi à rien. C'est un échec absolu. Il existait le processus de Barcelone. Mais il fallait que Sarkozy laisse son empreinte quitte à vexer toute l'Europe.
Copenhague, que l'on a bien oublé aujourd'hui, ce devait être la renaissance de l'écologie grâce au dynamisme et au volontarisme de Nicolas Sarkozy. Ce fuit un trois quart d'échec.
L'Afghanistan, c'était le prix à payer pour entrer dans l'Otan. C'est un bourbier où nos soldats meurent et où Amid Karzaï tout en étant corrompu semble-t-il laisse en place la religion diriger le pays. C'est l'échec de la démocratie.
L'OTAN, justement, pour avoir un strapontin, ce que l'on a eu qu'à moitié, on a perdu notre âme, notre indépendance et notre capacité à être différent et à proposer au monde une autre voix et une autre voie, comme ce fut le cas pour l'Irak. Un échec cinglant pour notre liberté et pour même pas un os à ronger.
La Tunisie, on en a parlé.
Palestine, nouvel échec. Sarkozy a voulu négocié seul en Egypte au détriment de l'Europe. Il n'a rien obtenu. Non c'est faux il a obtenu le ridicule de ses gesticulations inutiles et a vexé l'Europe, une fois de plus.
Le Liban, son rapprochement avec Assad n'a rien apporté. Il a même menti sur l'influence de ce pays, ce qu'a prouvé Wikileaks.
L'Europe, un échec sur toute la ligne. Réaction tardive et inadaptée dans la crise économique. Nicolas Sarkozy a d'abord attendu, ensuite a réuni qu'une partie des pays européens avant d'être obligé de tous les réunir : temps perdu, vexation des pays, inefficacité, retard. La totale quoi. Il a fallu attendre deux ans pour mettre en place un emprunt européen qui, deux ans auparavant aurait coûté dix fois moins cher et aurait évité les crises grecque et irlandaise, et auraient coûté infiniment moins cher à ces populations qui vont souffrir. Echec dans l'harmonie européenne, échec dans la fiscalité européenne, échec dans la politique commune européenne, échec dans la politique étrangère européenne.
Passons aux hontes qui ne sont pas petites.
Rom : l'Europe nous met dans le droit chemin. Cette circulaire Hortefeux sera une marque au fer rouge sur la France
Bongo, tant les valises du père que le soutien au fils
Dos Santos, le pétrole n'a pas de frontière, pas plus que la spoliation.
Le Tibet, sans commentaires.
Le prix Nobel de la paix, Liu Xaobo, que la France a ignoré.
Le discours de Dakar, bien sûr.
Les insultes envers les autres chefs d'état comme donner des leçons de gouvernance à Obama, supposer à haute voix que les dirigeants Tchèques sont des incapables, dire que Zapatero n'est pas très malin, se tromper sur les origine de Rice ou sur le mari de Merkel, ou sur l'industrialisation du Royaume, critiquer l'Allemagne, insulter les Allemands dès son premier jour de mandat en traitant d'assassins alors que s'il est vrai que le nazisme est une horreur sa dénonciation à près de 70 ans des faits est non seulement déplacé mais n'a strictement aucun lien avec une élection présidentielle franco-française. Ne pas oublier le nazisme ce n'est pas en parler à n'importe quelle occasion pour recueillir des voix en France en insufflant le sentiment de vengeance, aujourd'hui hors de propos. Il y a eu Nüremberg.
Les dictateurs du monde reçus en grande pompe le 14 juillet sur les Champs Elysée
Les JO, alors que le président du parlement européen, au nom de celui-ci, boycotte, non les jeux, mais l'ouverture Nicolas Sarkozy, au contraire de Merkel par exemple et même de Berlusconi, est un des rares à s'y réjouir en compagnie de son fils Louis qu'il fait embrasser (et ce n'est pas une image) par Poutine auquel il ne dit mot de la Géorgie au contraire de Bush.
La Géorgie bien sûr, un des derniers à intervenir après les USA, les pays baltes, la Hollande, l'Allemagne et pour tromper tout le monde, se coucher devant Poutine. De plus alors que tout le monde est sur le pont, lui se dore à Cap Nègre et à peine le voyage moscovite vite fait et celui de Géorgie, il retourne parfaire son bronzage.
Le Paloma et l'Air Sarko One, quand tant le Premier Ministre Britannique qu'Angela Merkel, tous deux de puissances historiques et économiques confortables (l'ex-empire britannique, et aujourd'hui le toujours Commonwealth n'ont rien à envier à l'histoire de la France, et l'Allemagne nous donne des leçons économiques) n'ont pas besoin de fanfreluches coûteuses pour exister et représenter leur pays.
L'histoire de tout cela, alors qu'en interne l'économie va très mal nous sommes arrivés à une hausse de 4,1 % du chômage en 2010 quand il baisse en Allemagne, que le pays est divisé, que la violence aux personnes croît avec pourtant un super-flic au commande de la sécurité depuis sept ou huit ans et avec pouvoir absolu depuis bientôt quatre, la politique internationale de Nicolas Sarkozy est une catastrophe d'une même envergure. En fait Nicolas Sarkozy est pour la France une grande tenaille qui la broie par l'extérieur et de l'intérieur. Il nous faudra du temps pour laver toute cette honte. Il nous faudra du temps pour redresser la France. Il nous faudra du temps pour réconcilier les Français.
La France aura beaucoup perdu de s'être doté d'un tel président. Quoi que le mot doté qui vient d'un vocabulaire matrimonial n'est pas le bon. Les médias complices, l'argent à flot des valises Bongo (selon Wikileaks), Bettencourt (selon la comptable), des 300 du Premier Cercle, ont truqué en fait les élections qui n'ont pas été saines et démocratiques dans la réalité car les armes n'étaient pas égales, ni les armes financières, ni les armes médiatiques. Le combat était truqué. Faisons en sorte que malgré les difficultés et les armes inégales, le prochain combat de Sarkozy, qui se flatte d'être un combattant devant ses riches pourvoyeurs de fonds, bien que Président de la République, il agit en candidat et se sert de sa fonction pour sa réélection, sera perdu et de beaucoup. Nous voulons un futur KO !
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