La politique iranienne se militarise
Les mollahs d’Iran sont des seigneurs de guerre sectaires en tenue de clerc. Depuis la révolution de Khomeini en 1979, la scène politique iranienne vit sous le signe de cette réalité. Ces dirigeants ont passé les années d’après-révolution à menacer les pays voisins sous la bannière de l’exportation de la révolution, expression de leurs penchants suicidaires et de leur besoin à allumer des crises.
Les observateurs ne peuvent plus faire la distinction entre le politique et le militaire chez ces responsables. Ils adhèrent tous à un discours militaire incendiaire. Ils brandissent la menace loin de la politique et de sa terminologie habituelle. Rarement cette dernière apparaît dans le paysage iranien.
Parfois, ils s’adressent à l’Occident et jouent aux pacifistes. Parfois aussi, lorsque leurs ennuis s’aggravent et se traduisent par un sentiment de crise, les mollahs se tournent vers le voisinage régional et tâtent le terrain avec des mots doux mais malintentionnés.
À peine l’accord d’établissement de liens entre les EAU et Israël annoncé, les mollahs ont affiché leur courroux face à cette décision souveraine. Pour la plupart, ils la décrivent, pour le moins diplomatiquement, comme une « erreur stratégique » commise par les EAU.
Certains ont même accusé les EAU de trahison, de collabo et d’autre vocabulaire incendiaire et cynique auquel nous sommes habitués de la part des faux dévots de la « résistance » qui se croient les champions de la cause palestinienne.
Hier encore, le vice-président du Parlement iranien pour les affaires internationales, Hossein Amir-Abdollahian, a proféré des propos alarmistes. Il a déclaré qu’après la normalisation des Emirats avec Israël, toute agression israélienne contre l’Iran mettrait les EAU dans le collimateur.
Abdollahian a déclaré dans une interview avec Al Alam TV : « Indépendamment des considérations que les EAU ont pu avoir, tout d’abord, les EAU pourraient bouleverser la sécurité et la stabilité, parce que partout où les Israéliens sont présents, ils bouleversent la sécurité et la stabilité. Deuxièmement, les EAU perturbent la sécurité et la stabilité du Golfe Persique avec cette mesure. Troisièmement, ils déstabilisent les routes par lesquelles l’énergie est transportée depuis cette région. Quatrièmement, ils perturbent leurs relations avec les EAU. »
« A partir du moment où les EAU ont annoncé qu’ils normalisaient leurs liens avec l’entité sioniste, tout incident, caché ou non, qui a lieu en Iran ou dans la région, dans lequel les sionistes sont impliqués, la réponse sera également dirigée vers les EAU. »
Une telle attitude hautaine suscite plusieurs questions. Tout d’abord, comment se fait-il qu’un parlementaire censé parler un langage politique profère des menaces militaires contre des États voisins exerçant leur droit souverain d’établir des liens avec un autre État ?
Comment les EAU peuvent-ils mettre en danger leur sécurité en établissant des liens avec un autre pays, à moins que les mollahs aient prévu quelque chose pour dissuader les EAU d’exercer son droit souverain ?
Puis, comment Abdullahian et d’autres savent-ils que les services de renseignement israéliens sont derrière tout événement en Iran ? De quelle logique menacent-t-ils de réagir aux Émirats arabes unis sans adresser le moindre mot au parti censé comploter contre leur régime ?
Comment un parlementaire censé gérer des relations internationales et parler le langage de la diplomatie peut-il menacer un État voisin simplement parce qu’il exerce son droit légitime de nouer des liens avec un autre État pour le bien, la sécurité et la stabilité des peuples de la région ?
C’est avec une telle pensée que les mollahs dirigent un des pays les plus grands et les plus peuplés du Moyen-Orient. Ils cultivent un orgueil mesquin à l’égard de leur voisins et redoutent toute menace envers Israël. Ils savent simplement que leurs systèmes sécuritaires sont infiltrés ou gravement affectés par les frappes et les attaques d’Israël et d’autres pays.
À mon sens, ces déclarations sont une réponse directe aux observateurs et aux experts qui postulent que le régime des mollahs est passé de la révolution à l’État. Elles confirment sans l’ombre d’un doute que l’immaturité idéologique se terre dans l’esprit des mollahs, leur rend difficile d’agir en tant qu’État normal qui adhère aux conventions internationales.
Ils glissent à la vitesse de l’éclair dans un tas de menaces à l’encontre de quiconque n’est pas d’accord avec leur point de vue. Ce n’est pas tant un reflet d’une idéologie révolutionnaire qu’un résultat du culte des milices et des organismes qui domine parmi les mollahs, du haut en bas de l’échelle.
Ils pensent qu’ils vivent seuls dans ce monde. Les principes de bon voisinage et les droits souverains des États ne leur sont pas reconnus. Ils font circuler leurs armes et milices sectaires sur plusieurs capitales arabes, sans que le collectif mondial ne leur fasse obstacle. Et puis ils parlent d’erreurs stratégiques des autres.
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