La politique maghrébine de l’Espagne ; à quoi joue Madrid ?
A un moment où l’Espagne vivait une grande incertitude après la mort de Franco et après le décision de Hassan II, Roi du Maroc, de faire marcher sur le Sahara Occidental 330.000 volontaires, décidés à récupérer cette partie du Maroc, encore colonisée, les autorités de Madrid ont été contraintes, à contre cœur, de céder le territoire plutôt que de s’engager dans une guerre avec leur voisin du Sud, un conflit armé auquel ils n’étaient nullement pas préparées et où un grand nombre de partisans d’une république constituaient une menace pour un régime royaliste nouvellement mis en place.
L’Espagne s’est donc retirée du Sahara en 1975, mais son coeur y est encore resté attaché. Les espagnols qui visitent aujourd’hui Layoune et son port et la ville de Dakhla sont émerveillés par le développement grandiose effectué par le Maroc en l’espace de quelques années. Et cela leur donne un sentiment amer et beaucoup d’amertume pour avoir cédé ce territoire aux marocains. Aujourd’hui Layoune et Dakhla sont de grandes métropoles qui connaissent un grand développement social et économique, après avoir été de simples bourgades pendant la colonisation. Dakhla attire un grand nombre de touristes, avec la beauté de son rivage, ses sables dorés, son parfum de mer bien iodé, son climat idéal, sa fameuse dune de sable, un endroit rêvé pour les amateurs de glisse, la richesse et la variété de la cuisine marocaine traditionnelle et moderne, une cuisine dont on apprécie, en particulier, les menus de calamar et de poisson frais, à peine sorti de l’eau, sans oublier son riche folklore, varié et bien original ainsi que les randonnées à dos de chameaux.
Bref, disons le carrément, ce développent du Sahara inquiète également l’Espagne qui craint que cette région devienne, avec le temps, un pole d’attraction touristique, susceptible de concurrencer dangereusement les Iles canaries. L’Espagne voit le Maroc devenir ainsi, de plus en plus, une puissance économique avec le développement de son industrie, ses exportations de produits agricoles et surtout son infrastructure routière et ferroviaire et touristique.
L’Espagne voit donc mal cette avancée marocaine dans tous les domaines, d’où une certaine hostilité envers Rabat que beaucoup d’espagnols voient encore avec un regard de colonialiste, bien enraciné dans les esprits. Un certain nombre de partis politiques (PODEMOS d’IGLISISIAS notamment), et d’hommes politiques espagnols de gauche, des députés, des ONG, des médias et des lobbys, à la solde du régime algérien, n’arrivent pas à dissimiler cette hostilité… Pour ces gens qui demandent aujourd’hui un référendum au Sahara, je leur dis, tout simplement, pourquoi au Sahara Occidental et pas en Catalogne, au pays basque et aux iles canaries ?
Il reste cependant à noter que ces anti-marocains restent une minorité et que la majorité des espagnols ne veulent, en aucun cas, sacrifier les bonnes relations entre les deux pays pour une cause sahraouie perdue d’avance. Nous rappelons à ce sujet l’intervention de Jose Luis Zapatero ancien premier ministre espagnol invitant son pays à suivre la voie des Etats Unis ainsi que la récente déclaration de Manuel Valls, ex président du gouvernement français et espagnol de naissance, lequel blâmant la France et l’Espagne, dans une interview, accordée au cabinet d’influence GMH Partner, estime que c’est autour d’une autonomie sous autorité marocaine que cette question doit être résolue, ajoutant que « Sur la question du la question du Sahara, la France et l’Espagne doivent être des partenaires loyaux du Maroc dont le rôle est indispensable pour la stabilisation de l’espace méditerranéen et de l’Afrique subsaharienne »
Tout un chacun se demande aujourd’hui à quoi joue le gouvernement espagnol, pourquoi il observe, depuis longtemps, une attitude équivoque dans le conflit du Sahara et ne cesse pas de tergiverser. En effet :
**A un moment où sa ministre des A.E. déclare que son pays entretient des relations excellentes avec son voisin de sud, le pays ibérique a été le premier à réagir à la suite de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, reprochant aux USA d’enfreindre les conventions internationales et rappelant que l’ON est la seule qualifiée pour trouver cette soit disant ‘‘solution juste et équitable’’.
**Brahim Ghali, recherché en Espagne pour plusieurs crimes et délits, a été admis pour soins dans un hôpital espagnol. Nul n’ignore que ce n’est qu’après avoir reçu l’assurance donnée par PEDRO SANCHEZ au gouvernement algérien, que cette personne recherchée ne serait pas inquiétée à l’entrée comme à la sortie de l’Espagne, que le chef du polisario s’ y est rendu. On voit là le genre d’intrigues entre l’Espagne et l’Algérie au détriment des intérêts et de la souveraineté du Maroc. Bien sûr, le contrat avec la Sonatrach y est pour quelque chose.
Disons enfin que pour faire plaisir également au Maroc et faire taire les critiques, la justice espagnole que le chef du Polisario sera entendu par un juge qui le relaxera ensuite, soit pour non identification en la personne de Ben Battoche, soit pour insuffisance de preuve. Et voilà ! Le tour est joué. Mr. Brahim Ghali, alias Battoche quittera librement le territoire espagnol. Ces manœuvres ne trompent malheureusement personne ; Le monde entier et l'Europe en particulier dénoncent ce double jeu des gouvernants espagnols dont la crédibilité sera, à coup sûr, gravement entachée.
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