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Accueil du site > Tribune Libre > La production de biocarburants : une menace écologique ?

La production de biocarburants : une menace écologique ?

Une récente étude mené par une équipe de chercheurs de l’université de Lancaster (Grande-Bretagne) montre que la culture de biocarburants pourrait représenter une menace écologique importante.

http://nouvelles-mobilites.net

 

 En effet, la culture à grande échelle d’arbres permettant la production de biocarburants – considérés comme une alternative écologique au pétrole et au charbon – à partir de leur bois, entraîne le rejet d’un produit toxique, l’isoprène, qui lorsqu’il est mélangé avec d’autres polluants pourrait également réduire le rendement des cultures agricoles. Le rejet de ce produit pourrait en outre causer près de 1400 décès prématurés par an en Europe d’ici 2020 selon le rapport. Cela aurait également un coût financier non négligeable, à savoir 7,1 milliards de dollars…

http://www.guardian.co.uk/environment/2013/jan/07/biofuel-air-quality

« La culture des biocarburants est pensé comme une bonne chose car elle permettrait de réduire la quantité de dioxyde de carbone rejeté dans l’atmosphère. Nous ne mettons pas en doute cela, c’est très bien, mais nous attirons l’attention sur le fait que les biocarburants pourraient également avoir un effet néfaste sur la qualité de l’air », déclare Nick Hewitt, chercheur ayant participé à cette étude.

Peupliers, saules, eucalyptus sont de plus en plus cultivés pour produire des énergies renouvelables, car ils offrent l’avantage de croître rapidement. Mais plus ils grandissent, plus leur bois rejette un niveau élevé de produits chimiques, notamment l’isoprène, qui entre dans la formation de la couche d’ozone toxique dès lors qu’ils se combinent avec d’autres polluants atmosphériques sous l’effet de la lumière du soleil.

Nick Hewitt ajoute que la production à grande échelle de biocarburants aura nécessairement des effets significatifs, quoique faibles, sur la mortalité humaines et les rendements des cultures. « Pour autant que nous sachons, personne ne s’est penché sur cette question avant nous ». Et pourant, l’Union Européenne n’a fait que soutenir et encourager la production des biocarburants ces dernières années, sans s’interroger sur l’impact social et écologique que cette nouvelle production pourrait avoir à l’échelle mondiale.

L’ozone est toutefois la cause de problèmes pulmonaires sérieux, il serait responsable de 22000 décès par an en Europe. Notons que 500 000 décès prématurés en Europe sont causés chaque année par la pollution de l’air en général (dont les combustibles fossiles restent aujourd’hui les plus grands responsables).

L’étude n’offre néanmoins pas de comparaisons entre les dommages potentiels causés par les biocarburants et l’impact du charbon, du pétrole ou du gaz naturel sur la santé humaine ; dans le cadre de politiques visant à ralentir le réchauffement climatique. « Nous ne sommes pas encore malheureusement en mesure de fournir une telle comparaison », précise en effet Nick Hewitt.

L’ONU et l’OMS estime que le réchauffement climatique a, depuis les années 1970, causé plus de 140 000 décès par an à l’échelle mondiale… Reste à savoir donc si les biocarburants permettront de faire baisser les chiffres… Rien n’est certain.En rouge: les endroits où les prévisions de mortalité liées au biofuel sont les plus élevées

En rouge : les endroits où les prévisions de mortalité liées au biofuel sont les plus élevées

 


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24 réactions à cet article    


  • al.terre.natif 8 janvier 2013 13:56

    « la culture à grande échelle d’arbres permettant la production de biocarburants – considérés comme une alternative écologique au pétrole et au charbon – à partir de leur bois, entraîne le rejet d’un produit toxique, l’isoprène »

    Ce n’est pas l’écologie qui pose problème, ou bien encore les agrocarburants ... mais plutôt la culture industrielle quelle qu’elle soit ! Que ce soit une culture d’arbres ou bien de blé, a partir du moment où l’on fait cette culture de manière intensive, il est évident que des inconvénients surviennent.

    C’est le piège de l’industrie dite « verte » ... on se sert des observation des dégâts de la concentration de culture de l’industrie pour conclure que c’est une menace ...J’aurais préférer un titre : « les biocarburants industriels : une menace pour les écosystèmes » ou bien encore « la production intensive : une menace pour les écosystèmes » ... mais bon :)

    Pour parler plus précisément du produit qui pose problème, l’isoprène, Wikipedia nous indique effectivement que cette substance détruit la couche d’ozone, mais en même temps, il y est également précisé que « il réagit aussi avec l’oxyde d’azote en présence de lumière et redonne de l’ozone » ... et que d’autre part, les forêts utilisent ce produit naturellement :

    « Une fois dans l’air [...] il contribue alors à produire des aérosols impliqués dans la constitution de microclimats [...] [qui] semble être un des mécanismes développés par les forêts pour surmonter la surchauffe des feuilles ou une irradiation excessive par les UV »

    Donc est un paradoxe écologique ou bien un faux débat ? J’opte pour la seconde option. Tant qu’on continuera de vouloir tout traiter de manière industrielle, sans se poser les vrais questions sur ces modes de production concentrés, on ne fera que trouver des « paradoxes » dans les « solutions écologiques » ...


    • Romain Desbois 8 janvier 2013 16:19

      al.ter.natif l’a écrit bien mieux que ne l’aurait fait. On jette trop facilement le bébé avec l’eau du bain. C’est la méthode de culture et non pas les agrocarburants qui doit être dénoncé mais c’est étrange que ce n’est fait que pour les agrocarburants voire l’huile de palme mais jamais pour l’élevage ou l’industrie minière.

      Mais je ne peux que vous inviter à lire cet article sur le sujet :

      Qui veut tuer les agrocarburants.


    • jef88 jef88 8 janvier 2013 16:33

      TOUT ce que fait l’homme a un impact sur la nature donc le plus gros risque écologique c’est l’homme !

      Par contre quand on me parle de l’ozone je me marre
      L’ozone c’est pas bien ! il y a quelques années j’ai lu un article sur la pollution de l’ozone dans le département de la Meuse un des départements les moins industrialisés de France. En fait l’ozone est naturellement produit, au petit matin par l’interaction de la végétation, de la rosée et du soleil !
      Trait d’humour, les écolos qui hurlent dés qu’une « pollution » à l’ozone risque des se manifester sont les mêmes qui pleurent quand la couche d’ozone diminue .......


      • sobriquet 8 janvier 2013 17:41

        L’ozone est utile dans la haute atmosphère. Mais l’ozone produit au niveau du sol ne migre pas spontanément dans la haute atmosphère ; il reste longtemps une altitude stable, où, en concentration importante il est extrêmement nocif pour les poumons, les reins, le cerveau et les yeux. Il convient donc de faire la part des choses : il est rationnel de se préoccuper de la couche d’ozone, et aussi des pollutions à l’ozone.

        Je serais curieux d’en savoir plus sur la formation d’ozone par interaction entre la végétation, la rosée et le soleil ; vous avez un lien ?


      • jef88 jef88 8 janvier 2013 19:49

        .je me souviens d’un cours en classe se 3ème à la campagne
        le prof nous avait fait sortir de la classe : « respirez ! vous sentez cette odeur ? c’est celle de l’ozone .... ». ensuite il nous a expliqué le changement de valence de l’oxygène et ses raisons ...
        l’odeur était et reste agréable
        quand à la montée dans l’atmosphère il faut d’abord la produire. c’est ensuite une question de température, de pression et de vent

        nos écolo bobos ont trouvé un cheval de bataille avec l’ozone ...peu leur importent les contradictions....

        ...


      • Constant danslayreur 8 janvier 2013 20:00

        « .je me souviens d’un cours en classe se 3ème à la campagne
        le prof nous avait fait sortir de la classe : « respirez ! vous sentez cette odeur ? c’est celle de l’ozone .... ». ensuite il nous a expliqué le changement de valence de l’oxygène et ses raisons ...
        l’odeur était et reste agréable
         »

        S’agissant d’un gaz inodore moi je dis bravo et que vive l’imagination !

        http://www.etopia.be/spip.php?article1697


      • Constant danslayreur 8 janvier 2013 20:33

        Je réussis l’exploit de me faire moinsser quand je dis que l’ozone est un gaz inodore je suis très fort smiley

        Allez, je ne veux pas gâcher votre soirée, je vous accorde volontiers que vous n’avez dit aucune énormité et que l’odeur de l’ozone existe, elle est juste un peu inaccessible au commun des appendices nasaux smiley


      • sobriquet 8 janvier 2013 21:11

        L’ozone atmosphérique n’est pas produite par des processus terrestres, mais par la décomposition des molécules de dioxygène par les rayonnements solaires, dans la haute atmosphère. La majeure partie de l’ozone est produite dans la haute atmosphère.


      • Croa Croa 8 janvier 2013 23:47

        Oui, tout à fait ! Il existe ainsi des rumeurs et des modes ! Autrefois l’air des pins était supposé vivifiant grâce à son ozone (il y en a moins depuis qu’il n’y a plus de petits pots.) Qui se rappelle des générateurs d’ozone électriques à effet corona, ce truc dont la pub ornait la 4e de couverture de Détective censé tout guérir ?

        L’ozone a un avantage : c’est un traceur de pollution facile à mesurer smiley ... Sauf qu’on peut avoir parfois de l’ozone autrement qu’à partir des pollutions automobiles smiley smiley smiley


      • sobriquet 8 janvier 2013 17:41

        L’ozone est utile dans la haute atmosphère. Mais l’ozone produit au niveau du sol ne migre pas spontanément dans la haute atmosphère ; il reste longtemps une altitude stable, où, en concentration importante il est extrêmement nocif pour les poumons, les reins, le cerveau et les yeux. Il convient donc de faire la part des choses : il est rationnel de se préoccuper de la couche d’ozone, et aussi des pollutions à l’ozone.

        Je serais curieux d’en savoir plus sur la formation d’ozone par interaction entre la végétation, la rosée et le soleil ; vous avez un lien ?


        • Robert GIL ROBERT GIL 8 janvier 2013 17:53

          Faire rouler sa voiture avec du blé, du maïs ou du soja, c’est bon pour la planète, car ce sont des biocarburants ! C’est la dernière trouvaille des lobbys économiques et financiers partisans d’une écologie de marché ! Alors que plus d’un milliard de personnes est sous alimenté, on va utiliser des millions d’hectares de terre et des millions de tonnes de céréales pour faire rouler nos bagnoles ........

          voir : MANGER OU CONDUIRE ?


          • Croa Croa 8 janvier 2013 23:53

            Je recommande !

            Voila en effet pourquoi les agrocarburants ne sont pas écologiques ! (Les raisons de l’auteur sont bien plus tordues et douteuses.)


          • Tuscany 8 janvier 2013 22:01

            L’pétrole certainement pire

            by Tuscany


            • alinea Alinea 8 janvier 2013 22:11

              Il n’y a pas de biocarburants, il n’y a que des agrocarburants ; ce qui n’a rien à voir ! Lire l’excellent livre de Nicolino sur le sujet !


              • Croa Croa 9 janvier 2013 00:04

                Les agrocarburants ne sont, de toute façon, pas à même de fournir les énormes besoins actuels. Quand je pense qu’il y a des ingénieurs prétendument sérieux qui voudraient faire voler les gros avions avec ça !  smiley

                En plus ça pollue et par exemple le fait de mettre de l’huile végétale dans le gazole dégrade notablement la combustion (plus de suies à l’échappement.)

                A part ça l’auteur ferait mieux de se contenter des évidences au lieu de chercher midi à 14h smiley


                • titi titi 9 janvier 2013 00:16

                  Je comprends pas bien...

                  Il y a quelques années, on nous expliquait que c’étaient les salauds d’occidentaux qui inondaient la planete de leur surproduction agricole mécanisée à bas cout et qu’ils tuaient la culture vivirière des pays du tiers monde.

                  Maintenant les occidentaux veulent utiliser leur surproduction agricole mécanisée à bas cout pour faire de l’essence, et ca ne va toujours pas.

                  Faudrait savoir.


                  • alinea Alinea 9 janvier 2013 11:28

                    titi, je vais vous expliquer : il n’y a pas que les occidentaux qui le font ; loin de là, la forêt amazonienne est détruite pour ça. En plus cela implique de rester dans l’agriculture intensive destructrice du sol de l’eau et de tout ! Il n’en est pas question !!!


                  • titi titi 9 janvier 2013 13:59

                    @Alinéa

                    Ce dont je suis sur c’est que l’écologie n’est pas exempt d’arrières pensées.

                    Pour savoir ce qui est écologique c’est simple : on regarde ce que fait l’occident et en particulier les USA. Ca c’est mal. On regarde ce que font les autres. Ca c’est bien.

                    Le Brésil fait du biocarburant depuis des années. Avant c’était bien. Maintenant c’est mal. Et ce changement est intervenu juste après que Lula se soit rapproché des USA. Bref que le Brésil ait choisi de faire partie de l’occident.

                    Dans son discours l’écologie politique ne cherche pas de solution.
                    L’écologie politique veut changer l’homme. Ce nouvel homme, l’homo-ecologicus habite de grands ensembles pour que ce soit facile à chauffer. L’homo-ecologicus n’a plus de voiture : il dépend du transport collectif. L’homo-ecologicus s’alimente grace à des scoop d’agriculteurs.

                    En fait l’homo-ecologicus ressemble à s’y méprendre à l’homo-sovieticus.

                    Et c’est suspect.


                  • alinea Alinea 9 janvier 2013 20:50

                    titi : je sens que je ne vais pas vous convaincre ce soir !


                  • Christian Labrune Christian Labrune 9 janvier 2013 21:21

                    @titi

                    Vous avez tout à fait raison. L’écologie est un totalitarisme parfaitement comparable aux deux prédédents. Même systématisme idéologique, même conception normative et fixiste de l’Homme avec un grand H. Adoration d’une sacro-sainte Nature à laquelle il faudrait se soumettre, comme dans les religions de la soumission et de l’à-plat-ventrisme (Allah akbar !). Et même fanatisme chez tous les sectateurs crétinisés.


                  • Christian Labrune Christian Labrune 9 janvier 2013 01:27

                    Y a-t-il quelque chose à tirer de l’écologie ? L’écologiste est-il seulement comestible ? S’agit-il d’une nourriture vraiment saine et de qualité « bio » ?

                    Est-il préférable de le manger rôti ou bouilli ? Y aurait-il quelqu’un qui eût des recettes sur la manière de le préparer en sauce, avec une belle garniture de légumes OGM ?


                    • alinea Alinea 13 janvier 2013 00:13

                      Christian : vaut-il mieux boire de l’eau potable, se baigner dans une eau pure, respirer un air sain, observer des milliers d’espèces d’animaux, de végétaux, se régaler du bonheur que l’on peut donner autour de soi çà ceux qui ne nous demandent rien ou bien crever de bouffer trop et trop mal, crever de respirer un air vicié, de semer le malheur et la barbarie, ne pas s’interroger mais être pendu à son ipod ipad et autre écran, enfin bref,vous savez, vous avez choisi : je ne comprendrai jamais !,


                    • ecolittoral ecolittoral 9 janvier 2013 16:13

                      La production de biocarburants : Une menace écologique ?
                      Non, une menace alimentaire.
                      Au Brésil, ce n’est plus une menace.
                      C’est la vie de tous les jours, pour des centaines de milliers de familles.
                      Quand on voit l’augmentation des denrées alimentaires aujourd’hui, on a pas de mal à imaginer leurs prix si, par malheur, on choisissait cette fuite en avant.
                      Il faut se rendre à l’évidence.
                      La société basée sur le transport et les déplacements est sur sa fin.
                      On ne remplace pas une société énergivore par une autre tout aussi énergivore.
                      A moins d’accepter les émeutes qui en découleraient....d’ailleur, nous n’en sommes pas trés loin !


                      • jacques lemiere 13 janvier 2013 11:47
                        Les agro carburants dépendant des terres arables ne sont sans doute pas une solution...
                        on peut rêver et penser à l’exploitation de la surface des océans...
                        ça soulève aussi le problème de la souveraineté des peuples et de la nature de la propriété du sol, en ce uqi me concerne je crois que ce qui rend possible qu’une communauté humaine libre accorde une propriété sur le sol à un individu c’est que cette communauté en retire bénéfice, sinon ça finit mal.

                        On est face à un paradoxe...avec la population mondiale étant ce qu’elle est...ce sont les énergies fossiles qui sauvent de la déforestation massive.

                        La biomasse ne peut pas suffire.


                        Bien sur yaka moins consommer d’energie , yaka etre moins sur terre...solution brillante permettant de répondre à la surconsommation d’énergie et la surpopulation.
                         

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