On se souvient des propos de Sarkozy sur la séquestration des patrons récalcitrants, avec auparavant déjà une mise en garde de son valet Guaino. Pour l’instant il n’a pas encore mis d’étiquette linguistique bien significative pour désigner ces moyens de pression servant à faire céder un patronat pour le moins obtus ; que personne ne s’inquiète, ça ne saurait tarder vu la propension qu’il a pour l’utilisation des formules malveillantes. Donc, d’autres en attendant s’en chargent à sa place, et c’est sous la plume d’un certain Jean-François Bouthors que j’ai eu la désagréable surprise de lire des propos radicaux sur ce sujet dans la presse régionale. Je cite le premier paragraphe de l’article intitulé : « La démagogie fait le lit de la violence. ».
« Après les scènes de violence qui se sont déroulés à Strasbourg, avec les séquestrations des patrons qui se succèdent, les Français semblent découvrir la « radicalité », c’est-à-dire cette forme d’expression publique qui s’affranchit délibérément de la légalité, sous prétexte qu’il n’y aurait pas d’autre moyen que la transgressionbrutale pour ce faire entendre ou pour faire valoir ces droits ».
Introduction qui résume bien l’article puisque le reste est à l’avenant. Introduction qui utilise des termes volontaires forts et inappropriés pour mettre une forme revendicative à l’index.
D’abord il serait peut-être bien de donner la définition exacte de cette radicalité qui est mise à toutes les sauces, d’après Monsieur Larousse c’est : le caractère de ce qui est radical, catégorique, sans concession.
D’accord, les patrons ont été retenus un certain nombre d’heures dans leur bureau afin d’être obligés à entendre des revendications auxquelles ils auraient fait autrement la sourde oreille. Mais dans la mesure où ils ont eu droit à aller faire pipi, ont eu à boire et à manger correctement, on peut difficilement considérer cela comme de la radicalité et surtout d’une transgression brutale. A la limite, s’ils avaient été mis au pain sec et à l’eau ainsi qu’ils le méritaient, le terme aurait pu désigner effectivement cette attitude intransigeante, et encore pas si sûr !
En continuant sur le même registre, l’auteur va même jusqu’à dénoncer de la radicalité chez Elie Domota et le LKP. Mais où cela se corse c’est dans sa recherche des raisons sur des actions que l’on considérera comme déterminées puisqu’il les impute essentiellement aux discours démagogiques du gouvernement comme à celui des socialistes, en somme il fait presque de la dialectique l’unique responsable d’actions menées en règle générale contre le patronat et le pouvoir en place. C’est donc faire peu de cas de la misère sociale, du désarroi de ceux privés brutalement d’emploi.
Certes, le gouvernement s’appuie sur cette soi-disant « radicalité » qu’il met d’ailleurs en exergue en en radicalisant le sens, c’est le cas de le dire… Il n’en reste pas moins que la réaction des classes populaires est celle d’une population qui au fil des jours voit son pouvoir d’achat s’amoindrir, ses libertés se réduire comme une peau de chagrin, et plus ça ira dans ce sens plus cela aura pour conséquence une attitude déterminée de la part des exploités. On ne peut pas appeler cela de la radicalité, mais de l’auto-défense.
Donc prenons garde à ces pseudos intellectuels qui sous les prétextes de noircir du papier font des articles qui se veulent à portée philosophique et qui en réalité ne sont qu’une interprétation sémantique de la situation. Et qui en détournant l’attention par une sorte de remise en cause des discours des politiques établies vont dans leur sens de façon insidieuse, ce qui est le cas en dénonçant à mots couverts une forme de radicalité à l’évidence pas si flagrante que cela. Surtout que l’auteur de l’article en question en apporte la preuve en terminant sur des propos tout à fait orientés et qui servent bien le pouvoir en place puisque l’on peut lire ceci : « …l’incapacité ou le refus des responsables politiques de démonter le discours de la radicalité met le pays dans un grand danger : on ouvre un boulevard au extrémistes. ». C’est-à-dire : je dénonce, et en même temps je remets de l’huile sur le feu pour radicaliser le débat apportant ainsi de l’eau au moulin du tout sécuritaire.
Ca s’appelle servir la soupe à Sarkozy de manière détournée, et qui s’appuyant sur ce genre de digression ne va sans doute pas tarder à qualifier « d’extrémistes » les ouvriers qui renferment un patron exploiteur !
Je n’ai pas cité le journal en question car je trouve inutile de faire de la pub à ce genre de prose….
L’homme aux six cerveaux qui s’empressa de faire voter le « bouclier fiscal » se transforme aujourd’hui en« bouclier patronal » en oubliant sa promesse « radicale » du 19 avril 2007 et sa pseudo approbation des luttes sociales du 3 avril 2007.Il est vrai qu’à ces dates il n’était qu’un candidat à la pêche aux voix !
19 avril...« JE VEUX parler à la France qui n’a pas pas de stock-options ni de parachutes en or,mais qui travaille dur pour faire vivre sa famille.Et si je suis élu Président de la République JE FERAI VOTER DES L’ETE 2007 UNE LOI QUI INTERDIRA LA PRATIQUE DETESTABLE DES GOLDEN PARACHUTES . » Conclusion...quand il s’adresse à ses copains du Cac 40 sa « parole est d’or » mais quand il s’adresse à « la France qui travaille » sa parole est celle de l’hypocrisie et du cynisme !!!
3 avril 2007, à Lorient, face aux marins-pêcheurs... « Ici,quand on recourt à la violence,ce n’est pas pour se distraire,ce n’est jamais pour nuire à autrui,c’est parce qu’on est désespéré.C’est parce qu’ON A PLUS DE RECOURS et qu’ON SE SENT CONDAMNE A LA MORT ECONOMIQUE ET A LA MORT SOCIALE. »
Aujourd’hui tous ceux qui disent la même chose avec encore plus de raisons sont qualifiés « d’irresponsables,de semeurs de troubles,de gauchistes invétérés » ou encore « de pratiquer le terrorisme social » voir d’appeler« à la guerre civile ». Le pire est que ce sont les mêmes individus ou médias qui ont applaudi,encensé les déclarations du candidat Sarkozy...il est vrai que le ridicule ne tue pas !!!
Quand on analyse la réalité du quotidien de« la France d’en bas »comparée à ces deux déclarations on a une synthèse parfaite de la politique de Sarkozy.
Votre commentaire est du : « Petit Jésus en culotte de velours » Pardonnez-moi mais je suis obligé de sauvegarder pour en réutiliser la substance ultérieurement .
Il est vrai que le Roi a décidé la technique du : Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais, ne dites pas ce que je dis comme « pauvre con » ...
Je viens de me rendre redevable d’un P.V pour avoir cité son expression, il a un copyright à son nom sur « pauvre » et « con »... Ces mots lui appartiennent par un brevet national déposé ISBN N° 3-666-666-666-66
Si sequestrer des gens n’est pas radical parce qu’on les laisse aller pisser, permettez moi de me marrer.
Ces actions violentes sont des actions radicales. C’est le mot juste. Et d’ailleurs, sequestrer des gens pour le soutirer de l’argent, ca s’appelle de l’extorsion de fonds. Je ne vois pas pourquoi lorsque ca s’applique a des employes, vous appelez ca auto-defense.
Et d’ailleurs, sequestrer des gens pour le soutirer de l’argent, ca s’appelle de l’extorsion de fonds.
Pour leur soutirer de l’argent, de l’extorsion de fonds, c’est une blague ???? Ils sont pas en train de braquer le patron, faut arreter de dire n’importe quoi ! Tu es exactement dans ce que dénonce l’article. Bravo, tu devrais postuler pour devenir chroniqueur dans un des organes du PUPA (Parti Unique de la Presse et de l’Argent).
Ce qu’ils reclament, ce sont de meilleures conditions de départ que les miettes qu’on leur accorde. Considérant que ces ouvriers ont pour la plupart donné une bonne partie de leur vie et de leur santé, ils ne font que réclamer leur DU. Si les dirigeants d’entreprise sont des ingrats (et des égoïstes quand on voit comment ils se traitent grassement eux-memes), il ne faut pas s’étonner que les gens défendent leur DIGNITE d’une manière plutot sympathique, etant entendu qu’il n’y a pas de violences physiques au dela de la bousculade. Devraient etre content de pas se faire bastonner à la sortie de l’usine !
On parle ici de grands groupes qui engrangent des benefices, qui beneficient largement des aides de l’etat partout où ils le peuvent et qui font totalement fi de leur DEVOIR social, car oui, une entreprise a un role social à jouer. En traitant les etres humains comme de simples variables financières, ils préparent bien pire que de « gentilles » sequestrations.
Est-ce une blague au n-ième degré votre commentaire ?
« Des actions violentes » : Qui a été violenté ? « De l’extorsion de fonds » : rien que ca ! Les milliards engloutis par les banques privées qui ont le privilège exclusif de la création monétaire à usure : ca c’est de l’extorsion de fonds. L’ouvrier qui négocie quelques mois d’indemnité pour son chomage forcé est tout à fait normal (l’équivalent d’un minuscule golden parachute). En viendrait il à la séquestration si les patrons ne faisaient la sourde oreille ?
Enron,Madoff,Natixis,etc...etc... ( la liste est très longue ! ) ne pratiquent pas l’extorsion de fonds...absolument pas...ils FONT DU BUSINESS !!! et çà c’est noble !ce sont « des décideurs » qui vous « donnent du travail »...sans eux l’humanité irait à sa perte...
Dans les années 90 la revue « Newsweek » comblait d’éloges les dirigeants d’Enron en ces termes :
« Cette compagnie novatrice qui remplace les grosses pattes maladroites des gouvernements par LA MAIN ADROITE DU MARCHE. »
Tellement adroite que le 2 décembre 2001 Enron se déclare en faillite et entraîne dans sa chute les fonds de pension de ses 4500 employés...mais,prémices de septembre 2008,les hauts dirigeants avaient encaissé, au cours de l’année 2001, 745 millions de dollars en salaires et stock-options !!! Mais...attention...ne faisons pas d’amalgame...il n’y a pas eu « extorsion de fonds » ni « arnaques »...c’est normal...c’est du BUSINESS !!!
« Certes, le gouvernement s’appuie sur cette soi-disant « radicalité » Excusez moi, mais je le trouve plus apte à la » ridiculité «
Deux faits résument très bien la situation : l’absence de dialogue interne dans le monde obtus de l’entreprise, et cet exemple éloquent : Elise Lucet, la semaine dernière recevait une journaliste qui enquêta sur les rapports entre les grands constructeurs automobiles et leurs équipementiers. Elle déclara avoir harcelé un mois, le service » COMMUNICATION " des grands groupes...en vain !
Les marins pêcheurs ont bloqué deux ports et ont réclamé des quota de pêche à la hausse. Parle-t-on de prise d’otages, de séquestrations diverses ou variées, de gêne à la circulation d’autrui ? NON ! Ce qui est valable pour les prolos et le petit peuple ne l’est pas pour les petits patrons et en plus, ils ont obtenu de l’argent. Gouvernement de merde !